Si Vita avait eut le loisir de fouler de nombreuses terres et des plus belles que Pridelands - du moins à son goût - il fallait avouer que cette immense savane était une véritable aubaine pour les Pridelanders. Ils avaient tous ce qu'il fallait et leur royaume était grand sans que ce ne soit trop, normal qu'il soit tant convoité, non ? Mais en dehors de ce joli tableau, il y avait quelque chose de fort moins exaltant : les peuples de la Savane. Vita ne comptait aucunement chasser et avait simplement posé les yeux sur un bufflon quand un ronflement de naseau avait fait voler quelques poils de sa crinière brune. Ses poils rougeâtre se hérissèrent et Vita coucha ses oreilles en arrière, fronçant ses sourcils avant de se détourner très lentement. Patte après patte, arc-boutant un peu son corps fin et musculeux, un sourire léger se dessinant sur ses babines alors que son regard croisait celui d'un énorme buffle.

— Mon cher, vous vous méprenez, je ne comptais aucunement attenter à la vie de ce bufflon ! Avait susurré Vita, reculant de quelques centimètres, encore et encore, voyant que l'animal avançait lorsqu'il le faisait.

— J'ai vu ton regard, lion ! N'essaye pas de me berner, tu me prends pour un imbécile ? Je ne sais même pas pourquoi on ne t'a pas encore mit un bon coup de cornes, t'es trop près des nôtres saleté de matou !

Pour une fois que le nomade n'avait même pas tenté d'embêter quelqu'un, voilà que les embrouilles venaient à lui. Sérieusement, lui, tenter de chasser un bufflon aussi proche de son groupe ? Sans avoir préalablement confectionné une stratégie imparable ? Folie. Il n'était pas suicidaire et encore moins quand la menace de finir empalé par ces affreuses créatures planait. Bientôt, il sentit les bords d'un rocher contre ses pattes arrières. Le rouge se mit bien vite à réfléchir à toute allure, cherchant un moyen de s'extirper de là.

— Les gars ! On va lui faire payer sa venue et se défouler un peu ! Tu crois quoi toi ? Que c'est facile d'élever des enfants ?! Et vous venez sans cesse vous en prendre à eux, vous les lions ! Raaaah, rien que de penser à Mira qui a perdu l'sien la dernière fois j'enrage !

Il grattait à présent le sol après avoir légèrement reculé. Le choc allait arriver sous peu et Vita se doutait bien que s'il ne parvenait pas à s'en sortir à temps... Il ne pourrait clairement plus revoir Ishana, observer l'évolution d'Ahva et poursuivre sa petite vie fort sympathique. L'Enfant du Feu tenta donc quelque chose alors que d'un simple coup d’œil, il aperçut quelques buffles s'approcher, l’œil coléreux.

— Enfin, pourquoi tant de précipitation ! Bien que cet adorable bufflon soit, je l'accorde, fort appétissant... Première erreur. Mince, il n'avait pas pu s'en empêcher, c'était plus fort que lui, il devait taquiner ce buffle. Vita eut un léger rire, tentant d'apaiser l’atmosphère qui n'en était que plus tendue. ... Je veux dire, on voit que vous vous en occupez bien, vous comprenez ? Non, visiblement, ils ne comprenaient pas. Du coup... Eh eh... Je vous assure que-

Mais celui qui avait parlé chargea soudainement, la tête en avant, prêt à encorner le lion voyageur. Les prunelles rouges de se dernier s'écarquillèrent, ses pupilles se dilatèrent et, sans réfléchir, Vita usa de cette incroyable détente propre aux félins. D'un bond aussi puissant qu'habile, le mâle se réceptionna... sur le dos du buffle qui chargeait. Par réflexe, Vita se stabilisa à l'aide de ses griffes et les enfonça dans le corps dur du buffle qui lui n'avait pas eut le temps de cesser sa charge à temps, percutant de plein fouet le rocher devant lui. Cœur battant, muscles tendus, Vita se baissa sur le corps afin d'accuser le choc, voyant les autres buffles fous furieux : le lion s'en prenait à eux ! Le fils de Jakko effectua un second bond et retomba sur le dos d'un autre buffle qui envoya une puissante ruade en même temps, envoyant valdinguer Vita dans les airs ; il retomba en souplesse sur ses forts appuis, n'osant même pas jeter un œil derrière lui : les bruits de galopades étaient suffisamment explicites.

