- Merde, merde, merde!

Les pierres roulèrent et s'écrasèrent au fond de la crevasse.
- Ouf, eh ben. C'était moins une. Ses crochets naturelles fermement ancrés dans la roche. Sayed venait d'échapper à une mort certaine. Comment en était-t-il arriver là ? Ah oui, il avait suivit Jalan de loin, curieux d'espionner, enfin d'observer les techniques de celui-ci. Se gardant à une distance raisonnable de l'autre Jangowa, son intérêt pour lui se perdit rapidement lorsqu’il vit les immenses piques de roches sombres pointant vers le ciel. Jusqu'à aujourd'hui, le grassouillet n'avait pu que les observer de loin. Avec toutes ses mésaventures avec Aberash et compagnie, l'hybride avait complètement oublier qu'il y avait quelque chose au delà du Désert.

Il fit un bond, et parvint à rejoindre l'autre bout escarpé.
- Ah! Je suis le meilleur ! Plus haut, il avait eu le bonheur d'apercevoir ce qui ressemblait à un Addax miniature et trapu avec des cornes massives. L'animal n'était pas bien grand, Sayed mesurait aisément sa taille. Un bon défi, en somme. Mais ce qu'il n'avait pas prévu, c'est que l'herbivore était parfaitement adapté à son environnement lui. Le chamois sautait habilement au dessus des crevasses et grimpait avec une dextérité que aucun Jangowa ne pourrait avoir. Cela faisait bien trente minutes qu'il essayait de suivre l'herbivore, celui-ci avait fini par le semer.

Sayed regarda tout autour de lui, au sommet de son petit promontoire de roche. Oui, l'animal l'avait complètement distancé.

- RArrr! Fais chier! pesta-t-il en plantant ses griffes dans la roche. - POURQUOI ?! POURQUOI J'Y ARRIVE PAS, BORDEL ?! Le neveu de Majya se laissa tomber sur le sol, abattu. L'air glacial de la montagne le démoralisant encore plus. Il frissonna, puis se replia sur lui-même, émettant de la vapeur de sa gueule. Sa crinière avait grossit et s'était fournit avec l'age, mais ce n'était pas encore assez pour le protéger du froid hivernal.

- F-froid... Ses dents se commencèrent à claquer. - P-p-punaise, c-c-c-c'est pas l-l-l-le mo...ment... Ses paupières s'alourdirent lentement.

- Je viens t'aider, t'inquiète !
- Hein ?! Que quoi ?! Sayed ouvrit brusquement les yeux. La voix venait d'en haut ! Qui était-ce encore ?! Jalan ? Non, la voix était bien trop aiguë, même pour lui. Des miettes de roches coulèrent sur le Jangowa qui ne bougea pas, frigorifié. Une femelle au pelage blanc cassé descendit en rappel jusqu'à son plateau et fondit sur lui. Sayed pu à peine amorcer un mouvement de recul que la petite était déjà blotti contre lui. Frictionnant son corps contre le sien, la boule de poils blanche tenta de le réconforter.

- Eh faut pas dormir ! Courage, on va te sortir de là !

- J'ai pas besoin d'ton aide, femme ! Je m'en sors très bien tout seul! lui cracha-t-il, dévoilant ses crocs. Le Jangowa la repoussa violemment d'un coup d'épaule avant de se brusquer quand il ouïe les bruits de battements d'ailes du collègue d'Akshaya. - Hein ?! Qu'est-ce que c'est que ça ?! Un vautour ?! Non.. Ils m'ont retrouvés. Il faut que je m'en aille. Maintenant. Sayed força sur ses muscles, les bandants à son maximum pour sortir de sa léthargie. La morsure du froid était encore fraîche, elle avait été brutale. Sayed en portait encore ses stigmates. Quand il se risqua à descendre de la plateforme, il faillit glisser.

- A-Ah! Ses griffes sorties par anticipation s'accrochèrent à la roche, tant qu'il put. Il recula, tremblant. - P-pas de ce coté... L'adolescent fit marche arrière précautionneusement puis se tourna. Quand ses yeux retombèrent sur ceux Akshaya, ses sourcils broussailleux se froncèrent jusqu'à se joindre.

- T-T'es en l-là, toi ?! Je t'ai dit de partir ! Ne m'oblige pas à te corriger !

La lionne resta insensible à ses menaces. Sayed avait beau montrer les dents et sortir les griffes, la femelle gardait ce sourire niais sur son joli minois. Le croisé soupira.

