Nous venions de rentrer sur Prideland. Les guerriers ayant fait le voyage à mes côtés pour honorer la promesse faite à l'humble seigneur d'Apeland, Assam, s'en étaient allés se reposer sur mon invitation après que je les ai remerciés de leur présence. L'un d'entre eux me demanda si tout allait bien, question à laquelle j'esquissai un sourire pour le rassurer avant d'acquiescer.


- Vous savez Damu, depuis que nous sommes rentrés, vous me paraissez plus étrange que d'ordinaire... Il semblerait que je ne sois pas le seul à partager cet avis.
- Tout va bien. Je vous en conjure, ne nourrissez pas d'inquiétude à mon égard, cela n'en vaut pas la peine.

Une fois mon interlocuteur soulagé, je le remerciai une fois encore et prétextai avoir des devoirs à accomplir pour m'isoler. Je n'avais pas encore rapporté ce qu'il s'était passé sur La Terre des Singes à mon aîné, et bien que les Kashyks menés par Shiraz aient finis par battre en retraite, j'étais loin d'être apaisé. Mon esprit demeurait tourmenté par ce que j'avais pu voir ce jour-là, et qui me poussait à de biens nombreuses interrogations... Les Lamasus s'étaient montrés plus que serviables en nous venant en aide dans la tâche qu'était de reprendre Prideland aux griffes des Nyeusis, mais que cachaient-ils ? Que pouvaient bien dissimuler ces lions, que j'avais entendu communiquer dans une langue inconnue ? J'étais certain, après avoir payé ma dette envers ces vaillants alliés, qu'ils gardaient un secret...

J'étais parvenu à rester neutre auprès d'Asahi, mais je savais que ce n'était qu'une question de temps avant qu'elle aussi ne remarque ma contrariété. En tant que compagne, elle avait sans doute été trop heureuse de me revoir pour se douter de quoi que ce soit, et prendre plus sérieusement en compte mon comportement... Et comme le bonheur de nos retrouvailles avait été réciproque, certainement que mes doutes s'étaient transformés en joie pour profiter de ma famille. Seulement, ils reprenaient le dessus à présent.

Je décidai d'aller retrouver le monarque, pour obtenir son avis, jugeant qu'il serait suffisamment sage pour savoir quoi faire. S'il y avait bien quelqu'un à qui je m'étais toujours confié sans crainte d'être jugé, c'était bien lui. Je me renseignai donc pour savoir où il se trouvait, et me rendis vers l'étang. C'est là-bas en tout cas, qu'il fut aperçu dernièrement.

Le remarquant de loin, je profitai de l'un de ses moments de solitude pour l'interpeller. Je me sentais toujours coupable de le déranger, puisque la tranquillité se faisait rare dans ses projets, mais je ne pouvais guère laisser cette histoire engendrer des cauchemars sans la partager avec quelqu'un de confiance. Qui plus est, mon frère étant le roi, se devait d'être informé. Je n'avais aucune idée de la raison, mais quelque chose ne moi en criait que c'était important, et que même infime, le moindre détail n'était pas à écarter.


- Hum hum... L'eau fraîche de l'étang est-elle aussi délectable que dans tes souvenirs ?

Je lui offris un sourire, et avant qu'il ne me réponde, le saluai :


- Bonjour, Kumpa.

Je perdis ensuite mes prunelles d'or sur l'horizon, incapable de soutenir un faux sourire à mon roi plus longtemps. Le chamboulement qui se jouait dans mon âme devait se lire une fois de plus sur mes traits de nouveaux tirés.

