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Kuzimu
MEMBRE DE DIAMANT ₪ Habitué(e) du Royaume
Kuzimu
MEMBRE DE DIAMANT ₪ Habitué(e) du Royaume
Informations
Age : 29
Localisation : Dans les Ombres
Messages : 666

Mon Personnage
Espèce: Lion Brun
Âge: 10 ans et 3 mois
Rang: Ombre Errante
Alignement: Neutre/Mauvais
Relation(s):

Mar 22 Nov - 17:26
Chapitre 1 : Petit Ange dans l'Ombre d'un Démon
Dans la nuit sur les Landes sans Terre, comme se plait à l'appeler sa mère, Neralu est né seul lionceau. A sa naissance, il était déjà grand, privilège du lionceau unique, et se montra peu quémandeur d'attention, du moment qu'il pouvait avoir son lait et les pattes de sa mère pour le protéger.

Fils de Dhoruba, une lionne Pridelander qui venait de perdre son compagnon à la guerre de reprise de Prideland, et de Kuzimu, un voyageur d'origine Mositus tristement célèbre, le petit Neralu fut accueilli dans le clan maternel avec plus ou moins d'acceptance. Si peu ignoraient encore l'origine du lionceau brun et le traitait comme un autre, bien nombreux était ceux qui avaient eu vent de la mésaventure de la grande lionne rousse. La vieille reine l'avait su de la bouche même de Dhoruba et avait fait prévenir les patrouilleurs de la menace que représentait le triste sire. Ces derniers s'étaient empressés de répandre la nouvelle et les membres du clan avaient eu des réactions assez différentes.
Si certains considéraient, à juste titre, que la petite boule de poils bruns n'était en rien le portrait de son terrible père et l'accueillaient à pattes ouvertes, d'autres, plus superticieux, craignaient l'ombre qui planait sur le petit innocent.

Et l'enfance de Neralu se déroula, comme pour un autre, avec ses hauts et ses bas. Elevé par une mère seule et une fatrie plus âgée puis aidée par son nouveau compagnon Kubeba, le petit lionceau brun eut à coeur de rendre sa mère fière et la voir sourire à son égard. Elle l'emmenait aux mêmes leçons qu'elle avait emmené Thamani et Akiam autrefois, et Neralu se faisait un plaisir d'écouter les anciens raconter leurs histoires.
Joueur comme n'importe autre lionceau, il restait cependant un jeune très calme et composé, ressemblant sur ce point à son demi-frère. Il a, par ailleurs, une relation très saine avec lui, le plus âgé l'entrainant souvent dans les joies de l'étude du monde.
Avec Thamani, cependant, l'ambiance était rarement au beau fixe. La jeune lionne, témoin de l'agression de sa mère et d'une des causes du décès de son père, prend volontairement Neralu comme coupable. Sa frustration de ne pouvoir se venger sur Kuzimu lui-même l'a poussée à détester son jeune demi-frère, qu'elle tient comme responsable de la mort d'Alois -entre autres.
Neralu, attristé par ce comportement, cherche le plus souvent à l'éviter, rentrant parfois très tard auprès de leur mère, espérant que la lionne belliqueuse se soit déjà endormie.
Dhoruba essaye toujours de calmer les deux félins et de faire accepter à sa fille que Neralu n'est pas responsable des actions de son père. Le jeune lionceau a donc appris très tôt ses véritable origines, alors qu'il considérait le compagnon décédé de Dhoruba comme une figure paternelle qu'il n'aurait jamais eu.

Quand la vérité lui fut dévoilée, Thamani lui jetant le bouquet d'épines en pleine face un jour où elle était particulièrement remontée, Neralu vit son monde basculer. Car les rumeurs et les mises en garde qu'il écoutait sur son père -son vrai père-, Neralu ne les entendait pas. Il ne pouvait se résoudre à croire sans l'avoir vu lui-même.
Au grand dam de sa mère, le lionceau, âgé seulement de 9 mois, se mit en tête de rencontrer son géniteur. Bien qu'il restait discret sur ce projet tabou, les indices étaient gros et il n'aimait pas mentir à la lionne rousse, il savait que ça lui faisait de la peine. Mais il poursuivait ses intentions secrètes, profitant de ses rentrées tardives auprès de Dhoruba pour amorcer ses recherches. Il camouflait ses escapades par la raison habituelle de son envie d'éviter les foudres de Thamani, si la lionne aurait pu y croire, s'était sans compter son intelligence du coeur et Neralu était persuadé qu'elle savait malgré ses cachotteries.
Chapitre 2 : Telle est la Nature d'un Ange
Ainsi, le jeune lionceau brun, lors d'une de ses sorties secrètes, se trouva sur la piste d'une odeur à la fois familière et inconnue... Attisé par sa curiosité, il poursuivit son chemin et s'éloigna dangereusement du clan. Et c'est ainsi qu'il découvrit un rogue titanesque en plein territoire Pridelander. Si la nuit camouflait partiellement son pelage sombre, il était évident que le mâle couvert de cicatrice cherchait à ne pas se faire remarquer, ses yeux d'un bleu glaçant s'étaient posé sur le lionceau tétanisé de surprise, et le lion brun s'était immobilisé, comme pris en faute.

Neralu s'attendait à le voir se relaxer en voyant qu'il n'avait affaire qu'à un lionceau, mais contrairement à ses attentes logiques, le grand mâle resta extrêmement tendu alors qu'il le scannait du regard. Malgré ses instincts qui lui criaient de s'enfuir et d'appeler à l'aide, le petit lionceau se prit à soutenir le regard inquisiteur de son silencieux interlocuteur. Et ce qu'il y vit le surprit encore plus que son impromptue rencontre nocturne.

Au-delà la frayeur que lui inspirait ces yeux glacés, Neralu vit au fond de ces pupilles une immense tristesse, des regrets que l'âme ne pouvait dissimuler. Ce fut le rogue qui détacha le premier le regard, faisant un pas en arrière, un souffle visiblement court. Le lionceau fit se dresser ses oreilles, curieux. Se surprenant lui-même, il demanda au grand voyageur :

"Bon.. Bonsoir ? Euh.. Ce n'est pas une terre libre, vous savez... Q-Qu'est-ce que vous faites par ici ?"

Le lion brun fixa le petit félin, dressant les oreilles. Il semblait boire les paroles du lionceau, comme si le son simple de sa voix était pour lui la musique des Esprits. Alors qu'il détournait de nouveau le regard, Neralu put apercevoir un hoquet lui secouer la crinère, il répondit, d'une voix basse et grave :

"Pardonne mon intrusion, petit pridelander... Je n'ai pas pu m'empêcher de venir... Il fallait que je vois ce que devenait ma lueur d'espoir... Tu ne devrais pas te promener si loin de ton clan à cette heure... Ça... Ça pourrait être dangereux..."

Alors qu'il parlait, le lionceau l'observa... Les cicatrices qu'il arborait le fascinait. Même dans la pénombre de la nuit, il pouvait les distinguer et deviner leur provenance, majoritairement de combat entre lions. Mais la plus impressionnante, qui cisaillait ses flancs, le laissait sans voix, les yeux écarquillés... Il se questionnait sur cette terrifiante cicatrice quand quelque chose le frappa : ce pelage brun, sombre, cette imposante crinière cendrée, terne, ces cicatrices éparses, nombreuses, ces yeux de glace, d'un bleu qu'il retrouvait quand il observait son reflet au point d'eau... Ce grand rogue n'était quand même pas...

L'esprit de Neralu se mit à tourner à toute vitesse, il en restait cloué sur place, incapable de simplement répondre au géant brun -à ses yeux de lionceau d'à peine un an, oui, il est immense- ce qui attisa l'inquiétude de ce dernier.

"... Petit ? Tout va bien ?" Il avança une patte vers le lionceau mais s'arrêta, semblant peiner à réprimer son instinct. Le lionceau, fixant le mâle étranger, s'avança lui-même vers le grand lion, à la grande surprise de ce dernier, et toucha du bout du museau cette patte mi-tendue, mi-retirée... Il regarda dans les yeux ce voyageur incertain, il en était sûr... Ça ne pouvait être que lui. Neralu fit, la gorge serrée :

"Papa ?"

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(c) Loum la Louve
Chapitre 3 : L'Ombre qui Menace, l'Ombre qui Protège
La première fois qu'il avait rencontré son père et reconnu son existence, ce dernier avait été surpris. Mais aussi distant était-il, sans doute la fibre paternelle coulait en lui, car il accepta le contact du lionceau. Une embrassade à laquelle il mit tout de même fin, rappelant à Neralu qu'il n'était pas le bienvenu sur ces terres.
Cependant, le jeune félin lui fit jurer de revenir, aux frontières, pour qu'ils puissent se revoir. Et à contre-coeur (ou pas vraiment), le rogue accéda à sa demande. Seulement après avoir eu cette assurance qu'il reviendrait, Neralu accepta de retourner auprès de sa mère. Il promis de ne pas l'évoquer à sa famille, c'était leur secret.

Le jeune lionceau était peut-être doué pour ne pas dire les choses, mais pour mentir, c'était une autre histoire. Dhoruba s'inquiéta naturellement de ses fugues nocturnes et quand elle le confrontait, Neralu expliquait qu'il recontrait un rogue mais que ce dernier ne voulait pas rejoindre le clan, juste discuter un peu parce qu'il était isolé. A moitié vrai, car Kuzimu n'était pas seul, cependant, même s'il parlait parfois de son jeune compagnon, Neralu ne l'avait jamais vu. Kubeba essaya aussi, par intégrité pour sa belle-famille, d'obtenir des informations plus vraies auprès du jeune fugueur. Il n'obtint pas vraiment plus de résultat. Si bien que sa famille savait qu'il cachait quelque chose, mais ne pouvait le confirmer.
Dhoruba, de son instinct maternel, se doutait cependant de l'identité du rôdeur... Elle la redoutait et espérait sans s'en rendre compte qu'elle se trompe. Mais il n'était jamais arrivé à son esprit de suivre son fils une nuit pour savoir qui pouvait bien être ce rendez-vous qu'il ne manquait jamais. Dans celui de Thamani, cependant, l'idée germa.

Un soir, elle tendit un piège à son jeune demi-frère et le suivit jusqu'à la frontière avec les ancienne Landes des Sans-Terres.. Et elle découvrit la vérité. Le voyageur avec qui Neralu passait toutes ses soirées, voire ses nuits, depuis 6 lunes n'était autre que le meurtrier de son père. Elle vu aussitôt rouge et rugit sa colère, s'élançant vers l'intrus. Ce dernier, contre toutes ses attentes, prit la fuite sur le champs, disparaissant dans la nuit.
Neralu était tétanisé, il ne l'avait pas remarquée le suivre et maintenant, il était découvert. Il avait peur et il s'applatit le sol quand elle lui cria dessus :

"Tu vas tel'ment r'gretter c'que t'as fait, bâtard !!"

Et sans autre forme de procès, elle l'attrapa farouchement par la peau du cou et l'obligea à rentrer avec elle, sans aucune délicatesse. Et arrivés auprès de leur mère, elle ne se gêna pas pour la réveiller aussitôt, elle ne pouvait pas attendre de raconter ce qu'elle avait découvert.
Les oreilles basses et tentant d'éviter le regard de Dhoruba, Neralu écoutant donc sa demi-soeur raconter avec exagération maximale ses excapades. La lionne rousse était médusée et surtout très concernée. Elle avait toujours en tête l'idée de lui faire payer son affront, dusse-t-elle le recroiser. Mais c'était surtout la sécurité de son fils qui l'inquiétait grandement.
Faute de mieux ce soir là, elle lui fit promettre de ne plus chercher à revoir ce démon qui ne méritait même pas d'être son père.
Mais il s'y refusa. Catégoriquement. Cependant, sous les hurlements enragés de Thamani, il ajouta, défaitiste mais rancunier :

"T'façon, j'pense pas qu'il r'viendra après ça..."

Peu en savait-il... Mais sa famille se contenta de cette pseudo-assurance. Et comme Neralu n'avait plus sa "permission de minuit" et s'y respectait, la vie reprit plus ou moins son cours. Le lionceau restait très solitaire, notamment parce que sa demi-soeur s'était empressée de répandre la rumeur qu'il côtoyait son père biologique et qu'il serait destiné à devenir comme lui. Il ne voulait pas avoir à gérer des conflits en plus de Thamani et sa mère... Alors il se taisait. Et il s'éloignait. Mais parfois, où que ce soit dans le royaume, un témoin aurait pu le voir repérer quelque chose, ou quelqu'un, s'arrêter un moment et sourire avant de repartir à ses occupations.

Il n'était jamais vraiment seul. Et cette même ombre qui effrayait nombres créatures sur la Terres des Lions, cette même ombre ne le laissait jamais en danger...

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(c) Loum la Louve
Chapitre 4 : L'Ombre qui sauve, l'Ombre qui venge
Le temps passa, Neralu grandit. Sa poussée de croissance l'ayant rattrapé, le jeune lion était un adolescent qui promettait de grandir encore. Sa crinière commençait à pousser sur son poitrail et une mèche couvrant son front démontrait qu'elle serait lourde et tombante. Mais Neralu ne prêtait pas vraiment grande attention à son apparence, il préférait apprendre les choses qui l'entouraient, avec Akiam ou seul. Pas encore très intéressé par la gente féminine, sans doute Thamani l'en avait dissuader, il ne montrait pas plus d'intérêt pour les mâles, à vrai dire, l'adolescent restait très solitaire.

Quand il n'étudiait pas le monde et ses habitants, Neralu promenait ses pattes à travers les terres de Pridelands, requête de ses parents et marraine qu'il lui fallait exercer ses muscles, même s'il ne souhaitait pas s'entrainer encore. Mais le temps viendra où il devra participer au clan. En attendant, il profitait de ses promenades seul pour réfléchir, à son futur, à son père, à beaucoup trop de choses pour un adolescent. Et au cours d'une de ces balades, il croisa la route d'un étrange groupe; une vieille lionne grise et un lion brun dans la force de l'âge, accompagnés d'un drôle d'animal, ressemblant à une mini-hyène ou un petit chacal affublé d'une crinière crème et touffue. Empli de curiosité, d'autant plus qu'ils se dirigeaient droit vers lui, Neralu vit avec appréhension qu'il n'y avait pas une patrouille dans le coin. Il attendit les voyageurs, un mauvais pressentiment le traversant, mais peut-être ne souhaitaient-ils qu'un simple renseignement ?

Le lion s'avança le premier, il se fit le plus amical possible et demanda :
"Bonjour, mon garçon, excuses notre intrusion, nous ne faisons que passer. Je m'appelle Nafsi et voici Ulaghaï... hum.."

Il s'arrêta car l'animal bizarre qui les accompagnait l'avait dépassé et reniflait avec insistance le jeune adolescent, ses yeux jaunes, quoiqu'un brin déroutant, étaient vifs et il inspectait Neralu dans les moindres détails.

"Mambo ! Ca suffit, laisse le garçon tranquille, nous ne sommes pas chez nous !" Interpella le dénommé Nafsi et le petit animal sursauta avant de s'exécuter, rejoignant les côtés du lion. "Pardonne-le, il est un peu simple mais aucunement dangereux. Tu n'as rien à craindre. Comment t'appelles tu ?"

L'adolescent était interloqué par les voyageurs, c'est timidement qu'il leur répondit son nom et osa leur demander ce qu'ils voulaient. Il les observa, le lion était très amical et ne semblait pas vouloir faire le moindre tort. Il paraissait même être gêné à devoir traverser un territoire occupé comme Pridelands, il devait certainement être obligé. La bestiole, elle, semblait bien inoffensive, comme l'avait précisé Nafsi, juste un brin invasive mais Neralu, malgré sa subtile tension, n'en avait pas tenu rigueur, c'était presque si l'animal inconnu l'amusait. La lionne, par contre, lui était très inquiétante. Malgré son âge, il se sentait menacé par sa présence, d'autant plus qu'elle était parfaitement silencieuse, les yeux rivés sur lui. Elle ne l'avait pas quitté des yeux depuis le début de leur rencontre, et l'adolescent était persuadé qu'elle n'avait pas cligné une seule fois.

Ce fut Nafsi qui répondit, sans surprise, et cette troublante visite sembla tourner au drame :
"Oh, rien d'inquiétant, nous recherchons mon frère ainé, maintenant que j'y pense, tu lui ressemble un peu, en plus jeune, bien sûr... Mambo l'a côtoyé et nous a fait comprendre qu'il pouvait le retrouver."
"TU veux rejoindre ton frère infernal, nafsi ya nyeusi ! Je n'ai aucune envie de même apercevoir cette engeance de l'enfer !" Avait éclaté la vieille lionne, d'un seul coup. Sa voix était grave, croassante, angoissante.. Neralu fit un pas un arrière, surpris. Nafsi aussi semblait surpris, il ne devait pas s'attendre à ce que la lionne éclate comme cela. Et Ulaghaï continua, railleuse :

"Et tu ne sais même pas reconnaitre ta famille ! Même ce chien est plus intelligent que toi ! C'est lui, n'est-ce-pas ?" Elle se tourna vers l'adolescent, qui était terrifié, ses yeux semblaient fous. "Ainsi le cycle continue et le démon survit. Le démon survit toujours !" Elle s'approcha, menaçante, Neralu recula encore d'un pas, ne sachant que faire, ses oreilles aussi basses qu'il le pouvait. Nafsi essaya de ramener la lionne à la réalité mais elle ne semblait pas l'entendre. Même Mambo tenta de s'interposer, mordant la patte de la vieille féline. Elle l'ejecta rudement et continua d'avancer. "Il faut tuer le diable à la source !! Il faut empêcher le cycle de continuer ! Il faut.. Il faut.. TUER !" Elle bondit soudainement sur l'adolescent, un cri affolant et les griffes dehors. Neralu, tétanisé par la peur de cette folle furieuse, laissa un couinement s'échapper et ne tenta même d'esquiver cette charge. La bloquant comme il le put, il sentit sa peau se déchirer sous les griffes d'Ulaghaï, ses pattes avant se marquèrent rapidement de sang, de son sang.

Mais le jeune adolescent ne resta pas sans rien faire. Son instinct le poussa à répliquer, il attaqua la vieille lionne démente. Malgré son jeune âge, il la fit basculer par la surprise, et Ulaghaï n'avait plus cette jeunesse. Tout alla très vite, le jeune lion n'avait plus le contrôle sur ses actes, il ne faisait que riposter à une menace directe ! Il lâcha un rugissement qui semblait enragé, lui aussi, et frappa la lionne au visage. Et entrainé dans ce combat que Nafsi ne put arrêter, Neralu étouffa la lionne sous son poid, une patte sciemment posée sur sa gorge . Il gronda violemment pendant les mouvements erratiques de sa victime et ne lâcha prise que quand la lionne cessa de se débattre...
Sous les yeux choqués du lion brun, l'adolescent recula, hagard, les yeux perdus sur le corps inanimé d'Ulaghaï.
Même le protèle Mambo était immobile, incertain de la situation. Les yeux de la lionne, grand ouverts, cependant, étaient vide de toute vie. Ulaghaï n'était plus.

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(c) Flake
Chapitre 5 : Pas d'ombre sans lumière, mais la lumière n'est rien sans son ombre
Devant l'horreur de son geste, Neralu se mit à pleurer, sans pouvoir s'arrêter, et ses pattes, ensanglantés, tremblaient, le soutenant à peine. Le lion brun, ravalant son choc, s'approcha de l'adolescent et le tira vers lui, pour l'éloigner du corps sans vie de la lionne.
Nafsi chuchota des mots rassurant à celui qu'il avait enfin identifié comme son neveu, se maudissant de ne pas l'avoir remarqué plus tôt.
Au bout que quelques minutes, il parvint à calmer Neralu et lui expliqua plus clairement ce qu'il se passait et ce qu'ils devaient maintenant faire :

"Pardonne-moi, jamais je n'aurais dû emmener cette vielle folle avec moi... Je ne la croyais pas dangereuse et j'avais besoin d'elle..."

Il avait léché les plaies de l'adolescent pendant sa détresse émotionnelle et continuait à appliquer sa langue pour nettoyer le sang de ses pattes. Neralu tremblait encore et l'avait laissé faire, complètement perdu par la situation.

"Il faut qu'on retrouve mon frère.. Ton père.." Finit par dire le lion aux yeux olive et Neralu déglutit. C'était pour ça que la vieille lionne l'avait attaqué. Parce qu'elle connaissait son père et lui en voulait. Et elle était suffisamment furieuse pour vouloir se venger du père sur le fils.. Cela le terrifiait. C'était la première fois qu'il avait affaire à un tel comportement.
Et avec lui, restait ce félin qui était donc son oncle. Retrouver son père ? C'était exactement ce qu'il comptait faire, car si l'attaque d'Ulaghaï l'avait effrayé, sa réaction instinctive l'avait choqué plus que tout. Comment avait-il été capable de tuer de sang froid un autre lion, qui plus était une lionne ?
Rassemblant ses forces, le jeune lion accéda à la requête de son oncle, il savait où était son père. Il le guida vers la Lande des Sans-Terre, là où vagabondait habituellement Kuzimu. Quand il le trouvèrent, Neralu se jeta presque sur son père, ce dernier choqué de voir Nafsi et Mambo à ses côtés. Il enserra, protecteur, son fils qui partait dans une nouvelle crise de sanglots en expliquant ce qu'il s'était passé... La voix de Kuzimu, surprise honnête et ingénue, s'éleva :

"Tu as tué Ulaghaï ?!" L'adolescent s'enfonça encore plus dans la crinière de son géniteur, terrifié de son acte. Mais le vieux lion frotta sa tête contre la sienne, et lécha les plaies de son fils, ajoutant d'un ton aussi doux et rassurant qu'il pouvait l'être :
"C'était à moi de préserver ton âme... pas l'inverse..."

Kuzimu se tourna ensuite vers son frère, silencieux... Son regard ne le jugeait pas mais Nafsi cru bon de s'expliquer :
"Elle était ma seule piste, Mal'... Et je voulais vraiment te retrouver, j'avais quelque chose d'important à te dire-"
"Ne m'appelles pas par ce nom. Je ne le mérite pas." Le coupa le vieux lion, amère. Mais l'échange n'avait pas échappé au jeune félin, sa voix timide interrompit la discussion de ses ainés :

"Mal ? C'est ton vrai nom, papa ? Pourquoi, tu n'es pas méchant... ?"
Kuzimu soupira, malgré l'expérience qu'il venait de vivre, Neralu ne voyait pas l'ombre qui planait sur lui, il arrivait toujours à voir la lumière de son âme. Là où lui, il ne la voyait plus depuis longtemps. Le vieux lion allait démentir cette affirmation quand Nafsi intervint, expliquant avec ferveur :
"C'est un surnom, Neralu. Mal' est le diminutif de Malaika. C'est ça, son vrai nom." Il continua presque instantanément, ne laissant le temps ni à Kuzimu de protester, ni à Neralu de poser d'autres questions qui lui brûlaient la langue.
"Maintenant que je t'ai retrouvé, Mal', tu vas m'écouter, premièrement. Je n'ai pas traversé la moitié de la Terre des Lions en large et en travers pour que tu me chasse comme tu as chassé Ad'. Elle est en sécurité avec le clan, elle y vivra tranquillement ses dernières lunes. Mais toi... Toi, tu n'as pas à être seul. Tu n'as jamais été destiné à l'être. S'il te plait, cesse de me repousser. Je ne suis plus le lionceau que tu as laissé derrière toi, mais tu dois te souvenir..."
Il soupira en baissant la tête, les souvenirs devaient le blesser. Mais il se redressa, son regard, déterminé, se posa sur le visage de son frère. Kuzimu était comme attérré, il ne voulait pas gérer cette situation.
Son fils, couché contre lui, observait les deux lions en silence, apprenant par bribes l'histoire de sa famille paternelle.
Nafsi déclara, sa voix était amère, et des perles se formaient discrètement au coin de ses yeux olive :
"Tu m'as promis qu'on se reverrait."

Un silence s'abattit sur le trio de félin. Nafsi fixait son frère, sa queue fouettait l'air, il était nerveux. Kuzimu, lui, était immobile, soutenant le regard de son cadet avec une intense tristesse. Oui, il avait promis. Neralu se tenait fermement silencieux, les pattes sur celles de son père, il se sentait pourtant de trop dans cette histoire.
Le vieux lion, d'un ton presque las, répondit :
"Je n'étais pas seul... Du moins.. Jusqu'à récemment." Commença-t-il en fermant les yeux, rompant le contact visuel avec son frère. Ce dernier eut un petit hoquet de surprise, il ne s'attendait pas à ce qu'il réponde quoi que ce soit, malgré sa détermination à obtenir une réponse. Il s'assit face à lui, Mambo se coucha à ses côtés, docile.
"J'avais un compagnon ces dernières lunes... Tamariu, il s'appelait. Au début, nous ne faisions que nous rencontrer ici et là mais... Après la.." Il buta sur ses mots, jetant un coup d'oeil à son fils. Comment pouvait-il en parler devant lui ? C'était ignoble... Il décida de ne rien en faire et poursuivit : "Après un temps, il a décidé de former un groupe. Nous serions plus efficaces à deux pendant les chasses. Je lui en étais très reconnaissant. J'espère qu'il s'en ait rendu compte. Supporter un être comme moi... Je n'en aurais pas été capable."
La voix de Neralu, timide, s'éleva en une question naïve et attendue : "Que lui est-il arrivé ?"

Un nouveau silence. Le lion secoua lentement sa crinière cendrée, un léger souffle quittant ses babines. Il répondit doucement : "Un accident... de chasse. Tué sur le coup..."

Le frère et le fils se turent, échangèrent un regard surpris et attristé. Le vieux lion aussi avait cessé de parler, il regarda les blessures, assez fines, qui zébraient les pattes de Neralu et jugea plus prudent de continuer de les lécher, facilitant au maximum la cicatrication. Il ne voulait pas que son fils porte des cicatrices aussi similaires aux siennes. Surtout quand l'auteure était la même pour eux deux.
C'est Nafsi qui prit la parole, d'une voix calme et contrôlée :
"Je suis désolé, Mal'... Je ne voulais pas t'offenser." Il s'arrêta, le félin se redressa, regarda derrière lui, vers les terres de Pridelands et au delà. Il avait l'air pensif.
"Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?" Les deux frères se tournèrent vers le jeune lion qui venait de parler. Neralu les regardait avec insistance et ses yeux brillaient dans l'expectative. Encore une fois, ce fut Nafsi qui parla, inspirant profondément :
"Personnellement, je ne comptais pas rentrer chez les Mositus. Mal', que tu le veuille ou non, tu vas avoir besoin d'aide et je doutes que tu souhaites rester dans les parages. Mais toi, Neralu. Tu as un clan. Tu ne veux pas rentrer chez toi ?"
Kuzimu allait protester quand le jeune adolescent répliqua sèchement :
"Je suis chez moi." Ses pattes agrippèrent celles de son père, il continua. "Je ne suis pas bienvenu à Pridelands pour une ombre qui n'est pas la mienne. Je ne veux pas y retourner."
C'était au tour des deux frères de se taire, indécis. Kuzimu se sentait tellement coupable de la situation de son fils qu'il ne savait même plus quoi dire. Nafsi restait interdit.
"... Ta mère serait abattue de te voir disparaitre, Neralu..." Finit par dire le vieux mâle, sans regarder son fils. Ce dernier avait cependant réponse, il acheva, d'un ton sûr de lui :
"Au début, sûrement. Mais je ne veux pas lui mentir si je ne me sens pas chez moi à Pridelands. Si elle est vraiment ma mère, elle comprendra, et elle me pardonnera."
Bouche bée, Nafsi se reprit assez rapidement, Neralu semblait avoir pris sa décision, lui aussi. Il ne manquait plus que son frère.
"Mal' ? Il faut partir. Ca ne sert à rien de rester ici à te morfondre dans ton passé. Tu peux offrir meilleur à ton fils. N'est-ce pas ce que tu veux ?"
Il fit quelques pas vers l'horizon et le fixa un instant.
"On peut aller là où personne ne nous connait. Là où nous pourrons refaire un futur. Un vrai futur."

