C'était toujours un exploit de parvenir à constituer une équipe de chasse avec mes enfants. On m'avait dit que les lycaons chassaient en groupe normalement... Pourtant, quand je voyais Ohanko, Chesmu et Eyota ensemble, j'avais du mal à le croire. Il ne cessait de débattre sur qui devait diriger le groupe, qui devait attaquer en premier, où il fallait se placer, etc... Aucun n'était d'accord... Ou plutôt, Ohanko et Eyota n'était pas d'accord. Chesmu, lui, il ne semblait pas s'en préoccuper le moins du monde. Il observait sa fratrie se grogner dessus, accis près de moi. Avec un soupir, je finis par mettre un terme à leur petite prise de bec.

- Je vois, j'ai compris. La chasse en groupe, ce ne sera pas pour tout de suite.

Ohanko poussa un soupir accompagné de sa sœur. Il est vrai qu'il avait attendu ce moment depuis longtemps... Ils savait déjà à peu près chasser seul de petits animaux et aujourd'hui, j'étais censé les accompagner mais au vue de leur comportement... Ce fut Chesmu qui prit la parole, à mon grand étonnement.

- Peut être qu'on pourrait aller chasser quelque chose tout les trois. Un petit animal, comme ça on verrait ce que chacun fait le mieux et on pourra aller chercher un grand animal tous ensemble la prochaine fois ?

Les trois adolescents tournèrent leur regard vers moi, attendant impatiemment une réponse. Avec un léger sourire, je leur donnais mon approbation d'un hochement de tête. Ohanko et Eyota furent les premier à déguerpir et Chesmu ne tarda pas à suivre. J'étais curieux de savoir ce qu'ils me ramèneraient... S'ils me ramenaient quelque chose.
Quoi qu'il en soit, voilà que je me retrouvais seul pour quelques heures... Je ne l'avais pas vraiment prévu. Et bien ! Je pouvais toujours en profiter pour laisser mes oreilles trainer si et là, à la recherche de nouvelles rumeurs. Certaines concernant les Nyeusis m'inquiétaient d'ailleurs... Mais je ne voulais pas non plus paniquer alors je les repoussais dans un coin de mon esprit. D'un pas calme, je me mis à déambuler dans la savane... Jusqu'à apercevoir une tâche sombre au loin. Qu'est-ce que... Prudemment, je me rapprochais. C'était un animal ? Noir ? Un ... Un lion noir ? Lorsque je fus suffisamment près pour sentir l'odeur de l'animal je poussais un soupir de soulagement. Sadaka... Tout allait bien. Je m'apprêtais à faire demi-tour, le lion ne m'ayant de toute façon pas repéré mais je me ravisais. Pour toute les fois où je l'avais aperçu, je n'avais jamais vraiment fait connaissance avec lui. Peut être était-ce le moment ? Me faufilant à travers les hautes herbes, je fis en sorte d'arriver dans le dos du lion.

- Eh ben ça ! Tu as bien grandit Sadaka !

Il faut dire que je ne l'avais plus vue après avoir quitté la lande des Sans Terre vue que j'essayais de rester discret en me rendant au Rocher. Mais le petit lionceaux que j'avais observé de loin avait maintenant une sacré carrure. Il ressemblait de plus en plus à un Nyeusis. Oh, ça ne me dérangeait pas vraiment, la fourrure ne fait pas le lion. Et tant qu'il ne tournait pas comme nos adversaires, il n'y avait rien à craindre.

- Au fait, je m'appelle Fleck ! Ravi d'avoir enfin l'occasion de te parler mon garçon !

J'ignorais si Kuzali ou Ahva lui avait parlé de moi. Au fond, ça n'avait pas beaucoup d'importance, je pouvais bien faire les présentations moi-même.

Prepare for trouble, make it double !


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Anciennement - Papy Fleck

Autour de lui de la roche et juste le noir. Des chauves souris s’envolent dans des cris stridents, presque inhumains. Les chauves souris ne crient pas ainsi normalement, là elles hurlent, oui, puis elles sont nombreuses, trop nombreuses. Elle viennent se réfugier dans un pelage noir, tout aussi noir que la roche. C’est un lion. On dirait qu’il est la montagne et la montagne à deux grands yeux rouges qui le regarde de là haut. Il ne dit rien et pourtant Sadaka sait déjà ce qu’on attend de lui. Soudain le lion - ou la montagne - gronde et la roche se met à trembler. Tout s’effondre, il a beau hurler les pierres dévalent la pente pour venir l’écraser. Il essaie de bouger mais rien n’y fait, il peine à respirer et les pierres tombent encore sur lui. Bientôt il sera mort, étouffé. A cette idée les deux grands yeux couleur soleil s’ouvrent enfin dans la pénombre de la grotte.