Prenant ses pattes à son cou, le mâle à la crinière brune fila parmi les herbes jaunies par la chaleur, filant plus vite que toute les fois où il avait pu courir. Les mugissements, le sol tremblant ; tout était propice à renforcer son désire d'échapper à une mort certaine. Seulement, au détour d'un assez haut amas de buissons épineux cachant donc ce qu'il se trouvait derrière eux, Vita mit deux secondes à constater la présence d'un autre lion. L'éclair rouge qu'il était effectua un bond rapide et particulièrement acrobatique pour tenter d'éviter le mâle, se réceptionnant mal, il roula dans l'herbe. Le souffle aussi puissant que brûlant, le rouge se redressa de son mieux, distinguant les buffles qui se rapprochaient inéluctablement.

— Choppez-les !

Vita n'eut même pas le temps de s'amuser de la situation - de toute évidence, les dizaines de proies furieuses désiraient maintenant aussi embrocher ce lion brun - qu'il repartait déjà au quart de tour, cherchant du regard quelque chose où il serait en sûreté. Un arbre. Une roche assez haute, quelque chose... Quelque chose pour échapper à ces bêtes, il ne demandait que ça !

Joignant sa course, le mâle brun le rattrapa et ils filaient parmi les herbes jaunes, prédateurs devenus proies. Il fallait dire que les buffles étaient particulièrement dangereux, certainement plus que les girafes et leurs jambes mortelles. Allongeant ses foulées de plus en plus, Vita était maintenant persuadé de n'avoir jamais courut si vite. Le rouge entendit alors son compagnon de galère ordonner d'aller à droite et sans réfléchir un seul instant, le mâle suivit. Autant parce que la voix du brun avait quelque chose qui interdisait de contredire que parce qu'il tenait à sa vie. Vita aperçut alors le perchoir qui leur serait salvateur. Un amas rocailleux, un rocher suffisamment haut pour leur permettre d'être hors d'atteinte de ces proies furieuses. Les muscles aussi brûlants que son souffle, l'Enfant du Feu fut incroyablement soulagé lorsqu'il sentit sous ses coussinets et ses griffes, le sol dur qu'offrait la roche. Il ne sentait plus ses pattes vibrer à cause des innombrables sabots frappant le sol et c'était terriblement rassurant.

Imitant son congénère, Vita se traça un chemin, usant des muscles particulièrement développés de ses pattes avant, de ses épaules. Griffes sorties, mâchoires serrées, il accepta volontiers l'aide que lui apporta l'inconnu. Si le rouge se serait étonné de voir un tel élan altruiste, ce ne fut actuellement pas le cas tant il était intérieurement bienheureux d'avoir échappé aux bêtes sombres. Enfin. Ils étaient tous les deux en hauteur, dominant la dizaine de buffles qui semblaient on ne peut plus remontés de voir leurs cibles hors de portée. Vita restait au début silencieux, la tête un peu basse, calmant sa respiration de son mieux avant de poser ses prunelles de Feu sur son comparse, le détaillant un peu alors qu'il s'exprimait. Un mâle majoritairement brun, le corps parsemé de quelques cicatrices.

« Pas grand-chose en fait. » Souffla Vita en reposant son attention sur les buffles, certains s'étaient détachés du groupe, marchant autour de l'amas, cherchant peut-être s'il y avait un moyen de les atteindre.

Vita secoua la tête, fronçant un peu ses sourcils avant de reposer son attention sur le mâle, Kozmotis.

