La petite chasseuse de scarabée venait de repérer sa proie, luisante de sa couleur rougeâtre et jaune. Il marchait, nonchalamment sur le sol, inconscient du danger terrible qui pesait sur lui. La féline fléchit les pattes, se ramassa sur elle-même, ses griffes labouraient la terre avec impatience. Il était temps de passer à l'action. Baradi s'élança de toute ses forces en poussant un rugissement terrifiant (du moins le croyait-elle) qui se transforma en cri de surprise lorsqu'elle sentit une grosse patte arrêter son mouvement en se posant sur sa queue. La petite lionne s'écrasa sur le sol et s'insurgea en voyant le scarabée s'envoler. Elle venait de perdre sa proie !

- Eeeeeh !

Elle se retourna vivement, voulant voir qui était le coupable de ce crime atroce, et se retrouve face à l'expression mécontente de sa mère. Celle-ci avait son regard sévère qui signifiait qu'il valait mieux garder profil bas si elle voulait éviter d'aggraver la colère de sa génitrice. Mais la fameuse Moka n'était pas pas convaincue devant l'air angélique de sa fille.

- Je peux savoir où tu comptais filer encore ?

Baradi tenta vainement d'attendrir sa mère avec un regard pétillant et un sourire adorable, mais cela ne fonctionna pas. Les oreilles de la jeune Mositus se couchèrent alors sur son crâne et elle baissa la tête, prise la main dans le sac. Elle chercha une excuse à donner pour ne pas se faire gronder, mais elle n'en n'avait plus en stock. Comme toujours, elle avait faussé compagnie à ses parents pour s'aventurer aux milieux des arbres tropicaux de l'Oasis. Mais évidemment, sa gendarme de maman l'avait retrouvé bien rapidement, et avait interrompu sa partie de chasse aux scarabées, sport pourtant très utile aux développes de l'adresse et de l'habileté. Mais visiblement, Moka ne pensait pas ainsi.

- Je voulais juste jouer. Rester toute la journée dans vos pattes c'est pas marrant...

La grande lionne leva les yeux au ciel et secoua la tête. Elle était, comme toujours, exaspérée de devoir répéter les mêmes chose. Baradi savait d'ailleurs bien ce que sa mère allait lui dire.

- Tu ne comprends donc pas que c'est dangereux pour une enfant comme toi de trop s'éloigner ? Et si tu tombais dans l'eau ? Et si tu attrapais la maladie ? Que ferions-nous, ton père et moi ?

La petite Mositus savait que sa génitrice avait raison, qu'elle agissait pour la protéger. Mais elle ne supportait rester inactive, c'était bien trop frustrant ! Elle avait besoin d'action, de courir, de se dépenser. Ses parents n'étaient pas très rigolo, alors elle finissait toujours par s'ennuyer ! Et lorsqu'elle s'ennuyait, elle prenait la poudre d'escampette. Puis on la retrouvait, et on la disputait. Baradi garda le silence, consciente que parler ne la sauverait pas. Ce fut son père qui prit la parole, il venait d'arriver sur les lieux du crime, et sembla comprendre très vite ce qu'il se passait. Comme toujours, il joua le rôle d'arbitre, moins sévère que sa compagne.

- Allons allons, pas la peine de se fâcher Moka. Nous l'avons retrouvé, et elle va bien.

Alors que les deux adultes étaient en train de débattre de la question, car la femelle n'appréciait pas trop que son bien aimé laisse leur fille faire n'importe quoi, Baradi vit là une superbe opportunité de retrouver sa liberté. Elle s'esquiva donc à reculons, bien contente de sa ruse, et disparu derrière un épais buisson feuillu.

Elle couru sans se retourner pendant une bonne minute avant de s'arrêter, essoufflé, mais fière d'elle. Ses parents venaient sans doute de se rendre compte de sa nouvelle disparition, et elle aurait de sacrés ennuis lorsqu'ils la retrouveraient, mais au moins, elle allait pouvoir s'amuser ! La petite lionne s'assit et regarda autour d'elle. Il n'y avait que de la verdure, et bien entendu, des insectes qui grouillaient. Baradi se plaqua au sol pour tenter d'en attraper un, lorsqu'un crachement de branche l'avertit qu'elle n'était pas seule. Etait-ce sa mère qui venait de la trouver, déjà ? Elle se redressa et regarda autour d'elle, cherchant un endroit où fuir. Elle vit alors une lionne, mais qui n'était pas sa mère.

