Le temps était aussi morose que mon humeur. Je n'aurais pas du m'éloigner de notre tanière... Mais depuis la mort de Saïka je me montrais assez facilement irritable et je ne voulais pas infliger ça à mes enfants. Dès que la pluie avait commencé à tomber, j'avais pris soin de me mettre à l'abri. Je n'aimais pas spécialement être trempé jusqu'au os. Le seul endroit où le sol semblait à peu près sec c'était le Baobab, l'ancien lieu de vie des Mositus et des Pridelanders avant que les deux clans trouvent un autre endroit pour s'installer. La vie qui s'agitait jadis autours avait disparue et tout y était bien plus calme désormais.
Avec un soupir, je me laissais tomber au sol, soulevant un léger nuage de poussière. Plongé dans mes pensées, je levais les yeux vers le ciel ombrageux. J'étais un peu inquiet pour Ohanko, Chesmu et Eyota... Mais ils étaient grand maintenant, ils s'était sans doute mis à l'abri. J'espérais juste que le temps ne resterait pas mauvais longtemps... Que je puisse m'assurer que tout allait bien.

- C'est toi, Fleck ?

Un peu surpris d'entendre une voix que je ne connaissais pas me sortir de mes pensées, je tourné la tête en direction du son. Non loin de moi se tenait un lion gris au yeux vert. Au vue de son odeur, il devait s'agir d'un Mositu. Avec un ton neutre, peut être un peu plus froid que je ne l'aurai voulu, je lui répondis :

- Je suis bien Fleck. Et tu es ?

J'avais beau avoir passé une partie de ma vie avec les Mositus, ce lion ne me disait rien. A moins... Oui, il me disait quelque chose.

- Tu es un ami de Nyoka non ?

Il me semblais bien avoir vu le fils d'Haramu parler avec d'autres lions sur la lande des Sans-Terre et le lion en face de moi en faisait parti. Étaient-ils amis ? Je ne pouvais que le supposer. J'étais parti de l'Oasis juste après la naissance de Nyoka... Je ne savais donc presque rien de sa vie. Et même si nous nous étions recroiser, nous n'avions pas parler longtemps. J'ignorais donc presque tout de sa vie ou de ses amitiés... Et ça ne e dérangeais pas. A une époque, cela me posait problème, je considérais Nyoka comme un membre de ma famille. Mais j'avais vieilli et les chose avait changé. Haramu avait pris soin de moi... Peut être à cause d'une prise de conscience, mais même si je lui en était reconnaissant, il n'était pas mon père, Nyoka n'était pas mon frère et ces lions n'étaient pas ma famille.

Prepare for trouble, make it double !


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Le tonnerre se mit à gronder de plus belle. Éclairant l'arbre d'un flash éblouissant. Regardant l'horizon, j'observais les ciel et les nuages gris, déverser une pluie qui semblait sans fin sur la terre des Lions. Je n'aimais pas spécialement regarder la pluie. Lorsqu'on ne voyait plus rien que le gris, cela avait tendance à me déprimer. Tsss... Comme si je ne l'étais pas assez ses derniers temps... J'avais presque oublié la présence du félin jusqu'à ce qu'il brise de nouveau le silence, répondant à ma question :

- Oui, je suis un ami de Nyoka. Il m'avait déjà parler vaguement de toi, tu es son demi-frère n'est-ce pas? T'as l'air plutôt cool comme lui. Et que vient tu faire dans ce coin paumé, par ce mauvais temps? J'imagine que c'est pas, pour la beauté du paysage, ici tout est plat et rachitique.

Mes oreilles se baissèrent rapidement en entendant le mot "demi-frère" mais je ne l'interrompis pas. Alors comme ça, on avait parler de moi, hein ? Je me demandais bien pourquoi... Il n'y avait pas grand chose d'intéressant à dire à mon sujet.

- Je voulais être seul.

Déclarais-je simplement. Je laissais quelques secondes s'écouler dans le silence avant de reprendre.

- J'ai... Je... Je ne suis pas dans la meilleure période de ma vie. J'ai besoin de m'isoler de temps en temps.

Et pourtant... Cela allait faire bien plusieurs mois depuis la mort de Saïka... Peut être même qu'une année entière avait passé... Ou plus. J'avais un peu perdu le fil. Mais la blessure était toujours profonde. Pfff... Comme c'était pathétique. Même mes enfants s'en étaient mieux remis. Mais moi... Moi j'étais toujours coincé dans le passé. J'ignorais ce que j'attendais pour avancer. De l'aide peut être... ou du courage ? Un courage qui me manquait.

- Et au passage, Nyoka n'est pas mon demi-frère. Ou en tout cas, il ne l'est plus, s'il l'a été un jour.

C'était un point qu'il me semblait important d’éclaircir. J'avais grandi, prit du recul, et j'avais cessé de considéré ces lions comme ma famille... Pour peu que j'ai vraiment commencé un jour.

