Poussée par un rythme de marche véloce, la jeune lionne en devenir s’éloignait promptement du priderock et de ses habitants pour s’aventurer seule dans la savane. Le chant des oiseaux pour seule compagnie, l’adolescente se réjouissait de ce moment de répit. Ses plaies avaient enfin cicatrisé et c’était avec bonheur qu’Ahva retrouvait tout usage de ses muscles sans en souffrir. Elle se sentait libre de nouveau et progressivement, elle s’émancipait de ses douloureux souvenirs d’Outland. Cela avait commencé par une initiation aux côtés du Gardien Itan qui lui avait enseigné les bases du combat puis, dans quelques jours, la lionne pourrait parfaire son apprentissage aux côtés de Dhoruba. Elle était impatiente à l’idée de commencer.

Devenue plus mâture dans ses réflexions, la princesse était bien décidée à être le parfait élève. Soucieuse de se présenter à son prochain maître dans de parfaites conditions, Ahva s’était isolée dans les gorges pour continuer son entraînement, non sans prévenir sa mère de ses intentions. Les déplacements de la princesse étaient plus surveillés depuis son retour et bien qu’on daignât lui laisser une apparence de liberté, Ahva n’était pas aveugle à ce guerrier qui la suivait depuis son départ du rocher. Agissant dans l’ombre, Kuzali avait fait pressé un lion de confiance pour surveiller sa fille, non pas qu’elle n’avait pas confiance en elle, c’était le monde extérieur qu’elle craignait. La vue sanguinolente du corps de la princesse avait effrayé plus d’un lion. Ahva avait appris à faire avec cette ombre lointaine qui la suivait tant qu’elle n’interférait pas dans ses quêtes, c’était un compromis plutôt acceptable et nul besoin d’ajouter que cela rassurait légèrement la princesse. Si pour le moment elle tolérait ce garde du corps, la situation ne serait pas toujours ainsi car bientôt, la princesse serait capable de se défendre seule face à tout danger. Dans cette perspective, la jeune lionne s’arrêta non loin du canyon, sur une plaine désherbée à la vue imprenable. Il était temps de s’entraîner.

Prenant en cible une vieille souche d’arbre mort, Ahva prit soin de répartir équitablement son poids comme le lui avait appris le Gardien pour solidement s’ancrer dans la terre sèche. Une fois ses appuis pris, elle mima plusieurs esquives de gauche à droite avant de s’attaquer à l’écorce, lançant de furieux coup de patte avant de reculer précipitamment. A en juger par son regard farouche, la lionne semblait réellement se croire face à un ennemi dangereux. Les indications du guerrier se répétait en boucle dans son esprit tandis qu’elle enchaînait les mouvements.

Ce ne fut que lorsque la souche plia et que ses racines se dérobèrent que la princesse stoppa ses agissements. Ses griffes avaient tant pénétré l’écorce que celle-ci était ciselé de toute part. La souche faisait désormais pâle figure… Râlant de satisfaction, la lionne se laissa tomber en arrière, les quatre pattes en l’air tandis qu’elle observait le ciel. Combien de temps avait-elle passé à s’acharner sur cet ennemi imaginaire ? Elle était partie à l’aube et voilà que le ciel se dressait fièrement dans les cieux. Roulant de côté, elle vint paisiblement s’allonger sur le ventre tandis que son regard parcourait les environs. Le guerrier envoyé par sa mère était à une distance des plus raisonnables, couché sous l’ombre d’un arbre. Ahva se demandait s’il se satisfaisait de sa mission de baby-sitting mais à en voir son regard paisible, il semblait bienheureux de sa situation.

Soufflant un rapide coup d’air, la princesse dressa l’échine lorsqu’elle sentit une odeur étrangère s’approcher. Quelqu’un s’approchait. Très réactive, la jeune lionne s’empressa de se relever et se dressa face à l’ombre arrivante. Son regard était plissé tant elle se concentrait pour discerner plus qu’une forme inconnue parmi les vagues de chaleur. Non loin de là, le guerrier s’était également redressé, prêt à agir.

