HOIST THE COLOURS

ft. Rukkia & Vassago

Le calme semblait s'être installé, mais il était plus trompeur que réel. Le mystère du meurtre de Kuvira persistait, enveloppant Freeland de son voile énigmatique. Aucune piste tangible, aucun indice concret n'avait émergé malgré les spéculations incessantes de la foule. Les lions demeuraient sur leurs gardes, leurs soupçons oscillant entre voisins et camarades, créant une atmosphère de méfiance permanente. Pour Sikio, la situation devenait de plus en plus précaire. Les murmures et les chuchotements à son sujet avaient atteint un niveau alarmant, perçant l'air comme des lames acérées dirigées vers lui. Il entendait les remarques empoisonnées jour et nuit, des insinuations accusatrices qui semblaient découler directement de la bouche de Machweo ou de ses acolytes. Sikio était conscient d'être devenu la cible d'une campagne de diffamation savamment orchestrée.

Avant même que le jour se lève, Sikio, cherchant l'ombre protectrice de l'anonymat, s'était aventuré dans la savane, s'enfonçant profondément dans les terres du Sud. Dans cette retraite solitaire, son esprit était devenu le théâtre d'une pièce tumultueuse, une pièce où les questions se bousculaient et où les réponses semblaient se cacher dans la pénombre des arbres. Se dirigeait-il vers la frontière entre les Terres Libres et le Glorieux Royaume pour expier une faute qu'il n'avait pas commise? Se faisait-il le bouc émissaire volontaire, prêt à endosser le blâme pour un crime qu'un autre aurait orchestré? Était-ce un complexe d'infériorité, un besoin de subir le dénigrement? Son esprit divaguait, laissant ses pensées s'échapper de leur prison crânienne pour tisser des scénarios sombres et inquiétants. Et si le conseil décidait de l'exiler, ignorant le fait qu'il ne représentait aucune menace? Et s'il se retrouvait derrière les barreaux, condamné comme Vanyengeri, bien qu'il n'ait rien d'un tel traître? Et s'il était exécuté pour avoir osé prendre une vie qu'il n'avait jamais volée? Et s'ils le livraient à Prideland, le sacrifiant comme un martyr, le jetant dans la fosse aux lions pour y être dévoré? Les possibilités sinistres tournoyaient dans son esprit, chaque scénario plus inquiétant que le précédent.

Du point de vue politique, c'était la meilleure décision, une stratégie pour apaiser les tensions en sacrifiant un agneau expiatoire, peu importe si le véritable coupable se tapissait toujours dans l'ombre. On se moquait éperdument de son sort, tant que sa mise à mort calmerait les ardeurs. Il n'était l'ami de personne, n'avait aimé personne, et n'était le fils de personne. Les liens de son sang semblaient s'être rompus depuis longtemps. Dans ce grand jeu politique, il était la pièce que l'on pouvait sacrifier sans remords. Qui le pleurerait? Personne. Qui le chercherait? Peut-être Vurugu, l'âme errante, le protecteur inébranlable. Mais même lui, avec le temps, ne finirait-il pas par abandonner la quête désespérée, passer à autre chose, trouver un nouveau protégé dans ce vaste royaume? Les questions flottaient dans l'air, aussi incertaines que l'avenir qui se dessinait pour Sikio.

Un parfum mystérieux le tira brusquement de ses pensées. L'odeur parcourut son échine, hissant ses poils et éveillant ses sens endormis. Il releva la tête, ses oreilles meurtries se dressant haut sur son crâne. Son visage se transforma lentement, passant d'une expression neutre à une gravité profonde. Au loin, des formes se découpaient de l'horizon.

Le vent, complice de l'aube, sifflait à travers les vastes plaines de la savane, caressant les herbes délicates couvertes de rosée. Sa mélodie était une symphonie, une ode naturelle qui rappelait le profond chant des marins aux notes graves. L'atmosphère, autrefois paisible, se transforma en un poids oppressant. À travers le brouillard épais, deux silhouettes majestueuses se dessinèrent, émergeant comme des figures fantomatiques. Leurs pas semblaient résonner lourdement, en harmonie avec le battement du cœur de Sikio, semblable aux tambours de guerre. Une tension palpable flottait dans l'air, et la brume qui se faufilait entre ses pattes créait un sentiment d'emprisonnement. Ses oreilles s'aplatirent, trahissant la panique qui l'enveloppait.

