Enfin, le voyage avait commencé. Ce voyage, dont Baradi rêvait depuis des mois, depuis sa plus tendre enfance même, venait enfin de débuter. La jeune lionne, aux côtés de Nsaï, son plus cher ami, cheminait depuis le début de la journée en direction d'Outland. La traversée de la vallée avait été longue, même s'ils s'étaient permis quelques pauses pour s'abreuver. La féline avait même réussi à attraper une proie, avec l'aide du mâle. Ils étaient néanmoins fatigués, et tandis que le soleil se couchait doucement derrière la barrière que formait l'horizon, un arrêt pour la nuit s'annonçait. Baradi avait toutefois du mal à contenir son excitation. Ils venaient de franchir la frontière d'Outland, ce qui signifiait qu'ils risquaient de tomber sur des lions étrangers. Ses petites oreilles dressées sur son crâne, et ses yeux grands ouverts, elle observait les lieux avec soin. Elle espérait bien tomber sur quelqu'un rapidement, tout en sachant qu'ils pouvaient très bien rencontrer quelqu'un d'agressif. Nsaï semblait un peu plus inquiet qu'elle, sans doute d'avantage conscient des risques qu'ils prenaient.

L'endroit dans lequel ils se trouvaient ne ressemblaient à rien de ce que la Mositu avait pu voir par le passé. Le sol était sec et craquelé, l'eau semblait y être rare. La végétation était également aride, encore d'avantage que dans la lande. Il y avait néanmoins quelques arbres, au loin, on pouvait apercevoir de grands monticules de terre biscornus, troués de tout part. Un bruit de fond indiquait qu'une rivière coulait non loin de là, mais Baradi ne pouvait pas la voir. Il faisait de plus en plus sombre dans ce territoire inconnu où les deux lions s'avançaient, mais cela ne la décourageait pas. Le soleil ne tarderait pas à complètement disparaître et d'ici là, il était préférable que les deux voyageurs aient trouvé un endroit où dormir. Difficile de savoir où aller cependant, car ils ne connaissaient aucunement les lieux, l'un comme l'autre. Baradi gardait cependant un immense sourire sur le museau, s'émerveillant de tout ce qu'elle voyait. Elle frémissait également au moindre bruit, et jetait régulièrement des coups d’œil à Nsaï, comme pour se rassurer.

Ils avaient passé une grande partie du début de ce voyage dans la bonne humeur à rire et à bavarder. Baradi éprouvait une joie intense à l'idée de partager ce périple avec son ami, pour qui elle sentait une affection grandissante et nouvelle naître. Elle sentait qu'elle ne pouvait plus le considérer comme lorsqu'elle était enfant, et ses sentiments, aussi troubles que déroutants, l'écartelaient entre la gêne et une euphorie légère. Elle avait beaucoup grandi depuis qu'ils se connaissaient, et Nsaï commençait peu à peu à la voir comme l'adulte qu'elle était en train de devenir, elle le devinait. La jeune lionne ne pouvait donc s'empêcher de se demander comment leur relation allait évoluer, notamment avec ce voyage qu'ils accomplissaient ensemble. Elle avait là la parfaite occasion de prouver qu'elle n'était plus une petite adolescente mais qu'elle savait prendre les choses en main. Elle décida par ailleurs qu'il était temps de proposer une pause, et s'arrêta dans sa marche.

- On devrait faire une halte, on a beaucoup marcher aujourd'hui. Je me demande bien où on pourrait passer la nuit...

Elle regarda autour d'elle, cherchant un endroit où ils pourraient s'arrêter sans se faire repérer. En effet, si un Outlander leur tombait dessus en pleine nuit, ils risquaient de passer un sale quart d'heure... Baradi n'en avait jamais rencontré, mais savait par réputation qu'ils n'étaient pas commode. Avec un peu de chance, ils n'en rencontreraient pas. C'était ce qu'il y avait à souhaiter, pour le moment.

Avatar signature © Sehkmet

Spoiler:

Un regard vers Nsaï appris à la jeune lionne que ce dernier n'était pas tranquille. Leur situation le rendait nerveux, elle pouvait le sentir à son expression et à son odeur. Il gardait cependant son sang froid et observait l'endroit avec tout autant de soin que Baradi, cherchant un endroit où il serait propice de passer la nuit. Il arriva cependant au même constat qu'elle, Outland n'était pas un endroit accueillant. La plaine dans laquelle il déambulait était même plutôt inquiétante, mais cela attisait la curiosité de la Mositu quant aux habitants de ce lieu. Comment faisaient-ils pour vivre dans un endroit aussi inhospitalier ? Où chassaient-ils ? Y avait-il du gibier dans les parages ? La vie ne devait pas être aisé ici en tous cas, c'était une évidence. Le mâle lui répondit finalement, la sortant de ses questionnements.

- Je me pose la même question. Je crois qu'on va encore devoir avancer un peu pour trouver un abris.

Elle hocha doucement la tête. Il était dangereux de dormir à découvert, ils se seraient fait repérer par le premier patrouilleur venu. Baradi espérait cependant que les Outlanders dormaient, la nuit, et qu'ils ne s'amusaient pas à se promener dans leur territoire à la recherche d'intrus. Elle se demanda un instant s'il n'était pas plus prudent de faire demi-tour pour passer la nuit dans la Lande, qui n'était après tout pas si loin, et de revenir une fois le jour levé. Cette attitude n'était toutefois pas très honorable, et la soif d'aventure de la jeune lionne lui interdisait de s'abaisser à cela. Quoi de plus excitant que de visiter une terre inconnue dans la pénombre, après tout ? Malgré le danger que cela représentait, elle ne parvenait à réprimer le petit sourire qui fleurissait sur ses babines ni l'adrénaline qu'elle sentait déjà bouillonner en elle. Étrangement, il lui tardait qu'il se passe quelque chose. Elle savait qu'il était préférable qu'ils passent inaperçu dans ce territoire hostile, mais elle désirait rencontrer un Outlander. Un peu d'action, voilà ce qu'elle souhaitait !

Malgré la situation plus que préoccupante, Baradi se sentait bizarrement en sécurité. Peut-être était-ce la présence de Nsaï à ses côtés, alors qu'elle le savait absolument pacifiste et donc peu adepte du combat. Il n'était cependant pas un lâche, les cicatrices sur son visage en étaient la preuve. Lors de la guerre, il s'était battu aux côtés de ses parents, pendant que les lionceaux, dont Baradi faisait alors parti, partaient à la recherche d'u refuge, loin de la bataille. La lionne brune n'avait jamais demandé à son ami comment s'était déroulé le combat, ni comment il avait obtenu les marques près de son œil, comme si elle craignait que ne soit tabou. Il y avait aussi le fait qu'elle ne s'était jamais longuement arrêté sur ces cicatrices. Elle faisait parti de Nsaï désormais, comme ses pattes, son museau ou ses oreilles. Cela ne l'enlaidissait pas, qui plus est, elle trouvait même que cela lui donnait un air d'aventurier. Il était peut-être futile de considérer les choses ainsi, car c'était avant tout le signe qu'il avait affronté les Jangowas, au péril de sa vie.

Perdue dans ses pensées, la féline au pelage brun ne se rendit pas compte que quelque chose, ou plutôt quelqu'un, approchait. Lorsqu'elle eu le pressentiment qu'ils étaient observés, il était déjà trop tard : une silhouette se dessinait déjà dans l'obscurité. C'était un lion, de taille assez imposante et malgré la pénombre, Baradi distinguait sa robe pâle orangé, sa crinière noire et ses prunelles vertes brillant dans l'ombre. La jeune lionne s'immobilisa.

- Outland n'est pas le lieu idéal pour deux jeunes Mositus, moins encore la nuit. La paix de l'Oasis n'existe pas ici. Les Pridelanders ont dû vous prévenir, non ?

Le timbre de l'Outlander était grave mais, étrangement, pas menaçant. Son attitude indiquait qu'il les avait sans doute vu depuis plusieurs minutes et qu'il avait choisi son moment pour apparaître, sans doute pour les déstabiliser. Baradi sentit la peur naître dans son ventre, mais tacha de la repousser. Elle n'était pas une trouillarde, elle connaissait les risques d'un voyage. Elle ne comptait pas se laisser décontenancer par le premier Outlander venu. Ce dernier était par ailleurs en train de les dévisager, la féline se tendit en sentant son regard s'attarder plus longuement sur elle, la détaillant méticuleusement. Il avait visiblement remarqué qu'ils étaient Mositus, sans doute grâce à leur odeur et à la couleur de leur pelage. Cela signifiait néanmoins qu'il avait déjà rencontré des Mositus, ce qui était plutôt surprenant. Ce constat attisa d'avantage la curiosité de Baradi. Qui donc avaient-ils en face d'eux ?

- Je peux savoir ce que vous faites ici, malgré le danger ?

Une fois encore, la voix du lion était froide mais n'indiquait pas de volonté belliqueuse, ce qui était plutôt rassurant. Il n'avait cependant pas l'air commode non plus, il allait sans doute falloir parlementer avec lui. Il y avait malgré tout un espoir qu'il se montre coopératif, étant donner qu'il savait de quel clan venaient les deux intrus sur ses terres. Bien décidé à garder la tête haute, Baradi ne se laissa pas impressionner par le ton du grand mâle. Elle ne savait pas comment Nsaï allait réagir, mais décida de prendre les devants. Ils ne devaient pas passer pour des peureux, ce serait donner un avantage à l'Outlander. Baradi n'avait bien entendu pas l'intention de se battre, mais de montrer qu'ils ne se laisseraient pas menacer. Elle fit donc un pas en avant et déclara, d'un ton posé, tachant de mettre son excitation de côté pour gérer la situation comme une adulte.

- Nous sommes de simples voyageurs, nous ne cherchons pas les ennuis avec Outland. On aimerait simplement trouver un endroit où passer la nuit et ensuite on partira d'ici.

Elle inclina ensuite la tête de façon respectueuse, comme on lui avait enseigné à le faire. Elle ne voulait pas créer d'incident diplomatique non plus, juste montrer à l'Outlander ce qu'ils valaient. Baradi se redressa ensuite et, toujours en regardant son interlocuteur droit dans les yeux, elle ajouta :

- Je m'appelle Baradi, et voici mon ami Nsaï.

Elle désigna le Mositu du bout de son museau, et en profita pour lui jeter un coup d’œil. Elle lui esquissa un discret sourire pour lui donner confiance, devinant qu'il n'appréciait sans doute pas énormément la situation. Elle lui laissait à présent tout le loisir d'intervenir s'il avait quelque chose à ajouter.

Avatar signature © Sehkmet

Spoiler:

Alors que Baradi et Nsaï cherchaient autour d'eux un endroit où se poser pour la nuit, ce dernier eut la sensation fort désagréable d'être observé. Deux options se présentaient à lui : soit il y avait effectivement quelqu'un, là, dans l'ombre, qui les avait remarqué, soit il était juste paranoïaque. Le Mositu espérait de toute son âme que la deuxième option était la bonne, s'imaginant que les Outlanders devaient être aussi peu accueillants que leurs terres et pensant que si l'un d'entre eux leur tombait dessus, ils passeraient un mauvais quart d'heure. De plus, il était logique qu'il soit ne serait-ce qu'un peu paranoïaque, puisqu'il avait été angoissé depuis leur arrivée sur ces nouvelles terres. Oui, définitivement, c'était son imagination qui lui donnait ce sentiment d'être épié. Et c'était son imagination qui créait cette ombre qui s'approchait de son amie et lui. Et c'était son imagin... Non, non, il s'était trompé. Son imagination n'avait rien fait, il y avait bien quelqu'un sous ses yeux. Un Outlander venait de surgir de la pénombre, un lion imposant à la crinière sombre et aux yeux verts. Nsaï se paralysa un instant au son de sa voix.

- Outland n'est pas le lieu idéal pour deux jeunes Mositus, moins encore la nuit. La paix de l'Oasis n'existe pas ici. Les Pridelanders ont dû vous prévenir, non ?