S’approchant de quelques pas et le regard toujours plus vif, Ahva se concentrait sur la forme lointaine. Il lui semblait discerner une crinière rousse et deux éclats bleutés saisissants. Cela lui rappelait quelque chose et sa mémoire bien qu’isolée lui arguait qu’il n’y avait aucun danger. Ayant une idée de la personne, Ahva se tourna vers le guerrier et lui fit signe que tout allait bien, l’incitant à rester à sa position. Plus téméraire, la jeune lionne s’approcha de l’inconnu.

Elle le discernait mieux à présent et son pelage atypique n’était pas sans lui rappeler une vieille rencontre. Oui, elle connaissait ce visage. Sa mine suspicieuse s’effaça dans un souffle paisible pour laisser place à une expression plus joviale. Sourire aux babines, elle s’approcha du mâle :

« Kosa, c’est bien toi ? Waouh, tu as changé, tu fais… plus adulte ! »

Confiante aux côtés de ce vieil ami, l’adolescente lui offrit un sourire resplendissant. Sa crinière flamboyante avait pris de l’ampleur ainsi que ses muscles quoique marqué par la mal nutrition typique des voyageurs mais son regard n’avait cessé de briller avec autant de pureté qu’autrefois. A ne pas mentir, le bougre était devenu plutôt beau lion.

Son sourire était aussi doux que dans ses souvenirs. Il s’inclina légèrement en guise de révérence et se prêtant au jeu, la princesse lui offrit une gracieuse courbette. Elle sourit d’un air amusé lorsqu’il appela par ce sobriquet « ma demoiselle » dont il lui avait fait grâce à leur première rencontre. Sa courtoisie ne semblait pas s’être égarée avec le temps. Elle était très heureuse de le retrouver.

Si d’ordinaire Ahva ne jouait jamais de son rôle de princesse, c’était une toute autre chose en compagnie de Kosa. Les jeunes lions de son clan avec lesquels elle avait grandi connaissait le tempérament fougueux de la princesse et ses tendances garçonnes aussi ne l’avaient-ils jamais considéré comme une jeune lionne à courtiser mais l’élégance des mots de Kosa et son éducation gracieuse la faisait sentir être une parfaite demoiselle et inconsciemment, elle se montrait plus douce en sa compagnie. Ses éloges donnèrent aux joues de la princesse une tournure pourpre qu’elle tenta aussitôt de dissimuler.

« Le corps change mais pas l’esprit ! » répondit-elle dans un petit rire.

Observateur des agissements des deux jeunes lions, le guerrier comprit bien vite qu’il s’agissait là de vieux amis aussi son alerte s’envola et il retourna à ses occupations, s’allongeant noblement dans l’herbe dorée de la savane et portant son regard vers les environs.

« Ne t’en fais pas pour ce lion, il est chargé de ma surveillance sous ordre de ma mère. J’ai eu quelques ennuis récemment, c’est une simple mesure de précaution, il ne nous ennuiera pas. »

Son sourire à l’attention de Kosa s’agrandit et ses paupières se plissaient doucement d’un air malicieux. Qu’il était bon de voir une tête autre que ces Pridelanders aux côtés desquels elle avait grandi.

« Comment vas-tu ? Tu voyages toujours ? »

Lui demandait-elle d’un ton vif, presque pressé. Maintenue sur Prideland depuis sa jeunesse, Ahva n’avait pas vraiment la possibilité de voyager mais grâce aux récits de voyageur comme Kosa, elle avait l’impression de voyager à son tour. Quelles histoires avait-il vécu, où ses pas le menaient-ils à présent ? Tant de question dont elle attendait avec envie les réponses. Le soleil tapant fort au-dessus de leurs têtes, la princesse invita le jeune mâle à se joindre à elle sous l’ombre gracieuse d’un arbre. Elle s’assit et enroula noblement sa queue autour d’elle, le regard rivé vers son ami et les merveilleux récits qu’il s’apprêtait à lui partager.

La rejoignant bien vite sous l’ombre protectrice de l’arbre, le jeune mâle mais néanmoins adulte s’installa avec toute l’élégance qui lui était du. Ahva l’observait d’un œil attentif et se souvenant de leur première rencontre et des histoires déjà échangées. Elle n’aurait pas pensé le revoir, Kosa était une figure de son enfance, une image qu’on pourrait penser avoir rêvé. Pourtant il était là, devant elle et éternellement souriant. Sa carrure avait beaucoup changé mais comme il l’avait fait remarqué à la princesse, son regard à lui non plus n’avait pas changé. Avec une bienséance élégante, il affirma se porter à merveille et s’enquérait auprès de la lionne.