Dans ce moment éthéré, Sikio se sentit entouré par l'aura du mystère, amplifiée par le brouillard complice. Était-ce la manifestation du Grand Esprit, décidant enfin de faire entendre sa voix dans le murmure du vent? Ou bien étaient-ce les âmes des défunts qui dansaient dans l'air, cherchant rétribution pour les péchés passés? Chaque bruissement de feuille, chaque souffle du vent semblait être une énigme, une préfiguration du destin. Le poids de l'histoire pesait sur lui, chaque pas dans cette savane devenait une marche à travers le passé, portant le fardeau de Nebiyad et de ses ancêtres. Était-ce le jour du jugement, où la sentence serait rendue, où sa vie serait arrachée, où la punition le frapperait de plein fouet? L'épée de Damoclès semblait pendre au-dessus de lui, menaçante et imminente. Ou bien, était-ce une répétition implacable du passé? Le Grand Esprit, ayant déjà puni les Boqoradas, revenait-il pour infliger sa colère à Sikio, le premier héritier mâle, celui qui avait osé rompre avec les traditions et briser les chaînes du passé?

Alors que l'ombre de la mortalité se glissait insidieusement dans les fibres de son être, Sikio ressentit une étreinte sinistre enserrer chaque fibre de ses muscles. La peur de la mort, comme un serpent silencieux, se glissait dans ses veines, faisant frémir chaque parcelle de son être. Dans ce moment de tension palpable, il décida de plonger dans la symphonie de la vie qui l'entourait. Une profonde inspiration lui offrit le doux baiser de l'air frais, chaque molécule caressant sa gorge nouée. Son instinct primal murmurait la menace imminente, mais, dans une rébellion silencieuse, il s'interrogea : n'était-ce pas une journée magnifique pour mourir? Un soupir, long et libérateur, expulsa la panique de son corps, ses muscles se déployant comme des ailes récalcitrantes. Dans ses yeux, une lueur de désinvolture reprit sa place, défiant l'obscurité qui tentait de le saisir.

Sikio scrutait les deux apparitions énigmatiques qui émergeaient de la brume, leur présence titanesque remplissant l'air d'une aura imposante. L'un, d'une taille colossale, arborait une crinière touffue flottant dans les airs, chaque pas résonnant comme un tonnerre souterrain. L'autre, plus gracieuse et délicate, évoquait une silhouette féminine aux courbes enchanteresses, semblable à une sirène. Le métis, tétanisé, se redressa, incapable d'avancer davantage, se préparant à l'inéluctable, attendant que la Mort vienne le chercher. Chaque instant pesait comme une éternité, l'anticipation de l'inconnu suspendue dans l'air brumeux.

Le déclic s'illumina dans l'esprit du noiraud, une réminiscence qui rompit le voile obscur de ses souvenirs. Une vision lointaine ressurgit, comme des fragments d'un passé douloureux qu'il avait tenté d'occulter. Il se revoyait, un enfant d'un an ou peut-être plus, confronté à des images floues d'un temps révolu. Son esprit avait choisi d'enfouir ces souvenirs sombres, dissimulant les scènes de souffrance et de violence qui avaient marqué son adolescence. Ces lions se révélaient être les fantômes d'une espèce archaïque : les Lions du Nord.

1205 mots.

© KioDravyc

Sikio soupire en #83350E.

Quelques jours s'étaient écoulé depuis que les Nordiques avaient posés leur nobles pattes sur les terres maudites de Freeland. Rukkia avait eu l'occasion de s'y balader seule... Mais une fois n'était pas coutume, elle avait été ravie de pouvoir enlever son frère le temps d'une balade. Même si elle savait qu'elle n'avait plus rien à craindre, sa présence était toujours rassurante... Et plaisante par dessus le marché ! Le frère et la soeur avait si peu de temps à passer ensemble à cause de leurs responsabilité qu'il leur fallait profiter de chaque instant ! Dommage que celui-ci soit si brusquement gâché.