Il transpire, il respire fort et autour de lui on s’est réveillé. Il n’est pas passé inaperçu et bien que tout le monde se taise, on le regarde d’un air mauvais. Il se demande bien ce qu’il a put faire, ou pire, dire, pour qu’on le dévisage de la sorte. Il espère que le nom de Mopango ne soit pas sorti tout seul, à son insu…

« Tu peux éviter de bouger comme ça, tu n’es pas tout seul ! » Lui lance une adolescente allongée pas loin. Sadaka s’excuse. Après tout, tout le monde est serré ici et si il commence à s’étaler la cohabitation risque d’être difficile. D’habitude il a son coin - personne n’aime trop venir s’y frotter - mais en ce moment à cause des pluies parfois torrentielles, on est obligé de se serrer au rocher. Donc, par conséquent, d’empiéter sur les frontières personnelles du fils de la Reine. Bien évidemment ça ne réjouit personne et d’habitude Sadaka tente de se faire tout petit mais hier était le jour de sa rencontre avec Mopango et déjà les séquelles s’en font sentir.

Il sait qu’il n’arrivera pas à se rendormir alors il fait le vide et s’allonge en silence, espérant que le soleil se lève rapidement.

Il a de la chance et peut être deux heures après la nuit laisse place aux premiers rayons. Comme une pile électrique l’adolescent se lève et marche au milieu des corps endormis pour sortir. Il a besoin de respirer. Il a l’impression que tout le monde est au courant. Bien que presque rassuré au côté de son oncle, ici le retour est pire encore. Il cache un secret, et cette fois c’est vrai. Avant il n’était qu’une icône, un visage de malheur. Maintenant même ses convictions et son destin son terni d’un bien mauvais dessein. Bien qu’il en tienne les Pridelander pour responsables, il ne peut s’empêcher d’avoir presque honte qu’on essaie de deviner ce qui se trame. Il est perdu, plus perdu que jamais.

ll court longtemps dans la savane, essayant de faire le vide dans sa tête, au moins une heure. Lui qui avait regagné en confiance se voyait aujourd’hui déstabilisé par Mopango. Bien sur qu’il voulait être le lion brave et puissant que le Nyeusi voyait en lui, après tout, il s’était battu pour qu’on reconnaisse enfin sa valeur. C’était tant pis pour Kumpa d’avoir loupé sa chance… Mais, mais maintenant que tout ça était réel ça donnait quelque chose de… bizarre. Il ne voulait pas avoir honte d’avoir rencontrer Mopango ! Et mieux, d’en être heureux ! Il s’arrêta quelques minutes afin de respirer. En proie à de profonds tiraillements, Sadaka n’entendit pas s’approcher et quand on l’interpella il ne pût s’empêcher de sursauter.

Il avait bondit, le dos courbé, les crocs et les griffes à l’air. Le lycaon qui était là n’avait pas l’air d’un agresseur, et Sadaka le savait très bien. Jamais il n’avait réellement rencontrer Fleck en face à face et il lui faisait là un accueil des plus désagréable. Il se redressa rapidement, les sourcils toujours froncés mais les muscles plus détendus.

« Je sais très bien qui vous êtes, désolé de vous avoir accueilli de la sorte, vous m’avez fait peur. » Il ne faisait honneur à personne et se comportait de façon bien grossière. Mais Sadaka n’était pas enclin à faire la conversation aujourd’hui… Il aperçu au loin des petits chiots, manquait plus que ça. Sadaka fit à l’animal un petit signe de tête en guise d'aurevoir et tourna la tête dans le but de faire demi-tour.



