La nuit tombait sur outland, une certaine fraîcheur faisait rentrer la plupart des lions dans la termitière. La saison chaude était terminée, place à la période plus froide. Mais alors que les outlanders rentraient se mettre au chaud, une lionne faisait le chemin inverse. Encore une fois à contre courant, Kuwaka s'évadait de ce qu'elle voyait comme une sorte de prison de termites ... Elle ne voulait pas rester là-bas si c'était pour s'y prendre des réflexions, voir ce type traîner avec sa mère et faire style " ce n'est qu'un ami " ... Ca la répugnait.

Elle avait un peu froid, mais elle s'en fichait, elle avait besoin d'être seule. Par chance elle ne croisa personne sur le chemin du lac au roi. C'était comme si l'univers lui donnait la permission d'aller s'y poser jusque tard dans la nuit. Sa mère ne viendrait pas la chercher, elle était trop occupée pour ça ... Et puis elle avait l'habitude maintenant. Les sorties de Kuwaka se multipliait au point que ça devenait presque étonnant qu'elle soit le soir.

Le lac se profilait et comme la soirée était déjà bien avancée, il était vide, juste vide. Aucun lion ni hyène. Parfait, pensa l'adolescente qui alla se coucher sur un rocher encore un peu chaud de la journée. Elle s'allongea sur le dos et regarda le ciel, un peu dans le gaz. Tout était calme autour d'elle, c'était apaisant ... Il n'aurait plus manqué qu'un peu d'herbe " médicinale " et ça aurait été parfait. Mais maintenant qu'elle était posée, elle ne voulait plus bouger, juste observer la nuit.

Un papillon bleu passa devant elle avant de s'évanouir dans la nature. Elle sourit, elle en voyait souvent ... Le silence fut rompu par le chant des insectes de nuit. Ca rendait le moment encore plus agréable pour elle. Elle se concentrait sur la musique de ceux-ci et plus sur ces pensés qui étaient beaucoup trop oppressantes. Mais d'un coup, la musique s'arrêta, ce qui lui fit dresser les oreilles. Elle n'était plus seule à présent ...

Hecatehell

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Raksà avait décidé de faire le mur ce soir. Son adaptation sur Prideland se passait plutôt bien en dehors des idiots qui ne cessait de critiquer son appartenance au sang noir. Mais ça se faisait de plus en plus rare et le lionceau avait su se faire respecter au sein de ses camarades. Prideland n'était au final pas si terrible que ça même si la proximité avec sa famille du côté de son père n'était pas encore une grande réussite.

Profitant de la pénombre pour se faufiler en dehors de l'endroit où dormaient les siens, Raksà réussit à s'éloigner sans le moindre mal de Prideland. Il atteignit on ne sait trop comment, le Lac-au-Roi. On lui en avait parlé. Autrefois appartenant aux Pridelanders, il avait été donné aux Outlanders et aux Hyènes. Le calme ambiant avait quelque chose de reposant, plus proche du calme qu'il avait connu lorsqu'il était sur la Lande que du brouhaha constant de Prideland.

Un papillon aussi bleu que ses yeux lui passa devant le museau. Il bloqua sa respiration pour pouvoir s'en approcher sans trop l'effrayer. Malheureusement pour Raksà, l'insecte ne daigna pas se poser quelque part, il continua sa course et le lionceau brun continua sa poursuite.

Relevant la tête au bout d'un certain temps, il s'aperçut rapidement qu'il avait perdu la trace de sa jolie proie. Ses oreilles se dressèrent et il balaya les alentours du regard. Il se figea lorsqu'une odeur lui parvint et aperçu une forme sur un rocher. Bizarrement positionné, le lionceau se demanda si la lionne qui était là respirait encore. S'approchant prudemment, il se hissa sur le rocher. Ne sachant pas identifié si la lionne était un cadavre ou non, il la toucha rapidement du bout de la patte avant de se retirer comme s'il s'était brûlé :

« Eh, t'es morte ? »

Sans même laisser le temps au potentiel cadavre de répondre, il continua sur sa lancée :

« Non parce que si t'es morte, sache que c'est vraiment une position bizarre pour mourir. »

Bien que si cette dernière était véritablement décédée, elle s'en ficherait royalement de ce que Raksà pensait. En fait elle ne lui répondrait tout simplement pas. Mais elle dégageait encore de la chaleur, alors son cœur devait battre encore. Même juste un peu.