Alors que le duo avançait en fendant le brouillard matinal de leur présence, une silhouette se détacha de l'horizon et une odeur de panique emplit l'air, étouffante. Rukkia sentit ses muscles se tendres, se rapprochant doucement de Vassago, par reflexe. Le brouillard était traitre... C'était l'environnement rêvé pour une embuscade. Mais rien ne vint. Juste cette silhouette solitaire. Et lorsque le duo s'en approcha, il ne vit qu'un lion à la fourrure sombre qui semblait plus inquiété qu'agressif. Rukkia le contempla un instant de son regard cyan avant de jeter un coup d'oeil à Vassago puis aux environs. Par tous les Esprits, qu'est-ce qui pouvait bien le mettre dans un état pareil ? Il n'y avait qu'eux ic... Oh. Une satisfaction mauvaise emplit la lionne. Et nul doute que son frère la partageait. Gardant néanmoins un air neutre, la Dame du Nord se racla la gorge avant de prendre la parole.

- Salutation, Messire.

Son ton était posé, presque rassurant. Elle prit le risque de s'éloigner un peu de son frère pour s'approcher de l'inconnu. De toute façon, même s'il s'avérait être un danger, la lionne savait que Vassago interviendrait suffisamment rapidement pour refroidir ses ardeurs.

- Vous m'avez l'air bien nerveux... Y a-t-il un problème ? Pouvons-nous vous aider ?

Etait-ce bien le duo de neiges qui le mettait dans un état pareil ? Et si non... Alors quoi ? Etait-il un Freelander chassé par des ennemis du Royaume ? Si tel était le cas, Rukkia serait ravie de les rencontrer en personne. Oh ! Ou encore mieux, était-il un étranger malmené par les habitants des Terres Libres ? Le pions parfait pour dévoiler au grand jours les agissements de ce royaume vicié et faire tomber la reine ?

Prepare for trouble, make it double !


Kit (c) KioDravyc
Anciennement - Papy Fleck

Freeland. Depuis quelques jours les lions du nord étaient revenus sur ces terres qui signifiaient beaucoup pour eux. Un flot de souvenirs rejaillissaient dans l’esprit de Vassago, mêlant un flot d’émotions bien différentes. Ces terres qui le dégoûtaient tout particulièrement, représentaient le début de l’esprit de rébellion du lion blanc. Nul doute que le grand mâle rêvait de voir ce royaume sombrer dans les flammes, engloutissant tous les pouilleux qui y vivaient par la même occasion. Ces terres deviendraient stériles, à l’image de l’intellect des Freelanders.

Vassago profitait aujourd’hui d’une balade matinale avec sa sœur, chatouillant le brouillard dans lequel ils se fondaient tous les deux parfaitement. Cela lui apportait un sentiment de puissance supplémentaire, non pas qu’il en ait réellement besoin. Il appréciait particulièrement que sa sœur compte sur lui pour la protéger, cette confiance aveugle qu’elle avait en lui le confortait beaucoup. Bien plus qu’il n’aurait voulu l’admettre en réalité.

Il sentit sa jumelle se rapprocher de lui et ses muscles se tendre. D’instinct, Vassago fronça les sourcils et huma l’air. Un parfum particulièrement fort envahissait les yeux. Quelqu’un était terrorisé. Prêt à affronter n’importe quelle menace, Vassago bomba légèrement le torse, se donnant un air menaçant et un début de grondement sourd émana de sa gorge. Tandis que les deux nordiques avançaient, une silhouette sombre se détacha du brouillard matinale pour révéler un lion noir. Un seul lion. Vassago ne mit pas longtemps à comprendre.

Il jeta un rapide coup d’œil entendu à sa sœur et se retint de ne pas éclater de rire face au ridicule de la situation et surtout au ridicule de l’individu. Il ne put même pas s’empêcher de se moquer ouvertement de lui, avec un air sadique comme à son habitude.