- Tu racontes quoi toi ? T'es recherché par des méchants ? Tu veux que je te cache ?

- Q-quoi ? Tu pourrais m'cacher ? lui demanda l'exilé, partagé entre l'espoir, l'agacement et la surprise. Toutes ses émotions s'additionnant créèrent une expression étrange sur le visage du mâle. Bouche-bée, les sourcils froncés et les yeux écarquillés.

- Puis Bushra c'est pas un vautour, c'est une py-gar-gue !

- Une pi-rare-gue ? répéta-t-il, apprenant le mot en déformant excessivement la bouche. Le jeune essaya de répéter le mot à plusieurs reprises puis abandonna. Personne n'avait le temps pour cela.

- De toute façon je ne partirais pas. Il ne faut jamais abandonner un étranger au Nord dans le Nord parce qu'il peut mourir à cause du froid, alors soit gentil, fait attention et suis-moi !

- T'as pas à me donner d'ordres, femelle! Je te suis si je veux d'abord. Il l'examina sauter au dessus du gouffre. Observant sa technique, sa méthode, ses pattes et comment elle sautait. Maman Majya lui avait apprit que des lions blancs vivaient en montagne, elle n'avait pas été plus loin. Prétextant que tout ce qui était en dehors du Désert était mal et donc non digne d’intérêt. Sayed n'avait pas cherché à aller plus loin, le courroux de sa tante étant bien pire que toutes les tornades de sables.

Le rondouillard se réveilla quand il entendit la femelle l'appeler de l'autre coté de falaise. Sayed coula un œil vers le bas, dans le trou qui paraissait sans-fond et déglutit.

- J'te suis parce que j'en ai envie. Pas parce que tu me l'as demandé, hein! L'adolescent se lança un décompte. A trois, il s'élança ! Il jeta ses pattes vers l'avant et bondit au dessus du petit gouffre. Lorsque ses pattes touchèrent l'extrémité du second plateau, la roche commença à se déliter sous ses pieds. - A-ah-ahh AHHHAHH ! FEMME, AIDE MOI !!!

Le Désert l'avait abandonné!
L'apprentie trappeuse se précipita à son secours en le saisissant par la peau du cou. Elle tira, elle tira de toutes ses forces. Sayed lui hurlant dessus pour qu'elle se magne ! L'oiseau se hâta d'aller leur porter secours. Mais par malheur, ce ne fut pas assez et Sayed emporta la jeune femelle dans sa chute.

Les deux lions tournoyèrent, accompagné par une avalanche de gravas. Pour finalement atterrir sur un nouveau plateau enneigé en contre-bas. Par le Désert! Un duvet de poudreuse avait amortit leur chute !

- Oh là là... On a eu chaud...

- Euuuruurrr... gémit douloureusement le mâle.

- Hahaha, on dirait que t'as un peu besoin de mon aide quand même. le nargua-t-elle, espiègle. Sayed amplifia son froncement de sourcils si cela était possible.

- La ferme. Quelle répartie. Il imita la lionne lorsqu'elle se releva. Affalé sur son postérieur, il s'ébroua et rejeta l'eau glacée de sa crinière naissante.

L'oiseau tournoya au dessus d'eux, inquiète de leurs états.
- Akshaya ! Tout va bien ? Je vais chercher tes oncles !

Un adulte, oui bonne idée tiens.
Mais la nordique ne fut pas de cet avis.

- N-non ! Ça va !

- Ouais! Casse-toi, l'oiseau !

- On va réussir à le sortir de là. Assura la boule de poils blanche en lançant un regard complice à son compagnon d'infortune. Sayed arqua un sourcil, ne comprenant pas.

- Eh attends, toi aussi t'es en exil ?

- Ouais, qu'est-ce que ça peut te fair-.. hey, t'approches pas!
La femelle passa la barrière de ses grognements et le toucha du museau. Le corps du Jangowa fut parcourut d'un frisson désagréable, électrique.

- Trop bien, tu vas devenir un grand guerrier ! Tu dois absolument vivre alors, allez vite !

- Oui, le meilleur d'entre-tous! Je suis un Jangowa! Les Jangowas savent tout-faire, ils sont les plus forts. lança-t-il ces mots, comme un mantra. - Ça veut dire que ma survie est plus importante que la tienne! Donc, tu vas me sortir de là, femme. Le petit guerrier se détacha de la nordique et accourut jusqu'à la paroi rocheuse de la crevasse où ils avaient échoués. Il avait déjà vécu ce genre de situations, lorsqu'il était tombé dans le lit de la rivière Mochonga. Comment s'en était-t-il sortit déjà ? Ah oui !