Kuwaka avait entendu du bruit, mais trop tard. Elle n'avait pas eut le temps de réagir qu'elle sentit quelque chose la toucher, suivit d'une voix, lui demandant si elle était morte. Sans lui laisser le temps d'en placer une ou de bouger, ça s'accompagna d'une réflexion sur sa position qui lui semblait étrange. Elle se redressa d'un bond et poussa le mâle qui était en face par reflex. Elle se montra un peu menaçante et en même temps semblait l'inviter à se bagarrer si il la cherchait.

" Me touche pas ! "

Lâcha-t-elle avant de seulement commencer à le regarder. C'était un mâle sombre, les yeux bleus, une crinière naissante ... Il devait être un peu plus jeune qu'elle. A vraiment y regarder, il n'avait pas l'air méchant, c'était juste un gamin. Mais Kuwaka n'appréciait pas qu'on la dérange comme ça, c'était de la provocation pour elle. Et si il voulait se faire une petite battle de langage, il était tombé sur la bonne personne.

Elle le renifla de loin, il ne venait pas de outland, ça c'était sûr. Il sentait le soleil, pas la terre. Prideland ? Ou Freeland ? Un voyageur avec ses parents ? Elle l'aurait bien envoyé boulé mais le lac-au-roi était une sorte de zone neutre entre Prideland, Outland et ces tarées de hyènes. Alors qu'est-ce qu'elle pouvait bien faire ?

" Bon écoute rentre chez toi, j'ai autre chose à faire que de jouer les babysiters ... "

C'était un peu exagéré, elle était à peine plus vieille, mais les premiers mots du mâle sonnaient tellement puériles pour elle que c'était clair qu'au niveau mental, ils n'en étaient pas au même stade, loin de là ...

Hecatehell

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Ses oreilles se plaquèrent instantanément contre sans crâne tandis que ses sourcils se froncèrent. C'était quoi son problème à celle là ? La crise d'adolescence lui chatouillait les hormones ? Sarcastique, il posa une patte sur sa poitrine et prit une fausse mine offusquée :

«Pardon princesse, je ne me permettrai plus jamais de poser la patte sur vous. »

Tss. Les femelles pouvaient vraiment être bizarres et ça à tout âge. Il n'empêche que le lionceau aurait pu ne pas se formaliser des dires de miss princesse mais voilà qu'elle se mettait à le traiter de gamin. Un grondement sorti de sa gorge tandis que ses crocs furent légèrement dévoilés par ses babines.

S'il n'avait pas été aussi bien élevé il lui aurait probablement balancer quelque chose à la figure. Mais voilà, ses parents avaient eut l'excellente idée d'en faire un gentleman. Et puis d'abord il voulait juste s'assurer qu'elle allait bien dans le fond, ce n'était pas de sa faute si la demoiselle était trop prude.

« Je n'ai pas envie d'être surveillé, je te remercie. Si tu crois que j'ai fais le mur pour venir jusqu'ici et me coltiner une nounou, tu te plantes royalement, charmante demoiselle. »

Pas qu'il s'attendait à ce qu'elle le blâme ou l'applaudisse. Il voulait juste qu'elle comprenne qu'il n'était en rien le gamin qu'elle voyait. Il en avait assez d'être pris aux petits soins par les siens depuis que la vérité étaient dévoilés. Pour se faire pardonner, certains semblaient adopter un comportement mielleux et presque faux.

« Et puis de toute façon j'ai juste voulu m'assurer que tu allais bien. Pardon si ça t'offusques que quelqu'un s'en souci. »

Il aurait voulu continuer et passer au sarcasme et aux petites piques bien embêtantes qui vous énervent à petit feu mais il se retint. Au lieu de ça il continua comme si de rien n'était :

« Je ne veux pas rentrer chez moi. Dis, tu n'aurais pas vu un papillon bleu par hasard ? »

Le jeune mâle ne réagit pas aussi brutalement qui Kuwaka et ça la surpris un peu en fait. Elle était coutumière des gens qui avaient le sang un peu plus chaud. Lui parlait peut-être un peu comme un pète cul. Déjà en la vouvoyant, comme si ça montrait un quelconque respect ... Quand on se fait traité comme elle l'a traité, on a pas de respect pour celui qu'on a en face, elle était bien placée pour le savoir. Elle leva les yeux au ciel en l'écoutant parler. "Princesse" ... comme si elle avait l'air d'une princesse en plus. La reine des emmerdeuses, ça oui, mais princesse c'était fini depuis que son père était mort.