Malgré sa voix rauque et son regard sinistre, le ton du mâle ne sous-entendait aucune menace. Nsaï se détendit imperceptiblement, quelque part rassuré que l'inconnu ne semble pas leur vouloir du mal, pour l'instant. En tout cas, il semblait être au courant de la situation des Mositus et des Pridelanders, et il avait su deviner le clan d'origine des deux intrus de par la couleur de leur pelage. Nsaï trouva ça assez étrange : les Mositus ayant vécu assez coupés du monde quand ils étaient dans l'Oasis, il n'aurait jamais pensé que des lions vivant hors du Grand Désert puissent être au courant même de leur existence, et encore moins les reconnaître dès le premier coup d’œil. Cela dit, cela faisait quelques mois qu'ils avaient quitté le désert...

- Je peux savoir ce que vous faites ici, malgré le danger ?

Tiré de ses pensées par l'Outlander, Nsaï ne réussit même pas à ouvrir la bouche pour répondre à sa question. Ce fut donc Baradi qui prit les devants, avant même qu'il puisse réfléchir à une réponse. Intérieurement, le lion au pelage sombre remercia son amie et les Grands Esprits.

- Nous sommes de simples voyageurs, nous ne cherchons pas les ennuis avec Outland. On aimerait simplement trouver un endroit où passer la nuit et ensuite on partira d'ici.

Baradi se pencha afin de saluer l'inconnu. Son partenaire suivit le mouvement maladroitement, déstabilisé. Il fallait saluer ainsi ? Il n'en savait rien, et espérait que leur mystérieux interlocuteur ne trouve pas qu'il ait mis trop de temps à s'incliner, ou qu'il l'ait mal fait. Décidément, il ne serait pas tranquille tant que l'imposant mâle qui lui faisait face n'aurait pas clairement indiqué qu'il ne leur ferait aucun mal. Nsaï jeta un œil à son amie. Elle semblait bien plus calme que lui, et même s'il faisait tout pour ne rien laisser transparaître, l'Outlander (tout comme elle) devait sentir qu'il avait du mal à tenir sur ses pattes. Il n'avait pas vraiment peur, mais malgré son optimisme, il était là en train de s'imaginer ce qui pouvait arriver de pire, et il réfléchissait à une échappatoire au cas où cette rencontre se passerait mal. La priorité était de protéger Baradi. Il pourrait occuper le plus vieux mâle le temps qu'elle se dirige en courant vers la Lande, et une fois qu'elle aurait une avance confortable, il tenterait de la rejoindre (tant bien que mal). Enfin, pour l'instant, ce n'était qu'une option si cela se passait mal. Ça pouvait se passer très bien, non?

- Je m'appelle Baradi, et voici mon ami Nsaï.

Nsaï sentit le regard de son amie se poser sur lui, ce qui eut pour effet de le calmer un peu. Du coin de l’œil, il la vit sourire, ce qui le rassurait beaucoup. Si elle affrontait cette situation pour le moins délicate avec le sourire, c'était bon signe. Il se campa sur ses pattes, histoire de se donner un peu plus de contenance. Il ne voulait pas avoir l'air peureux, ni devant l'inconnu, ni devant Baradi. Il ne savait pas trop quoi ajouter, il pensait que le lion se présenterait une fois qu'il aurait les noms des intrus, et il les avait. Et Nsaï n'était pas en position de poser des questions. Alors il se contenta d'une politesse.

- Bonsoir.

if love is the answer you're home

Avatar & Signature © Ma petite personne

▬ palegoldenrod ▬

Nsaï semblait quelque peu intimidé par la situation, ses mouvements un peu gauche le trahissaient, tout comme son regard légèrement affolé. La féline espérait qu'il se rassure un peu, même s'il fallait admettre que les événements ne jouaient pas en leur faveur. Au moins, l'Outlander n'essayait pas de les attaquer, c'était un bon point. Le regard que lui lançait Baradi sembla l'apaiser légèrement son ami, ses pattes cessèrent de frémir. La jeune lionne retint un soupir, soulagé. Autant se montrer le plus courtois possible tant qu'ils ne seraient pas sûr qu'ils étaient hors de danger. Ils ne savaient rien des us et coutumes de ce clan, et peut-être étaient-ils à cheval sur les bonnes manières. Ils devaient se préparer à toutes les éventualités. Le Mositu s'inclina finalement et salua le lion qui leur faisait face.

- Bonsoir.

C'était relativement succin, mais il ne semblait pas vouloir s'étendre d'avantage. Baradi espérait que son attitude renfermé n'énerverait pas l'Outlander, dont le comportement était encore très flou. Il était impossible de dire ce qu'il comptait faire d'eux, et s'il ne semblait pas menaçant, il cachait peut-être bien son jeu. La féline aux yeux verts était toutefois confiante, elle ne voyait pas de méchanceté dans le regard de ce lion. Peut-être de l'amusement, ce qui était plutôt étrange compte tenu de la situation.

- Ne prenez pas la peine de me saluer, ce n'est pas ainsi que vos vies seront conservées sur ces terres.

La lionne fronça légèrement les sourcils, n'appréciant pas le petit sourire en coin que gardait le mâle à la crinière noire. Se fichait-il d'eux ? Un Outlander qui connaissait l'odeur et l'allure des Mositus était quelque chose d'étrange, et son attitude l'était d'autant plus. Un instant, Baradi imagina le pire : et si ce lion était un Jangowas en quête de Mositus à éliminer ? Il avait le poil très clair après tout... Ce scénario était toutefois bien trop improbable pour être vrai. Tout le monde savait désormais que les Mositus s'étaient installé au Baobab, qu'est-ce qu'un Jangowas ferait à Outland si c'était eux qu'il cherchaient ? Qui plus est, les habitants du désert ne possédaient pas de crinière sombre, cela leur tenait beaucoup trop chaud avec le soleil. Durant un instant le cœur de Baradi s'était accélérée, mais elle avait retrouvé son calme. Il fallait cependant admettre que son hypothèse tenait la route, si on acceptait l'idée d'un Jangowas avec une crinière noire. Il aurait très bien pu les suivre depuis la lande et attendre qu'ils soient suffisamment éloigné de leur clan pour les attaquer... Non, elle se faisait des idées, ce n'était pas imaginable.

- Ton nom, petite, je le connais. Mon neveu m'en a dit grand bien depuis que j'héberge ma famille. As-tu revu Jango depuis ton exil ?

Les mots de l'Outlander s’imprimèrent dans son esprit et lui firent l'effet d'un grand coup de griffe dans le visage. Que venait-il de dire ? Jango... Le visage d'un lionceau au pelage pâle venu du désert lui revint. Elle connaissait un lion de ce nom, un Jangowas avec qui elle était amie lorsqu'elle était enfant et qu'elle habitait encore à l'Oasis. Elle ne l'avait plus revu depuis la guerre et leur exil, et s'était maintes fois demandé comment son camarade de jeu allait. Elle avait bien entendu pensé qu'il était devenu un fier Jangowas, sans doute en exil dans le désert à l'heure qu'il était, puisqu'il devait achever son adolescence. Comment cet Outlander pouvait le connaître ? Et surtout... Comment pouvait-il être son oncle ? Etait-il possible qu'il parle du Jango qu'elle connaissait ? Si c'était le cas, cela signifiait qu'il avait parlé d'elle. Mais surtout, cela signifiait qu'il n'était plus dans le désert, ce qui était hautement improbable. Ce qu'elle savait, ce qu'elle pensait savoir, et ce que venait de lui dire le lion se mélangeaient dans son esprit, créant une confusion parfaite en elle.

- Enchanté, Nsaï.

Baradi secoua la tête. Elle devait remettre de l'ordre dans ses pensées. En admettant que Jango ait quitté le désert, comment était-il possible qu'il ait un oncle à Outland ? A moins qu'il soit parti avec son oncle. Qu'avait-il l'Outlander déjà ? "Depuis que j'héberge ma famille" ? Cela signifiait donc, si elle interprétait bien ses paroles, que Jango, et visiblement ses parents, avaient rejoint Outland. Pourquoi ? Quelles raisons pouvaient motiver des Jangowas pure souche comme ils semblaient l'être à quitter leur clan pour rejoindre un autre ? Était-ce à cause de la guerre ? La féline ouvrit la bouche, et un flot de questions en sortit, incontrôlables.

- Un instant... Vous êtes l'oncle de Jango ?! Comment va-t-il ? Il n'est plus dans le désert ? Comment est-ce possible ?

De ses grands yeux chargé d'incompréhension, la jeune lionne fixait l'Outlander en quête de réponse. Elle pouvait voir de l'inquiétude dans le regard de ce dernier, ce qu'elle avait du mal à expliquer. S'était-il passé quelque chose ? Pourquoi lui demandait-il si elle l'avait revu ? Si c'était le cas, sans doute Jango l'aurait-il dit à sa famille, puisqu'il avait déjà parlé d'elle. Cette information était par ailleurs un peu surprenante, Baradi n'aurait pas pensé que Jango se souvienne encore d'elle après tout ce temps. Prenant les devants une fois de plus, la féline demanda :

- Vous avez l'air inquiet. Il lui est arrivé quelque chose ?

La Mositu se souvint à cet instant de Nsaï, et songea qu'il ne devait pas comprendre grand chose à la situation. Elle ne lui avait jamais parlé de ses amis du désert, après tout, et peut-être était-il temps de le faire. Elle aurait ainsi l'occasion de lui dire qu'elle était amie avec l'actuel Empereur du Désert, Vako, ce qui n'était pas une information inutile, en fin de compte... Elle tourna la tête vers lui et lui offrit un regard d'excuse, pour ne pas pouvoir tout lui expliquer dès à présent. Elle devait d'abord recevoir des réponses.

Avatar signature © Sehkmet

Spoiler:

Nsaï devina une lueur d'amusement dans le regard du grand lion à la crinière noire. Peut-être n'aurait-il pas dû suivre le mouvement de son amie. En tout cas, l'Outlander sembla se retenir de rire, et c'était certainement mieux ainsi, pour tous les trois. Maintenant n'était pas vraiment le moment le plus propice à la rigolade, il valait mieux rester sérieux. Le Mositu aurait peut-être dû se sentir insulté par cet air amusé, mais il n'en était rien. Saluer avait été une erreur, comme le confirma vite leur interlocuteur.

- Ne prenez pas la peine de me saluer, ce n'est pas ainsi que vos vies seront conservées sur ces terres.

Eh bien, c'était un conseil que Nsaï retiendrait. Décidément, il avait eu raison en pensant que les lions ici étaient aussi peut accueillants que leurs terres. Il espéra à cet instant que Baradi et lui n'auraient pas à repasser par Outland sur le chemin du retour. Il pensa même un instant qu'il préfèrerait encore passer par le Grand Désert. Là-bas, les lions comme le territoire étaient inhospitaliers, et la plupart des Jangowas haïssaient les Mositus, mais au moins les deux amis connaissaient l'endroit. Cela dit, ils risqueraient peut-être moins leurs vies sur Outland s'ils étaient accompagnés du grand lion qui leur faisait face.

Ce dernier eut d'ailleurs l'air interloqué en entendant le nom de Baradi. Elle, ne semblait pas l'avoir reconnu. Qui était-il donc ? Nsaï trouvait déjà ça bien assez étrange qu'il ait pu reconnaître des Mositus aussi facilement, mais qu'il ait entendu parlé spécifiquement de son amie, qu'il reconnaisse son nom... Il ne savait pas s'il devait être rassuré ou encore plus inquiet. Bon signe ou mauvais signe ? Remarque, peut-être se faisait-il des idées. Ou pas.

- Ton nom, petite, je le connais. Mon neveu m'en a dit grand bien depuis que j'héberge ma famille. As-tu revu Jango depuis ton exil ?