« Je me porte bien. » répondit-elle dans un sourire mais sans perdre de temps afin d’encourager le lion dans son récit.

Fort heureusement, Kosa ne se fit pas prier pour livrer ses aventures et autant que son regard enflammé donnait vie à son récit, Ahva savourait avec passion chaque infime parcelle des voyages du lion, de tous ces lieux visités et de ces personnes rencontrées. Autant que ses aventures avaient comblé l’attention de la princesse qui avait laissé son visage transparent transmettre chacun de ses frissons et bien des expressions trahissant sa surprise avait modelé ses babines, son récit terminé laissa la lionne bien rêveuse. Comme elle aimerait vivre de telles aventures… Rencontré le roi des illustres Terres Libres, parcourir sans entrave le Pays verdoyant, explorer la Jungle du Zawadi et tant d’autres choses. Bien qu’envieuse, Ahva n’en avait pas moins accompli ces quelques voyages sous une autre manière qu’elle ne voyait pas. Ses pas avaient eux aussi foulé la Terre des exilés mais le souvenir de sa confrontation avec les deux Outlanders lui avaient fait passé à côté de la beauté cachée de ce lieu. Quant à Freeland, une visite hâtive mais passionnante lui avait été offerte par le prince Kama. Les deux enfants alors lionceaux étaient rapidement devenus amis. Ahva souffla doucement, adoucissant ses songes sous l’idée que son tour viendrait bientôt.

« Tu n’as pas dû t’ennuyer avec tout ça, tes yeux ont dû voir tant de merveilles que j’en serais presque jalouse ahah ! Comment était la Jungle, as-tu trouvé ses secrets ? »

Malgré sa posture droite et calme, son regard enflammé trahissait sa passion et sa queue s’agitait sous la pression des frissons. Curieuse mais respectueuse, la princesse n’osa trop interrogé le lion sur le père de son ami, c’était peut-être déplacé aussi songea-t-elle qu’elle finirait pas avoir une idée personnelle du roi en étant amené à le rencontrer un jour. Quant à Outland, autant dire que la lionne évitait d’aborder cette thématique mais elle n’en partageait pas moins l’opinion du mâle, ces lions étaient rustres et impétueux.

« J'aimerais confier pareils récits hélas, ce n’est pas l’envie qui me manque. J’ai un ami Mositus qui vit là-bas, je l’ai connu quand j’étais enfant, mes parents m’emmenaient jusqu’au baobab où étaient honorés les morts mais le temps semble loin et voilà longtemps qu’il est parti pour la Jungle. Peut-être devrais-je le rejoindre, j’aimerais beaucoup voir ce lieu ancestral offert par les Lamasus. En as-tu entendu parlé, que disent les Mositus d’eux ? »

Ces lions, comme les Gardiens pouvaient provoquer chez elle un intérêt transi, alimentaient toute l’imagination de la lionne et la fascinaient. Comme elle regrettait de ne pas avoir connu ce jour où le roi des Lamasus en personne avait foulé le priderock.

« Et comment se porte sa mère dans tout ça, te suit-elle dans tes voyages ? » demanda-t-elle avec légèreté mais intérêt.

Ahva se souvenait de cet adolescent soucieux du bien-être de sa mère. Tel dévouement était touchant. Elle sourit avec douceur au lion, excusant ses ardeurs passées et l’encouragea à prendre son temps. Il fallait dire que l’âme aventurière de la lionne avait tendance à brûler avec ardeur.

Le voyageur surprit la féline en lui confessant n’avoir trouvé asile dans la Jungle le temps que d’une seule nuit, les Mositus ayant conditionné son accueil à un départ imminent. Comme c’était étrange… cela ne semblait pas correspondre avec la nature même de ces lions mais ces terres sur lesquelles ils reposaient avaient été offertes par les Lamasus. Peut-être était-ce ces mêmes lions qui leur imposaient pareilles restrictions. Ahva se promit d’aller chercher des réponses auprès de son père qui saurait sûrement lui expliquer ce choix barbare.