- Hey, la fille. Viens par ici. lui ordonna Sayed. Sans attendre qu'elle se rapproche, il lui expliqua son plan soit-disant infaillible. - Tu crois que tu pourrais me faire la courte-échelle ? Met toi en dessous de moi, je vais monter. Une fois en haut... Il sourit. - On verra.

- Bonne idée ! T'es trop fort ! Sayed se roula dans les fleurs de son ego lorsqu'elle approuva son plan. Bien sûr, qu'il avait raison. Il était le meilleur, le plus intelligent.

- Bien sûr. Bien sur que je le suis toujours. Allez maintenant dépêche toi ! Akshaya se mit en position. Appuyant son épaule contre la paroi froide et rocailleuse, elle arrondit le dos pour lui servir d'escalier. Confiante en ses capacités à.. supporter le poids de son " ami ". Elle lui envoya le signal et Sayed monta.
Une patte sur son dos, puis la seconde, il parvint périlleusement à se hisser ses quatre membres sur son échine. Il sentait les muscles de la fille trembler sous ses coussinets. C'était très distrayant.

Réellement surpris, le Jangowa salua la résistance de la trappeuse. - T'es plutôt forte pour une femme du Nord. C'est impressionnant. Il n'avait même pas commencer à grimper. - Peu de gens ont encore la chance de respirer après que je leur ait marcher dessus. Nouveau décompte. Le croisé se dandina et s'élança enfin.

Tandis que son bond arriva à son paroxysme, il s'empressa de planter ses griffes dans la roche.
- C-c'est bon! J'ai réussi! Les coudes sur les bords de la faille où Askaya était encore prisonnière. Il était maintenant au même niveau que l'oiseau qui accompagnait sa sauveuse. Il fini d'escalader. Une fois à l'abri de toute chute, il tendit le cou vers la crevasse. - Je suis dehors! ... Bon bah salut!

- Tu m'ai... Hein ? Tu... Tu m'aides pas ? Sayed affaissa les épaules, exaspéré.

- Oh! Tu n'écoutes donc rien ?! Ma survie est plus importante que la tienne. Qu'elle idiote, cette fille! C'était même elle qui l'avait dit! - Avec de la chance, ton piaf va t'aider. Vous avez pas de Dieu dans votre montagne ? Tiens! Bonne idée! Prie ton dieu de la montagne, il t'aidera surement. Comme le faisait le Désert avec les Jangowas. Chaque jour, ils veillaient sur eux, sans jamais faillir à sa tâche. Sayed envoya une rapide salutation à la lionne et s'en alla.

Avant d'être rattrapé par un oiseau en furie.
- Tu vas l'aider maintenant, ait un peu d'honneur !
- Qu'est-ce que tu y connais à l'honneur toi, espèce de piaf ?
- T'es pas chez toi et si je vais chercher ses oncles, tu feras moins le malin.
- Pfff! Comme si tu me faisais peur avec tes menaces. Pourquoi tu vas l'aider toi si tu es si intelligente, Pi-rare-geuh. L'habitant du Désert voulu s'échapper mais le rapace lui picora sévèrement la crinière. Quand elle utilisa ses serres, elle enterra toutes ses idées de fuite.

- OK OK! Si j'aide ta copine, tu arrêtes de faire ça! Des poils roux du lionceau couvraient le sol. - Crétin d'piaf. jura-t-il, en retournant près du trou. Dans les profondeurs de celui-ci, la lionne était éteinte. Elle qui se parait d'un sourire idiot depuis le début de leur aventure, ses traits de visage étaient tirés vers le bas. Sayed poussa un énième soupir.

- Attrape ma patte. Il déplia son bras vers elle et l'agita sa paume pour l'inciter à se dépêcher. - Allez! Avant que je change d'avis!

Quand elle attrapa sa patte, il s'aida de l'autre pour attraper les coudes de la lionne et ainsi l'aider à monter. Une fois dehors, Sayed s'hérissa quand elle hurla et éclata de joie.

- Hey oh! Calme toi !
- On a réussit ! Pas besoin d'un dieu ou j'sais pas quoi enfin, qui a besoin de ça pour triompher ? Elle lui lança une accolade que Sayed ne lui rendit pas. Interdit, L'adolescent la fixait, la pupille prédatrice, totalement offusqué par ce qu'elle venait de dire.

- Bon, il faut te conduire à la sortie maintenant, t'es prêt ? Pas trop froid ? En route !