Il avait visé juste. Et tout cela s'annonçait plutôt bien, si le neveu en question avait parlé de son amie en bien à cet imposant Outlander. Cela dit... Le lion en question avait l'air de retenir quelque chose, et son ton sous-entendait l'inquiétude. Nsaï, qui ne savait pas du tout qui était le Jango en question, se sentit quelque peu en décalage ici. Cette discussion allait certainement se passer entre Baradi et le lion qui ne leur avait toujours pas donné de nom, et lui ne serait là qu'en spectateur. Ça lui allait. Au moins, s'il ne parlait pas, il ne risquait pas de commettre d'erreur, ou de provoquer l'autre mâle. Et c'était bien la dernière des choses qu'il aurait voulu faire.

Alors qu'à son côté, Baradi semblait très perturbée, Nsaï vit le grand lion détourner son regard un instant vers lui, afin de lui adresser la parole.

- Enchanté, Nsaï.

Le ton était neutre, et l'intéressé comprit que ce n'était qu'une politesse. L'Outlander ne s'adressait à lui que pour lui signaler qu'il avait remarqué son existence.

- Un instant... Vous êtes l'oncle de Jango ?! Comment va-t-il ? Il n'est plus dans le désert ? Comment est-ce possible ?

Nsaï ne comprenait définitivement plus rien. N'étant même pas au courant de l'existence de ce Jango, il ne pouvait pas suivre ce qui se passait devant lui. Il ne pouvait qu'essayer de deviner. Pour l'instant, il en jugeait que le lion en question était un ami d'enfance de Baradi, puisqu'ils s'étaient connus avant l'exil des Mositus, et qu'il en disait apparemment du bien à ses proches. C'était donc peut-être un Jangowa ? Nsaï détailla le lion devant lui. Était-il aussi un Jangowa ? Son épaisse crinière noire ne lui aurait pas permis de vivre dans le grand Désert. Nsaï attendait patiemment la suite des évènements.

- Vous avez l'air inquiet. Il lui est arrivé quelque chose ?

Baradi lança un regard d'excuses à son ami. Ce dernier secoua légèrement la tête, voulant lui dire que ce n'était pas la peine. Sa place de spectateur silencieux lui allait très bien. Et si elle et cet inconnu avaient quelque chose - plutôt quelqu'un - en commun, ça allait peut-être les sauver. Ce qui était fort bien.

if love is the answer you're home

Avatar & Signature © Ma petite personne

▬ palegoldenrod ▬

L'air perplexe de Nsaï n'étonna pas la jeune lionne, mais il ne semblait pas lui en vouloir, ce qui était rassurant. Il n'ajouta rien, se tenant un peu à l'écart de la conversation. Baradi se sentait coupable de le laisser dans le brouillard ainsi, mais elle ne pouvait pas réellement se permettre de lui déballer toute son enfance maintenant. Elle aurait sans doute l'occasion d’éclaircir un peu les choses, quand elle même aurait reçu des explications. Elle en avait bien besoin, car elle ne comprenait pas grand chose à ce qu'il se passait devant elle. L'Outlander sembla hésiter un court instant, puis déballa enfin ce qu'il avait à dire, se lançant dans une tirade assez longue.

- Et oui, Jango est mon neveux, et j'en suis le premier surpris, ne l'ayant appris qu'il n'y a que très peu de temps. Ensuite, il n'est plus dans le désert car sa mère, ma sœur jumelle, s'est rebellée contre Akili, ne voulant attaquer les Mositus, et comme elle et son compagnon avaient peur de représailles, ils se sont tous enfuit. Pour t'éclaircir un peu, je suis un sang-mêlé, père Jangowas, mère Mositu. Mais ne t'en vas pas croire qu'ils s'aimaient : c'était sa compagne forcée, cela il l'avait décidé. C'était une sorte de tradition dans la famille...

Baradi cligna des yeux. Cela faisait beaucoup d'information à assimiler d'un coup, elle avait besoin de mettre un peu d'ordre dans son esprit. Donc, si elle comprenait bien, Jango et sa famille avaient fuit le désert, car sa mère, et également la sœur jumelle de cet Outlander, s'était rebellée contre Akili lors de la guerre en refusant de se battre contre les Mositus. Et, qui plus est, Jango n'était pas un Jangowas de pure souche, car sa grand-mère venait de l'Oasis. Cela expliquait au moins pour le mâle à la crinière noire les avait identifié aussitôt comme des Mositus : il en avait déjà vu, étant lui-même à moitié de ce clan. C'était assez danse, comme masse d'information, mais au final, Baradi n'était pas si étonné que ça. Elle avait toujours trouvé son ami du désert particulièrement doux et gentil pour un Jangowas, il n'avait pas leur agressivité, leur férocité. Cela s'expliquait peut-être par son sang, après tout. L'Outlander enchaîna alors, poursuivant son explication.

- Alors que je réglais une dernière affaire avec mon père, et le tuais - c'est une longue histoire - Jango a fugué, et je l'ai appris à mon retour. Nous ne savons pas pourquoi, ni où il s'en est allé, et nous n'avons aucune nouvelle depuis près d'un mois. Avec les rumeurs qui courent, je pensais qu'ils serait allé à votre rencontre sur la Lande. Mais apparemment non...

Cette fois, c'était un véritable choc pour la lionne brune. Son interlocuteur, non content de lui faire des révélations assez surprenantes sur un de ses grands amis d'enfance, était également un assassin, qui venait de tuer son propre père. Baradi avait du mal à contenir son inquiétude, se demandant si cette rencontre était une si bonne chose que ça. Elle ne connaissait pas l'histoire de ce lion, mais il ne lui inspirait pas une grande confiance, même s'il était l'oncle de Jango. Ce dernier s'était cependant enfuit, ce qui était plutôt étrange. Et s'il s'était bel et bien rendu sur la Lande, mais au moment où elle-même la quittait ? Elle était partie aujourd'hui, c'était impossible... Le jeune mâle avait évidemment pu s'égarer, tout en ayant l'objectif de retrouver les Mositus. Il était peut-être en ce moment même égaré dans le territoire des hyènes, ou sur Freeland, c'était une possibilité à ne pas égarer. Pendant qu'elle réfléchissait, elle remarqua que l'Outlander s'était mis à leur tourner autour, et regardait Nsaï avec intensité.

- As-tu appris à te battre gamin ?

La tournure de la phrase était presque menaçante, mais le ton ne l'était aucunement. Il semblait réellement curieux de savoir si le Mositu savait se battre, même si sa formulation était un peu méprisante. Certes, le mâle à la crinière brune était sans doute plus âgé que Nsaï, mais le terme "gamin" n'était pas des plus courtois. Enfin, peut-être aurait-il était idiot de penser qu'un Outlander se montre agréable. La réputation de ce clan le précédait en effet, il aurait été sot de l'oublier. La féline aux yeux verts restait donc sur le qui-vive, espérant que leur interlocuteur ne serait pas soudainement pris d'une rage meurtrière et tenterait de les attaquer. Ce dernier arrêta alors de jauger Nsaï du regard, et donna enfin son identité.

- Au fait, il ne me semble pas m'être présenté. Je suis Chombo Hiki, le Bâtard du Désert.

Une drôle d'appellation, et un nom plutôt long, mais au moins les formalités étaient faites. Baradi ferma les yeux quelques secondes et tacha de remettre de l'ordre dans son esprit. Pour commencer, Jango, son ami d'enfance, avait quitté le désert avec sa famille car celle-ci s'était rebellé contre Akili. Ils avaient rejoint ce fameux Chombo Hiki, à Outland, ce dernier étant l'oncle de Jango, mais ce dernier s'était enfuit il y a peu pour une destination inconnue sans prévenir personne. Cette situation était intrigante et même déroutante, et toutes ces informations déboussolaient quelque peu la Mositu en voyage. Elle ne voyait plus son ami Jango de la même manière, maintenant qu'elle savait toutes ces choses à son sujet, et s'étonnait qu'il ne lui ai pas révélé plus tôt qu'il avait des origines Mositus. Peut-être n'était-il pas au courant de cela, à l'époque où ils s'étaient connus. Tout cela était encore confus dans son esprit, mais une chose était au moins sûre : si Jango était en danger, elle ferait son possible pour lui venir en aide. Il étai peut-être égaré quelque part dans la terre des lions, et comme elle avait l'intention de la parcourir, elle tacherait de le retrouver. Elle rouvrit donc les yeux et déclara, d'une voix ferme.

- Je ne sais pas si vous êtes digne de confiance, ni quelles sont vos intentions vis à vis de nous, mais Jango est mon ami et je ferais le nécessaire pour le retrouver.

Elle le formulait comme une promesse, même si elle ne faisait pas ça pour l'Outlander mais bien pour Jango. Baradi se tourna ensuite vers Nsaï, espérant que les choses étaient plus claire pour lui aussi et qu'il ne se laissait pas impressionner par Chombo Hiki. Il avait beau être un Mositu, étant par le sang que dans l'âme, il restait brave, elle le savait. Elle espérait avoir le temps de lui expliquer plus en détail les choses une fois qu'ils seraient de nouveau seuls, même si elle n'avait aucune idée du sort que le mâle à la crinière brune leur réservait. Elle ajouta cependant :

- Nsaï et moi avons l'intention de parcourir la terre des lions, et de nous rendre jusqu'à Freeland. S'il s'avère qu'il est parti dans cette direction, on lui mettra la patte dessus, c'est sûr.

Son ami à la robe brune était bien silencieux depuis toute à l'heure, il n'avait pas dit grand chose depuis un moment. Baradi avait fait le gros de la conversation avec l'Outlander jusqu'à présent, mais il avait là l'occasion de parler, de répondre à une question qu'il lui avait posé. Comment allait-il s'en sortir ? La lionne ne pouvait que se le demander.

Avatar signature © Sehkmet

Spoiler:

Nsaï s'attendait effectivement à ce que l'inconnu à la crinière noire réponde aux interrogations de son amie, mais il n'aurait en aucun cas pu imaginer ce qui allait se passer ensuite. L'Outlander, qui avait semblé méfiant, et n'avait pas eu l'air de vouloir en dire trop sur sa personne, se lança dans un discours qui contenait tellement d'informations que le Mositu en eut presque le vertige.

- Et oui, Jango est mon neveu, et j'en suis le premier surpris, ne l'ayant appris qu'il n'y a que très peu de temps. Ensuite, il n'est plus dans le désert car sa mère, ma sœur jumelle, s'est rebellée contre Akili, ne voulant attaquer les Mositus, et comme elle et son compagnon avaient peur de représailles, ils se sont tous enfuit. Pour t'éclaircir un peu, je suis un sang-mêlé, père Jangowas, mère Mositu. Mais ne t'en vas pas croire qu'ils s'aimaient : c'était sa compagne forcée, cela il l'avait décidé. C'était une sorte de tradition dans la famille...

Tant d'informations en aussi peu de temps. Nsaï savait qu'il n'allait définitivement pas pouvoir retenir tout cela. Cela dit cette tirade expliquait bien des choses, notamment pourquoi le lion avait su identifier des Mositus dès le premier coup d’œil et comment il était possible qu'une partie de sa famille soit Jangowa, alors que lui n'en avait pas l'apparence. Et puis il semblait que lui comme sa famille aient plus de sympathie pour les Mositus que pour les Jangowas. Ce qui était bon signe.

Le grand lion se mit à tourner autour des deux amis, et Nsaï eut l'impression qu'il s'intéressait tout particulièrement à lui. S'il n'avait pas fait partie de la conversation, le lion sentait que l'Outlander ne l'avait pas totalement mis de côté, qu'il n'avait pas oublié son existence. Et il ne savait s'il devait s'en réjouir ou pas.

- Alors que je réglais une dernière affaire avec mon père, et le tuais - c'est une longue histoire - Jango a fugué, et je l'ai appris à mon retour. Nous ne savons pas pourquoi, ni où il s'en est allé, et nous n'avons aucune nouvelle depuis près d'un mois. Avec les rumeurs qui courent, je pensais qu'ils serait allé à votre rencontre sur la Lande. Mais apparemment non...