« Vita. »

Le mâle pourpre était au final encore un peu surprit de la tournure des choses, d'où sa langue qui ne se déliait pas tout de suite. Et même si son faciès était plutôt neutre, voir un peu las, il était intérieurement quelque peu incompréhensif devant cette drôle de situation forçant la rencontre.

« Vraiment, je ne sais pas quelle mouche les a piqué mais ils se sont énervés alors que j'avais à peine posé les yeux sur un bufflon. De ce que j'ai comprit, ils veulent nous faire payer... La chasse ? Non, ce n'était pas exactement ça. Enfin, le fait que d'autres chassent leurs petits, je crois. »

« On vous fera payer ! On a tout notre temps ! »

Vita gronda légèrement envers le buffle qui avait le premier tenté de l'encorner. Puis, il soupira, baissant l'échine afin de se coucher sur la roche. L'autre mâle ne paraissait pas animés par de mauvaises intentions, il se permettait donc d'apaiser un peu son corps. Le rouge leva alors l’œil vers Kozmotis, un léger sourire en coin.

« Vous étiez un peu au mauvais endroit au mauvais moment. Il marqua une petite pause. Enfin, avec des bornés pareils, nous sommes-là pour un petit moment alors... Trouvons donc de quoi nous occuper si vous le voulez bien. » Le rouge feintait l'ignorance des bovidés ; peut-être que de cette manière, ils se lasseraient de voir que les mâles ne leur portait pas l'attention désirée. Que faisiez-vous donc dans les environs ? »

Les yeux levés vers Kozmotis, Vita l'écoutait avec une certaine intention, l'air tranquille. Un lion qui n'était pas originaire du coin ? Au vu de ce qu'ils disaient, il était certainement un exilé, ce qui pouvait corroborer avec ses multiples cicatrices. Fallait-il s'en méfier ? Le rouge en doutait ; il ne se dégageait de lui aucune hostilité et il lui avait même donné un coup de patte. Balayant d'un revers de patte ses pensées, le mâle rouge eut un fin sourire en coin lorsque Kozmotis mentionna le course-poursuite avec les buffles. Ces-derniers d'ailleurs, étaient visiblement bien décidés, certains s'étaient couchés et d'autre broutaient tandis que les plus remontés faisaient les cents pas comme des prédateurs affamés. Sérieusement, les animaux de Pridelands étaient tous aussi dérangés que cela ? Déjà que les lions de ces terres n'étaient pas des plus agréables... A moins que ce ne soit tout simplement le caractère de Vita qui n'était pas cautionné.

« Tant que vous n'êtes pas un Pridelanders, on pourrait s'entendre. » Laissa échapper le mâle en glissant son regard vers l'horizon.

Si de base l'Enfant du Feu n'aimait pas forcément grand monde, il fallait avouer que les Pridelanders lui sortait un peu par les yeux. Du moins, il ne voulait pas y penser ni en rencontrer et il se porterait très bien. Ces lions-là avaient bien trop de fierté et elle empiétait sur la sienne. Certes il y avait bien quelques exceptions, comme l'une de leur princesse par exemple, voir leur Reine bien que Vita n'ait guère pu la voir depuis fort longtemps. D'un air las, le moins musclé des deux tourna son regard orangé vers le voyageur.

« Je vous assure, ces lions-là sont tous détestables. Ou presque. »

Ah, s'il recroisait cette lionne qui avait manqué de lui bondir à la gorge, il se ferait un plaisir de lui apprendre où était sa place. Vita secoua la tête, soupirant mentalement, conservant ses prunelles de Feu sur Kozmotis. Il lui avait posé une question après tout, ce mâle brun qui n'était pas un Mositu.