Les odeurs d'autres animaux aux environs de l'étang me redonnèrent un sentiment de soulagement. Ils m'avaient manqué, tous. Le lieu était souvent fréquenté, mais il faut dire que ces trois derniers mois, j'avais eu d'autres pensées bien assez importantes pour occuper l'entièreté de mon esprit. Cela m'apaisa de sentir les effluves de Prideland, qui m'étaient devenues depuis longtemps bien familières... Et revoir mon frère me rendait plus heureux que jamais. Avec ma famille, on peut dire que son absence était des plus insoutenables. Néanmoins, il faut parfois se résoudre à suivre son devoir. Je voulais rendre Kumpa fier en le libérant d'un poids, et lui prouver que je le soutiendrais au péril de ma vie. Aussi, rendre le service promis à Assam était le compromis parfait pour faire les deux.

Les yeux bleus océan du roi se posèrent sur moi avec surprise, ce qui accentua mon sourire. Je pris même en compte le soupir qu'il laissa échapper. L'éclat d'impatience et de joie qui brillait dans son regard alimenta le lien de complicité qui nous liait depuis notre naissance. Je me laissai emporter par le bonheur que nos retrouvailles après notre longue séparation (c'était la première fois que je menais une mission de cette durée aussi loin de Prideland) pour le serrer entre mes pattes dans une accolade fraternelle :


- Tu m'as manqué Kumpa. Toi et tout ce qui fait ce royaume... Je suis heureux d'être revenu parmi les miens.

Je me reculai ensuite et écoutai ses questions, sans me départir de mon sourire fatigué. Ce voyage, cette bataille... Tout avait été plus éprouvant que ce que j'aurais cru. Je me raclai la gorge et répondis :


- Tout va bien... Nous n'avons aucune perte à déplorer, juste des blessés. Certains plus gravement que d'autres, mais je ne pense pas que leur vie soit en danger. Tout s'est déroulé comme nous l'espérions, et ma dette envers le seigneur Assam a été rendue. Quant aux guerriers, tu peux être fier de ce qu'ils ont accomplis. Ils ont eu le juste courage et la force nécessaire pour parvenir à notre but, et ils méritent bien le repos que je leur ai accordé.

Je tournai le regard, admirant ces paysages qui pendant trois mois, s'étaient tenus là, à subir la fuite du temps et à récupérer de leur verdure. Je retins un rire et, reportant mon attention sur mon frère en lui posant l'une de mes pattes sur son épaule, je murmurai dans un souffle taquin :


- Vous n'avez point répondu à ma demande, mon roi. Cette eau est-elle toujours aussi fraîche que l’affirmaient vos souvenirs ?

Il me plaisait parfois de le traiter comme un sujet se doit de traiter son souverain. Je plissai les yeux dans une expression protectrice et susurrai sur un ton trahissant une légère inquiétude :


- Et toi ? Rien n'est venu ébranler la tranquillité retrouvée de Prideland ? Tel que je le vois, sous ton règne et pendant 3 mois, il a su retrouver de sa superbe ! Je ne te remercierai jamais assez d'avoir pris soin d'Asahi et des petits pendant mon absence. J'ose espérer que la tâche n'a pas été trop dure et que ces garnements ne t'ont pas trop épuisé !

J'éclatai d'un rire las mais sincère pour appuyer ces paroles. Mes yeux étaient vitreux de larmes tant j'étais à la fois épuisé et heureux. Je savais que Kumpa allait me demander de lui décrire la mission en détails. Pour l'heure, j'attendais juste de savoir quelles étaient ses questions pour pouvoir y répondre le plus justement possible. J'ajouterais ce qu'il manquerait par la suite.

Kumpa fier de moi ? Je le devinais, mais l'entendre m'emplis d'embarras et de satisfaction. Je m'empressai de répliquer :


- Oh m-mais je n'ai fait que mon devoir ! Tout l'honneur est pour moi et si j'avais pu, c'est moi qui aurait écopé de toutes ces blessures pour laisser les guerriers indemnes au lieu qu'il en soit autrement.