Il ajouta qu'il n'avait pas besoin d'une nounou, qu'il avait pas fait le mur pour se faire garder. Elle ne put retenir un rire qui sortit par son nez. Lui ? Faire le mur ? Un garçon aussi polis ? Pouah, ça puait le fils à papa maman qui veut un peu se la jouer alors que ce n'est pas un rebelle pour un sous.

" Laisse-moi rire ... "

Laissa-t-elle échappé en détournant le regard d'amusement. Mais il cherchait carrément pas la bagarre, c'était clair de son attitude. Il en vint à faussement s'excuser d'avoir voulu voir si elle allait bien et qu'elle était pas morte. Elle aurait été tenté de lui répondre quelque chose. Mais au final il avait touché un point sensible. Qui s'en soucierait si c'était vraiment le cas ? Sa mère ferait mieux de se concentrer sur son prince charmant plutôt qu'elle et elle n'avait plus vraiment d'amis.

Il lui demanda ensuite si elle n'avait pas vu un papillon bleu. Bin justement elle en avait vu un. Elle en voyait souvent d'ailleurs ... étrange coïncidence.

" Peut-être bien, tu lui veux quoi à ce papillon ? "

Bon bah quitte à se coltiner ce mec, autant voir ce qu'il lui voulait. Si ça se trouvait, il avait une sorte de bon plan cam' ... Genre lécher un papillon ça donnerait des hallucinations ou quoi. Il était tellement bleu que ça ne serait même pas étonnant que ça soit le cas. Il y en avait qui trippaient bien en léchant des salamandres ! C'était un peu tordu ( et gluant ) mais ma fois pourquoi pas ?

Hecatehell

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Raksà ne releva pas la remarque de la lionne brune, il avait autre chose à faire que se prendre la tête pour une fille qui ne semblait avoir que l'envie de montrer les crocs. Il savait reconnaître une cause perdue quand il en voyait une – aucune chance qu'il réussisse à charmer cette fille là. De toute façon elle était loin d'être son genre.

« Peut-être bien, tu lui veux quoi à ce papillon ? »

Les oreilles de Raksà se dressèrent et un sourire en coin étira ses babines. Alors voilà, il suffisait qu'on parle simplement d'un papillon pour qu'elle commence à avoir autre chose que des menaces à la bouche ? Les filles étaient tellement prise de tête, c'était incroyable. Peut-être que Raksà réussirait finalement à la charmer ou du moins à la faire sourire. Pour le moment c'était loin d'être gagné.

« Je pensais à une histoire qu'on m'a raconté. »

Bon, il passerait peut-être pour un gamin s'il s'arrêtait en si bon chemin, mais il testait surtout la curiosité de la femelle. Nul doute que la suite pourrait l'intéresser, qui résiste à une histoire de revenant de toute façon ?

« On raconte que si on croise un papillon, surtout de nuit, c'est qu'un esprit tente de rentrer en contact avec toi. »

Son sourire s'élargit, dévoilant ses crocs – il voulait vérifier ça par lui même. Oh au début c'était loin d'être son intention et il devait bien avouer que cette histoire était à la base un simple prétexte. Mais puisqu'on avait l'occasion de vérifier, autant se lancer.

Alors qu'il balayait les environs de ses prunelles bleu, le lionceau posa finalement le regard sur l'Outlander. Est-ce que malgré son âge et ses airs de dur à cuire, elle n'était au final qu'une poule mouillée qui n'était pas pour ce genre de petit jeu ? Son éternel sourire en coin et un ton provocateur, Raksà lança :

« J'espère que tu n'as pas peur des fantômes. »

Quand bien même ça serait le cas, au fond ce n'était pas bien grave. Raksà aurait le loisir de se moquer légèrement d'elle et il finirait pas trouver l'esprit lui même ! Feintant l'oubli, il ajouta :

« Oh, il paraît aussi que ça veut dire que quelqu'un va mourir. Mais vu que t'es encore vivante, et que j'ai eu la gentillesse de vérifier, je suppose que cette partie là doit être fausse. »

Poussant un soupir, le futur adolescent jeta encore un coup d'oeil aux alentours. Impatient, il fouetta l'air de sa queue avant de redemander :

« Tu sais où il est allé ? Qu'on puisse trouver ce fantôme rapidement. »

Peut-être que ça serait un fantôme connu. Au fond, Raksà l'espérait, mais ça il se garderait bien de l'avouer. Elle n'allait pas manquer de lui rire au nez si elle savait qu'il désirait voir sa grand-mère. Même si elle n'était plus qu'un esprit.