« Enfin, oublions ces lions ! Je suis de ces terres, plus ou moins, et je ne suis qu'un simple voyageur également. J'errais dans le coin, rien de bien passionnant en sommes. »

Lui-même ne savait pas exactement ce qu'il faisait encore sur Pridelands. Attendait-il quelque chose ? Cherchait-il quelque chose - autre que ce fichu Masika - ? Vita n'avait jamais été trop doué pour se projeter dans l'avenir, préférant amplement vivre au jour le jour et voir ce qu'il en découlait. Le lion à la crinière sombre étendit un peu ses pattes avant, baillant légèrement tout en secouant légèrement sa tête et son épaisse coiffure. Baissant un peu ses paupières, Vita tourna à nouveau sa tête vers son comparse.

« Qu'espères-tu trouver dans le coin ? Un Clan ? Une nouvelle vie ? J'espère que tu es rodé aux conflits, il n'y a que ça sur la Terre des Lions. Il eut un fin sourire. Les marques de politesses ne le tenaient pas longtemps, en fin de compte.

HRP:

Vita avait claqué le bout de sa langue contre son palais d'un air presque agacé lorsque Kozmotis lui demanda pourquoi cette animosité envers les Pridelanders. Pourtant, il n'avait pas répondu, observant le mâle brun du coin de l’œil. A vrai dire, le rouge avait sûrement été ironique en mentionnant le fait que si Kozmotis n'était pas un Pridelanders alors ils s'entendraient peut-être. Vita, après tout, s'entendait bien rarement avec autrui et c'était évidemment à cause de ce caractère agaçant qu'il possédait.

En dépit de cela, la mâle rouge écouta son acolyte, l'oreille tendue vers lui et s'accordant un regard dans sa direction. Vita suivit le regard de Kozmotis et eut un léger sourire aux babines. Le Rocher de la Fierté. Il portait bien son nom et témoignait sur l'ego exacerbé et inexpliqué que possédaient les habitants de ce coin. Ils avaient, certes, des terres abondantes mais si c'était pour s'en faire déloger si aisément, cela en valait-il la peine ? Vita eut un soupire mental, glissant son regard orangé vers l'horizon brûlant, fronçant un peu ses larges sourcils, les paupières à demi-closes.

« Si tu traînes encore dans les environs après ça, tu tomberas bien vite sur un Pridelanders. Ils gardent farouchement leur territoire depuis qu'ils en ont été une fois évincé. Peut-être un peu trop farouchement. »

Étonnamment, l'arrogance et la fierté ne dérangeaient pas le vagabond mais dans une certaine mesure. De toute manière Vita n'avait jamais d'avis bien objectif, ses visions souvent teintées de sa mauvaise foi et de sa suffisance chronique. Le rouge posa d'ailleurs son regard de fatuité sur Kozmotis. le hors-la-loi commençait peut-être à cerner l'origine du personnage pourtant quelque chose ne collait pas dans le tableau ; ce caractère qui semblait plutôt agréable. Le brun était-il un puissant guerrier d'autres terres ayant bafoué quelconque règle ? Avait-il commit une erreur irréparable malgré lui ? L'idée correspondait plus à ce que s'imaginait Vita.

« Quel ennui tout de même, ces guerres, ces conflits pour garder sa pseudo royauté, pour de l'herbe un peu plus verte ailleurs. Je ne comprendrais jamais les lions qui sont ainsi. »

Et il ne voulait de toute manière pas comprendre. Vita ne respectait rien, ni personne. Il pourrait très bien cracher à la figure d'une figure royale et se moquer des règles face à une figure justicière. Le rouge n'en avait tout simplement absolument rien à faire et c'était malheureusement ce qui lui attirait sans cesse les conflits. Se battre pour les beaux yeux d'un pseudo haut-placé qui, au final, n'était qu'un lion comme un autre ? Très peu pour lui. Vita ne se battait que pour lui-même et sa petite personnalité qu'il aimait tant. Son manque d'attaches, évidemment, faisait qu'il n'avait aucune terre pour laquelle il se battrait avec autant de ferveur que les autres. Mais ce point, Vita se fichait bien de le saisir.