HRP:

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Mais qu’arrivait-il donc à cet animal ? Tout le monde avait entendu parlé de lui, les lycaons ne courraient pas prideland, et encore moins ceux qui avaient aidé à sa libération. Les héros de guerre avaient la côte ici, pourquoi se montrait-il aussi curieux et collant ? Sadaka décida délibérément de faire comme s’il n’avait pas entendu mais l’animal réapparut en face de l’adolescent, culotté. Sadaka ne se déridait pas et le regardait toujours d’un air mauvais et agacé. Pour qui se prenait-il avec ses grands airs de bienfaiteur ? Et en quoi sa nuit le regardait-il ? Sadaka n’avait pas acquis sa réputation de paria pour rien et aujourd’hui il était plus que désireux de sortir sa carte de solitaire avec un bon et cinglant : « foutez moi la paix ! ».

Mais c’était Fleck, et si le mâle ébène n’avait aucune considération pour le pridelander, il essayait d’en avoir un minimum pour les amis de sa mère. Il s’avérait - malheureusement pour lui - que Fleck en était un, et un bon… Il allait donc essayer de faire les choses bien - ou pas trop mal.

« En quoi ça vous intéresse ce qui se passe lors des mes nuits ? » Raté. Il lui avait craché au visage un semblant de grossièreté et ne semblait pas apte à se calmer. C’était plus fort que lui, c’était physique. Son corps était tendu, ses muscles crispés et ses canines crissaient dans sa bouche fermée. Il allait le voir son gros lion aux airs menaçants !

« Puis qu’est-ce que vous avez à me suivre et me barrer la route comme ça. Est-ce que j’ai l’air d’avoir envie de vous parler ? Est-ce que j’ai l’air d’avoir besoin de votre opinion sur moi ? » Il continua d’avancer mais Fleck ne semblait pas vouloir bouger de sitôt. Qu’est-ce qu’il aurait été bon de pouvoir planter ses crocs dans le cou de ce lycaon impertinent. Il se ravisa, ravalant sa salive et se remit à le sommer.

« Si vous voulez des réponses je vais être clair, comme ça après vous me laisserez tranquille pour de bon. J’ai entendu parler de vous comme tout le monde, vous êtes un des héros de la libération, point. Maintenant que l’interrogatoire est terminé je peux continuer ? » Il avait légèrement accentué sur le héros, question d’ironie. Il en avait assez qu’on leur courbe le dos alors qu’ils avaient réussi uniquement grâce aux Lamasus. Bref, ça, ça ne le concernait plus mais l’attitude sans gêne de l’animal ne pouvait pas obtenir grâce aux yeux de l’adolescent qu’il était - en tout cas aujourd’hui.

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Mmh... J'avais entendu suffisamment de remarque sur le jeune lion pour connaitre son caractère difficile. Enfin, "difficile" n'était peut être pas le mot, mais je savais que son intégration parmi les Pridelanders n'était pas des plus reluisantes. Ceci dit, je ne m'attendais pas à une pareille réaction. Oh, pas que j'avais réellement peur d'un jeune lion en colère... J'avais eu l'occasion de voir pire. Ou j'étais stupide. Ou alors j'avais un sang-froid hors du commun, au choix. Quoi qu'il en soit, ma seule réaction devant l'agacement de Sadaka fut un simple haussement de sourcil.

« En quoi ça vous intéresse ce qui se passe lors des mes nuits ? »

Mon garçon, si tes nuits te mettent dans un état pareil, fait moi confiance, il n'y a pas que moi que ça allait intéresser. Mais disons qu'à part m'assurer que tout aller bien... Non, je n'avais aucun intérêt à le faire, c'est vrai. C'était surtout un moyen de débuter la conversation. Et ça avait marché ! Mal, mais ça avait marché !

« Puis qu’est-ce que vous avez à me suivre et me barrer la route comme ça. Est-ce que j’ai l’air d’avoir envie de vous parler ? Est-ce que j’ai l’air d’avoir besoin de votre opinion sur moi ? »

Non. Mais je n'avais pas souvenir d'avoir prétendu le contraire, l'avais-je fait ? Peut être un peu et je ne m'en étais pas rendu compte. Qui sait ? De toute façon, mon opinion ne l'intéresserait pas, n'est ce pas ? ... De toute façon celle-ci était plutôt faible pour le moment.