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Après ma courte histoire, le lion daigna bien se présenter. Il semblait bien embêter que la conversation ai dérivé sur ce sujet pour tout dire... Et je pouvais le comprendre, ça ne me mettais pas particulièrement à l'aise non plus.

Je m'appelle Nalan... Et excuse moi, de ma conduite fort peu agréable, mes paroles étaient déplacés... Ce soir, je ne suis pas vraiment dans mon état normal.

Je lui fis un hochement de tête amical, lui faisant comprendre qu'il n'avait pas à me faire d'excuse. Après tout, il ne pouvait pas savoir et il ne m'avait pas non plus forcé à lui raconter ça. J'avais fait ce choix moi-même. Et puis, ce qui était fait, était fait, inutile de s'acharner dessus. Quoi qu'il en soit, il semblait que le lion ai lui aussi une histoire à me raconter car il déclara :

Moi aussi... j'ai perdu un être chère. Mes parents sont mort à l'oasis oublié, pendant mon enfance à cause d'une guerre et j'ai été adopter, par une lionne de mon clan. Mais, la vengeance à diviser mon clan en deux et elle à décidé de se battre pour récupéré notre bien. Moi j'ai choisis, la paix... Et aujourd'hui, tout ceux qui étaient partis à la guerre ont péris, contre les guerriers de sables. Je suis venu ici, dans l'espoir qu'elle à tenu sa promesse, qu'elle reviendrais... Je suis partis, il y a un jour et j'ai mentis à mon clan de là ou je voulais me rendre. Mais, je me ment à moi même, pour évité la réalité. Je compatis donc... mon jeune amis...

Lui aussi avait perdu ses parents ? Voilà qui nous faisait un point commun... En plus de celui d'avoir grandit chez les Mositus. Ceci dit, cette perte était lointaine. Mais ce qui semblait le plus troublé le lion était la mort de sa mère adoptive. Récente celle-ci. Malgré la teneur triste de notre conversation, je ne pus retenir un léger rire, même amer.

- Jeune ami ? Je n'en ai peut être pas l'air Nalan... Mais de nous deux, c'est toi le plus jeune.

Devant nous, le ciel se dégageait. Je poussais un soupir las.

- Mais oui... Je suppose que tu comprend.

De nouveau, je fis une courte pause. Repensant aux derniers évènements. A vrai dire, je ne comprenais toujours pas le choix des Mositus d’élire un chef qui ne désirait que combattre. Après quelques seconde, je déclarais :

- Cette idée était stupide. J'ai grandit parmi les Mositus. Ce sont des pacifiste, pas des guerriers. Leur place n'était pas dans le désert à se battre contre les Jangowas qui sont des guerriers né. Il est des guerres qu'on ne peut gagner.

A vrai dire, je ne connaissais pas la position de Nalan sur le sujet... Mais vu ce qui était arrivé à sa mère adoptive, ça ne devait pas être glorieux.

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Tiens ? Apparemment je ne faisais pas mon âge. Voilà qui était plutôt flatteur. Néanmoins, la conversation ne dérivant que vers un sujet des plus déprimant, je ne pouvais pas m'en réjouir comme je l'aurais fait en temps normal. Le lion semblait d'ailleurs d'accord avec moi concernant la stupidité des actes de cette Kwadja puisqu'il ajouta :

- Exactement! et nous nous sommes séparés en deux groupes malheureusement. Ma mère est morte par la faute de cette Kwadja! et je dois tout à Siri pour avoir permis au moins à la moitié du clan de survivre. Sinon, à cette heure les mositus aurait disparus à jamais...

Je ne dis rien. Il n'y avait rien à dire. Ce qui était fait, était fait. Kwadja avait fait son choix. Un choix idiot qui avait aboutit à bien des ennuis pour le clan des Mositus, mais cela ne pouvait plus changer à présent. Je poussais un soupir.

- Tout change, apparait et disparait, ainsi va la vie. Notre tâche est de faire en sorte que tout ne disparaisse pas trop vite.

Si cette bataille nous avait bien apprit une chose, c'était que les Mositus n'avait rien à faire sur un champ de bataille. Il était dommage d'avoir dû apprendre cette leçon d'une pareille manière... Surtout quand la plupart la connaissait déjà.

Lentement je me relevais. Le soleil commençait à nous réchauffer de ses rayons et après une discussion aussi déprimante, revoir la bouille souriante de mes enfants me ferait le plus grand bien.

- Ce fut un plaisir de te rencontre Nalan. Malheureusement, il est temps pour moi de partir. A une prochaine fois !

Je fis quelques pas en dehors de la protection du grand Baobab, silencieux. Tout était calme juste après la pluie. C'était... reposant. Je me stoppais avant de m'être trop éloigné et, après quelques secondes d'hésitation, j'ajoutais :

- Et Nalan... Si tu croise Nyoka, dis lui bonjour de ma part.

Et sur ses mots, je me mis à courir, rejoignant ma tanière avec de rapides foulés.

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