« Exécuter les ordres d'un Chef. Regarde où cela t'as mené, qu'as-tu fait ? Une erreur et te voilà forcé de fuir un Clan où tu as grandit, où tu as tant donné. »

Lâcha le mâle rouge d'un ton presque agacé, le regard braqué sur le lion balafré. Il avait hasardé la chose, amenant ce qui lui avait semblé valable.

HRP:

Lorsqu'il disait cela, Vita ne pouvait s'empêcher de penser à sa propre sœur qui, sous les caprices de la Reine - bien qu'elle soit leur tante, pouvait bien finir six pieds sous terre à cause de ces ridicules histoires de succession. Ou simplement ces histoires de conquêtes, de pouvoir. Lorsque Kozmotis en parla avec une voix emplie de fierté, Vita ne pu s'empêcher de l'observer d'un air un peu agacé bien qu'il était partagé par deux sentiments. Après tout, ce que l'on gagnait à la sueur de notre front, au sang coulé, par la force, nous appartenait. Mais d'un autre côté, le rouge trouvait ça terriblement lassant. Vu et revu, ces petites querelles incessantes. Le pourpre soupira doucement, se détendant un peu tandis qu'il écoutait les dires de Kozmotis tout en observant l'étendue azurée sous ses yeux.

« Pourrais-tu m'en parler, dans ce cas ? Je serais intéressé de savoir quelle genre d'erreur de jugement a dû faire déguerpir un guerrier comme toi. »

Vita n'avait pas souvent rencontré de lions bannis de leurs anciens Clans, obligés de fuir. Si son oncle en avait été un, rien n'avait jamais été dit sur ce point mais Vita se doutait bien que le caractère enflammé de l'Enfant du Feu lui avait inévitablement attiré quelques ennuis. Il y avait aussi ces exilés d'Outlands mais eux, seul leur bêtise les avaient mené là. Hourasi avait un ego bien trop exacerbé et continuerait à se bercer dans ses illusions tant que ses lèches-pattes lui colleraient au train, inévitable. Mais pour en revenir au problème Kozmotis, Vita était sincèrement intrigué. Il paraissait plutôt agréable et droit. Pas le genre de lions à faillir à sa tâche donc. Il devait être un guerrier efficace alors, pourquoi un Roi, un Empereur ou autre, se séparerait d'un bon élément ?

L'Enfant du Feu l'observait d'un œil intrigué, patientant, une oreille inclinée vers le léger bruit des buffles toujours remontés et déterminés à "manger" du lion ce soir. Ils finiraient bien par se lasser, ce n'était pas un problème. De toute manière, Vita échafaudait déjà quelques moyens pour sortir de là sans trop de soucis.

Vita l'observait du coin de l’œil, un léger rictus en coin, savant pertinemment qu'il ne devait pas être plaisant pour le fuyard de se se replonger dans ses souvenirs. Oui, en lui demandant de lui expliquer puisqu'il ne parvenait pas à saisir, le pourpre appuyait sur la plaie mais au final, il n'en avait pas tant à faire que cela. Vita se moquait bien de l'état moral de Kozmotis, trop intrigué par l'explication si, le vagabond, daignait la lui communiquer. Il l'eut, réponse résumée mais dont le hors-la-loi s'accommoda sans broncher, hochant simplement légèrement la tête. Mais aux yeux de Vita, cela en revenait au même ; Kozmotis avait, apparemment, désiré ardemment protéger sa patrie et s'en retrouvait chassé comme un malpropre. Plutôt triste à entendre. Vita posa finalement entièrement son regard sur le brun, l'observant un moment, sa posture, son regard, son attitude. Il avait tout d'un grand lion, d'un être important, il ne paraissait pas avoir été un personnage contournable dans son ancien chez-lui. Que cela devait-il faire d'être réduit à un tel état ? Oh, l'Enfant du Feu ne le connaîtrait jamais : pouvait-il être plus "bas" que ce qu'il était ? A l'image de son oncle, le rouge n'était qu'un vagabond, un hors-la-loi dont la plupart ne désirait pas forcément croiser. De part et d'autre de la Terre des Lions, doucement mais sûrement, sa réputation se faisait.

