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« Ne t'en fais pas maman ! Je peux me débrouiller seul, et puis je suis sûr que papa m'attend déjà près de la frontière ! »

Nyamu se frotta aux pattes de sa mère, Mina, en lui faisait les yeux doux. Cette dernière un peu réticente de le laisse vagabonder seul comme hocher la tête et lui demanda de faire attention.
A peine ces mots furent-ils prononcés que Nyamu accourut vers les terres de Freeland. Il ne savait pas combien de lionceaux avaient le droit de partir comme ça et de franchir une frontière impunément, mais ils n'étaient pas nombreux. D'ailleurs, il se demandait comment Sabaru réagirait en le voyant débarquer sans Mina. Il me pensera fort et indépendant ! pensa le jeune avec fierté.

Les paysage de Freeland étaient plus variés que la savane de de Prideland. Au goût de Nyamu, ces terres renfermaient plus de richesses et de potentiel que les siennes. S'il était explorateur, il se serait fait une joie de passer sa vie à voyager de ci et de là.
A la frontière, aucune trace de son père, mais les odeurs de Freelander étaient partout. Il déglutit et continua tout droit, un peu plus incertain. D'habitude, Sabaru l'attendait, le rendez-vous n'avait-il pas été planifié par Mina ? L'aurait-elle oublié ?
En continuant, Nyamu finit par trouver un lieu empli d'odeurs et de formes, ce devait être le répère dont Sabaru lui avait parlé. Il n'était d'ailleurs pas visible.

Déçu, Nyamu voulut faire demi-tour pour repartir vers la frontière, quand il se prépara à repartir, il remarqua le lion massif qui se tenait à présent face à lui. Nyamu eut un hoquet de surprise en reconnaissant Haki, le roi de Freeland. Oh, ce physique ne lui était pas inconnu, il l'avait déjà rencontré une fois. Mais Le lionceau ne pouvait pas s'empêcher de se sentir tout petit à côté de cette figure.

« R-roi Ha-haki ! » réussit-il à balbutier en inclinant la tête.

Peu commun comme rencontre en terre de Freeland. Mais cela ne lui déplaisait pas, Haki était un lion sage et bon. Il préférait tomber sur lui que sur un total inconnu.

« Je cherchais mon papa. » se justifia Nyamu aussitôt, sans laisser le temps au roi de répondre. « Je suis venu seul depuis Prideland. » rajouta-t-il avec une pointe de fierté.

Spoiler:

Nyamu baissa les oreilles, quelque peu désolé que Sabaru ne soit pas ici. Quel dommage, il aurait bien voulu une histoire ou juste papoter. Mais il oubliait qu'il avait des devoirs... D'ailleurs, étonnant qu'il n'était pas auprès d'Haki. Un majordome avait autre chose à faire que de suivre et conseiller son roi ? Il doit certainement être avec les jumeaux, pensa-t-il alors. Après tout, son père avait beaucoup de culture, il était normal qu'il apprenne tout cela aux jeunes de Freeland. D'ailleurs, Nyamu ne put s'empêcher de ressentir un pincement au cœur, un peu jaloux que d'autres puissent profiter de ce savoir et lui, devoir rester à Prideland.

Nyamu perçut l'ordre de venir presque tard, il suivit Haki en bondissant derrière lui pour le rattraper. Le repère des Lions, il le connaissait, pas autant que le rocher de la fierté certes, mais il l'avait vu. Son seul regret était de ne pas être autorisé encore à rester dormir ici. Sinon, Mina se ferait un sang d'encre.
Le petit s'approcha un peu plus du roi, quelque peu intimidé par ces nouveaux visages qu'il ne connaissait pas. Les Freelanders étaient des lions, mais ils semblaient si... Différents des Pridelanders. Dans les expressions. Le visage.
A la question d'Haki, Nyamu regarda le sol, les lèvres pincées par l'amertume.

« On n'est pas souvent ensemble. » maugréa-t-il. « Il préfère être avec Ahva plutôt qu'avec moi, pour aller faire des bêtises sur les frontières... J'aimerais que papa le gronde un peu, peut-être que Khenda arrêterait alors. »

Heureusement qu'Azaan était son ami, mais le prince allait grandir, allait avoir ses responsabilités. Nyamu se demandait si Ahva ferait de même et si Khenda reviendrait vers lui. Difficile à estimer, Khenda avait un tchatche supérieur au sien auprès des autres lionceaux. Lui des amis, il s'en faisait 15 par jour s'il le voulait. Sabaru, lui, aurait-il un moyen de pression sur Khenda ?

« Mais je voudrais qu'il vienne ! Oh oui ! Il pourrait s'amuser ici, il a tellement d'amis sur Prideland ! »

Nyamu aurait tout donner pour emmener son frère Khenda avec lui. Mais il était toujours fourré avec Ahva dans tous les recoins de Prideland. Nyamu était d'ailleurs intimement persuadé qu'il lui arriverait de graves ennuis un jour, même accompagné des princes et princesses du royaume. Au moins, tant qu'ils ne trainait pas sur le territoire des hyènes -bien qu'elles soient en paix avec les lions- Nyamu s'inquiétait peu. Peut-être qu'avec l'âge et la maturité, Khenda s'assagirait. Mais Nyamu se faisait la promesse que s'il arrivait à prouver à Khenda que Freeland avait autant à offrir que la savane, il ferait rencontrer son frère au roi Haki.
Le jeune opina donc, rasséréné par ses pensées. Au moins, il pouvait compter sur le bon sens du roi Kumpa pour le remettre sur le droit chemin au moindre écart. Voire Sabaru s'il était sur place.

La deuxième question ramena en lui plus d'assurance et de fierté. Il voulait montrer à tous qu'il savait se débrouiller et il en avait al preuve.

« Je suis venu sur la frontière avec maman. Comme papa n'était pas là, et que maman devait retourner faire son travail, je suis venu ici tout seul. » dit-il sans cacher sa fierté. « J'ai reconnu l'endroit où nous nous sommes rencontrés, je n'ai eu qu'à suivre la piste et à remonter jusqu’ici. »

En vérité, Nyamu n'avait pas vraiment de quoi se vanter : il s'était contenté de suivre les odeurs et les traces de pas. N’importe qu’el jeune avec un nez et des yeux reliés à un cerveau fonctionnel aurait pu faire de même. Simple question de logique.
Pourtant, Nyamu s’interrogeait sur un point. Quelque chose qu’il aurait dû voir pendant son voyage mais qu’il n’avait pas vu. Son regard se posa sur le monarque, presque intimidé à l’idée de poser une question bête.

« Cependant… Je n’ai croisé personne sur mon chemin. Je veux dire… Je pensais au moins croiser un guerrier, une patrouille aux frontières, même celle de Prideland. Croiser une troupe. Je croyais que le royaume était composé de petits Clans. Pourquoi ne pas garder les frontières ? Et pourquoi je n’ai pas vu la moindre Tribu sédentaire ? »

Une réponse apparaissait dans l’esprit de Nyamu, tandis qu’il observait le paysage vallonné du royaume. La terre était irrégulière, parfois nue, parfois riche de plantes. C’était moins sec et moins plat que sa savane d’origine. Etait-ce pour ça que l’espace était peu occupé ? Car l’environnement était plus difficile à gérer ?