Le son de sa voix et ce qu'il dit lui fit un peu relever les oreilles et pencher la tête tout en plissant un peu les yeux. Une histoire ? Elle ne savait pas si c'était un délire un gamin ou alors une sorte de légende qu'il allait lui raconter, mais dans le doute, elle écouta. Et il semblait avoir trouvé pile poils le sujet qu'il fallait pour qu'elle s'y intéresse. Rencontré un papillon la nuit voudrait dire qu'un esprit essaie de communiquer avec nous. Elle en voyait souvent des papillons, surtout des bleus et ce, depuis la mort de son père. Alors elle se dressa d'un coup tout en continuant ce qu'il avait à dire, les yeux pétillants d'avance.

" Est-ce que j'ai l'air d'avoir peur des fantômes ? "

Lui lança-t-elle avec un petit sourire en coin, elle aussi. C'était presque du défis, sous entendu " et toi alors ? ". Alors c'était comme cela ... Ils allaient partir à la recherche d'un papillon. Vu de l'extérieur, ça semblait un jeu minable pour enfant. Mais cette histoire d'esprit ... Quelque part elle espérait y trouver un signe que son père essaie de prendre contact avec elle. Ca serait incroyable, mais si c'était vrai, elle partirait à la recherche de tous les papillons du monde. Elle voulait sentir qu'il était avec elle alors que jusqu'ici elle se sentait seule et abandonnée.

" Très bien, allons chercher ce papillon ! "

Elle sauta du rocher d'un air déterminé et regarda en arrière pour inviter le mâle à la suivre.

" Il est partit par là, dépêche-toi où celui qui va mourir ça sera peut-être toi ... "

Kuwaka montra de la patte la direction et avança doucement. Comment allaient-ils bien retrouver le papillon ? Il devait déjà être loin, cela faisait plusieurs minutes qu'il était passé. Mais qu'importe, l'espoir fait vivre et elle s'accrochait à cette espoir comme une tique. Elle avait un pas déterminé, elle se sentait bien quelque part, comme si elle oubliait un peu ...

" Ah ouais, moi c'est Kuwaka. Tu viens d'où toi ? Prideland? "

Bon, histoire de quand même faire connaissance pour pouvoir s'appeler par un prénom et pas juste un " hey toi ! " il fallait bien se présenter. Pas que ça liait un quelconque lien ! Mais bon, ça serait plus facile quoi. Oui, juste plus facile. Pas de confiance, pas d'amitié naissante, même pas une petite connaissance. Juste un mec avec un nom et on chasse le papillon, voilà tout. De toute façon, s'attacher à quelqu'un c'était mal. C'était mal parce que Kuwaka allait de toute façon décevoir cette personne, alors autant que personne n'attende rien d'elle.

Hecatehell

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Il semblerait que Raksà avait visé juste et qu’il n’en fallait pas plus pour piquer la curiosité de l’adolescente. Un large sourire étira ses babines tandis qu’un air déterminé s’afficha sur son visage. La nuit promettait d’être terriblement intéressante si tant est que la légende soit vraie. L’agitation de la lionne déteins rapidement sur lui et il se mit à la suivre à l’instant même où cette dernière se leva de son rocher.

