Les Erreurs des Uns

Contexte Temporel: La tempête de sable est passée et Aberash est heureux d'apprendre que Wema, Alibi et leurs enfants y ont survécu. Les jours se sont écoulés depuis et Aberash tiens à passer un peu de temps avec ses amis qu'il pense avoir négligé ces derniers temps.

Aberash avait vécu en solitaire ses derniers jours, c'était comme s'il s'imaginait déjà en exil puisqu'il ne rejoignait les autres - et notamment sa famille - que le soir venu. Le jeune blond se plaisait à arpenter les terres arides du Désert et sa curiosité le poussait à passer de longues journées à observer toute sortes de situations qui pour lui paraissaient cocasses. Aujourd'hui Aberash estimait qu'il serait bon de venir prendre des nouvelles de son petit groupe d'amis qu'il n'avait plus fréquenté depuis les trois derniers mois.
Aucun d'eux n'avait été trouvable néanmoins, il fallait croire que tous avait décider de préparer l'exil ou bien à sa future vie. Chimwe s'émerveillait devant les vautours qui avaient presque remplacés Aberash en tant que compagnon des quatre-cent coups, Tendaji se cachait, il observait aussi dans son coin et marquait de plus en plus le faussé entre le clan et lui; Quant aux autres, Sayed, Jalan et Wivu il devaient très certainement s'enhardir en vue de l'épreuve qui les attendaient dans quelques mois.

Kaya, il était compliqué de mettre la patte dessus. Depuis la naissance de ses deux petits frères Aberash n'avait même pas pu avoir ne serait-ce qu'une discussion avec elle, il n'avait même pas l'occasion de l'apercevoir, alors l'évitait-elle? Pour quelle raison aurait-elle bien voulu faire ça, d'ailleurs? L'ainé de Kaïad ne se doutait de rien, il avait juste un doux sourire sur les lèvres en songeant à la discussion trépidante qu'il aurait avec son amie car les deux lionceaux avaient certains points en commun et leurs joutes verbales amusaient beaucoup le petit blond.

C'est donc après avoir sillonné les rives du Mochanga toute la matinée, après avoir gravit quelques amoncellement de roches, après glissé dans les pentes les plus abruptes, Aberash eu enfin la joie d'entrevoir une silhouette qui lui était bien familière.

- Kaya! S'était exclamé le blond à l'égard de l'interpellée. Il se mit à trotter dans sa direction d'un pas léger. Eh bah, ma parole t'es aussi difficile à trouver que l'eau du Mochanga ces derniers temps, Kaya! Se mit alors à rire le jeunot en s'approchant de son amie.

- Qu'est-ce que tu fais là toute seule. Tu restes pas avec ta famille? Il s'assit près d'elle. C'est pourtant cool d'avoir des frangins, puis ton père doit être drôlement content! Avait-il terminé d'ajouté de façon tellement naïve qu'on l'aurait qualifié d'idiot...

IXsln a écrit:

Pas topissime, mais... C'est une intro, hein

Tiens donc, Kaya ne semblait pas d'humeur à s'amuser avec Aberash. Ce dernier avait noté cette touche de mépris dans la voix de sa camarade et ses épais sourcils s'étaient froncés au dessus de ses prunelles sombres. La femelle venait alors s'enfermé dans sa solitude imaginaire, reniant famille et ami ce qui n'avait pas manqué de crisper l'ainé de Kaïad. Le blondinet avait contourné la jeune fille de Wema et n'avait pas hésité face à elle, tout prêt de son visage quitte à empiéter sur son espace personnel. C'était le genre de chose qu'Aberash avait pris pour habitude de faire - depuis peu - c'était sa façon de se confronter aux autres et d'instaurer comme une sorte de pression.

- Alors quoi, Kaya, je suis un traitre maintenant? Les oreilles du jeunots vrillèrent d'avant en arrière. Nan mais qu'est-ce que c'est que ce délire? Aberash était complètement perdu, ces questions étaient loin d'être posées pour la forme. Il était à des lieux de comprendre la frustration de Kaya et ce malgré qu'ils se soient souvent confiés l'un à l'autre concernant leurs pères. Le blondinet n'avait jamais été autant déconnecté des autres, surement commençait-il à être aveuglé par les anciens principes du Désert.

- Explique toi Kaya, je t'écoute. Il posa la patte sur l'épaule de sa camarade, doucement puis soudain la brusqua en lui donnant une petite tape. Vas-y, hésite pas à dire ce que t'as à dire. Il vint lui tourner autour. T'es une Jangowa, non? T'auras aucun problème à te faire entendre.

Bingo!
Elle avait mordu à l'hameçon, elle lâchait enfin une partie de ce qu'elle avait sur le coeur devant un Aberash désemparé qui n'arriverait pas à assimiler toute la colère de sa jeune amie. Mais elle avait raison, il avait été complètement idiot d'avoir oublié tout ce qu'ils avaient pu se dire, de venir narguer son amie.