Un grondement naquit dans sa gorge.
Plus rien ne passait à l'intérieur de ses oreilles. C'était la goutte d'eau qui faisait déborder l'Oasis. Cette femelle venait de blasphémer librement et rien ne venait la punir pour cela ?! Les Nordiques n'avaient donc aucun respect pour les coutumes des autres clans ? Le jeune âge de la lionne ne fonctionna pas comme prétexte. Ils avaient pratiquement le même âge et Sayed se sentait bien plus mature et sain d'esprit qu'elle !

Comme elle ouvrit la marche, Akshaya s'attendit à ce qu'il lui emboîte le pas. Pourtant, le bâtard resta là, droit comme un piquet et la queue s'agitant nerveusement derrière lui. Son code gestuel était clair, il était à deux doigt de lui ouvrir la gorge !

- Moi c'est Akshaya ! Tu t'appelles comment toi, au fait ? Et ton exil il se passe bien ?
- Retire ce que tu as dit. imposa le guerrier Jangowa. - Tout de suite ! Elle était totalement à sa merci, face à lui. L'enfant du désert ne s'attarda pas à attendre sa réponse, il la chargea et lui mordit violemment l'épaule y plantant ses crocs jusqu'au sang.

- Le Désert m'a toujours soutenu, il ne m'a jamais abandonné! Alors ce n'est pas une femelle stupide comme toi qui aura le droit de blasphémer à son sujet! RETIRE CE QUE TU AS DIT, ESPÈCE D'IDIOTE !

Après tout, le Désert était son seul parent.

- Calme toi s'il te plaît, je ne voulais pas blasphémer à propos du Désert, je ne pensais pas que tu le voyais comme ça.

- Bah pense mieux! aboya-t-il. Il ajouta par la suite, plus bas : - Crétine.

Sayed cracha les poils blancs maculés de sang. Soufflant tel un buffle, de la vapeur s'échappait de ses narines et sa gueule comme le ferait une bête enragée. Le Jangowa paraissait se tranquilliser à mesure qu'il écoutait la lionne d'implorer son pardon. Elle avait compris la leçon, personne ne blasphémait à propos de son Père.

Le rouquin secoua sa crinière en nettoyant ses babines de la langue. - Ne recommence pas sinon je te tuerai toi et ton connard de piaf. Il ponctua sa phrase en envoyant un regard assassin à la pygargue. Cette histoire lui avait coupé l'appétit. Sans attendre plus de réponses, le lion du désert laissa la trappeuse et son acolyte pour reprendre sa route, en solitaire. Il grimpait et bondissait malhabilement, il glissa à plusieurs reprises. Mais jamais ne demanda d'aide. Encore froissé par la nordique, le Jangowa préférait crever seul qu'avec cette folle.

- .. B-bon si je passe par là, ç-ça devrait aller... a-allez. Là où Sayed était auparavant impulsif et hargneux. Il portait maintenant une petite voix contrastant complètement avec le guerrier endoctriné qu'il avait été. Elle était hasardeuse et peu sûr d'elle étant donné qu'il était coincé sur une plaque rocheuse particulièrement glissante. Il était sur la pointe des pattes, prêt à tomber.

- Que tu le veuilles ou non, on te suis. annonça une voix derrière lui.

Sayed se jeta son regard vers l'arrière.
- .. Hein ? Encore toi ?! Laisse moi tranquille!

La Blanche et sa pygargue l'accostèrent. Aucunement ébranlé par l'ancienne attaque du Jangowa à leur égard.

- On va s'assurer que tu sortes d'ici vivant, c'est notre devoir de Nordiques !

- .. Vous êtes chiants, vous les nordiques. Vous le savez ça ?! En difficulté, Sayed fut obligé d'accepter son aide. Un peu plus et il retombait dans un nouveau gouffre. Et là, il ne s'en relèverait probablement pas.
Akshaya le rattrapa et le dépassa. Il nota du coin de l'oeil qu'elle emprunta un chemin totalement différent que celui que le jeune Jangowa avait prit. Bien moins escarpé mais beaucoup plus long. L'hybride lui avait privilégié la rapidité.

- Tu t'appelles comment sinon ? Sayed la rejoignit à l'aide d'un bond.

- T'as pas à connaitre mon nom, femme. Conduit moi simplement jusqu'à la sortie de cet enfer.

- J'suis peut-être chiante mais toi t'es pas très drôle. se défendit-t-elle. Sayed s'indigna, il remonta sa lèvre inférieure vers le haut et gonfla les joues.
- J'te permet pas, espèce de sorcière.