« Il est partit par là, dépêche toi ou celui qui va mourir ça sera peut-être toi… »

Un léger froncement de sourcils plissa le front du mâle. Manquerait plus que ça, mourir aussi jeune et en ayant accomplit si peu de choses. Il avait été un fier guerrier de la Lande, serait un fier guerrier de Prideland, il était absolument hors de question qu’il meurt pour une histoire de papillon. Aucune gloire, aucun mérite et aucun souvenir. Mais il ne se démonterait pas devant elle, lui faire ce cadeau c’était comme se jeter lui même dans la gueule d’une hyène affamée. Un sourire en coin, il lança :

« Dans ce cas j’aurai l’occasion de revenir te hanter toutes les nuits. »

Même si elle n’avait pas peur des fantômes – enfin c’est ce qu’elle voulait faire croire – il ne se gênerait pas pour la charrier. Elle ne semblait pas être le genre de fille à hurler à la griffe cassée, mais Raksà avait appris que les apparences pouvaient être trompeuses. Si ça se trouve il avait une véritable poule mouillée devant les yeux.

« Ah ouais, moi c’est Kuwaka. Tu viens d’où toi ? Prideland ? »
« Raksà. »

Il ne répondit pas immédiatement à la seconde question. La première ayant été implicite bien évidemment mais il ne sut pas vraiment quoi formuler comme explication. Il n’était pas de Prideland a proprement parlé mais il y résidait, c’était déjà pas mal en soi. Blasé par la complexité de sa situation, il se résigna :

« Ouais, on va dire que j’viens de là bas. »

Il lui fallait un autre sujet, celui là venait de plomber son moral. Après tout, ils étaient là pour une chasse aux fantômes et non pas pour s’étendre sur des sujets larmoyants et complexes. Il chercha une autre accroche, de quoi palier ce vide assez morbide au vu de la situation et de ce qu’ils cherchaient :

« Tu crois qu’on va croiser quel genre d’esprit ? »

Manquerait plus qu’ils tombent sur un esprit un peu dérangé qui n’hésiterait pas à leur faire traverser l’intégralité de la Terre des Lions pour avoir osé le déranger. Cependant, coupant net à sa réflexion, Raksà se figea et par instinct, se plaqua au sol :

« Eh regarde, c’pas lui là-bas ? »

Il semblait bien que cette forme oscillante était un papillon et bien qu’ils soient tous les deux éloignés de la cible, il semblait être de couleur bleu. Mais un papillon ça ne fait pas de bruit. Oui, un papillon ça ne fait pas de bruit ! Alors pourquoi des branches craquaient ? Le vent ne soufflait même pas. Secouant la tête, Raksà chassa des idées absolument débiles de son esprit et se contenta de suivre ce qui pourrait bientôt le conduire à des réponses. Enfin… Il espérait.

Le mâle l'avait suivit sans attendre plus longtemps. A sa réflexion il avait froncé les sourcils et l'avait menacé de venir la hanter si jamais il mourrait ici. Elle lui esquissa un sourire. Si seulement son père avait pu faire ça plutôt que de la visiter seulement en rêve. Mais au moins, elle n'aurait plus été seule, ça aurait peut-être eut du bon si ce mec avait décédé-là.

Il se présenta à son tour. Son nom était Raskà mais pour ce qui était de venir de prideland, sa réponse était un peu plus vague. Un " ouais on va dire que je viens de là ", ça voulait dire " c'est compliqué mais on va faire simple ". Ca l'intriguait ... Qu'est-ce qui pouvait être compliqué dans le fait de venir de Prideland au point qu'il n'ait pas envie d'en parler ? Kuwaka ne lui poserait pas la question, les choses compliqués dont on a pas envie de parler, elle connaissait mieux que personne. Donc à moins que lui ne lui en parle, elle ne ferait rien pour. La réponse coula juste comme ça, comme un banal oui.

Et comme pour appuyer le fait qu'il voulait passer à autre chose, Raskà posa une autre question. Ouf, pas de silence pesant ! Quel genre d'esprit allions nous trouver ? Aïe, là c'était la femelle qui n'avait pas plus envie que ça de répondre. Mais il fallait bien dire quelque chose.

" Un fantôme du passé, je suppose. "

Un fantôme c'était forcément du passé, mais la façon dont elle avait répondu n'invitait pas la discussion ni une réponse non plus. Peut-être par chance ou alors parce qu'il avait compris, le mâle attira son regard. Il semblait avoir repérer leur proie. Tout deux se tapirent sur le sol. Elle regarda et il y avait bien quelque chose de bleu par-là. Mais les deux lions semblaient perplexes sur un détail ... Pourquoi un papillon ferait-il craquer des branches ? Un esprit non plus ne ferait pas ça, c'était évident. Donc c'était quelque chose de bien vivant.