« Si vous voulez des réponses je vais être clair, comme ça après vous me laisserez tranquille pour de bon. J’ai entendu parler de vous comme tout le monde, vous êtes un des héros de la libération, point. Maintenant que l’interrogatoire est terminé je peux continuer ? »

Moi un héros ? Hé ! On avait pas dû lui raconter la bonne version, je n'avait fait que courir dans tout les sens pour coincer des lions dans des rochers, rien de bien prestigieux. Mais dans tout les cas, cette question là n'était celle qui m’intéressait le plus. Mais titiller le lion sombre à ce sujet... Mmmh. Ça sonnait comme une mauvaise idée non ? Prenant un ton parfaitement neutre, je déclarai :

- Et bien, et bien, et bien... Pour une mauvaise nuit, c'en était une. Et la matinée n'a pas dû être meilleure.

Changeant rapidement de sujet, et d'expression, un petit sourire s'afficha sur mes babines, contrastant avec l'air inquiétant du félin.

- Bien, faisons donc en sorte que ça ne s'aggrave pas.

Sur ce, je me décaler de quelques centimètre de ma place pour me rasseoir un peu plus loin. Laissant le champ libre au jeune lion. Je n'aurais pas l'occasion de discuter avec lui s'il partait... mais étonnement, je n'avais pas non plus spécialement envie de lui parler s'il était à deux doigt de m'arracher la tête. Pas que je craignais qu'il le fasse vraiment mais vous avez déjà essayé de parler à quelqu'un qui se retient de vous étrangler ? Une horreur.

- Quoi qu'il en soit, navré que mon comportement t'ai semblé heu... Je dirais "insultant" au vu de ta réaction. Ce n'était pas mon intention. Je voulais juste prendre de tes nouvelles et faire connaissance, après tout, je n'ai jamais vraiment eu l'occasion de te parler. Je ne m'attendais pas à ce que tu le prenne de la sorte.

.... Bon en fait si, soyons un peu honnête, je lui barre la route, je suis indiscret, je ne pouvais pas non plus m'attendre à ce qu'il le prenne bien. Les oreilles dressées, j'ajoutais :

- Sans rancune j'espère ?

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Fleck courba gentiment l’échine - dans un sens plus littéral - pour laisser la voie libre à Sadaka. Celui-ci, comme surprit de l’abandon du lycaon lui jeta un coup d’oeil perplexe. Pour un de ces héros de guerre il lui sembla tout un coup bien faiblard. Que valait un guerrier qui ne peut pas défendre plus de cinq minutes son bout de gras ? Peut être n’était-il simplement pas fou. Tout deux savait bien qu’il ne faisait pas le poids face au grand lion ébène, malgré le fait qu’il ne soit qu’un simple adolescent Sadaka les dépassait tous d’une tête. Presque provocateur, il ne put s’empêcher de titiller à son tour le lycaon.

« C’est tout ? » Des excuses et puis rien du tout.

Il était toujours énervé mais l’attitude du lycaon lui avait un peu redoré l’estime. Il suffisait qu’il montre les crocs pour obtenir ce qu’il voulait. Rien de plus facile. Et, dans le mauvais jour qu’il était, il aurait aimé pouvoir exploiter la piste à outrance. Cela dit, avec un peu de recul, Fleck ne méritait en rien les désirs revanchards du lion. Il s’assied face à l’animal aux yeux étonnants - oui, il n’avait jamais remarqué la bichromie des yeux de Fleck et trouvait ça assez beau.

« Ce sont tes enfants ? » demanda-t-il d’un air faussement intéressé. Les chiots étaient déjà loin mais il avait eu l’occasion de les apercevoir s’en aller dans la savane en piaillant. Si c’était apprendre à se connaitre qu’il voulait, alors soit. Puis cette absence de résistance avait caressé l’égo du mâle de suie.

De toute façon, hormis pester contre la terre entière, Sadaka n’avait rien à faire aujourd’hui. Peut être cette conversation le ferait oublier quelques heures la découverte de Mopango. Rien qu’à cette idée, rien que la vision du grand Nyeusi lui décrocha un frisson. Cela dit, hormis ce petit secouement des épaules, il garda l’air impassible qu’on lui connaissait bien. Hors de question de commencer à bavarder de ça, surtout avec Fleck. Il n’avait rien contre les fouines, mais le lycaon était un fervent serviteur de Kumpa - beurk - mais également un bon ami de Kuzali.