- Alors c'est de la jalousie, c'est ça? Essayait de comprendre le blondinet alors qu'il voyait son amie se retenir de l'étriper. Dans sa colère Kaya ne manqua alors pas de dépasser les limites, bientôt elle se mit à remettre en cause la fidélité d'Aberash en le traitant de traitre. Il n'avait rien d'un traitre, Aberash n'était pas Hatari, il n'était pas un Mositu ou bien un Sang-d'encre! C'était un fier Jangowa qui s'efforçait de répondre aux exigences du Désert.

- Regarde toi, Kaya! Le jeune fils de Kaïad serra les crocs et gronda doucement. Tu dis n'importe quoi parce que tu es jalouse de tes frères! Il ne savait pas quoi dire d'autre l'espace d'un instant quand soudain quelque chose vint lui titiller l'esprit et lui paru tout simplement évident: Personne d'autre qu'Alibi n'était à blâmer.

- Le problème c'est pas moi, Kaya, Il marqua une pause le temps de jauger la jeune lionne. Le Désert les a mis à l'épreuve et ils sont vivant! Tes frères sont digne d'être des nôtres. Ni moi, ni personne ne pouvait et ne devait leur barrer la route!

- Qu'est-ce que j'aurai du faire? Laisser ta mère toute seule, prévenir personne et écraser la tête des nouveaux-né dans le sable? Il s'énerva soudainement et montra les crocs. Tu me reproches de ne pas avoir été un assassin, Kaya?

Aberash fronça les sourcils et laissa s'échapper un soupir d'entre ses crocs.

- Ce n'est pas à moi que tu en veux, c'est à ton père. Seulement c'est plus facile de venir me reprocher les eaux empoisonnées* que de faire face à Alibi et de lui dire ce que tu penses. Il s'était calmé. Son regard s'était planté comme deux canines dans la chaire, dans celui de son interlocutrice, sévère. Tu as peur, Kaya, tu réagis comme un Buffle coincé dans la vase pendant que les chasseuses l'encercle: Tu frappes, tu t'épuises et tu ne veux pas accepter ton état.

* reprocher les eaux empoisonnées: Une façon de dire que la personne vous reproche d'être à l'origine de tous les malheurs du monde. (expr.Jangowa)

Aberash ne se serait jamais attendu à une telle réaction de la part de son amie. Elle se mettait à dire des choses qu'elle ne pensait probablement pas, faisant de la mort des nourrissons une éventuellement qui aurait dû être réelle. Sur ces paroles le jeune blond avait légèrement froncé les sourcils, totalement muet, ne reconnaissant plus celle qu'il avait en face de lui.

Il la piqua, à nouveau.
Elle avait encaissé d'abord puis avait explosé et s'était jetée sur lui. Loin d'être prévenu d'une telle attaque le jeune mâle avait chuté sous le poids de sa camarade, les yeux écarquillés et le souffle coupé au moment où il heurta violemment le sol.

- La ferme, Aberash! LA FERME! Tu ne sais RIEN ! Strictement RIEN de ce que je ressens, tu m'entends?! Je t'interdis de parler de mon père de cette façon! Tu n'en as pas le droit!! TU N'EN AS PAS LE DROIT !!!! Avait hurlé la femelle alors que sa gorge semblait se resserré et son visage venait se tordre pendant qu'elle contenait de lourdes larmes. L'expression d'Aberash changea du tout au tout, soudainement il se mit à ressentir ce qu'un Jangowa ne ressentait probablement jamais; De l'empathie.
Perdue, la jeune femelle poursuivit, remettant la faute sur un tout autre personnage. Aberash en avait conclu qu'il s'agissait de son père pendant qu'il se relevait doucement, sans un bruit. Alors que Kaya était prête à fondre en larme, le fils de Kaïad qui s'était dégagé se rapprocha d'elle et posa sa tête tranquillement sur celle de son amie.

- Kaya ... avait-il commencé. Tu ne peux pas reprocher à ton père de vouloir des fils. Tu ne peux pas reprocher à ces enfants d'être nés. Il regardait tranquillement l'horizon alors que sa tête était toujours posée sur celle de sa camarade. C'était agréable un peu de contact après une prise de bec, sans même vraiment s'en rendre compte Aberash se délectait du calme de cet instant qui ne durerait peut-être pas puisque Kaya n'était pas le genre de fille à aimer les embrassade, du moins c'est ce qu'il s'imaginait.

- Arrête de vivre pour ton père, Kaya. Il ne posera jamais les yeux sur toi. Lui avait-il conseillé avant de s'enlever et de lécher subtilement le front de sa camarade. Sur ce il fit volte face et commença à s'éloigner.

- Tu as besoin de réfléchir. De te retrouver seule avec toi même. Au moins, Aberash se sentait en paix avec lui même puisqu'il il ne s'apprêtait pas à repartir sur des cris, il préférait de loin le calme d'une étreinte tranquille.

Hors Jeu a écrit:

On cloture avec ta réponse?