Ah. Ils avaient dont affaire à un tueur. C'était là l'information inquiétante de ce discours. Certes, du peu que l'inconnu leur avait dit sur son père, ce dernier n'avait pas l'air d'être quelqu'un de bien, mais de là à devenir un tueur, mettre fin aux jours de son propre géniteur... Nsaï pensa qu'il ne pouvait pas se permettre de juger l'inconnu sur son choix, mais le fait qu'il soit un assassin n'en était pas moins effrayant. D'autant plus que le lion en question, après avoir tourné autour des Mositus tel un prédateur, venait de reporter son attention sur lui.

- As-tu appris à te battre gamin ?

Nsaï était totalement pris au dépourvu. Que voulait ce lion à la fin ? Une démonstration de force ? Ou allait-il l'attaquer pour juger de son aptitude au combat ? Malgré le fait que le ton du lion ne sous-entendait aucune menace, peut-être juste de la curiosité, le Mositu craignait véritablement de mal répondre. Mentir serait certainement une grave erreur, mais expliquer au lion qu'il n'avait jamais appris à se battre, qu'il ne s'était même jamais battu pour jouer quand il était lionceau... Cela semblait dangereux aussi. Il ne voulait pas que l'Outlander pense qu'il était un lâche, un faible. Il devait trouver un juste milieu. Mais avant même qu'il puisse prononcer un semblant de réponse, l'inconnu se présenta.

- Au fait, il ne me semble pas m'être présenté. Je suis Chombo Hiki, le Bâtard du Désert.

Nsaï se sentit immédiatement soulagé d'avoir un nom. Il se demanda un instant pourquoi ce Chombo Hiki tenait à donner son surnom, titre pour le moins péjoratif, voire insultant. Puis il se dit qu'il valait mieux ne rien demander à ce sujet. S'il voulait leur expliquer, il le ferait de lui même, comme il leur avait dévoilé des pans de sa vie quelques minutes plus tôt.

Puis ce fut à Baradi de prendre la parole.

- Je ne sais pas si vous êtes digne de confiance, ni quelles sont vos intentions vis à vis de nous, mais Jango est mon ami et je ferais le nécessaire pour le retrouver.

Nsaï approuvait tout à fait. Ce Jango semblait important pour son amie, tout en l'étant pour Chombo Hiki. S'il avait disparu, les deux Mositus pouvaient très bien mettre leur voyage à profit pour le retrouver.

- Nsaï et moi avons l'intention de parcourir la terre des lions, et de nous rendre jusqu'à Freeland. S'il s'avère qu'il est parti dans cette direction, on lui mettra la patte dessus, c'est sûr.

Le jeune mâle sentit le regard de son amie se poser sur lui alors qu'elle terminait sa phrase. Il savait qu'à présent c'était à lui de parler. Répondre à l'interrogation de l'imposant Outlander. Et il craignait toujours de mal faire. Il ne voulait pas mentir, mais il ne voulait pas que leur interlocuteur pense de lui qu'il serait incapable de se protéger et de protéger son amie en cas de problème.

- J'ai combattu lors de la bataille contre les Jangowas, mais je n'ai jamais réellement appris à me battre.

Il hésita à ajouter ce qui vint ensuite. Mais il se dit que l'Outlander lui avait peut-être posé la question pour savoir s'il serait capable de sortir son amie et lui-même des situations difficiles.

- Mais même si je ne suis pas bon dans cette discipline, je n'hésiterais pas à me battre en cas de danger. Pourquoi cette question ?

Nsaï pensait s'en être assez bien sorti, sans pour autant avoir menti.

if love is the answer you're home

Avatar & Signature © Ma petite personne

▬ palegoldenrod ▬

Baradi vit l'étonnement et l'hésitation dans le regard de son ami, et se demanda ce qu'il allait répondre. Allait-il raconter le combat qu'il avait connu contre les Jangowas ? La jeune lionne ne lui avait jamais demandé de lui narrer cette histoire, sans réellement savoir pourquoi. Le sujet n'avait pas été abordé, tout simplement. Ils n'en parlaient pas, comme s'ils avaient enfermé ces souvenirs dans un profond tiroir de leur mémoire, pour ne plus le rouvrir. Pourtant, les cicatrices qui marquaient le visage de Nsaï ne mentait pas : il s'était battu, il avait fait la guerre. Alors, pourquoi tâchait-elle tant de ne pas y penser ? Elle ne faisait même plus attention aux cicatrices. Elle était cependant curieuse d'entendre ce qu'il allait pouvoir dire à l'Outlander, à présent que celui-ci tentait de le jauger.

- J'ai combattu lors de la bataille contre les Jangowas, mais je n'ai jamais réellement appris à me battre. Mais même si je ne suis pas bon dans cette discipline, je n'hésiterais pas à me battre en cas de danger. Pourquoi cette question ?

Comme elle l'avait supposé, il ne s'étendait pas sur le sujet. Peut-être lui non plus n'avait pas envie de parler de ces mauvais souvenirs, qui devaient lui rappeler la mort de son père, tombé au combat. Baradi sentit elle-même son cœur se serrer, songeant à sa mère. Chezo ne lui avait jamais raconté ce qu'il s'était passé sur le champ de bataille. Tout ce qu'elle savait, c'était que sa mère était morte, tué par un Jangowa. Et pourtant, la féline aux yeux verts n'éprouvait pas de haine envers les lions du désert. Ils avaient simplement obéit aux ordres de leurs Empereur, après tout. A présent, Akili était mort et Vako avait pris sa place. Ce dernier n'était pas comme son prédécesseur, Baradi savait qu'il se battrait pour la paix. L'attention de la jeune lionne retourna alors à la situation actuelle, consciente qu'ils n'étaient toujours pas tiré d'affaire. Chombo Hiki reprit la parole, en la regardant cette fois.

- Merci d'y consacrer au moins une partie de votre voyage. Et si vous le retrouvez, je vous serai auquel cas redevable d'une grande dette, celle d'avoir permis au coeur de ma chère sœur de cesser de saigner, si vous voyez ce que je veux dire.

Elle hocha la tête, pensant comprendre où il voulait en venir. S'ils leur rendaient ce service, l'Outlander les aiderait à passer inaperçu sur ces terres dont ils ne connaissaient rien. Ils avaient donc tout intérêt à retrouver Jango, même s'ils ignoraient où ce dernier se trouvait. Baradi avait cependant bon espoir, ils pouvaient y arriver. Et puis, l'adolescent ne serait pas difficile à repérer s'il était dans les parages, avec son pelage pâle et ses yeux d'un bleu vif. Il ne ressemblait pas à son oncle, ou du moins très peu. Si Chombo Hiki ne tenait pas énormément des Jangowas, son neveu était le parfait stéréotype du lion du désert, dans le physique en tous cas, car son attitude lui faisait d'avantage ressembler à un Mositu.

- FREELAND !? Vous êtes suicidaires d'y aller ! C'est Sharkan qui commande, un sous-fifre des Nyeusis, et pas le plus tendre, loin de là ! Les lions de Sharkan sont aussi généreux que ceux d'Akili, et tout aussi honorables, braves et loyaux, voire honnêtes ! Vous comprenez ? C'est du suicide !

La voix puissante du mâle à la crinière noire tira brutalement la féline de ses pensées, elle sursauta. Elle fronça cependant les sourcils en l'écoutant. Elle savait, pour avoir écouter les rumeurs, que Freeland était sous le joug d'un tyran, celui qui avait chassé Dejem, le roi légitime, et son fils Haki, du trône, avec l'aide des Nyeusis. Ces derniers se trouvaient cependant à Prideland à l'heure actuelle, zone qu'ils avaient soigneusement évité. Freeland était un large territoire, immense, où les cachettes étaient nombreuses. Qui plus est, tous les Freelanders ne soutenaient pas Sharkan le tyran, les rebelles étaient toujours tapis dans l'ombre, de ce qu'elle savait. Il leur faudrait donc beaucoup de malchance pour tomber précisément sur les partisans du meneur. Baradi ne se faisait pas plus de soucis que ça à ce sujet, elle savait que l'attention de ce clan était plutôt dirigé vers la recherche de leurs fugitifs plutôt que sur deux voyageurs inconnus. Avec leur physique de Mositus, ils ne risquaient pas d'attirer trop l'attention, tout le monde savait qu'ils étaient un clan de pacifistes. Se fondre dans le décors ne serait pas un problème. Baradi répondit, sans se laisser impressionner.

- Si Jango est là-bas, alors nous lui mettrons la patte dessus facilement. Nous savons ce qu'il se passe à Freeland, mais il n'y a pas d'inquiétude à avoir. Nous serons prudent, on traversera sans se faire remarquer, et on ne s'approchera pas de leur repère. Leurs terres sont immenses, on n'aura pas trop de mal à passer inaperçu.

Elle hocha la tête avec conviction, bien que consciente que Nsaï ne devait pas être aussi confiant qu'elle. Elle tâcherait de le rassurer lorsqu'ils auraient un moment de solitude, ce qui ne semblait pas encore gagné. Elle remarqua alors que l'expression de leur interlocuteur avait encore changé, il avait quelque chose derrière la tête. Son regard était désormais tourné vers le mâle Mositu, comme s'il essayait d'évaluer sa force. Qu'allait-il faire ? Baradi s'attendait au pire, se corps se tendit insensiblement alors qu'elle voyait les muscles du lion à la crinière brune se raidir. S'il passait à l'attaque, elle était prête à réagir, elle aussi.

- Tu as l'air brave et loyal, ce sont deux rares qualités. Mais cela ne suffira pas à vous sauvez en cas d'embuscade, et particulièrement si vous allez sur Freeland. Dis-moi petit, crois-tu que tu aurais pu tenir longtemps face à moi ? N'utilise pas tes griffes si tu es attaqué ! Je ne cautionne pas la mort d'un de mes camarades !

Aussitôt ses paroles prononcés, Chombo Hiki bondit vers le talus derrière lequel il s'était dissimulé pour les épier un peu plus tôt. Baradi sentit que la situation allait déraper, elle n'appréciait pas du tout cela. Les mots de l'Outlander indiquait clairement qu'il y allait avoir de la bagarre, et ce très rapidement. Le cœur de la féline battait la chamade, ses yeux papillonnaient d'un endroit à l'autre du monticule avec une inquiétude grandissante. Le mâle avait disparu dans l'obscurité, et chaque seconde ressemblaient à l'éternité. Les craintes de la jeune lionne se confirmèrent bien vite, car une masse sombre se jeta sur Nsaï, l'envoyant rouler au sol. La nuit était tombé à présent, et dans la panique, Baradi ne songea pas qu'il devait évidemment s'agir de leur interlocuteur. Tout ce qu'elle voyait, c'était qu'un ennemi les attaquait.

- BATS-TOI INTRUS !

Il venait de s'écarter du Mositu, et était sur le point de repasser à l'assaut. Cette fois, Baradi ne comptait pas rester immobile. Il état hors de question qu'elle laisse son ami affronter cette situation seule, elle se battrait elle aussi pour le protéger et n'hésiterait pas à risquer sa vie pour lui. Courage ou témérité, difficile d'être fixé, mais Baradi était prête à intervenir. Ses muscles étaient bandés, elle se ramassa sur elle-même et se jeta sur le mâle pour s'agripper à son dos et le détourner de Nsaï. Tandis qu'elle déployait tous ses efforts, elle poussa un rugissement féroce, dont elle ne s'était pas cru capable.

- Laisse-le tranquille, grosse brute !

Alors qu'elle tentait de garder prise, ses griffes raflant les épaules de l'Outlander, et ses crocs tachant de trouver une accroche, elle se rendit compte que ce n'était pas un inconnu, mais bien Chombo Hiki. Cela ne changeait cependant pas grand chose, elle se montrait tout de même agressif envers eux et Baradi ne se laisserait pas faire. Elle ferma les yeux, et attendit, secoué et agité dans tous les sens par les mouvements du mâle.

Avatar signature © Sehkmet

Spoiler:

Chombo Hiki reporta son attention sur Baradi, et Nsaï se demanda un instant s'il avait bien répondu à sa question. Il sentit l'inquiétude s’immiscer en lui un instant. Il essaya du mieux qu'il le put de rester impassible. De toute manière, sa réponse était faite, il ne pouvait plus revenir dessus.