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La lionne que Baradi venait de voir ne ressemblait en effet pas du tout à sa mère. Elle était brune, mais d'un ton plus terne qu'elle et son ventre était tout blanc, ce qui rendait un très joli effet. Elle n'était pas seule, deux petits lionceaux l'accompagnaient, qui contemplaient leur reflet ou jouaient dans l'eau. La Mositus, curieuse, s'approcha de ce spectacle à petite foulée, bien contente d'avoir trouvé des camarades de jeu. Elle accéléra l'allure, mais visiblement, le jeune mâle du trio d'en face semblait avoir eu la même idée, et les deux enfants se rentrèrent dedans. Baradi éclata de rire en se frottant la tête avec sa patte. Ca n'avait pas fait très mal, mais le choc l'avait surprise.

La mère des deux, car c'était sans doute leur mère en vu de leur ressemblance flagrante, s'approcha de la scène, la petite femelle derrière elle. Elle s'adressa à la mini lionne aux yeux verts d'une voix très douce et avec gentillesse.

- Bonjour ma petite. Je te pris de l'excuser. Je me nomme Janga, et voilà mes enfants, Taa, Ladha, et Nyoka pas là, qui est le prince de votre clan.

Baradi lui offrit un grand sourire. Elle connaissait Nyoka, elle avait déjà joué avec lui quelques fois, comme avec d'autres lionceaux du clan, mais elle ignorait qu'il avait des frères et soeurs. En fait, elle n'avait jamais vu ces trois là à l'Oasis auparavant. La grande lionne était donc la compagne de leur chef Haramu ? En même temps, s'il avait un fils, c'est bien qu'il devait avoir une compagne, mais la question n'avait jamais effleuré la petite Mositus avant ce jour.

- Vous êtes la maman de Nyoka ? Je le connais ! Vous venez d'arrivé à l'Oasis ? Je ne vous ai jamais vu avant ! Bienvenue ! Moi, c'est Baradi ! Vous voulez jouer ?

Elle s'était adressé aux deux lionceaux cette fois, euphorique à l'idée de se faire de nouveaux amis. Elle n'était jamais contre de l'animation, même si sa mère aurait aimé qu'elle s'assagisse un peu avec les quelques ennuis que connaissait le clan. Mais Baradi était encore une enfant, et elle avait toute la vie devant elle pour gagner en maturité et en sagesse. Cela arriverait bien un jour mais... Pas aujourd'hui ! La petite lionne brune se mis en position de combat, une lueur joueuse dans le regard.

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La grande lionne au pelage fonce offrit un doux regard à Baradi, ce qui mis la petite chasseuse à l'aise très rapidement. Elle ne connaissait pas cette femelle, mais elle était drôlement gentille ! Ses enfants ne paraissaient pas trop timide, ils acceptèrent de jouer sans rechigner et la Mositu pu ainsi s'amuser à loisir. Ils semblaient un tout petit peu plus jeunes qu'elle, mais cette différence d'âge s'effacerait bien vite avec le temps. Janga, après avoir mordillé affectueusement l'oreille de la mini guerrière brune, reprit la parole, piquant aussitôt la curiosité de Baradi.

- Oui nous sommes nouveau ici. Je m'étais dis que c'était mieux d'avoir une famille réunie que une famille séparée. Auparavant j'étais Outlanders. Un terre loin d'ici. Tu la connait sûrement comme tu peux ne pas la connaitre. Merci de nous avoir souhaiter la bienvenue, c'est très gentil de ta part. Pour répondre aussi a une autre de tes nombreuses questions: Je suis effectivement la mère de Nyoka.

La petite femelle cessa aussitôt d'attaquer le jeune mâle qu'elle avait prit pour cible et se tourna complètement vers la mère du duo. Que venait-elle de dire ? Une terre loin d'ici ? Outland ? Baradi était persuadée qu'il ne s'agissait que d'histoires pour les lionceaux, ces fameux royaumes très lointain ! Elle s'était toujours dit que, par delà le désert, il n'y avait... Ben rien. Juste le désert. Une immense et infinie étendue de sable qui ne s'arrêtait jamais. Ses parents lui avaient expliqué qu'une fois le territoire des Jangowas terminé, il y avait d'autres royaumes très grands et très puissants, mais la petite voulait les voir de ses propres yeux pour y croire. Enfin, si Janga prétendait venir de là bas, elle devait avoir des histoires incroyables à raconter. Baradi couru vers la lionne et s'arrêta juste devant son museau, la fixant de ses grands yeux verts pétillants.

- Vous venez de par-delà le désert ? Vraiment ?! C'est comment là bas ? C'est vrai qu'il existe d'autres royaumes ? Racontez moi, s'il vous plait !

Les prunelles de la Mositu brillaient de milles feux et son excitation était à son comble.

