Son nid familial, situé non loin du baobab, à l'air paisible maintenant que les troupes Pridelanders et Mositus ne sont plus là. Sa mère le lui avait raconté alors qu'elle avait élue domicile peu après cet événement. Pour elle, ce n'était que futilités dont elle ne devait pas se préoccuper. Pourtant, rien que de penser à l'idée que des étrangers puissent s'installer ici, lui donner envie de gerber. C'est son chez-soi et elle chassera quiconque osera venir. D'ailleurs, elle n'hésiterait pas un seul instant à ajouter ses griffes et ses crocs pour faire fuir de futurs envahisseurs. Xénophobe ? Non, simplement protectrice et haïssable. Elle défend ce qui lui appartient avec ardeur et s'il faut une bataille ou une altercation, peu importe, elle n'hésiterais pas un seul instants. Ses dires sont d'ailleurs confirmés, en voyant un mâle chauve. Chauve ?! Étrange, très très étrange. « Réveille-toi, blanche-neige. Tu n'as rien à faire ici. » sur le coup, elle fut intriguée, mais elle voyait bien que le mâle avait les yeux fermés, mais qu'il l'entendait d'une manière ou d'une autre. Alors elle employa les grands moyens et lui fout un coup de pattes dans les côtes. « Tu attends quoi, princesse ? Du balais. » réputée pour sa langue acérée en lames de rasoir et sa diction de garce, elle en fait usage pour tout. D'ailleurs, Blanche-Neige convient très bien à se mâle avec trois poils sur la tête, qui lui fait horriblement penser à un crâne d’œuf. Son ton se fit d'ailleurs cassant et moqueur, en voyant le gris blanc de la pelisse du lion. Elle n'avait jamais vu un lion aussi peu poilu du crâne, ce qui ne manqua pas de la faire rigoler.

L'objet de la surprise de la lionne ne fut plus le pelage, non, mais bien le fait que celui-ci ne broncha en rien lorsqu'elle lui écrasa la queue. Elle le vit serrer les dents, de douleur certainement, mais il fut assez audacieux pour se retenir. Ce simple geste, pourtant futile, ne suffit pas à gagner le respect de la belle brune. Elle admirait la retenue du lion parce qu'elle savait bien qu'à l'intérieur il fulminait. Elle retira alors sa patte, pour laisser du répit au plus âgé, mais elle ne put s'empêcher de lui tourner autour, ne supportant pas de rester immobile trop longtemps. Elle garda son regard braqué sur lui, guettant ses moindres faits et gestes. Ses muscles roulaient sous son pelage à chacun de ses pas, lui proférant ainsi un peu plus de grandeur. Elle n'est peut-être pas plus forte en force, mais elle est l'équivalent d'une armée de soldats en mots. Sa langue, aussi aiguisée, lui sert d'arme et qui, faut l'avouer, est très utile par moments. Son regard rubis ne cessait de fouiller l'âme de Banguko, fouillant chaque recoins. « Je ne crois pas que tu ait mérité mon nom. » dit-elle, tout simplement. Il faut bien s'amuser un peu, non ? Peut-être lui donnera-t-elle son identité lorsqu'elle retournera vers le cocon familial. Peut-être, mais là ne sont pas ses priorités. « Je ne crois pas non plus que mes motifs te regarde, lion, mais je vais quand même continuer à t'appeler Blanche-Neige parce que ça te va tellement mieux. » elle était le prédateur, lui sa cible ou sa proie. Elle se délectait de le tourmenter ainsi. Elle savait manier les mots et, sa mère a tellement été une bonne enseignante. Même après sa mort, elle continuerait de léguer cet art à sa descendance si, toutefois elle décide d'en avoir. Son sourire toujours placardé sur ses babines, elle retroussa les lèvres de façon à ce que qu'on puisse voir un ou deux crocs sortir.

La fille de Janga tournait encore autour du lion, rapetissant son cercle à chaque tours terminés. Comme un prédateur resserrant sa prise sur la gorge de sa proie ou lui tourner autour pour le déstabiliser. C'est exactement ce que Kusafiri cherche à faire. Déstabiliser sa cible. Son jouet. Une fois encore, ses pas se stoppèrent lorsqu'elle ne fut plus qu'à un poil du lion. Elle le fit tomber à la renverse, d'une simple pression de pattes et de coup d'épaule. Sans crier gare, elle lui fouetta le visage avec sa queue, lui offrant ainsi une vue prenable sur son magnifique pelage. La demoiselle baissa la tête pour qu'ils puissent tous deux se fixer dans les yeux. « Tu viens de te trahir toi-même mon cher. Qui t'a dit que je croyait ce que tu disais ? Je suis pas aussi sotte qu tu le prétends. » dit-elle, un sourire amusé aux babines. Ses yeux se réduisirent à deux fentes, et elle le fixa avec attention, elle aussi. Pour en avoir déjà entendue parlé par sa mère, elle sait que les nordiques sont blancs avec des poils beaucoup plus épais que les lions de la savane. En outre, elle savait aussi que les Jangowas sont forts, petits, minces avec très peu de crinière à cause de la chaleur environnante. Flocon de Neige correspondait aux critères de ces deux clans ci, mais elle ne pouvait déterminer si elle avait raison ou non. En outre, elle est certaine qu'il soit rattaché d'une manière où d'une autre aux guerriers blancs des montagnes.

