" Le corps n'est que l'ancre de l'âme, une fois l'ancre levée, l'esprit peut déployer ses voiles et parcourir tous les royaumes. "

(Janga)

Il y a un temps pour chaque choses. Viens un jour où, un être doit mourir, pour qu'un autre puisse naître, c'est ce qui s'appelle le cycle de la vie. Chaque êtres vivants sont destinés à mourir un jour pour laissés place à des générations peut-être meilleures que les précédentes. C'est la triste réalité d'une vie. On est que passagers sur la Terre, c'est d'ailleurs une vie empruntée. On dit qu'on retrouve tous nos êtres chers lorsqu'on va au ciel, au milieu des rois du passé, mais pour les athée ou les agnostiques, c'est difficile d'y croire. Pour Janga, c'est tout autre chose. Fut un temps où elle aurait aimée que ce soit faux, mais maintenant qu'elle n'a plus d'attache, son esprit s'est ouvert à une possibilité qu'on l'attend peut-être en haut. Qu'elle y retrouvera des êtres oubliés, chéris et aimés. C'est plus réconfortant de penser à la mort en ce sens et de savoir que son héritage ne sera pas laissé sans rien. Regrette-elle sa vie ? Non, pas le moindre du monde, parce qu'au final, si c'était à refaire, elle le referais sans hésiter. Même si sa vie s'est résumée en un amoncellement d'échecs, la plus belle de ses réussites est sa descendance actuelle. Il est temps pour elle d'aller prendre la place qui lui a toujours été attribuée, elle parmi les étoiles. Ses derniers souhaits, derniers désirs, sont de revoir ses enfants qu'elle n'a pas revu depuis si longtemps. Ladha lui en veut-elle encore ? Comment est Nyoka ? Et Taa ? Tant de questions, qui auront des réponses bientôt. Ces années passées à s'occuper d'enfants l'ont exténuée, autant physiquement que moralement. La barrière est sur le point d'exploser, mais la tempête n'a pas encore éclatée. Il lui faut faire un seul et dernier voyage. « Jinai, Kusafiri, Kijivu. Je peux vous parler, deux minutes ? » Alors qu'ils hochèrent la tête tous en cœur, celui de la lionne rougeâtre se brisa un peu plus. Savoir qu'elle est sur le point de partir pour un endroit où il n'y a pas de retour est un crève cœur. La mort ne se prévoit pas, elle se sent et dans son cas, sa faiblesse est visible. Son corps a vieilli, tout comme sa façon de penser. « J'ai un voyage à faire et c'est terriblement important. Puis-je vous demander de m'accompagner ? Vous allez apprendre des choses que je ne vous ait jamais dites. » Elle vit la peur, la perplexité, le questionnement et l'hésitation dans leur yeux, mais elle les rassura aussitôt. Elle obtint leur approbation, avec plus de facilité que prévue, ce qui l'étonna, mais ils ne savent pas le but, ni le lieu de leur destination. Leur confiance absolue et aveugle envers la féline est touchante. Elle sait déjà que s'ils savaient tout de ses intentions, les deux plus téméraires auraient refusés.

La marche, ou plutôt l'expédition pour eux, dura plus longtemps qu'elle ne le pensais, mais surtout qu'elle n'a plus la rapidité d'antan. Ses pattes plus usées lui font un mal de chien. D'ailleurs, c'est à contrecœur qu'elle doit se reposer de temps à autre, ses enfants sur les talons. « Ce n'est plus très loin, je crois. »

Kusafiri : « Où va-t-on ? »

Janga :« Vous le saurez bientôt. »

Le paysage et les arbres qui se font de plus en plus présents, de plus en plus denses est d'ailleurs un signe qu'ils approchent. Tant de souvenirs en repensant à ce clan. Pas tous bons, malheureusement, mais elle a apprit, avec le temps, que ça ne sert à rien d'en vouloir à ce qui est passé. Elle avait milles et unes raisons de leur en vouloir, particulièrement à Siri, mais maintenant c'est fini. Plus aucun soucis pour elle, plus jamais et elle se réjouie à l'idée de ne plus jamais en avoir. Ils seront envolés en poussière dès que son dernier souffle sera rendu. L'agitation derrière elle lui indique que ses bambins ont enfin compris où elle allait.

Jinai : « Pourquoi nous as-tu mené ici ? Parle-nous, s'il te plait. »

Janga : « Vous aurez vos réponses. Je vous le promet. »

C'était soit Kusafiri, soit Jinai qui parlait et comme d'habitude, Kijivu resta silencieux. Elle sait que la patience n'a jamais été une très grande qualité chez eux, les seuls qui l'ont c'est Nyoka et Kijivu. De toute manière, elle a été comme eux, avant et elle sait combien l'excitation et l'impatience poindre quand on se fait attendre ou même languir. Ils se ressemblent tous... comme c'est fou. Une petite clairière s'offre à eux, devant eux et instantanément elle cherchent des yeux ses trois premiers enfants.

Ladha : « MAMAN !!! »

Et c'est à cette voix que son cœur galope de joie. Son cœur si frêle, fragile et portant remplie d'euphorie, d'amour maternel et de joie à cet instant. Sentiment indescriptible. C'est surtout à l'arrivée d'un jeune à ses côté, que Janga compris. Elle est grand-mère. À cette vue, son cœur se gonfle encore un peu plus de bonheur. Elle en oublierait presque ses enfants derrière elle.

Janga : « Bonjour, ma chérie... je vois que les présentations sont de mises. »

En effet, d'un côté comme de l'autre, il y a du nouveau. L'incrédulité et l'incompréhension se lit dans le regard de presque tous, mais en un sourire doux elle les rassure.

Ladha : « En effet, je suis si contente de te voir. Voici mon fils, Maafa. »

Elle vit approcher un lion brun crème et roux, qui ne ressemble guère à sa mère, mais en y regardant bien, un air de famille s'y prête. Ses orbes bleues lui rappelle un lion, mais elle ne voit pas de mâle rôdant autour de sa fille. Qui est le père ? L'heure n'est cependant, pas aux présentations et à chaque mots déblatéré, Janga se sent dépérir et partir peu à peu.

Janga : « Je te présente, à toi et à tes frères, Jinai, Kijivu et Kusafiri, vos demis-frères et soeur. »

Dit-elle en voyant Nyoka et Taa arriver au pas de course. Ce qu'ils ont grandis... leurs crinière lui coupe presque le souffle. De beaux garçons. Du coin de l’œil, elle voit tout le monde s'agiter, s'avancer timidement, maladroitement. C'est dans cette tâche, maintenant accomplie, que Janga s'éclipse discrètement sur le côté. Elle en gardera au moins une image heureuse, lorsque ses paupières se fermeront. Elle aura au moins eu le plus beau cadeau qu'une lionne puisse espérée. Une famille. C'est sur cette magnifique pensée que se raccroche la vieille femelle, tandis que son corps se couche sur le sol, s'affaiblissant. La barrière à atteint ses limites. La tempête est là. Ses paupières se ferment, la lumière cédant brusquement la place au néant, au noir. Ses membres se raidissent, tandis que son coeur cesse de battre. Janga n'est plus.

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Un cri du cœur se fait attendre et tous se tournent vers la triste vérité. Janga, une mère attentionnée, qui a tout donnée pour eux, n'est plus. Taa s'approche, suivit des autres, poussant un triste et lugubre rugissement funèbre.

(vous êtes libres de poster à la suite, je posterais avec kusafiri)