- Merci d'y consacrer au moins une partie de votre voyage. Et si vous le retrouvez, je vous serai auquel cas redevable d'une grande dette, celle d'avoir permis au coeur de ma chère sœur de cesser de saigner, si vous voyez ce que je veux dire.

Si le grand lion leur était reconnaissant, c'était bon signe, et cette phrase sous-entendait qu'il les laisserait au moins continuer leur voyage à travers ces terres, même s'il n'avait pas l'air de vouloir les aider plus que ça. Cela dit, le Mositu avait bon espoir, s'ils s'en sortaient bien, ils pouvaient le convaincre de le faire. De plus, plus leur discussion avançait, plus Nsaï sentait qu'ils pouvaient faire confiance au mâle à la crinière noire. Il espérait que ce dernier pense la même chose de son côté. L'intéressé sembla perdu dans ses pensées un instant, avant d'avoir une réalisation. Nsaï eut un mouvement de recul causé par la surprise.

- FREELAND !? Vous êtes suicidaires d'y aller ! C'est Sharkan qui commande, un sous-fifre des Nyeusis, et pas le plus tendre, loin de là ! Les lions de Sharkan sont aussi généreux que ceux d'Akili, et tout aussi honorables, braves et loyaux, voire honnêtes ! Vous comprenez ? C'est du suicide !

Le lion brun avait déjà entendu ce qui se passait sur les terres en question, même s'il n'avait jamais eu les détails. Cela dit, Baradi comme lui savaient dans quoi ils s'embarquaient en partant ainsi à l'aventure. Les risques seraient au rendez-vous, où qu'ils aillent. Et puis, le principal pour Nsaï était d'éviter les Nyeusis et les Jangowas.

- Si Jango est là-bas, alors nous lui mettrons la patte dessus facilement. Nous savons ce qu'il se passe à Freeland, mais il n'y a pas d'inquiétude à avoir. Nous serons prudent, on traversera sans se faire remarquer, et on ne s'approchera pas de leur repère. Leurs terres sont immenses, on n'aura pas trop de mal à passer inaperçu.

Le jeune mâle ne pouvait qu'approuver. Ils n'allaient pas annuler leur voyage à cause des Nyeusis, ou de ce Sharkan. Et il avait assez attendu avant de partir. Il n'était pas prêt à faire demi-tour.

Il sentit l'attention de Chombo Hiki se reporter sur lui.

- Tu as l'air brave et loyal, ce sont deux rares qualités. Mais cela ne suffira pas à vous sauvez en cas d'embuscade, et particulièrement si vous allez sur Freeland. Dis-moi petit, crois-tu que tu aurais pu tenir longtemps face à moi ?

S'il se sentit content d'être associé aux termes "brave" et "loyal", Nsaï se posa des questions quant à l'interrogation de l'Outlander. Tenir face à lui ? Allait-il l'attaquer ? Le Mositu sentit ses muscles se raidir. Il n'allait pas se laisser faire. Il ne pensait pas tenir tête au plus vieux mâle très longtemps, mais il était prêt à tenter le coup.

- N'utilise pas tes griffes si tu es attaqué ! Je ne cautionne pas la mort d'un de mes camarades !

Nsaï ne put cacher sa surprise quand le grand lion disparut dans la pénombre. Venait-il de lui donner un conseil avant de... partir ? Sans rien ajouter ? Il regarda Baradi, interloqué. Puis, alors qu'il ne s'y attendait pas, il fut bousculé violemment, tomba au sol. Une masse sombre le surplombait. Certainement un Outlander. A ce moment précis, le lion en question sembla immense. Et agressif. Très agressif.

- BATS-TOI INTRUS !

Alors que le Mositu se débattait tant bien que mal, il reçut un coup assez violent au ventre. Immédiatement, il eut pour réflexe de rendre la pareille à son agresseur, et avec ses pattes arrières lui envoya un coup assez fort à l'estomac. Comme cela ne suffit pas à éjecter l'Outlander hostile, il tenta de le faire basculer sur le côté pour prendre le dessus, en vain. C'est alors que Baradi intervint.

- Laisse-le tranquille, grosse brute !

Nsaï sentit son agresseur flancher au dessus de lui, et il devina que son amie lui avait sauté dessus. Il lui offrit un coup de patte, sans les griffes comme lui avait conseillé Chombo Hiki, sur le côté droit de la mâchoire.

- Baradi, non !

A grands coups de pattes, il tenta de s'extirper du combat, dans l'idée de séparer son amie de cet inconnu. Il ne voulait pas qu'elle risque sa peau pour lui, l'idée lui était insupportable. Il ne réussit cependant pas, et se contenta d'essayer de garder toute l'attention du lion hostile sur lui.

if love is the answer you're home

Avatar & Signature © Ma petite personne

▬ palegoldenrod ▬

Tandis que Baradi s'agrippait du mieux qu'elle le pouvait aux épaules du grand mâle, Nsaï intervint. Il ne semblait pas décidé à s'enfuir, comme la féline l'avait espéré. Certes, s'il s'en allait, elle se retrouverait seule face à leur agresseur. Et ensuite ? Elle était rapide, elle courait sans doute plus vite que lui. Mais une fois en cavale, comment feraient-ils ? Chombo Hiki était apte à les aider, même s'il était un dangereux malade. Il voulait apprendre au Mositu à se battre, mais les attaquer dans la pénombre était-il très pédagogique ? Le lion brun envoya alors un coup de patte dans le visage de l'Outlander, alors que Baradi perdait l'équilibre. Nsaï poussa un cri, tout en essayant de repousser leur ennemi.

- Baradi, non !

Elle se jeta habilement sur le côté, quittant le dos de son adversaire et retrouvant le sol. Elle croisa son regard et fut surprise de n'y voir aucune haine. Il lui bondit cependant dessus, sans qu'elle ne puisse l'éviter. Chombo Hiki était plus grand, plus lourd et plus massif qu'elle, il l'écrasa sans difficulté. La féline poussa un grognement de colère et tenta de s'échapper en s'agitant dans tous les sens. Elle était toutefois prisonnière des puissantes pattes de l'Outlander. Ce dernier ne semblait toujours pas en colère, il avait seulement l'air de paniquer un peu. Visiblement, Baradi n'avait pas fait ce qu'elle était censée faire dans cette ridicule mascarade de combat. Elle commençait seulement à réaliser que tout ceci n'était qu'un entraînement, mais cela ne l'empêchait pas d'éprouver une grande colère envers le mâle à la crinière noire. Elle avait réellement cru qu'il allait tuer Nsaï, car il en avait les moyens. Elle essayait toujours de s'extirper de sa poigne, tandis que lui s'approchait de son oreille pour lui murmurer, d'un ton où la menace était absente.

- Ne t'en mêles pas. Je ne lui ferai pas de mal.

Elle montra les crocs. Elle n'aimait pas qu'on lui dise ce qu'elle devait faire, et encore moins quand celui qui espérait lui donner des ordres venait de les attaquer. Elle sentit toutefois le poids de l'Outlander quitter ses épaules. Retrouvant sa liberté, Baradi hésita un instant. Son instinct premier lui soufflait de passer à l'assaut sans attendre, mais elle savait désormais que cela ne l'avancerait à rien. Pour qu'il les laisse en paix avec cette histoire de combat, elle allait devoir laisser Nsaï l'affronter. Avec un grincement furieux, la féline rabattit ses oreilles sur son crâne et siffla entre ses crocs :

- Si vous le blessez, je vous le ferais regretter.

Elle connaissait la vanité de menacer un guerrier puissant et aguerri comme celui qui leur faisait face. Elle avait toutefois bien l'intention de se battre s'il allait trop loin dans cet exercice stupide. Baradi était une pacifiste, certes, mais elle n'hésiterait pas une seule seconde à venir en aide à son ami. Que pourrait-elle faire face à l'Outlander cependant ? Il était taillé pour le combat et si elle en croyait son petit discours de toute à l'heure, il avait assez de force pour mettre à mort un représentant du clan le plus belliqueux de la terre des lions, un Jangowa. De quoi était-il capable ? Si Nsaï ne parvenait pas à prendre le dessus, que se passerait-il ? Il venait de dire qu'il ne lui ferait pas de mal, mais Baradi ne lui faisait pas confiance. C'était un tueur après tout, sa parole avait-elle vraiment de la valeur ? Même s'il était l'oncle de Jango, il était avant tout un Outlander. La féline avait le corps tout entier tendu alors qu'elle regardait Chombo Hiki s'éloigner d'elle pour s'approcher dangereusement du lion brun. La jeune femelle avait le cœur qui battait à tout rompre, ses yeux ne parvenaient pas à quitter la scène qui se déroulait devant elle.

Ce fut cet instant que le puissant lion choisit pour passer à l'action, bondissant avec force vers Nsaï. Les griffes de Baradi s'enfoncèrent dans le sol, elle se retenait tant bien que mal de ne pas intervenir. Elle devait se contenir, elle devait absolument s'empêcher de participer à ce combat, ou cette mascarade ne prendrait jamais fin. Tant qu'il n'aurait pas ce qu'il voulait, l'Outlander continuerait de les malmener. Peut-être était-ce pour lui une source de distraction, ou bien voulait-il réellement vérifier que le Mositu était de taille à s'en sortir face à d'autres Outlanders. Si son exercice se révélait concluant, il les aiderait peut-être à trouver un abri sur son territoire. Si Nsaï échouait... Baradi préférait ne pas penser à ce qui arriverait. Elle se tenait toujours prête à agir.

- SOIS PLUS CONVAINQUANT PETIT ! SI TU VEUX SURVIVRE, DONNE TOUT CE QUE T'AS !

La voix de Chombo Hiki fit frissonner la féline. Le mâle brun avait-il ses chances face à lui ? Il ne fallait pas oublier qu'il s'était battu durant la guerre contre les Jangowas, et qu'il s'en était sorti. Cela ne lui assurait cependant pas la victoire face au lion à la crinière brune, qui semblait autrement plus fort qu'un banal lion du désert, même si ces derniers étaient connus pour être des guerriers aguerris. Baradi secoua la tête, et tâcha de garder ses muscles tendus. Le combat se poursuivait devant elle, avec une fougue et une énergie importante. L'Outlander ne plaisantait pas avec son exercice. Ne risquait-il pas d'attirer du monde avec ses rugissements ? La Mositu n'avait pas tellement envie qu'une patrouille nocturne leur tombe dessus alors que Nsaï était occupé à se battre contre leur soit disant allié.

Les deux mâles étaient à présent au corps à corps, roulant au sol en s'entraînement mutuellement dans leur chute. Baradi ne parvenait pas à les discerner distinctement, elle voyait simplement une grosse boule de fourrure et de poussière, et espérait qu'aucune tache de sang ne viendrait s'ajouter à ce tableau. Ils étaient censé se battre sans sortir les griffes, règle qu'elle n'avait elle-même pas respecté lorsqu'elle était intervenue, question de réflexe. Devant son incapacité à voir qui prenait le dessus dans l'affrontement, un grognement de frustration s'échappa de sa gorge. Elle allait devoir attendre que le calme revienne, que l'un des deux mette fin à ce combat. Ce moment finirait bien par arriver, les deux lions n'allient tout de même pas se battre jusqu'au petit matin. Après avoir marché toute la journée, Nsaï devait être d'autant plus fatigué, il ne tiendrait pas très longtemps.

Avatar signature © Sehkmet

Spoiler:

Baradi s'écarta enfin du combat, au grand bonheur de Nsaï. Ce lion l'avait attaqué, lui. C'était à lui de se défendre. C'était son combat, et il refusait que son amie soit blessée en voulant le protéger. L'idée même que la jeune lionne brune reçoive des coups et souffre le mettait hors de lui. Cela ne se passerait pas ainsi. Nsaï cherchait encore et toujours à se débattre pour prendre le dessus, quand il fut écarté à son tour par son imposant adversaire. Ce dernier se jeta sur Baradi, la plaquant au sol violemment. Un grognement de rage s'éleva de la gorge du mâle brun alors qu'il prenait son élan pour à son tour se lancer sur l'Outlander.