« Nerveux ? Quel doux euphémisme, il tremble comme une feuille. Un doux parfum de terreur si tu veux mon avis. »

Il toisa l’étranger de haut en bas et ne put s’empêcher de sourire, particulièrement satisfait de provoquer une effet aussi visible sur quelqu’un. A tout moment, ce lion se pisserait dessus ! Son sourire redoubla d’intensité lorsque sa sœur proposa d’aider cette pauvre âme perdue dans le brouillard. Vassago ne put s’empêcher de surenchérir, non sans glisser quelques sous-entendus à peine voilés.

« Sachez qu’une aide peut prendre bien des formes. »

Anticipant la réaction de sa sœur, et probablement son regard en coin, Vassago roula des yeux avant de claquer sa langue. De toute façon, il ne retirerait aucun plaisir à tailler en pièce un adversaire qui se faisait déjà dessus tellement il était mort de peur. Le lion noir n’inspirait rien de plus que du mépris de la part de Vassago, mieux valait-il pour lui que cela change bientôt, sinon il ne verrait tout ceci que comme une perte de temps et une interruption mal venue sur le précieux temps dont il bénéficiait avec sa sœur. Fouettant l’air de sa queue, Vassago s’attela à bousculer un peu ce pauvre bougre :

« Oh ça va, si on ne peut même plus rigoler. Détendez-vous par tous les esprits, nous n’allons pas vous dévorer. Pas encore. »

C’était plus fort que lui. Ce lion avait définitivement l’expression d’un martyr. Nul doute que c’était les lions du Nord qui le mettait dans un état pareil, Vassago ne sentait rien d’autre dans les parages. Ou alors, peut-être que ce lion là était juste fou et avait peur des formes que pouvaient prendre le brouillard. BAH ! Si c’était ça, c’était vraiment pathétique.

HOIST THE COLOURS

ft. Rukkia & Vassago

Dans ce moment de révélation, le calme retomba en son être, chassant les ténèbres de l'incertitude qui l'avaient assailli. Une bouffée de soulagement s'échappa de ses lèvres, ses muscles se relâchant imperceptiblement. Ce jour-là, il échapperait à la mort, mais était-ce vraiment cela qu'il désirait ardemment? Une question plus profonde se glissait dans les replis de son esprit tourmenté. N'était-il pas censé embrasser la mort avec la même résignation que l'on embrasse un vieil ami? Accepter son sort, dénouer les liens qui l'attachaient à cette existence tumultueuse? Pourtant, ces derniers temps, les échanges et les entraînements avec Koliya avaient insufflé une nouvelle énergie à son être fatigué. Un élan vers l'avant, une lueur d'espoir dans l'obscurité de son âme tourmentée.

Mais au fond de lui-même, il se demandait s'il ne se berçait pas d'illusions. S'il ne s'accrochait pas désespérément à cette fragile étincelle d'optimisme pour échapper à la cruauté de la réalité. La vie était-elle vraiment faite de souffrances et d'attentes vaines? Ou existait-il un avenir où le fardeau de ses tourments serait enfin allégé? C'était peut-être là la magie que Koliya avait réussi à insuffler en lui. Une lueur d'espoir vacillante, mais néanmoins puissante, capable de percer les ténèbres les plus épaisses de son existence.

Avant même que le soulagement n'ait le temps de s'ancrer en lui, les deux imposants lions ancestraux se tenaient déjà à quelques mètres de distance. La lionne, d'une prestance calme, contrastait avec l'attitude moqueuse et arrogante du lion massif à ses côtés. Elle lui adressa un salut empreint de courtoisie, lui offrant son aide.