Si c'était vivant, ça n'avait aucune chance de faire peur à Kuwaka, elle s'approcha en rampant de l'endroit d'où provenait le bruit. Elle se redressa d'un bond, sautant en l'air pour effrayer cet animal bleu. Un oiseau s'envola en pestant que le lion n'avait aucun respect et tout un tas de nom ... d'oiseaux ...

" Va te faire foutre ! "

Lui cria-t-elle avant de se retourner sur Raskà en pouffant.

" C'est vraiment des enfoirés ces piafs ! "

Quoi qu'il en soit, c'était une fausse alerte et le papillon était toujours porté disparut. Aussi, le soleil avait totalement disparut. Leurs chances de le retrouver étaient maigres maintenant. Mais elle ne perdait pas espoir.

" Histoire de pas passer pour une conne quand on l'aura trouvé, qu'est-ce qu'on devra faire ? L'attraper ? "

Ils étaient entrain de chercher quelque chose mais sans aucune indication pour la suite, quelque part ça traduisait un sérieux manque tactique. Ils étaient jeunes, c'était surement normal et ce n'était pas vraiment dans la nature de Kuwaka de tout prévoir à l'avance, mais une certaine marche à suivre aurait été pas mal dans ce cas-ci, histoire de ne pas rater sa chance de voir un esprit.

Hecatehell

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Un fantôme du passé ? Parce qu’il pouvait y avoir un fantôme du futur ? L’idée lui paraissait à la fois stupide et intéressante mais il ne dit rien, préférant s’axer sur cette quête qu’ils s’étaient tous les deux donné. Raksà fut d’ailleurs rassuré de constater que l’invité surprise n’était rien de plus qu’un misérable oiseau qui n’avait rien trouvé de mieux à faire que de mettre un peu plus de pression dans cette atmosphère.

«  Histoire de pas passer pour une conne quand on l'aura trouvé, qu'est-ce qu'on devra faire ? L'attraper ? »

Le lionceau brun arqua un sourcil avant de réfléchir. Il n’avait pas réellement penser à la suite des événements, pensant que le plus dur serait de véritablement trouver cet esprit. Trouver le papillon était une chose encore plus simple, il fallait trouver l’esprit qui y était accroché.

« Je ne pense pas qu’on puisse les toucher. »

Un fantôme ça ne se touche pas. Ils ne dégagent aucune odeur ils sont juste pâles, presque difformes et lorsqu’ils parlent on a une sensation d’éloignement. Du moins c’est ainsi que se l’est toujours imaginé Raksà. Il haussa les épaules avant de balayer du regard l’endroit :

« Je pense que la seule chose qu’on pourra faire, c’est lui parler. »

Peut-être même le supplier de ne pas s’en aller. Mais la pensée de Raksà ne franchit pas la frontière et s’éteignit dans sa gorge. Il y avait des risques derrière la question de l’adolescente Outlander. Si l’esprit s’enfuyait avant même qu’ils aient pu le retenir ? Raksà émit une idée :

« Si on le trouve, on pourrait peut-être le coincer. Comme dans une sorte de chasse. »

Même si actuellement il se voyait mal chasser l’esprit comme une vulgaire proie, c’était le meilleur plan qui le venait à l’esprit. Essayant de rester le plus calme possible malgré son cœur tambourinant sous l’effet de la peur et de l’excitation, il guettait avant de murmurer :

« A moins que tu aies une meilleure idée ! »

A ce stade là, autant mettre toute leur chance de côtés, aussi mince soient-elles. Un sourire en coin étira les babines de Raksà quand il réalisa à quel point cette petite histoire venait de prendre une ampleur conséquente. Ils espéraient tous les deux tomber sur un esprit tels des lionceaux qui se raccrochaient aux histoires merveilleuses et terrifiantes. De loin on aurait pu dire qu’ils étaient stupides. Quelques minutes s’écoulèrent et alors qu’ils continuaient toujours à avancer, l’insecte volant lui passa juste devant les yeux, lui chatouillant le museau au passage. Le premier réflexe de Raksà fut de secouer énergiquement la tête pour le laisser tranquille. Mais il se reprit rapidement en lançant :

« Viens ! Ne le perdons pas cette fois. »

KioDravyc