Alors que Nsaï s'élançait, il remarqua un échange de paroles entre les deux autres lions présents. Il ne comprit absolument pas ce qui venait de se passer, et encore moins quand il surprit le regard frustré de son amie. Ah ! Peu importe ! Tant qu'elle ne se mêlait plus de ce combat, tant qu'elle restait à bonne distance, tant qu'elle ne risquait pas sa vie. Le sombre inconnu avait été rapide, et il faisait de nouveau face à Nsaï. Lui aussi courait dans sa direction, en hurlant.

- SOIS PLUS CONVAINQUANT PETIT ! SI TU VEUX SURVIVRE, DONNE TOUT CE QUE T'AS !

Encore une fois, Nsaï fut perturbé. Lui donnait-il des conseils ? Le lion qui venait de l'agresser, surgissant de nulle part pour se battre avec lui ? Le Mositu n'eut pas le temps de réfléchir à la question, l'impact avec son adversaire approchait dangereusement, et promettait d'être violent. Il fallait à tout prix qu'il prenne le dessus, qu'il mette fin à ce combat ridicule. Il était fatigué, et s'il n'arrivait pas à calmer son agresseur très vite, Nsaï serait sûr d'y perdre la vie. Car si lui se refusait à tuer le lion qui lui faisait face, ce dernier semblait de son côté décidé à mettre fin à la vie de celui qui avait fait intrusion sur son territoire.

Le choc fut douloureux, et les deux lions se mirent à rouler sur le sol. Tout était confus, les coups de pattes, la poussière... Nsaï ne voyait plus grand chose, mais il savait en tout cas qu'il frappait quelque chose. Et que quelque chose le frappait en retour. Par réflexe, il suivait le conseil que lui avait donné Chombo Hiki avant de disparaître. Pas de griffes. Étrangement, son adversaire ne sortait pas les griffes non plus. Qu'attendait-il ? Avait-il réellement l'intention de le tuer, finalement ? Le Mositu repoussa les question à temps pour se remettre dans le combat à un moment décisif. Le lion heurta un rocher, ce qui le fit rugir de douleur. Nsaï n'eut pas à réfléchir plus d'une seconde : son occasion était là. S'il voulait prendre le dessus, mettre fin à tout ça, c'était maintenant ou jamais. C'était à cet instant précis que se jouait l'issue du combat.

Nsaï usa de tout son poids pour immobiliser son adversaire au sol, puis donna un coup, le plus fort qu'il le put, avec le haut de son corps, pour pousser l'Outlander contre la roche qui l'avait fait rugir l'instant d'avant. Il positionna ses pattes au niveau des épaules de l'autre lion, cherchant à l'empêcher de le frapper. Puis, d'épuisement et de colère, il poussa un puissant rugissement juste devant le visage de son agresseur, cherchant à assoir sa dominance. Ce n'était que du jeu d'acteur, il espérait surprendre l'autre, voir l'effrayer, assez pour le calmer.

Puis, pour la première fois, il le regarda vraiment. Et il reconnut Chombo Hiki. Et tout s'expliqua. Les mots échangés avec Baradi, le hurlement qui semblait servir de conseil, le fait qu'il n'avait pas usé de ses griffes, et sa disparition si étrange, juste avant l'attaque. Tout cela n'était rien de plus qu'un entraînement. Un test. Nsaï fut calmé instantanément. Mais il ne relâcha pas sa prise pour autant. Il retiendrait l'Outlander au sol jusqu'à ce que celui-ci dise clairement que le combat était fini. En attendant, il se pouvait toujours qu'il décide de profiter de ce moment de flottement pour recommencer de se battre. Ce que Nsaï redoutait énormément.

Le regard fixé sur le visage de Chombo Hiki, le lion brun attendit la suite des évènements. Il était toujours un peu énervé, mais il comprenait parfaitement les actions du plus vieux mâle à présent.

if love is the answer you're home

Avatar & Signature © Ma petite personne

▬ palegoldenrod ▬

Le combat se poursuivit, et au grand étonnement de la jeune lionne brune, Nsaï y mettait beaucoup de cœur. Elle n'avait jamais vu une telle rage dans ses yeux, lui qui était toujours si calme à son habitude. Baradi n'aurait pas imaginé voir son ami se battre ainsi, son corps entier crispé et concentré dans la bataille, son regard luisant de colère. Le rythme cardiaque de la féline s'affolait, elle craignait tant pour la vie du Mositu. Chombo Hiki lui avait affirmé qu'il ne lui ferait pas de mal, mais elle ne parvenait pas à lui faire confiance. Ce lion était totalement imprévisible, il était sans doute instable et était, qui plus est, un tueur ! Commettre un parricide, ce n'était pas rien tout de même. Elle ne mettrait surement pas sa vie entre ses pattes, voilà qui était sûr. Il les avait attaqué sans prévenir, alors qu'ils étaient en train de discuter calmement. Certes, c'était visiblement pour entraîné Nsaï, mais ce n'était pas très prudent d'agir ainsi. Le mâle brun n'avait, qui plus est, pas réalisé qui il affrontait, ce qui rendait le combat dangereux, pour les deux. Baradi espérait que son ami parvienne à prendre le dessus afin que l'Outlander cesse son petit jeu stupide et malsain. Ils étaient des Mositus, un clan de pacifistes. Ils n'avaient pas été entraîné pour se battre.

Cet affrontement semblait toutefois toucher à sa fin, le regard de Nsaï s'était éclairci. Sans doute prenait-il toute la mesure de la situation, et réalisait-il que c'était Chombo Hiki qu'il combattait. Nsaï poussa un rugissement, et quelques instants plus tard, l'Outlander interrompait leur joute, un sourire radieux sur les babines. Baradi se tendit, prête à agir s'il le fallait. Difficile de prévoir les mouvements et les décisions de leur interlocuteur, il était tellement bizarre. La féline fut ainsi très surprise de l'entendre s'esclaffer une fois le combat terminé. Il lança un compliment au Mositu et lui offrit même un clin d’œil, absolument déstabilisant. La jeune lionne ne savait plus vraiment à quoi s'en tenir, avec tous ces changements d'attitudes. Au moins, l'entraînement improvisé semblait être terminé, à moins que Chombo Hiki ne soit pris d'une nouvelle saute d'humeur. La féline le tenait donc à l’œil, sans baisser sa garde. Il se lança alors dans un long monologue dans lequel il expliqua notamment que les deux voyageurs allaient devoir travailler ensemble, même lors des combats, s'ils voulaient s'en sortir, ce que Baradi approuva d'un signe de tête. Lorsque l'Outlander déclara : "elle est toute aussi prête à mourir pour toi que tu l'es pour elle", la jeune lionne sentit une légère gêne la parcourir. Certes, elle était réellement prête à se sacrifier pour Nsaï, mais l'entendre dire dans la bouche de quelqu'un d'autre... C'était un peu déroutant.

Malgré sa défiance à son égard, Baradi écouta les conseils du mâle à la crinière noire, ils pourraient s'avérer utiles après tout. La femelle était une pacifiste dans l'âme, mais s'ils voulaient s'en sortir au cours de leur voyage, ils allaient avoir besoin de rudiment en matière de combat. Il ajouta ensuite quelque chose à l'adresse de Nsaï, que Baradi ne pu pas complètement entendre. Visiblement, il parlait d'elle à la dérobée, et cela ne lui plaisait pas énormément, elle plissa les yeux. Lorsque Chombo Hiki reprit la parole, ce fut pour leur proposer de leur fournir un abri pour la nuit, ce qui eu le don de surprendre la jeune lionne. Cet Outlander était décidément très étrange... Mais au moins, il leur proposait de l'aide, et ce n'était pas de refus. Sans doute était-ce en mémoire de l'amitié que Baradi et Jango avaient partagé durant leur enfance, et de la proposition de la Mositu de partir à la recherche de l'ancien Jangowa. Il n'était donc pas si méchant que ça, juste un peu particulier. La femelle songea qu'il fallait peut-être lui faire confiance, en fin de compte, mais elle avait toujours quelques réticences. Tiraillée, elle décida finalement de se fier à Chombo Hiki. Ce n'était pas une mauvaise personne, il l'avait prouvé. Elle répondit donc, en vérifiant néanmoins du coin de l’œil que Nsaï n'était pas blessé.

- Merci de ton aide, nous t'en sommes très reconnaissant. Nous ferons notre possible pour retrouver Jango, je te le promets.

C'était finalement sa manière de le remercier pour son soutien dans leur périple. Ce n'était pas grand chose, car elle n'avait aucune idée d'où l'adolescent avait pu filer, mais elle mettrait malgré tout son énergie à le trouver. Elle suivit donc l'Outlander, accompagné de Nsaï, et ils se dirigèrent ensemble vers la fameuse grotte dont il avait parlé. Baradi était un peu déçu de ne pas pouvoir rencontrer les parents de Jango, elle aurait aimé savoir à quoi ils ressemblaient, par pure curiosité. C'était sans doute des lions très sympathique, bien différents des Jangowas qui avaient attaqué son clan et tué sa mère. D'un autre côté, elle était aussi contente de pouvoir se retrouver à nouveau seule avec son ami, elle avait beaucoup de chose à lui dire. Elle ne lui avait jamais parlé de ses amis du désert, et il était temps qu'elle lui expose la situation. Surtout qu'à présent, Vako était empereur, cela avait donc de l'importance. Il fallait qu'elle lui parle de tout cela à présent, mais en présence de Chombo Hiki, ce serait sans doute plus compliqué. Elle espérait que l'Outlander les laisse dormir en tête à tête, ce qui lui permettrait de s'exprimer librement avec son camarade.

Au bout de quelques minutes de marche silencieuse, la caverne où le mâle à la crinière noire les emmenait fut en vu. Baradi était plutôt soulagée d'avoir un endroit où passer la nuit, ils n'auraient pas été en sécurité en plein territoire d'Outland, exposé à toutes les menaces. Il n'y avait pas que les habitants de ces terres qui pouvaient s'en prendre à eux, qui plus est, mais également des crocodiles, comme Chombo venait de le dire. Ils s'approchèrent de la grotte, et la féline passa sa tête à l'intérieur, pleine de curiosité.

Avatar signature © Sehkmet

Spoiler:

- Bravo ! Bravo gamin ! Tu m'épates ! On va s'en tenir là pour ce soir !

Le sourire qui s'étira sur le visage de Chombo Hiki avait quelque chose d'inquiétant. Comme une étincelle de folie, résultant de l'adrénaline du combat, certainement. Alors que l'Outlander se dégageait, Nsaï sentit ses forces se vider. Il était à bout, il avait besoin de repos, de calme. Il n'aurait pas pu remporter ce combat, si ce n'était pour la roche qui avait surpris son adversaire. Respirant profondément, le Mositu jeta un coup d’œil à sa camarade. Elle ne semblait pas avoir été blessée. C'était le principal. Il pensa également qu'il aurait à s'excuser auprès d'elle pour la hargne dont il avait fait preuve. Il ne voulait pas qu'elle garde en tête l'image de mâle agressif et colérique qu'il avait pu donner pendant cet... entraînement. Il n'était pas ainsi en temps normal. Il était, comme les autres de son clan, pacifiste. Il n'aurait jamais attaqué quelqu'un gratuitement, il n'avait fait que se défendre, et défendre son amie.

Chombo Hiki tira le lion brun de ses pensées avec des compliments. Ce qui l'étonna beaucoup. Et il n'était pas sûr de les mériter. Il savait qu'il avait su profiter de la situation quand il en avait eu l'occasion, mais cela suffirait-il à faire de lui un bon combattant ? Non, bien sûr. Il s'était juste montré observateur, et opportuniste. Et comme le précisa l'Outlander, ce n'était pas un réel combat. Ce n'était rien de plus qu'un test. Il n'avait pas vraiment risqué sa vie. S'il avait perdu, il n'en serait pas mort. Il aurait été très amoché, certainement, mais quelques cicatrices en plus ne l'auraient pas dérangé, maintenant qu'il en avait trois sur la face. Ce n'était pas comme s'il n'avait pas déjà été amoché.