Basculant sur les révélations et interrogations de la princesse, Kosa lui répondit en décrivant les Lamasus comme des êtres généreux et bienveillants. Oui, c’était ce que tout le monde disait d’eux mais cela ne satisfaisait pas vraiment la curiosité de la lionne qui avait l’impression d’entendre encore et toujours la même chose, comme si tous avaient appris un joli discours à répéter par cœur sans chercher à en savoir plus. A vrai dire, cela la frustrait. Avide qu’elle était, Ahva voulait en apprendre davantage mais sans doute personne n’avait suffisamment côtoyé les Lamasus pour en dévoiler une vision plus personnelle, pas même les Mositus. Néanmoins, Kosa lui révéla que ces lions avaient effectivement conditionné leur don de la Jungle à une restriction plutôt pénible. Pas si généreux que ça, pensait la lionne.

« C’est dommage pour la Jungle, je n’aurais jamais pensé que les Lamasus en interdisaient l’accès aux étrangers. Au moins les Mositus y sont en sécurité. »

Mais à quel prix ? Si leur vie était conditionnée aux choix des Lamasus, cela ne ressemblait pas vraiment à un libre arbitre juste et mérité. Ces lions si connus et fameux leur avaient certes offert refuge mais leur don était en cela plutôt limité. Préférant ne pas s’attarder sur cette question qui relevait davantage de la politique, Ahva laissa couler le sujet pour en revenir à des faits plus joyeux.

S’enthousiasmant autant que la princesse quant à son ami venu de la Jungle, le voyageur lui confia qu’une fois réunis, ces deux-là auraient beaucoup à se dire et la princesse n’en pensait pas moins. Elle lui répondit par un petit sourire complice tandis que le jeune mâle basculait au sujet de sa mère, lui affirmant que celle-ci était peiné de le savoir partir un jour, elle qui ne pouvait plus le suivre dans ces voyages. Cela lui rappelait Kuzali aussi eût-elle une lueur de compassion dans le regard.

« C’est, je pense, la réaction de toutes les mères quand leur enfant souhaite partir. Mon frère aîné s’en est également allé et il n’a prévenu personne, si ce n’est notre mère le jour même de son départ et depuis elle ne cesse de guetter l’horizon, attendant inlassablement son retour. Je t’avoue que je lui en veux terriblement d’être parti de la sorte, on est très proches tous les deux mais il n’a même pas daigné me dire au revoir. »

Son regard s’assombrit quelques instants, sujet à la peine. Ahva était déçue mais surtout blessée du choix de son frère. Il s’était évaporé du jour au lendemain… Comme c’était cruel.

« J’ignore quand est-ce qu’il compte nous revenir ni même ce qu’il est parti faire mais à son retour, il aura la surprise de constater que sa sœur est devenue une redoutable guerrière ! Ou du moins, je m’y attèle. » corrigea-t-elle dans un petit rire avant de reprendre : « Le départ des êtres chers est toujours pénible mais il faut aussi apprendre à respecter leur choix et en attendant, c’est à nous d’avancer. »

Elle lui sourit à nouveau, le regard bienheureux et déterminé. Si elle demeurait encore une enfant, Ahva n’en avait pas moins gagné en maturité. Sa mésaventure sur Outland en était en partie responsable et l’avait arraché à son monde innocent qu’elle avait si longtemps entretenu et chéri. Il était temps de grandir désormais.

D’une voix douce qui accompagnait la caresse du vent, Kosa lui confia qu’un jour il l’emmènerait avec lui. A ces mots, la princesse dressa un regard plein d’envie vers le félin. Vraiment ? Un immense sourire égaya ses babines, elle était si heureuse. Lui parlant de ces endroits déjà découverts qu’il souhaitait lui montrer, Kosa ajouta qu’un lieu précis avait ramené ses songes vers la princesse : un champ de fleurs sauvages. Ahva plissa le regard, touchée par ses dires. Libre et apaisé, c’était ce qu’il ressentait à ses côtés ? Elle en était heureuse.

« J’en serais très heureuse. » lui dit-elle dans un magnifique sourire.