Le vieux lion balafré suivit du regard son frère qui lui offrait ce qu'il ne voulait prendre. Il fixa également l'horizon pensif et se tourna pour regarder son fils qui le fixait lui. Ses yeux brillaient d'espérance. Kuzimu ne commença que pas répondre :
"Je t'ai demandé de ne pas m'appeler ainsi... Je ne le mérite pas."
"Qui t'a demandé de le mériter ? C'est ton nom et, si tu veux l'honorer, il ne tient qu'à toi de faire les bon choix. Il n'est jamais trop tard pour se retourner, Mal' !"
Le lion resta silencieux. Il semblait combattre des convictions qui l'avaient hantées depuis toujours. Il n'avait jamais voulu écouter ce babouin qui avait tenté de le sermonner. Mais les voix de ses proches avaient toujours plus de force. Neralu se leva en même temps que son père se redressa. C'est ce moment que choisit le protèle pour se relever et s'avancer vers Kuzimu. Il écarta les pattes avant et pencha la tête au sol devant lui, sa queue frétillait. Il l'invitait à jouer. A jouer ? ou à changer de chemin ? Après sa démonstration de légèreté, Mambo sautilla vers Neralu et se frotta à lui affectueusement. Il alla même jusqu'à lui lécher le visage joyeusement avant de repartir en sautant comme une gerbille vers Nafsi. Neralu avait ri à la soudaineté de la situation. Nafsi avait sourit.
Le lion brun aux yeux de glace regarda tour à tour le protèle, son fils, son frère, l'horizon. Il ferma les yeux, une mine attristé mais une esquisse de sourire se découvrait sur ses babines. Il n'était pas apaisé, mais il était sincère. "Vous voulez tant croire en moi... Pourquoi prendre cette peine ?"

"Parce que personne ne devrait être abandonné.." Commença Nafsi. "Ou oublié.." Finit Neralu.

Le protèle bondit vers les frontières de la Terre des Lions, joyeusement. Nafsi invita de nouveau son frère à le suivre. Il hésitait encore. Un ronronnement discret à ses côtés, Neralu passait sa tête dans sa crinière, le poussant un peu plus.
"Tu veux me protéger, préserver mon âme. Moi, c'est là-bas que je vais. Tu devrais me suivre." Fit-il avec un sourire. "Si je le pouvais, je prendrais tous tes torts et les porterais moi-même. Mais ce n'est pas possible. Alors on peut les laisser là. S'il te plait."

Malaika se laissa convaincre. Il fit un pas en avant. Puis un autre. Et finalement, ils étaient partis. Et ils n'allaient pas se retourner.
Spoiler:


DC de Lakini et Vako
You're not Alone Kuzign11
Avatar et Signature (c) Loumun-Versen
Kuzimu
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