Lui au courant, c’était la fin. La fin d’une relation qui commençait juste. Peut être aurait-ce été pour le mieux, mais Sadaka voulait en être sûr et, surtout, faire ce choix seul.

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Le lion noir me jeta un regard quelque peu perdu. Et bien quoi ? Il m'avait demandé de m'écarter, je l'avais fait, de quoi pouvait-il se plaindre ? Peut être étais-je en train de passer pour un lâche remarquez... Mais je m'en moquais. Je ne gagnais pas mes combats, ou le peu que j'avais mené, par la force. Je n'avais ni la taille ni la force de le faire mais mon cerveau fonctionnait à peu près et ça valait bien tous les muscles du monde. Et puis, de toute évidence, ce n'était pas parce que je m'écartais que je perdais cette "bataille" puisque Sadaka ne bougea pas d'un pouce.

« C’est tout ? »

Oui, c'était tout. Il ne voulait pas parler, à quoi bon le forcer ? Faire la discussion à quelqu'un de mauvaise humeur est juste... déprimant. Et je n'étais pas d'humeur à ça.

« Ce sont tes enfants ? »

Tiens donc ? Qui posait les questions maintenant ? Comme quoi ! Je m'étais, certes, laissé dominé par le lion en courbant le dos mais au final, j'avais ce que je voulais. A se demander lequel se faisait vraiment avoir dans cette histoire ! Incroyable comme il suffit parfois de caresser les animaux dans le sens du poil pour finalement avec ce qu'on veut. Ils sont beaucoup plus coopératifs lorsqu'ils pensent avoir gagner. Mais peut être que les conforté dans cette idée n'était pas la meilleure chose à faire. Par ailleurs, j'étais ravi qu'il cesse enfin de me vouvoyer même si son ton était toujours aussi morose. J'eus un léger rire. Ni moqueur, ni méprisant, juste amusé.

- Hé bien ! Regardez qui pose les questions maintenant.

Oui, lancer des petites piques de ce genre n'était sans doute pas une bonne idée mais vu où en était la discussion, ça ne changerait plus grand chose. Dans le pire des cas, il partirait. De plus, contrairement à l'imposant lion, j'étais bien plus ouvert à la discussion.

- Oui, ce sont bien eux. Chesmu, Ohanko et Eyota.

Je posais un instant mon regard à l'horizon avant de regarder à nouveau Sadaka.

- Ohanko aurait beaucoup aimé te rencontrer par ailleurs. Lui qui cherche à tout le temps dépasser ses limites, il aurait adoré te défier en combat.

Même si l'issue de cette "bataille" aurait été facile à imaginer.

- Mais puisqu'on parle de famille, comment se porte ta mère ? Et tes frère et sœurs ?

Je n'avais pas revue la Reine ni Ahva depuis un moment et lorsque je faisais mes rapports à Kumpa, je ne pensais pas toujours à lui poser des questions à ce sujet. Il faut dire que les nouvelles ne s'y prêtaient pas toujours. En parlant du Roi, j'avais pris soin de le laisser en dehors de la question : malgré tout ce qui s'était passé, je savais plus ou moins que les relations entre le Monarque et son beau fils n'était pas des plus tendres...

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Anciennement - Papy Fleck

L’atmosphère se faisait plus détendue et presque étrange quand Fleck confia à Sadaka qu’un de ses fils aurait aimé le rencontrer. Il sourit presque, vraiment mal à l’aise d’avoir été si désagréable face au lycaon qui ne demandait rien d’autre qu’un brin de conversation.

« Un jour ça serait chouette oui… » Il n’y croyait qu’à moitié - ce comme à chaque fois qu’on disait s’intéresser à lui. Mais il ne rechigna pas, Fleck avait eu sa dose non ?

« Ma famille se porte bien je crois. Ma mère est heureuse, cela se voit. » Bien sur la mort de Samekh avait laissé dans les yeux dorés de Kuzali une marque indélébile mais cela ne l’empêchait pas d’être toujours présente, dynamique et belle comme le soleil. Elle aimait Kumpa, ses enfants et, surtout, Sadaka. Cet amour lui offrait un aura que peu de gens avait le mérite de porté autour de soi et chaque jour elle était, aux yeux de son fils, parfaite.

« Quant à mes frères et soeurs ils ont également l’air de grandir en paix. » Il ne savait qu’ajouter. Ses contacts avec Azaan étaient presque inexistant. Le fils de Kumpa était digne héritier de son père, timide, ennuyant et supposé pragmatique. Quant à l’héritière Awena il est vrai qu’elle était souvent occupée. C’était Ahva avec qui il s’entendait le mieux mais que dire de plus hormis ce que tout le monde savait déjà : elle était heureuse.

Quant au reste de cette « famille » il n’en dit mot. Après tout, maintenant ce terme avait des connotations nouvelles, presque… effrayante mais pourtant si attrayante.

« Excusez moi encore de mon attitude passée. Je… je n’étais pas dans mon assiette et vous en avez payé les frais j’en suis confus et désolé. » Cela dit, l’image de Mopango le reprit soudainement et déjà ses poils se hérissaient. Il devait sortir de sa tête, ou en tout cas s’y manifester différemment car Sadaka allait - après de plates excuses - recommencer à s’énerver contre le lycaon qui n’allait plus rien y comprendre. Il décida alors de prendre congés, bien au clair qu’il n’était pas encore dans de bonnes dispositions pour être à l’aise et calme. Tout ça était trop frais, le moindre mot, la moindre suggestion allait le faire paniquer et il n’était pas question qu’il lâche le morceau…

« Je suis navré je vais devoir vous laisser là je suis… fatigué. » C’était un mensonge évident mais il espérait que le lycaon comprenne sans se vexer qu’il ne pouvait pas parler maintenant et surtout pas si le sujet divaguait sur la « famille ». Il parti alors, d’un pas décidé, après un salut calme et un essai de sourire.


(Je suis désolée je clos maintenant car l'histoire/scénario de Sadaka prend beaucoup de retard et je préfères clore rapidement mes RP's en cours pour avancer avec lui - mais on se recroisera bientôt, merci pour ce rp !)

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Bien que l'atmosphère semblait se détendre, je trouvais que le jeune lion manquait férocement d'entrain. Allons, il faisait pourtant beau aujourd'hui ! Le soleil brillait, les oiseaux chantaient... Mais non. Il avait l'air perdu et gêné. Pourquoi ? C'était une bonne question. Néanmoins, au vue de ses précédentes réactions, je me voyais mal lui reposer la question. Il y a bien des moyens d'obtenir la réponse à ce qu'on cherche. Qui plus est, la plus évidente n'est pas forcement la meilleur. Et puis, au moins, il prenait la peine de répondre à ma question, c'était un début.

J'étais plutôt heureux de l'entendre dire que sa mère était heureuse. Ça ne m'étonnait guère cependant, comme il le disait, cela se voyait. A chaque fois que je me rendais au rocher de la fierté, même quand je ne l'apercevais que de loin, je pouvais la voir rayonner. Oui. Elle était heureuse. Espérons qu'elle le resterait. Il resta assez sobre en ce qui concernait le reste de la fratrie mais ils semblaient tous aller bien. C'était une bonne nouvelle. Après quoi, le jeune adulte s'excusa :

« Excusez moi encore de mon attitude passée. Je… je n’étais pas dans mon assiette et vous en avez payé les frais j’en suis confus et désolé. »

Et bien... C'était un changement brutal. Et pourtant, bien moins brutal que celui de ses poils s'hérissant de nouveau. Qu'est-ce que Sadaka avait en tête pour passer ainsi d'une émotion à une autre ? Une simple mauvaise nuit ne pouvait pas tout expliquer. Ce devait être plus... profond.

« Je suis navré je vais devoir vous laisser là je suis… fatigué. »

Je plissais les yeux avec méfiance. Il est difficile de mentir à un menteur mon jeune ami. Néanmoins, la conversation semblait avoir déjà trop duré à son gout. Fort bien. Il me salua et souria légèrement... ou essaya du moins. Je ne pouvais que saluer l'effort étant donné que Sadaka n'avait pas l'air d'humeur à ça.

- Dans ce cas, je ne vais pas te déranger plus longtemps. Repose toi bien, Sadaka.

Et sur ces mots, je parti de mon côté. Quelque chose n'était pas normal. Mais quoi ? Je l'ignorais. Peut être que je l'ignorerai à jamais. Peut être pas. L'avenir nous le dirait.

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