Enfin, son professeur de la soirée ajouta quelque chose, qui sembla très juste. Nsaï et Baradi formaient un duo. Ils devaient affronter les difficultés ensemble. Hors de question de jouer les héros... Maintenant que les mots avaient été prononcés, le Mositu se sentait très stupide. Il n'avait pas vraiment eu l'intention d'être héroïque, ou du moins il le pensait. Il ne pouvait juste pas supporter l'idée que Baradi soit blessée par sa faute. Mais il comprenait ce que disait Chombo Hiki, il apprendrait de cette erreur. Et elle est toute aussi prête à mourir pour toi que tu l'es pour elle. Il n'y avait pas pensé, un instant. Il regarda son amie, et vit dans ses yeux que l'Outlander disait vrai. Nsaï reporta son attention sur lui. Personne ne mourrait pour qui que ce soit. Ils survivraient ensemble. Même s'ils devaient prendre sur leur temps pour s'entraîner chaque jour.

Nsaï eut un vague moment de recul quand le mâle à la crinière noire s'approcha de lui. Il eut un instant peur de devoir recommencer l'exercice qu'il venait de terminer. Mais il se détendit quand le vieux lion lui adressa la parole un ton plus bas, certainement pour ne pas être entendu par Baradi. Ce paroles le frappèrent. Cela signifiait-il qu'il devrait se comporter comme une bête afin de survivre ? En tout cas, il avait compris la leçon. S'il voulait protéger son amie, il valait mieux qu'il reste en vie. C'était si évident que cela semblait presque stupide. Mais le jeune lion savait qu'il ne devrait pas oublier ça.

Finalement, les deux mâles rejoignirent la plus jeune du groupe, et Nsaï ressentit un immense soulagement en voyant qu'elle n'avait pas été blessée. Chombo Hiki avait dit vrai, il n'avait pas eu l'intention de les blesser. Même si ses méthodes étaient pour le moins non-conventionnelles, il avait su gérer sa force. Ce qui était rassurant. Il était un tueur, certes, mais il savait se contrôler.

Et il les invita à passer la nuit dans une de ses grottes.

- Merci de ton aide, nous t'en sommes très reconnaissant. Nous ferons notre possible pour retrouver Jango, je te le promets.

Nsaï, à son tour, laissa échapper un "merci" assez faible. Faible non pas parce qu'il n'était pas sincère, mais parce qu'il était exténué. Dormir lui ferait un bien fou. Pour la même raison, il ne prononça pas un mot pendant tout le chemin qui mena le duo à l'habitation de leur hôte pour la nuit. Les deux Mositus auraient des choses à se dire, après tout ce qui venait de se passer, et le jeune mâle était notamment curieux d'en savoir plus sur le fameux Jango, mais il avait également hâte de se laisser aller aux bras de Morphée.

if love is the answer you're home

Avatar & Signature © Ma petite personne

▬ palegoldenrod ▬

La grotte était plutôt large mais peu profonde, Baradi pouvait en voir le fond si elle plissait suffisamment les yeux. Il y aurait la place pour Nsaï et elle, cela ne faisait aucun doute. Chombo Hiki pourrait même dormir ici s'il le voulait, mais le mâle à la crinière noire semblait avoir d'autres plans pour la nuit. Il les laissa pénétrer dans la caverne puis entra à son tour, sans doute pour vérifier que tout allait bien et donner ses dernières recommandations. Baradi venait de s'asseoir sur le sol et regardait autour d'elle avec curiosité, se demandant qui avait pu habiter cet endroit avant eux. D'autres amis de l'Outlander sans doute, ou peut-être lui-même durant un temps. Son odeur était présente sur les parois de la caverne, il avait passé du temps là cela ne faisait aucun doute. La voix du maître des lieux la tira toutefois de ses pensées, elle se tourna vers lui pour l'écouter.

- Bien, vous dormirez ici en toute sécurité. Je ne resterai pas avec vous, mais je surveillerai aux alentours, histoire que vous ne soyez pas dérangés. Je vais aussi prévenir les crocos de ne pas s'inquiéter et que vous partirez rapidement. Ils n'aiment généralement pas trop les étrangers, mais ils ont appris à me faire confiance, et moi de même. Je vous réveillerai demain matin d'assez bonne heure pour que vous puissiez continuer assez discrètement votre route. Je vous indiquerai le meilleur chemin à suivre demain. Reposez-vous à présent.

La féline le salua d'un mouvement de tête. Elle attendit de ne plus entendre ses pas pour pouvoir pleinement se relâcher et poussa un soupir. Elle était épuisée également, le moindre de ses muscles la suppliait de faire une pause. La journée avait été longue, et les deux voyageurs s'étaient bien peu reposés depuis le début de leur aventure. Ils avaient cependant beaucoup avancé, en contre partie, et avaient désormais atteint Outland. Baradi peinait à y croire, mais ils étaient désormais très loin de leur famille, et ils étaient dans des terres qu'aucun Mositu n'avait foulé jusqu'à présent. Cela faisait d'eux des lions exceptionnels, en quelque sorte. La jeune lionne était excitée, malgré sa fatigue, et souhaitait déjà se lever pour continuer son exploration. Lorsque Chombo avait parlé des crocodiles, sa curiosité avait été piquée. Étaient-ils nombreux ? Et de quelle taille ? Baradi aurait donné cher pour les voir, mais c'était sans doute assez risqué. Si l'Outlander disait vrai, les gros reptiles n'apprécieraient peut être pas sa présence.

De toute manière, il n'était plus temps de partir à l'aventure à cette heure, ils devaient reprendre des forces et songer au lendemain. La jeune lionne avait également beaucoup de choses à expliquer à son ami, notamment à propos des Jangowas qu'elle connaissait. Elle avait toujours considéré que ses rencontres devaient restées secrètes, mais en vu de la tournure des événements, il était nécessaire d'en parler à présent. Qui plus est, Nsaï était la personne en qui elle avait le plus confiance, il ne devait pas y avoir de mensonges entre eux ou leur amitié en serait malmenée. La féline s'installa un peu plus confortablement sur la terre battue en rassemblant ses idées et attendit que son camarade se soit mis plus à l'aise également. Le mâle brun était à bout de force, cela se voyait, mais la lueur de curiosité qui brillait dans son regard indiquait qu'il était encore prêt à tenir bon pour écouter ce que la lionne avait à lui dire. Baradi ne savait pas vraiment par où commencer, il y avait tant à dire... Elle poussa un soupir et lança, de sa voix fluette de jeune adulte.

- Cette première journée de voyage n'aura pas été de tout repos... Je ne m'attendais pas à rencontrer l'oncle de Jango ici, et encore moins à apprendre que mon ami avait quitté le Grand Désert. A ce propos, je pense que je te dois quelques explications.

Elle hésita un peu, se demandant comment poursuivre. Elle ne devait cependant plus douter, il fallait qu'elle parle à présent. Des souvenirs affluèrent dans son esprit, remontant à son enfance, alors que tout lui semblait merveilleux et sans danger. Un petit sourire se dessina sur ses babines, et elle continua :

- Ça remonte à l'époque où on habitait l'Oasis. J'était encore toute petite bien sûr, et j'aimais explorer notre territoire, même les endroits les plus reculés. C'est lors de mes escapades que j'ai rencontré Jango, un lionceau de mon âge, désireux d'aventure lui aussi. On a très vite sympathisé. Les clans n'avaient pas grande importance pour nous, on était loin d'imaginer le conflit qui régnait... Je ne l'ai plus revu depuis la guerre.

Cette fois, Baradi marqua une pause. Elle devait lui parler des autres à présent, mais de quelle manière ? Elle ferma les yeux durant quelques secondes puis les rouvrit et déclara, une once d'hésitation dans la voix.

- Il n'est pas le seul Jangowas que j'ai rencontré pendant mon enfance. Il y a aussi Suki, Alibi et puis... Vako. Je l'ai revu, lui, juste avant notre départ, il y a quelques jours.

Elle se souvenait très bien de cette journée, où elle avait retrouvé son vieil ami d'enfance, récemment devenu Empereur. Bien sûr, dans la Lande des Sans Terres, personne ne savait encore qui avait remplacé Akili. Les rumeurs de sa mort venaient tout juste de leur parvenir, et le nom de son successeur était encore tue par la distance qui les séparait des dunes et du sable. Mais Baradi savait, elle, elle savait que le vieil Empereur était mort, et que le nouveau apportait avec lui, un souffle d'espoir pour la paix. Se rendant compte que son silence pouvait porter à confusion, la jeune lionne lança un regard gêné à son ami. Qu'allait-il donc bien penser de toutes ces révélations ?

Avatar signature © Sehkmet

Spoiler:

Chombo Hiki resta en retrait alors que les deux voyageurs mirent les pattes dans la grotte qui leur servirait d'abris pour la nuit. Nsaï observa les alentours. La présence de l'odeur de l'Outlander ne le mettait pas vraiment à l'aise, mais il était trop fatigué pour que ça l'empêche de dormir. Et puis il se devait d'être reconnaissant envers lui. Il les hébergeait, il leur avait donné des conseils, et même s'il avait été très étrange, il avait été un bon professeur. Alors que Baradi s'asseyait, son ami s'allongea directement sur le sol. Il s'attendait à ce que leur hôte vienne dormir avec eux, ou les surveiller - il ne devait pas leur faire confiance tout de même -, puisqu'il y avait de la place pour trois ici. Mais quand le plus vieux lion entra à son tour, ce fut pour leur annoncer qu'il allait les laisser seuls.

- Bien, vous dormirez ici en toute sécurité. Je ne resterai pas avec vous, mais je surveillerai aux alentours, histoire que vous ne soyez pas dérangés. Je vais aussi prévenir les crocos de ne pas s'inquiéter et que vous partirez rapidement. Ils n'aiment généralement pas trop les étrangers, mais ils ont appris à me faire confiance, et moi de même. Je vous réveillerai demain matin d'assez bonne heure pour que vous puissiez continuer assez discrètement votre route. Je vous indiquerai le meilleur chemin à suivre demain. Reposez-vous à présent.

Au final, ce Chombo Hiki semblait être quelqu'un de très appréciable. Le Mositu pensa qu'il devrait se rappeler de le remercier avant que leurs chemins ne se séparent. Quand le mâle à la crinière sombre partit, Nsaï dut résister à l'envie de dormir qui s'emparait de lui. Reposer ses yeux, juste un instant... Non. Il devait rester éveillé pour sa camarade. Il leva les yeux vers elle. C'était évident qu'elle avait quelque chose à lui dire. Et le félin brun l'écouterait attentivement, comme il se doit. Se laisser aller au sommeil maintenant serait très impoli. Morphée pouvait bien attendre quelques minutes.

- Cette première journée de voyage n'aura pas été de tout repos... Je ne m'attendais pas à rencontrer l'oncle de Jango ici, et encore moins à apprendre que mon ami avait quitté le Grand Désert. A ce propos, je pense que je te dois quelques explications.

Nsaï hocha la tête silencieusement. Effectivement, il était curieux de savoir qui était l'ami en question. C'était tout de même lui qui, indirectement, les avait aidés ce soir. Il leur avait peut-être même sauvé la vie sans le savoir. Et puis, s'ils le rencontraient sur leur chemin, le mâle aux yeux verts jugea qu'il était mieux pour lui de savoir à quoi il devrait s'attendre.

- Ça remonte à l'époque où on habitait l'Oasis. J'étais encore toute petite bien sûr, et j'aimais explorer notre territoire, même les endroits les plus reculés. C'est lors de mes escapades que j'ai rencontré Jango, un lionceau de mon âge, désireux d'aventure lui aussi. On a très vite sympathisé. Les clans n'avaient pas grande importance pour nous, on était loin d'imaginer le conflit qui régnait... Je ne l'ai plus revu depuis la guerre.

L'histoire était plutôt classique. Nsaï eut un léger sourire en se rappelant de la petite Baradi qu'il avait rencontrée quand leur clan vivait encore sous l'ombre bienveillante des arbres de l'Oasis. N'aurait-il pas été si fatigué que le jeune lion aurait été saisi par la nostalgie. La vie innocente qu'il vivait alors n'était plus qu'un souvenir lointain, entaché par la violence qui avait accompagné leur départ du Désert. Mais il se souviendrai toujours de sa rencontre avec Baradi. Après tout, elle était la personne à qui il tenait le plus, en dehors de sa mère. Et elle était la seule personne avec qui il s'était réellement lié d'amitié. Il avait bien entendu fait d'autres rencontres, avec des lions qu'il avait appréciés. Mais son lien avec la jeune adulte qui était assise avec lui dans cette grotte, était l'un des plus forts qu'il connaissait. Le seul qui pouvait l'égaler était le lien du sang.

Et Nsaï avait très envie de rencontrer les amis de son amie.

- Il n'est pas le seul Jangowa que j'ai rencontré pendant mon enfance. Il y a aussi Suki, Alibi et puis... Vako. Je l'ai revu, lui, juste avant notre départ, il y a quelques jours.

Baradi semblait retenir quelque chose. Mais quoi ? Que s'était-il passé avec ce Vako ? Ce silence et le regard embarrassé de la jeune adulte inquiétèrent son acolyte un instant. Cette rencontre avait-elle mal tourné ? Ou bien... Se serait-elle entiché de lui ? Pour quelque sombre raison, Nsaï ne trouvait pas cette seconde option si rassurante que ça. Cela dit, il n'y avait qu'un moyen de savoir le fin mot de l'histoire.

- Je suis content que tu me parles de ça. En tout cas, je serais heureux de faire connaissance avec Jango, si nous le rencontrons en chemin. Après tout, c'est un peu grâce à lui si Chombo Hiki a décidé de nous aider. J'ai l'impression que tu retiens quelque chose, cela dit. Au sujet de Vako.

Nsaï hésita avant de continuer. Peut-être sa question serait mal venue, mais il devait savoir. Après avoir marqué une pause, il continua donc sur un ton vaguement taquin.

- Il te plaît, c'est ça que tu ne veux pas me dire ?

[C'est assez bof-bof comme réponse, désolée ._.]

if love is the answer you're home

Avatar & Signature © Ma petite personne

▬ palegoldenrod ▬

Une lueur d'inquiétude brilla un instant dans les prunelles du mâle brun, et Baradi se demanda si lui raconter tout cela avait été une bonne idée. Elle connaissait son ami mieux que personne, il ne la jugerait pas sur les amis qu'elle avait car il ne portait pas de haine envers les Jangowas. Ces derniers lui avaient pourtant fait du mal, la féline brune s'en rappelait chaque fois que son regard se posait sur le visage de Nsaï, mais il n'était pas quelqu'un d'haineux, et c'était peut-être un des plus belles qualités qu'il avait. Il en avait bien d'autres, mais l'heure n'était pas à y penser. Le Mositu pris alors la parole, après un court silence un peu gênant durant lequel la femelle avait sentit les yeux pleins d'interrogation de son camarade peser sur elle.

- Je suis content que tu me parles de ça. En tout cas, je serais heureux de faire connaissance avec Jango, si nous le rencontrons en chemin. Après tout, c'est un peu grâce à lui si Chombo Hiki a décidé de nous aider. J'ai l'impression que tu retiens quelque chose, cela dit. Au sujet de Vako.

Il était temps de tout dévoiler, Baradi le savait. C'était essentiellement pour cette précieuse information qu'elle avait entamé cette conversation, et il était désormais temps de la donner à son ami. Elle était néanmoins angoissée de devoir révéler à Nsaï qu'un de ses amis d'enfance était aujourd'hui Empereur du désert, et que ses décisions auraient désormais une influence sur la situation entre leur deux clans. La paix tant attendu par les Mositus n'était désormais plus si loin et...

- Il te plaît, c'est ça que tu ne veux pas me dire ?

La jeune lionne écarquilla les yeux et sentit des sentiments contraires l'envahir. Tout d'abord, l'hilarité, devant la situation grotesque dans laquelle elle s'était fourrée. Elle, avoir des sentiments pour Vako ? Certes, c'était un beau mâle, de son âge, et il avait de nombreuses qualités, mais elle ne pouvait le voir autrement que comme un souvenir de son enfance. Elle n'éprouvait pas pour lui les fourmillements dans sa poitrine qu'elle ressentait lorsqu'elle regardait Nsaï un peu trop longtemps dans les yeux, son coeur ne battait pas la chamade à son approche, et elle n'avait pas pour lui le désir de devenir meilleure chaque jour qui s'écoulait. La gêne remplaça bien vite l'amusement, puis une légère déception. Nsaï ne semblait pas réellement affecté que la jeune lionne puisse avoir une quelconque liaison avec le Jangowa. Cela signifiait-il qu'il ne considérait absolument pas la féline comme une compagne potentielle ? Ne ressentait-il rien à son égard ? Elle baissa les yeux et répondit, en riant doucement malgré la peine qui commençait à l'envahir malgré elle.

- Non non, pas du tout ! Quelle idée ! Non ce que je veux te dire, c'est que Vako a... Enfin, il a tué Akili. Et il est devenu Empereur. Je pense qu'un espoir de paix est à envisager maintenant qu'il est au pouvoir, il est totalement différent d'Akili.

Ses iris s'éclairèrent un instant devant cette idée. Ce serait tellement merveilleux, de retrouver leur Oasis et de cohabiter dans la paix et l'harmonie avec les Jangowas ! Elle pourrait revoir ses amis sans se soucier des conflits et... Et ce serait parfaitement utopique et iréalisble pour le moment. Elle ne devait pas oublier les paroles de Vako : les Jangowas n'étaient pas prêt encore pour cette paix. La patience serait le maître mot. Cependant, quelque chose qui n'était absolument pas d'ordre politique travaillait l'esprit de la jeune Baradi. Nsaï était-il si indifférent de ses relations ? Comment pouvait-elle le découvrir ? Elle demanda alors, d'un ton nonchalant, pour changer discrètement de sujet.

- Mais euh... Hypothétiquement parlant hein, si jamais un lion me plaisait, un lion hypothétique, un ami de longue date par exemple, un Mositu, avec qui j'aurais joué étant enfant mais pour qui mes sentiments auraient changé en entrant dans l'âge adulte... Bref, si ce lion existait, est-ce que, hypothétiquement parlant bien sûr, tu serais, possiblement... Jaloux ?

La féline se mordit la langue violemment. Qu'est-ce qu'elle était stupide ! Elle allait aux devants des ennuis ! Et Nsaï allait à présent s'imaginer qu'elle en pinçait pour un autre ! Ou pire, il comprendrait qu'elle parlait de lui ! C'était une catastrophe ! En cet instant, Baradi aurait aimé devenir invisible et disparaître de la surface de la terre, ou s'enterrer... Heureusement, dans le noir, elle sentait moins le regard de son ami peser sur elle.


[Mais non elle est très bien ta réponse patate !]

Avatar signature © Sehkmet

Spoiler:

Apparemment, Baradi ne s'était pas du tout attendue à la question qui lui avait posé son ami. Et sa réaction étonnée pouvait prêter à rire, mais Nsaï ne laissa pas échapper plus d'un sourire. Il ne voudra pas avoir l'air de se moquer d'elle même si, il fallait l'avouer, cet air mi-gêné mi-amusé avait un bon potentiel comique. Alors que sa camarade laisser échapper un petit rire et s'apprêtait à répondre à son interrogation, le mâle brun s'attendait déjà à ce qu'elle lui réponde "non". Ce qui, dans un sens le rassurait, bien qu'il ne sache pas pourquoi. Cela dit, si ce n'était pas ça, que lui cachait-elle ?

- Non non, pas du tout ! Quelle idée ! Non ce que je veux te dire, c'est que Vako a... Enfin, il a tué Akili. Et il est devenu Empereur. Je pense qu'un espoir de paix est à envisager maintenant qu'il est au pouvoir, il est totalement différent d'Akili.

Et ce fut au tour de Nsaï de recevoir un choc. Akili, mort ? Et le nouvel Empereur était un ami de Baradi ? Cela semblait surréaliste, mais elle n'avait aucune raison de lui mentir. Y avait-il donc finalement de l'espoir pour une paix entre Mositus et Jangowas ? Les lions bruns pourraient-ils retourner vivre dans l'Oasis ? Certainement pas dans l'immédiat. Les deux clans avaient été en conflit si longtemps qu'il serait impossible de faire un tel changement si brusquement. Mais à l'avenir... Le jeune lion pouvait-il espérer revoir l'Oasis sur ses vieux jours ? Il fallait y croire. En tout cas, c'était avec joie qu'il accueillit cette nouvelle. Et il releva son regard plein d'espoir vers son acolyte à temps pour voir son changement d'attitude.

- Mais euh... Hypothétiquement parlant hein, si jamais un lion me plaisait, un lion hypothétique, un ami de longue date par exemple, un Mositu, avec qui j'aurais joué étant enfant mais pour qui mes sentiments auraient changé en entrant dans l'âge adulte... Bref, si ce lion existait, est-ce que, hypothétiquement parlant bien sûr, tu serais, possiblement... Jaloux ?

Qu'essayait-elle de lui dire ? Nsaï eut un instant l'impression que ce lion hypothétique était lui. Après tout, il avait bien remarqué que Baradi agissait différemment depuis quelques temps... Non. Il s'imaginait des choses. Elle ne parlait pas de lui, c'était impossible. Même si c'étaient beaucoup de détails pour un simple lion hypothétique. La jeune féline brune avait certainement d'autres amis au sein de leur clan, peut-être parlait-elle de l'un d'eux. Mais enfin, pourquoi cette question ? Il serait très mal venu de la part du mâle aux yeux verts d'être jaloux dans une situation pareille. Après tout, il n'avait pas à interférer avec les autres relations de son amie. Mais dans un autre sens... S'il devait être tout à fait honnête, il savait qu'il aurait peur de la perdre, qu'elle le laisse tomber pour aller vivre son histoire d'amour avec cet hypothétique lion. Mais encore une fois : et si ce lion était lui ? Certes, ce n'était qu'une supposition assez folle, mais Nsaï avait rencontré Baradi alors qu'elle était enfant, ils avaient joué ensemble, et il était indubitablement un Mositu. Il collait à la description. Et maintenant qu'elle entrait dans l'âge adulte, la différence d'âge entre les deux amis ne signifiait plus grand chose... Non, non. Calme-toi mon vieux, tu te fais des illusions. Arrête de penser que tu es le centre du monde.

Retour à la réalité. Baradi attendait sa réponse. Nsaï mit ses troubles de côté, il lui faudrait du temps pour y réfléchir, et puis il était trop fatigué pour ça à ce moment précis. Il devrait juste répondre à la question. Rien de bien compliqué en soi, n'est-ce pas ?

- Eh bien, pour être tout à fait franc, j'aurais peur de te perdre. Je tiens à toi, et si jamais tu m'abandonnais pour aller vivre avec cet hypothétique lion, j'en souffrirais certainement. Mais je ne sais pas si on peut vraiment parler de jalousie à proprement parler... Je ne me mettrai pas en travers de ton chemin, si cet hypothétique lion te plaît vraiment.

Le jeune mâle garderait son investigation pour plus tard. Quand il serait plus reposé, et quand il aurait réfléchi à cette situation. En attendant, il ne voulait pas s'éterniser sur ce sujet. Et le sommeil alourdissait ses paupières.

- Hum... Je pense qu'il est temps de dormir maintenant. Si on veut être en forme demain matin, quand Chombo Hiki reviendra nous chercher.

Déjà allongé, Nsaï était prêt à sombrer.

- Bonne nuit Baradi.

Et il ferma les yeux.

if love is the answer you're home

Avatar & Signature © Ma petite personne

▬ palegoldenrod ▬