L'exilé en apprentissage lui collait au train. La petite lui mâchait tout le travail en lui indiquant la route, et lui se contentait de marcher sans aucuns risques. Le chemin se transforma progressivement en pente au grand damne de l'invité. Dans le Désert, tout était plat. A part les crotales, les tempêtes de sables et les scorpions, il n'y avait aucun risques de tomber bêtement dans un trou et y mourir. Sayed voyait le Royaume du Nord comme un enfer blanc, certes pas aussi terrifiant que le Désert mais qui savait bien se défendre.

- Allez, dit ton nom, j'vais t'appeler comment sinon ? Il soupira devant sa persévérance.
- T'as pas à m'appeler. Tu ne me reverras plus jamais de toute façon.

Ils se stoppèrent devant un versant aussi lisse qu'une piste de glisse.
- On fait quoi maintenant ? grommela-t-il.
- Regarde, on va glisser jusqu'en bas, c'est trop drôle !
- Quoi ?! La lionne le prit en traître ! Elle le poussa et l'adolescent toucha la piste du dos. L'inclinaison l'emporta et le voila qui dévalait la pente sur le dos, hurlant tout le long de sa chute. Derrière, enfin devant lui, cette idiote de Nordique se tordait de rire alors qu'elle skiait sur les fesses. Leurs deux cris se marièrent.

- YOUHOU ! TROP COOl ! LA VITEEEEEEESSE !

- Je vais mourir... JE VAIS MOUURIIIIIIIIIIIIIIIIIR ! MAUDIT SOIT-TU, SORCIÈRE!

- Haha, pas mal hein ? Sayed cessa de retirer la neige de ses oreilles en la fusillant du regard. S'amuser en dévalant des rochers ? Quelle idée. Le Royaume du Nord et celui du Sud était décidément bien différents. Là où le Jangowa s'égayait à l'entente des crissements de griffes et les effusions de sangs. La Nordique se sentait vivante en glissant sur les murs. Et en discutant avec des oiseaux. A croire que toutes les femelles avaient un oiseau fou dans le crâne.

- Bon, tu veux vraiment pas me dire ton nom ? Puis aller, tu pourrais repasser par-ici avant la toute fin de ton exil, me raconter comment c'était !

- Non. la coupa abruptement le Jangowa. Il balaya la poudreuse de ses épaules et de son crin. - C'était une erreur de venir ici. Je me suis laissé distraire, j'ai faillis à mon entrainement. Le jeune guerrier posa son regard sur l'horizon. Le Sable de ce monde était froid et détruisait tout ses repères. Aujourd'hui, il avait faillit mourir. Alors que pour le moment son exil s'était passé sans - trop - d'accrocs. Il revint près d'elle, avec un air contrarié. - Femme. Si je pars tout droit, est-ce que je retournerai dans le Désert ?

- Oui, tu vas par-là tout droit et tu seras dans le Désert. Sayed avait suivit sa patte des yeux et avait simplement acquiescer. La douce sensation de la délivrance. Le Jangowa n'avait qu'une seule journée dans le Nord et s'était bien assez. Il débuta un mouvement de départ mais fut freiné par la voix de la trappeuse.

- Bon... Bonne route alors, et courage, je suis certaine que tu feras un très bon guerrier !

- Pourquoi ? Il se retourna complètement vers elle. - Tu en doutais ? fit-t-il avec un ton pompeux. Gonflant un peu la poitrine et un sourire en coin. Mais son sourire se tordit en grimace quand il se rejoua l'intonation de cette phrase dans sa tête, couplé au visage enfantin de la gamine.

- J'm'appelle Sayed. lança-t-il, en guise d'excuses. Excuses qu'il ravala de suite! - T-tâche de t'en souvenir! Tu en auras besoin quand je serai devenu un grand guerrier! Le plus grand même! Cela laissait sous-entendre à une nouvelle rencontre pseudo-meurtrière. Si elle se risquait à venir fouler le sable Jangowa. Elle l'avait peut-être aider, mais cela ne la dispensait pas de subir le courroux du Désert comme n'importe quel intrus s'introduisant dans leur Royaume. Il l'avait blessée une fois, il pouvait très bien le refaire. Sans culpabilité. Du moins, il tentait de s'en convaincre lui-même. Il gronda.

- Adieu.

Sur ces mots, le lion des sables retourna sur ses pas. Galopant vers l'horizon sans se retourner.