Il se redressa alors légèrement, appréciant un instant la légère brise dans son épaisse crinière.

« Je vois, cette histoire ne m'a pas l'air très empreinte de joies. »

Fit-il dans un petit sourire faussement amusé, ses prunelles enflammées posées sur Kozmotis. Vita songea alors à quelque chose, il avait vu, parfois, le regard grisé de son interlocuteur de poser sur le Rocher de la Fierté. Le scrutant à son tour, le rouge laissa à nouveau sa voix suave être audible.

« J'ai été bref sur les Pridelanders, je pense simplement qu'ils se reposent trop sur ce qu'ils ont, ils se sentent si supérieurs pour fort peu et cela en est fort agaçant, cet habitude de prendre les autres de haut. »

Du vécu évidemment. Vita avait toujours en travers de la gorge sa rencontre avec les trois chasseresses, lorsqu'il était avec Ahva. Ces trois femelles avaient été détestables, agressives et bien peu compréhensives. Le rouge soupira alors, déviant son regard vers Kozmotis avant de se redresser complètement.

« Et si nous descendions d'ici ? Ils semblent calmés, nous allons sûrement pouvoir filer en douce par l'arrière. »

[Un immense désolé pour le retard !]

Vita faisait bien pâle figure face à la grandeur et à la stature noble de Kozmotis, plus petit, plus élancé mais pas moins trapu, les deux lions détonnaient formidablement l'un de l'autre. Forcés de se rassembler en haut de ce rocher par une improbable situation, le destin avait visiblement décidé d'amener deux êtres pas forcément bien bavards à se rencontrer. Les choses semblaient prendre fin et ils l'avaient bien comprit, l'heure de se libérer de ce promontoire était là. Suivant à pas de velours son compagnon d'infortune, Vita baissait l'échine presque sans s'en rendre vraiment compte, désireux d'être silencieux et discret. Il imitait les actions de son camarade, observant qu'il y avait là dans ses gestes quelque chose de mécanique, de parfaitement huilé. Que pouvait-il bien vraiment être ? C'était là bien étrange. Là où les gestes de l'Enfant du Feu étaient un peu plus hésitants, l'autre était assuré.

Au moins, les buffles n'y voyaient que du feu, occupés à d'autres choses. Brouter, paresser, par exemple. Leur attention avait baissé au fil du temps passé, promettant aux deux mâles une escapade sans trop de dégâts. Vita rampait tout aussi bien, le ventre au ras du sol, le regard braqué droit devant lui mais ses autres sens dédiés aux buffles. Kozmotis s'en était bien sortit et le voilà qui s'était caché derrière un buisson épineux, l'Enfant du Feu, lui, avait prit une direction un peu éloignée ; ainsi, ils seraient moins repérables, deux grosses masses côtes à côtes, ce n'était pas très discret. Atteignant un point pour se cacher, Vita observa en reprenant un peu son souffle - qu'il avait assez mal contrôlé sous son application à être silencieux - et coula ses prunelles sur l'étranger. D'un pas presque aérien, il s'approcha de lui.

« On dirait qu'il-... »

Mais avant qu'il ne puisse terminer, la voix du buffle qui l'avait chargé fut audible.

« Eh, bougez vous ! Ils ont filés ! »

Vita, un léger rictus en coin, observa Kozmotis.

« On dirait qu'il est temps de déguerpir pour de bon. Chacun pour soi à présent. Bonne errance, mon cher Kozmotis. » Souffla l'Enfant du Feu avant de partir de son propre côté, trottant doucement et rapidement afin de s'éloigner de tout cela.

[Je pense que la fin est là, je te laisse voir si tu désires répondre et merci pour ce RP ]