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Lorsque Janga commença son récit, le regard de Baradi s'illumina d'avantage. Elle avait l'impression de voyager, de quitter l'Oasis et de traverser le désert à vol d'oiseau pour atterrir dans ces nouveaux lieux dont elle avait tant entendu parler. La lionne parla de terre abondantes et fertiles, ce qui fit rêver la Mositu. A quoi cela pouvait-il bien ressembler ? D'immenses étendus de verdures, avec des proies en train de galoper, comme des antilopes ou des gazelles... Cela était donc réellement possible ? Un endroit pareil existait vraiment ? Baradi ne comprenait pas tout, par exemple l'idée d'une reine, elle ne savait pas vraiment à quoi ça correspondait. Ils avaient un chef ici, qu'ils avaient élu, lui avait expliqué sa maman, et c'était Haramu. Alors, quelle était la différence avec une reine ou un prince ? Il allait falloir qu'elle se renseigne là dessus, même si c'était des choses hautement complexe pour la petite chose qu'elle était. Prideland, voilà donc comment s'appeler ce royaume si lointain...

La femelle brune parla alors d'un autre clan, les outlanders. Elle expliqua qu'ils avaient fait des choses vilaines pour être exclu de leurs amis et qui s'étaient regroupé. Là, Baradi pencha la tête sur le côté, étonné. Janga semblait être concerné par ces lions là, mais qu'avait-elle fait ? Elle semblait si gentille ! Elle n'avait pas pu commettre de grosses bêtises, non ? La grande femelle commença alors à lister d'autres clans, et la Mositu du faire un effort pour tout retenir. Les exilé, les nordiques, les freelanders, sans oublier les pridelanders et les outlanders... Ca en faisait des lions, par delà le désert ! Elle n'avait jamais imaginé qu'ils étaient si nombreux. Les Mositus devaient être un bien petit clan, par rapport à tout ça, et avec un territoire minuscule, en comparaison aux terres immenses qu'il semblait y avoir, tout là bas.

Une fois que Janga eu fini son long discours, la jeune lionne se plongea dans ses pensées, songeant à tous ces territoires qu'elle rêvait d'explorer. Toutes ces aventures qui ne demandaient qu'à être vécu...

- Wouah, ça doit être tellement beau tous ces endroits... J'aimerais vraiment pouvoir y aller moi aussi quand je serais grande ! Je serais une exploratrice, et j'irais rencontrer ces royaumes ! Ce sera génial !

Les yeux pleins d'étoiles, Baradi bomba le torse avec fierté. Elle croyait réellement ce qu'elle disait et voulait vraiment partir à l'aventure, dès qu'elle aurait l'âge pour le faire.

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Le rire de la grand lionne au pelage terne tira Baradi de sa rêverie. Elle regarda Janga, qui semblait d’ailleurs soudain prise de fatigue.

- Et bien oui, quand tu seras grande tu le pourras. Pour l'instant tu es bien trop petite, sans te vexer. Là bas il y a des lions qui peuvent être méchants, voir dangereux.

La Mositu songea qu'en effet, elle était encore trop jeune pour franchir le désert, car les Jangowas étaient méchants, ils voulaient faire du mal aux habitants de l'Oasis et ne les aimaient pas. La petite chasseuse ne comprenait pas vraiment les tenants et les aboutissants de ces conflits, mais on l'avait suffisamment mise en garde pour qu'elle se tienne éloigner de cette immense bande de sable qui semblait s'attendre jusqu'à la barrière que formait l'horizon. Et une fois cette barrière franchit, que trouvait-on ? Encore du sable ? Un gros trou ? Ou les royaumes dont on lui avait tant parlé ? Un jour, Baradi se l'était promis, elle irait voir par elle-même ce qu'il y avait, de l'autre côté du désert.

Alors qu'elle regardait les enfants de Janga se blottir contre elle, la petite brune comprit que cette famille devait être épuisé. Ils avaient probablement fait une longue route pour arriver jusque ici, il n'était pas très courtois de les empêcher de prendre du repos. Elle était sur le point de s'excuser et de se retirer lorsqu'elle entendit la voix de sa mère, au loin, qui l'appelait.

- Baradi ! Baradi où es-tu ?!

Les oreilles de la concernée se couchèrent sur son crâne. Elle allait encore se faire gronder... En même temps, elle l'avait bien cherché, une fois encore, à déguerpir sans demander la permission. Elle avait profité que ses parents soient en pleine discussion pour prendre la poudre d'escampette, mais ils s'étaient bien vite aperçu de sa disparition. Baradi se tourna vers Janga et déclara, un peu penaude.

- Je dois y aller, ma maman me cherche. Au revoir madame Janga ! Au revoir Taa, au revoir Ladha ! On se reverra bientôt !

La petite Mositu inclina poliment la tête et tourna les talons pour rejoindre Moka, qui l'attendait impatiemment. L'expression de soulagement sur les traits de sa mère amusèrent la fautive, mais elle fit un effort pour garder son sérieux. Elle s'était bien amusée finalement, et elle avait apprit plein de choses sur les territoires qui se trouvaient fort loin d'ici !


[Fin du topic pour moi ! Merci pour ce chouette RP !]

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