Cependant, elle fut frappée de stupeur en entendant le nom de sa mère. Elle recula de quelques peu, surprise, puis elle cligna des yeux comme si elle était aveuglée. Comment pouvait-il connaître sa mère ? Se sont-ils déjà rencontrés ? Or, la belle brune ne se laissa pas berner. Elle ne voulait pas qu'il connaisse sa famille, elle ne voulait rien de lui a part être son jouet. C'est pourquoi, elle le regarde maintenant d'un œil méfiant, sans pour autant arrêter de le charrier. « Ce nom ne figure pas sur la liste de ceux qui ont la sublime chance d'être dans mes amis. argumenta-elle. Une lueur de défi, bien que fugace, fila comme une étoile filante au travers de ses yeux et elle est assez près pour que Banguko le voit.

Kusafiri est entêtée et elle le sera toujours. Elle nierais jusqu'au bout des doigts. D'ailleurs, elle ne comprends pas comment cela peut ne pas être crédible. Elle qui est bonne comédienne d'habitude... elle est peut-être tout autant perturbée par le mâle que lui l'est pas elle. Ses propres mots se déforment lorsque le gris prend la parole. Elle se sentit tout d'abord honteuse et bête, car sa ressemblance avec sa mère était vraiment très frappante. De plus, il est fort possible que sa mère l'ait rencontré sans le lui avoir dit, après tout, elle n'est pas obligée de tout raconter à sa progéniture. Elle eut d'ailleurs le souffle coupé par la surprise lorsque celui-ci imita son geste précédent en la plaquant sur le dos et l'immobilisa. Clignant des yeux de surprise, elle fixa le lion de manière hébétée. « Crois ce que tu veux, lion au sang mêlé. Ai-je tort de t'appeler ainsi ? » lui souffla-t-elle à la gueule. Elle remarque son petit clin d’œil révélateur et elle l'ignora royalement. Sa mère ne serait pas très contente de son comportement, mais au diable ses leçons ! Elle a son propre caractère et elle ne le changeras pas à cause du courroux d'une mère. Elle se releva en un coup de hanche et, sans prêter attention au mâle, elle se lécha la poitrine tout en gardant un sourcil arqué. « Qui te dit que j'ai une famille à protéger ? La mienne est morte. » elle resta sérieuse, sans se trahir. Certes, il avait raison, mais pour rien au monde elle voudrait l'avouer pour la simple raison qu'elle a trop de fierté.

La demoiselle continuait sa toilette, pour garder un semblant de calme. Elle ne voulait plus le regarder, lui qui l'avait percé à jour. Jamais, au grand jamais, elle ne s'était jamais sentie mal à l'aise à ce point et cela l'agaçait au plus haut point. Elle évitait le regard pourpre du mâle et sois elle fixait l'horizon sous prétexte qu'elle n'aimait pas Banguko, soit elle se léchait une patte. La colère, le malaise, la surprise, tout se mélangeait dans la tête de la féline au poitrail blanc. Sauf que ces sentiments profonds, éclatèrent au grand jour et elle ne put les contenir plus longtemps. « Je n'ai que faire de tes belles paroles ! Tu ne me connais pas. Tu ne connais pas les miens et ne les connaîtras jamais. Kusafiri fulminait. Son regard flamboyait, tel du feu. Elle feula en direction du sans mêlé qui n'avait pas répondu à sa question dite précédemment. Tout son être respirait la rage. De quel droit osait-il dire qu'il connaissait sa mère ? De quel droit osait-il dire qu'il connaissait son caractère ? Il ne lui en fallut pas plus. Elle montra les crocs, oreilles plaquées sur son crâne et lui bondit dessus, l'envoyant au sol dans un choc dur et brusque. Elle sait qu'elle ne fait pas le poids en force, mais elle a une envie folle de se défouler sur autre chose qu'un rocher ou l'écorce du baobab. Griffes sorties, elle n'osa cependant pas le blesser. Elle se contenta de le garder plaqué au sol, son corps surplombant le sien. « Tu ne nous connaît pas. N'ose pas prétendre le contraire. » son museau était presque collé au sien.