Cependant, avant même qu'il ne puisse articuler une réponse, le mâle blanc s'esclaffa dans des paroles empreintes de sarcasme, un écho cruel de dédain. Les mots de ce géant résonnèrent dans l'air, suscitant un léger haussement de sourcil chez le métis. Il écouta distraitement, sans réel intérêt pour les railleries qui s'abattaient sur lui. Les moqueries étaient monnaie courante dans son existence tourmentée, mais émanant des lions du Nord, elles portaient une saveur particulière. Le clan des montagnes était réputé pour son mystère et sa bienveillance, leurs rares descentes vers les plaines étaient toujours accueillies avec enthousiasme, teintées de célébrations et de festivités. Chaque rencontre entre les fiers lions blancs et les habitants des terres des Lions renforçait les liens entre les trois royaumes, consolidant les alliances. Cependant, les relations avec le Royaume du Désert demeuraient dans une impasse, un équilibre fragile où l'incertitude flottait comme un voile mystérieux. Sikio ne s'aventurait pas à parier sur l'harmonie entre ces deux cultures distinctes, conscient des tensions latentes.

Dans un éclat de mots savamment assaisonnés de sarcasme, le lion blanc rythmait la conversation avec une maestria déconcertante, ajoutant une touche de piquant à chaque réplique. Ses yeux, d'un éclat énigmatique, semblaient danser entre la malice et l'amusement, comme s'il jouait une partition complexe dont lui seul connaissait la mélodie. Pendant ce temps, Sikio, observateur attentif, étudiait chacun de leurs gestes, captivé par ces individus. Il attendait patiemment son tour, conscient que bientôt viendrait le moment où il pourrait se glisser dans cette danse verbale.

Enfin, l'opportunité se présenta, le lion voisin venait de clore ses propos sur une note d'humour de mauvais goût. Sikio, attentif à chaque inflexion de voix, accueillit cette plaisanterie en agitant ses moustaches, par pur respect. Dans ses yeux, la peur avait disparue pour laisser place à éclat fatigué et une lueur de désinvolture.

« - J'vous ai pris pour.. quelqu'un d'autre. » Ou quelque chose d'autre. « - J'suis Sikio, et j'vous conseille pas d'me manger.. J'pense pas avoir très bon goût. »

Alors que ses prunelles se posaient tour à tour sur ses deux interlocuteurs, Sikio entreprit un voyage dans les méandres de sa mémoire, cherchant à déterrer les fragments d'identité qui y étaient enfouis. Les visages de ces nouveaux venus s'étaient imprégnés dans les recoins de son esprit depuis leur arrivée récente, mais la turbulence de ses entraînements et le tourbillon incessant de ses pensées l'avaient détourné de leur pleine observation.

Cherchant à reconstruire mentalement le puzzle de leur présence, il plongea dans ses souvenirs, tentant de saisir les nuances de leur arrivée et de leurs premières interactions dans cette terre d'accueil. Chaque détail, aussi infime soit-il, avait son importance dans cette toile complexe tissée par les nouveaux venus et la communauté qui les accueillait.

« - Vous devez être Dame Rukkia, » glissant son regard vers le mastodonte blanc qui le surpassait d'une tête, il continua « - Et vous, Vassago. »

Être en position d'infériorité dans une interaction était une expérience inhabituelle pour Sikio, habitué à dominer de sa taille parmi les Freelanders. Cette inversion de rôles était pour le moins étrange, mais il s'efforça de conserver une dignité en inclinant légèrement sa tête, saluant ses interlocuteurs avec une courtoisie empreinte de respect.

Observant attentivement les deux lions devant lui, Sikio tenta de se remémorer leur identité. Si ses souvenirs ne le trompaient pas, la lionne devait être la Guide du Royaume du Nord, et son compagnon, probablement son frère. Leur stature imposante surpassait de loin ses attentes, les rendant encore plus impressionnants que dans ses souvenirs, renforçant l'importance de la tâche qui lui incombait : faire honneur à Koliya par une conduite irréprochable.

Entre les deux, les contrastes étaient saisissants : si l'un affichait d'emblée un comportement désobligeant, l'autre faisait preuve d'une courtoisie exemplaire. Pour Sikio, qui se savait peu habile en matière de sociabilité, engager une conversation avec eux relevait du défi. Il préféra donc les observer en silence, laissant planer une attente muette quant à la suite de leurs échanges, tout en se demandant si l'un des deux aurait le courage d'initier le prochain dialogue, ou si ce rôle lui incomberait.

1001 mots.

© KioDravyc

Sikio soupire en #83350E.