Mais alors qu’Ahva s’imaginait d’ores et déjà parcourir de nouveaux lieux aux côtés de son ami, il lui confia dans une mine désolée qu’il s’en allait dès ce soir.

« Comment ?! » s’étonna la princesse avec hâte. « Mais nous venons à peine de nous retrouver ! »

Telle une enfant gâtée, la princesse faisait la moue. Elle était triste d’apprendre qu’à peine retrouvé, le lion s’en allait de nouveau. Le magnétisme de son exotisme était toujours présent et Ahva voulait passer plus de temps à ses côtés, en apprendre toujours plus sur ses voyages et ses envies. Elle ne voulait pas que son ami parte mais autant que son frère était parti, elle savait qu’elle ne pouvait rien faire.

Acceptant la défaite, la princesse soupira avant de redresser son regard vers l’océan berçant celui de son ami. D’une voix qu’elle ne souhaitait pas triste, elle demanda :

« Où comptes-tu aller ? »

Bien que chagrinée de savoir son ami si tôt parti, l’instinct aventurier de la princesse demeurait. Elle avait toujours rêvé de pouvoirs partir au-delà des frontières, vivre ses propres histoires et plutôt que de sagement les écouter face aux anciens, faire savoir ses épopées grandioses et inédites. Ahva voulait vivre de l’aventure, elle voulait vivre des cadeaux de la vie et s’émerveiller chaque jour un peu plus de ses secrets. Elle savait que la Terre des Lions recouvrait sa part d’obscurité, Soto le lui avait bien montré mais bien qu’avertie Ahva n’en avait pas perdu son goût inné pour la joie du voyage. Elle voulait voir, savoir, comprendre toutes ces petites choses qui faisaient la vie. Mais elle ne pouvait pas. Pas maintenant du moins, pas tant qu’elle serait une enfant aux yeux de tous. Elle attendrait de grandir, de gagner en force et de s’endurcir et quand elle saura le moment venu, elle s’en irait. Pourtant, à défaut de pouvoir plonger dans ses rêves, Ahva s’émerveiller de voir son ami y parvenir. Elle l’admirait pour cela. Laisser sa famille derrière elle était sa principale cause de retenue.

Son voyage n’avait pas de destination particulière mais il lui demandait de l’attendre pour qu’à son retour il puisse de nouveau l’émerveiller de par ses aventures et ses découvertes. Ahva esquissa un petit sourire. Cela lui plairait beaucoup. Partirait-elle avec lui à son retour, s’il le lui proposait ? Elle l’ignorait pour le moment, elle ne savait pas quand Kosa reviendrait sur Prideland ni même ce que l’avenir lui réservait. Il était trop tôt pour se prononcer.

« Sache qu’à ton retour je serai reconnue comme une redoutable guerrière, c’est une promesse ! » lui disait la lionne dans un franc sourire empli de détermination. « J’espère que ton voyage saura t’apporter ce que tu cherches, fais bonne route. »

Joignant les gestes aux mots, Kosa s’approcha de la princesse pour doucement l’attirer vers lui et lui offrir une étreinte. D’abord surprise de cette proximité nouvelle, Ahva en oublia vite sa gêne pour délicatement apposer son crâne contre sa crinière naissante et soupira d’aise. Leur rencontre avait été le fruit d’un pur hasard, de même que leurs retrouvailles mais par ce coup du sort, Ahva avait la certitude qu’ils se reverraient.

S’éclipsant de leur accolade, Kosa lui livra un discours sincère qui toucha profondément la princesse. Son ami allait lui manquer mais le temps saurait vite les réunir. Elle sourit, éclipsant toute forme de chagrin pour que le voyageur garde d’elle ce souvenir d’une jeune lionne joviale et pleine de passion.

« A bientôt, Kosa. » lui souffla-t-elle tandis que le lion se détournait d’elle.

Le visage serein, elle l’accompagnait du regard tandis que celui-ci s’éloignait. Le vent était doux et chaleureux et portait avec lui ses promesses d’un voyage sauf et agréable. Elle sourit d’un air agréable, observant la silhouette de son ami disparaître au-delà des rayons dorés. Ils se reverraient, c’était certain.

HRP: