La journée s'annonçait belle. Quelques nuages s'amoncelaient au loin mais cela ne me semblait pas si préoccupant. D'un pas lent, je sortais de ma tanière, prêt à faire ma petite balade habituelle. Comme d'habitude, j'avais l'intention de passer devant la tombe de Saïka, ce que je n'avais pas prévu en revanche, c'est que je ne serais pas seul. En effet, à peine avais-je fait un pas dehors que je fus poursuivis par trois boules de poils. Mpff... Boule de poils, ce surnom me faisait toujours rire, d'autant que les trois faisaient presque ma taille maintenant.

Ohanko, Chesmu et Eyota. Ils avaient grandit si vite... Si seulement leur mère avait pu les voir. Je m'attendais à ce qu'ils partent à l'aventure de leur côté, comme ils avaient l'habitude de le faire mais... Ce ne fut pas le cas. Chesmu, d'une voix hésitante, et un peu poussé par sa fratrie, me demanda s'ils pouvaient m'accompagner. "Nous aussi nous voulons voir maman". Voilà ce qu'il me dit. D'abord surpris par sa requête, je lui fis un sourire doux avant d'hocher la tête et de leur faire signe de me suivre. Après tout, je n'avais aucune raison de leur refuser ça... Et puis nous nous voyions de moins en moins souvent, autant en profiter ! La route fut donc un peu plus bruyante de que d'habitude, ce qui ne m'empêcher pas de saluer les différents animaux que nous croisions et de leur demander s'ils n'avaient pas quelques nouvelles à m'apprendre. Mais rien, le calme plat. Ohanko me demanda plusieurs fois sur la route pourquoi est-ce que je m’intéressais autant aux nouvelles. Aah... C'est vrai que même après tout ce temps, je ne les avait pas mis au courant de mon rang auprès du Roi. Mmm... Peut être devrais-je le faire un jour, ou pas ! Je pus esquiver la question de mon fils car nous arrivâmes sous l'arbre où j'avais enterré Saïka. Un silence pesant s'abattit sur notre petite famille alors que je déposais une fleur sur le sol. Pendant un instant, nous restions assis sans dire un mot avant que notre petit groupe reprenne sa route.

Sur le chemin du retour, alors que nous nous approchions de l'Etang, quelques gouttes se mirent à tomber. Ohanko fut le premier à s'en plaindre... et le premier à trouver une solution. Alors que la pluie redoublait, s’écrasant au sol avec fracas, le jeune lycaon se dirigea vers une pierre qui pourrait nous servir d'abri même si je n'étais pas sur que nous puissions tous rentrer. Cependant, il s'immobilisa sous la pluie avant de se tourner vers sa fratrie et moi même.

- Hé ! Vous devriez venir voir ça !

Perplexe je m'approchais de la pierre, un lionceau. Il semblait terrorisé.

- Il a crut que je voulais le manger. Se mettre dans des état pareil pour de la pluie et deux, trois éclairs, franchement...

Ohanko eut un petit rire moqueur. Je m’apprêtais à lui dire de se taire mais sa soeur s'en chargea avant moi.

- Et Ohanko ? Tu veux que je te rappelle la tête que TU faisais quand il y avait des éclairs ? Ça ressemblait à ça.

Sur ses mots, Eyota pris une expression horrifié et poussa un petit couinement d'effroi. Souvenir, souvenir. Ohanko se mit à rire avec sarcasme au nez de sa sœur avant de se disputer gentiment avec elle. Chesmu, qui semblait être le seul à vraiment faire attention au jeune lion, tenta de le rassurer.

- Rassures-toi petit lion, mon frère est taquin mais il ne te feras rien, pas plus que moi, ma soeur ou mon père. On va t'aider d'accord ?

Il lui fit un sourire rassurant et se tourna vers moi.

- On fait quoi papa ?

Derrière nous, Ohanko et Eyota s'étaient tût, attendant ma réponse. Mon regard se posa sur le lionceau puis sur mes enfants.

- ... Vous, allez chercher un endroit où nous serons tous à l'abri. Je reste avec le petit en attendant.

Les trois jeunes hochèrent la tête et décampèrent. Je crus entendre de nouveau Ohanko se plaindre de la pluie alors qu'il courait. De mon côté, je me faufilais sous la roche pour m'allonger contre le lionceau terrorisé.

- Allons mon garçon, du calme. Je ne vais rien te faire. Je m'appelle Fleck, et toi ? Quel est ton nom ?

Je prenais une voix aussi douce que possible pour ne pas le brusquer. Le pauvre semblait déjà suffisamment paniqué.

Prepare for trouble, make it double !


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Anciennement - Papy Fleck

Alors que mon petit trio de boule de poil disparaissait, le jeune lion sembla se détendre. Peut être était-ce parce que nous étions moins nombreux... Ou peut être parce que le ciel n'avait pas encore recracher toute sa colère das un éclair déchirant. Bientôt, j'entendis une petite voix me parler :

« Merci Fleck. Enchanté. Je suis Ashka, je suis du Clan du Roi Kumpa. »

Oh... C'était donc un Pridelander. Rien de bien étonnant vous me direz : ce n'était qu'un lionceaux, il ne pouvait pas s'éloigner complétement de son lieu de vie. Cela voulait aussi dire que ses parents ne devaient pas être très loin. Tant mieux, nous serions donc en mesure de l'aider à les retrouver. Je fis un sourire amical à l'enfant avant de tourner de nouveau mon regard vers l'horizon.

« Sans vouloir vous mettre mal à l'aise, votre fils n'a pas l'air très gentil... »

Je haussais un sourcil. Il parlait d'Ohanko à n'en pas douter. Sa remarque ne me mettait pas mal à l'aise mais... Je le trouvais prompt à juger bien vite. Ceci dit, il s'agissait de mon fils, je ne pouvais pas être objectif. Mais Ohanko n'était pas méchant, juste moqueur.

« Vous êtes quoi comme animal ? »

Aaah... Re-voilà cette fameuse question. De toute évidence, je n'avais pas finis d'y répondre. Cette pensée m'arracha presque un léger rire alors qu'Ashka continuai son interrogatoire :

« Comment votre fils savait que je suis un lionceau ? »

J'observais la pluie tomber un temps, laissant le bruit des goutte touchant le sol envahir notre petit abri. Quelques minutes plus tard, je pris une grande inspiration avant de déclarer.

- Nous sommes des lycaons mon enfant. Mais il est normal que tu n'en ai jamais croisé, moi même à part ma famille, je n'en ai jamais croisé d'autres sur Prideland. En revanche, j'ai croisé beaucoup de lion, voilà pourquoi mes enfants savent ce que tu es.

Je fis une courte pause.

- Quant à mon fils... Ne te fie pas à ce que tu viens de voir. Ohanko est moqueur mais il a un bon fond lorsqu'on le connait un peu.

Bien sur, il fallait faire l'effort de le connaitre. Effort pas toujours facile à fournir tant mon fils pouvait se montrer irritant mais... Mais il était bon dans le fond, je n'en doutais pas une seule seconde. Quoi qu'il en soit, ce n'était pas le moment de défendre le comportement malpoli de mon fils. Un nouvel éclair retentit, déchirant le ciel et illuminant la steppe.

- Le ciel est déchainé aujourd'hui... Pourquoi n'es-tu pas rester avec tes parents Ashka ? Le temps n'est pas stable en ce moment et tu ne me sembles pas apprécier la pluie.

Mon ton ne portait pas un soupçon de reproche, seulement de la curiosité. Je n'étais pas là pour faire des remontrance au petit mais pour savoir pourquoi il était là tout seul. Et puis qui sait ? Parler l'aiderait peut être à se détendre.

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Le lionceau ne répondit pas tout de suite à mon interrogation. Il préféra d'abord justifier sa remarque vis à vis de mon fils.

« Je suis désolé si je vous ai froissé en mentionnant votre fils d'une telle manière. Mais je déteste les critiques, je ne peux pas m'empêcher de m'énerver face à cela. J'espère qu'il se comportera mieux la prochaine fois. »

J'eus un léger sourire. Il ne m'avait pas froissé. Ohanko était mon fils, je connaissais ses bons et ses mauvais côtés. Moi-même il m'agaçait par moment... Mais j'avais apprit à faire avec. Après tout, on se rapproche de quelqu'un pour ses qualités, mais on l'aime pour ses défauts. Quoi qu'il en soit, il ne servait à rien de revenir sur ce sujet. L'enfant s'était fait son avis pour le moment et seul Ohanko pourrait le changer. Ashka répondit alors à ma question :

« Je ne suis pas resté au Rocher car je préfère jouer ici. Là-bas, il n'y a rien à faire. Et puis, ça me permet de rencontrer des personnes, comme je le fais avec vous ! J'adore me faire des amis. Effectivement, je n'apprécie pas la pluie. »

J'eus un léger rire. Tout les lionceaux de Prideland était à ce point aventureux ? Enfin... Au moins je ne pouvais pas leur reprocher de manquer de curiosité. Silencieusement, je continuais à observer le ciel jusqu'à entendre de nouveau la voix du lionceau :

« Et euh, votre compagne n'est pas là ? »

Mes oreilles se baissèrent en entendant ses mots et mon regard devint plus sombre. Je... Je ne m'attendais pas à ce genre de question. J'aurai aimé dire à ce lionceau de se taire, de ne pas aborder ce sujet mais... Il ne pouvait pas savoir. Et passer ma colère sur quelqu'un n'arrangerait rien. Calmement, avec une voix qui paraissait dénué d'émotion, je répondis :

- Elle est morte.

Avec un soupir je posais ma tête sur mes antérieur.

- Ça va faire un moment maintenant...

Oui, un long moment... Mes enfants n'avaient même pas atteind l'âge adulte et déjà, ils avaient perdu leur mère... Un silence pesant s'abattit dans notre petit abris et je m'en sentais un peu responsable. Désireux de ne pas laisser les choses ainsi, je me raclais la gorge.

- Ahem. Et... Et toi ? Tu as de la famille sur Prideland ?

Question idiote, bien évidemment qu'il avait de la famille... Mais je tenais surtout à briser le silence plutôt qu'autre chose.

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Je voyais bien que ma question avait attristé le jeune lion. Avait-il donc lui aussi perdu quelqu'un ? Il poussa un soupir et je ne tardais pas à avoir la réponse à mon interrogation :

« Oui. J'ai une mère et une sœur. »

Pas de père donc... Il tourna son regard vers le ciel et je vis quelques larmes rouler le long de sa joue. Il était encore jeune, c'était normal qu'il soit aussi touché par un tel évènement... Surtout s'il était récent. Mais l'était-il ? Bah ! Ça n'avait pas d'importance, Saïka était bien morte depuis un an et pourtant elle me manquait toujours autant... Le lionceau finit par déclarer en séchant ses larmes :

« Passons à autre chose. Ce sera mieux. Pour tous les deux... »

J'hochais la tête avec un sourire rassurant. Oui, mieux valait parler d'autre chose. D'un coup, le jeune lionceau fit un sourire et entama un autre sujet :

« Heureusement, j'ai des amis et une sœur avec qui m'amuser. Et ma mère me raconte plein d'histoires, on s'amuse. Et toi, t'as des frères et sœurs ? »

Ouch... Le sujet était moins sensible pour lui... Pas vraiment pour moi. Mais je m'étais habituer à cette perte il y a longtemps déjà.

- J'en avais.

Oh zut... Je n'avais pas vraiment envie que cette discussion retombe dans une ambiance triste. Et puis... Un incendie avait bien ravager mon ancienne meute mais Saïka avait survécu à cet incendie alors que je croyais tout le monde mort... Alors pourquoi pas d'autre membre de ma famille. Je me raclais la gorge.

- Nous avons été séparé il y a longtemps. Je ne sais pas ce qu'ils sont devenus.

Soudain, un éclair traversa le ciel et je crus apercevoir une silhouette au loin qui fonçais droit sur nous. Je me redressais rapidement. Ohanko ? Oui, c'était lui, pas de doute ! Il fallait croire que mes enfants avaient réussit leur mission. L'adolescent nous rejoignit rapidement. Je sortis prudemment de notre cachette pour venir aux nouvelles. Apparemment, ils avait trouver un autre abri capable d’accueillir tout le monde. Parfait.

- Prépares-toi petit, on bouge.

Lançais-je à l'attention du lionceau. D'après Ohanko, l'abri n'était pas loin, autant partir dès que possible. Mon fils fila à toute allure, l'attrapais le lionceau par la peau du coup et le suivit de près sous une pluie battante accompagné d'éclairs déchainés. L'abri n'était, effectivement pas loin, mais le temps empêcher de voir clairement à plus d'une dizaine de mètre. Il s'agissait d'un amas de plusieurs rocher qui ensemble formait une sorte de mini-grotte. Ohanko s'y engouffra le premier et je l'y suivit, posant le lionceau au sol une fois au sec.

- Et voilà ! Bon...

Je jetais un coup d’œil autours de nous. Chesmu observait le jeune lion avec curiosité et Ohanko secouait son pelage mouillé près de sa soeur pour l'agacer. Tout était normal et il ne manquait personne.

- Bien, faisons les présentations comme il se doit, voila Eyota, Chesmu et Ohanko. Mes enfants.

Chacun des jeunes lycaons lança un salut en entendant son nom. Je poussais Ashka du bout du museau vers eux.

- Les enfants, voici Ashka. Un jeune Pridelander que nous ramènerons chez lui lorsque la pluie aura cessé. Enfin, si ça ne te dérange pas Ashka, bien sur.

Je haussais un sourcil interrogateur vers le lionceau. Je doutais qu'il cherche à affronter les pluie seul mais... qui sait !

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Le jeune lionceau avait était paniqué lors du trajet... Mais j'étais ravi de constater qu'il se remettait bien vite de ses émotions. Je m'en serais voulu s'il avait continuer à trembloter sous l'effet de la peur... Au lieu de ça, il fit un grand sourire à mes enfants et déclara :

« Je veux bien que vous me rameniez chez moi après la pluie... Enfin, comme vous voulez. Ça ne me dérange pas de rentrer seul. »

J'hochais légèrement la tête. Je tenais personnellement à le raccompagner. Vu la colère de la pluie qui s'abattait sur nous, le terrain ne serait sans doute pas dans le même état qu'habituellement. Des trous de boue ou bien des mini-torrents pouvaient facilement se former et se révéler dangereux pour un enfant. Mieux valait ne pas laisser Ashka seul.
Le jeune lion secoua d'un coup son pelage pour se débarrasser de l'eau qui l'alourdissait. Eau qui se retrouva sur Eyota. Elle n'avait décidément pas de chance ce jour là entre Ashka et Ohanko. Confus, le petit brun s'empressa de s'excuser :

« Oups ! Désolé euh... Eyota, de t'avoir mouillée... »

L'adolescente commença par lui jeter un regard glacial avant de finalement illuminé son visage d'un grand sourire.

- Il n'y pas de mal Ashka. A vrai dire... Ça m'arrange.

Sur ces mots, elle jeta un regard malicieux à son frère avant de se rapprocher discrètement de lui et de s'ébrouer à quelques centimètre de son museau. Si bien qu'il se retrouva de nouveau trempé.

- Hé !

Il se mit à rire avant de se jeter sur sa sœur et de la planquer au sol. Celle ci, ne se laissant pas faire, ne tarda pas à se libérer et tout deux se mirent à se poursuivre, allant jusqu'à sortir de notre abris. ... Je me demandais... Ashka avait peur de la pluie ? Peut être que lui permettre de jouer avec d'autres jeunes sous la pluie l'aiderait à combattre sa peur. Et puis, tant qu'il ne s'éloignait pas, il n'y avait rien à craindre.
Rapidement, je lançais un regard à Chesmu pour lui faire comprendre mon idée. Celui ci hocha la tête avec un léger sourire. Doucement, il s'approcha du lionceau. Chesmu avait toujours été le plus costaud de la porté mais étonnement, il était aussi le plus doux. Il s'abaissa pour arriver à la hauteur du lionceau et demanda :

- Dis Ashka, je vais rejoindre mon frère et ma sœur pour jouer un peu. Tu veux venir avec nous ?

Dans l'espoir de rassurer le lionceau j'ajoutais :

- Tant que tu ne t'éloigne pas, tu n'as rien à craindre. Et puis, Chesmu te protégera, pas vrai ?

L’intéressé eu un rire nerveux avant de hocher la tête.

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Au vue de la peur que la pluie et les éclair semblait inspiré à Ashka, je m'attendais à ce qu'il refuse. ... Ceci dit, je ne m'attendais pas à une réaction aussi violente. Soudainement, il se mit à hurler comme si quelqu'un lui avait marché sur la queue :

« HORS DE QUESTION ! »

J'eus un léger sursaut, j'avais déjà eu à faire à plus impressionant qu'un lionceau criant sous le coup de la peur, mais Chesmu fut tellement surpris qu'il fit un bond sur le côté manquant de perdre l'équilibre. Ah, Chesmu ! Le plus costaud de la portée mais toujours le plus prudent... Au moins je savais qu'Ohanko et Eyota aurait toujours quelqu'un pour veiller sur eux, de près ou de loin. Quoi qu'il en soit, Ashka sembla se reprendre et déclara :

« B-Bon, d'accord. Désolé, Chesmu. Je t'ai sûrement vexé. Je vais prendre mon courage à deux pattes et venir avec vous. Mais euh, Fleck, tu vas pas rester seul ici quand même ? »

Vexé ? Il faudrait un miracle pour vexer Chesmu ! L'adolescent eut d'ailleurs un petit rire avant de secouer la tête, signifiant au lionceau qu'il n'y avait pas de mal. Il avait peur, c'était tout. Et on ne peut reprocher à personne d'avoir peur, c'est ce qui prouve que nous sommes vivants. Quant à la question d'Ashka... Je me mis à lever les yeux au ciel d'un air désintéressé avant de lui répondre :

- Mmm... Je ne sais pas trop Ashka... Tu sais, je commence à me faire vieux et je ne suis pas sur de pouvoir suivre la cadence...

Alors que je disais ces mots, ma patte se rapprocha sournoisement du lionceau... Jusqu'à le touché du bout des griffes. Je fis un petit bond avant de lancer :

- Touché ! C'est toi le chat !

Puis je partis d'un coup aussi rapide qu'une antilope. Hé ! Je m'en sortais encore bien pour piger les petits jeunes ! Je ne faisais même pas aux gouttes d'eau qui s'abattait sur ma fourrure, ni à mes poils trempant dans la boue alors que je me stoppais à quelques mètres plus loin en position de jeu. Ohanko et Eyota me rejoignirent curieux et je leur expliquais la situation. Ni une, ni deux, ils détalèrent en criant des "vous ne m'attraperez jamais". Dans la cachettes je pouvais apercevoir Chesmu encourager Ashka à sortir lui assurant sans doute qu'il serait près de lui s'il avait peur.

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D'abord un peu déçu, le jeune lion parut bien surpris face à ma réaction mais je crus apercevoir un sourire s'afficher sur ses babines alors que je détalais comme un lapin. Ashka hésita cependant un instant avant de me rejoindre. Allez petit ! Tu pouvais le faire ! Tu n'allais tout de même pas laisser quelques gouttes d'eau te décourager. Effectivement, prenant son courage à deux pattes, la petite boule de poil me fonça dessus, suivit de près par Chesmu.

Malgré les éclair, la pluie et la boue, l'enfant sembla se détendre au fil de sa course ce qui me fit sourire. Il finit même par me rattraper avant de fuir de nouveau avec un cri amusé. Ah oui ? Il voulait jouer à ça ? Fort bien ! Non loin, Chesmu avait lui aussi commencé à s'éloigner comme le reste de sa fratrie. Même si Ohanko ne cessait de bondir sur place, me mettant au défi de l'attraper. Mmh... Finalement Ashka allait peut être échapper à ma fureur. Avec un sourire je fonçais sur mon fils. Celui-ci se mit à partir d'un coup... Du moins, c'est ce qu'il avait prévu, mais le sol boueux était glissant et il manqua de tomber. Autant dire qu'il en fut grandement ralenti et que je n'eus aucun mal à l'attraper et à tourner les talons.

Un rire me parvint. Eyota semblait beaucoup s'amuser de la défaite de son frère.

- Oooh ? Ça te fais rire ? Et bien voyons si tu riras encore une fois que je t'aurais mis la patte dessus !

Déclara Ohanko avant de se précipiter sur sa sœur. Il faut croire qu'il avait déjà oublié l'état du sol. Car lorsqu'il poursuivit sa course, il tomba la tête la première dans la bout et glissa vers sa sœur jusqu'à la renverser.

- Ohanko ! Eyota !

Chesmu se dirigea vers eux inquiet... Moi ? Je ne l'étais pas. Et j'avais bien raison. Les deux lycaons à terre et couvert de boue était en train de rire aux éclats. Leur mésaventure n'était qu'un jeu pou eux. Je levais les yeux au ciel, un sourire rieur sur le visage.

Soudain, je sentis une douce lueur me réchauffer. Levant le museau vers le ciel, je pouvais apercevoir quelques rayons de soleil chassant les nuages ombrageux. Doucement, je tournais les yeux vers Ashka.

- Et bien mon garçon., je crois qu'il est temps de te ramener chez toi.

Du bout de la patte, je fis signe au jeune lion de nous indiquer le chemin pour que nous puissions le raccompagner.

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