Lorsqu'il approuva mes paroles sur ces derniers en disant qu'il prendrait le temps de les saluer plus tard, j'inclinai la tête d'un air entendu. J'étais tout aussi attentif lorsqu'il fit le bilan de ce qu'il s'était passé en Prideland durant mon séjour au Royaume Éloigné. Rien. Il ne s'était rien passé, et même si pour certains la monotonie pouvait être des plus ennuyantes, elle fut rassurante pour moi. Un sourire paternel remplaça le précédent à l'évocation des lionceaux, tout allait pour le mieux et cela accentua la voix dans ma tête qui me disait que je n'avais pas à m'en faire.


- En même temps, cela ne m'étonne guère... Sous ton règne, tout ne peut que se dérouler dans le meilleurs des mondes et ce, quelle que soit la situation. J'en suis vraiment heureux.

Le roi évoqua bien sûr, le sujet primordial de notre conversation. Il lisait vraiment en moi comme dans un livre ouvert ! Peut-être était-il soucieux de vite aborder les choses importantes pour me gratifier du repos que mon corps réclamait depuis notre retour. J'adoptai place assise pour raconter les choses dans l'ordre en prenant mon temps. Je voulais être sûr de ne rien oublier qui puisse avoir un impact dans le déroulement de cette mission :


- Tout d'abord, en chemin, et plus précisément sur La Terre des Singes, nous avons eu l'occasion de croiser les Mositus installés dans la Jungle du Zawadi. Nous avons rejoint le Havre, et c'est quelques jours plus tard qu'accompagnés des Lamasus et des Marozis nous partîmes en direction du Royaume Éloigné.

Je laissai quelques temps à Kumpa d'assimiler ces premières informations. Elles reprenaient fidèlement notre périple. Je me surpris à dire :


- Tu sais, les paysages là-bas diffèrent vraiment des nôtres. Ils sont splendides et mystérieux à la fois... C'est fascinant et assez effrayant de se retrouver à de tels endroits... Et sans Assam, nous nous serions très certainement perdus !

Je me raclai la gorge pour mettre fin à cette parenthèse, en me disant que je garderais ce genre de remarque pour plus tard. Piochant dans mes récents souvenirs qui se bousculaient, je me remémorai du début à la fin tout ce qui avait pu attirer mon attention. Cela pris quelques secondes afin que je puisse faire le tri dans mon esprit et ne rien oublier – ce que d'ordinaire je ne faisais jamais – et je repris :


- Tout d'abord, nous nous sommes retrouvés face aux Kashyks. Le Seigneur Assam leur à demandé de quitter les lieux, mais Shiraz ne l'entendait pas de cette façon... Comprenant qu'il lui tiendrait tête, nous n'avons pas eu d'autre choix que celui de lancer l'assaut. S'en est donc suivie une bataille après laquelle presque tous les Kashyks ont quittés la Cascade Aux Esprits, et les Marozis ont ainsi pu récupérer les terres qui étaient les leurs.

Je me stoppai une nouvelle fois, et commentai, la moue boudeuse :


- Quelle ironie tout de même... Tout cela me rappelle un peu ce qui s'est passé à Prideland, ne trouves-tu pas ?

Mon antérieur droit bougeait en mouvement pour appuyer mes paroles tandis que je narrais déjà la suite :


- Enfin, il restait Shiraz. Têtu, il s'obstinait face à nous, désirant plus que tout rester. On aurait dit qu'il refusait de s'avouer vaincu, même seul face à trois clans différents...

Sur la fin de cette dernière phrase, ma voix s'enraya. Je toussotai et me raclai la gorge pour poursuivre. Mais avant, je jetai un regard autour de nous, afin de m'assurer que personne ne viendrait perturber la fin de mon récit. Fort heureusement, nous étions toujours aussi seuls autour de l'Etang. C'est à voix basse sans plus quitter mon frère des yeux que j'achevai :


- Et alors Assam à poussé un rugissement que je ne connaissais jusque là d'aucun lion... Il m'a semblé que la terre en avait tremblé, et nos guerriers me confortèrent dans cette idée. La terre et le ciel en ont tremblé !

J'eus un frisson impossible à réprimer...


- Désemparé et effrayé, Shiraz s'est enfuit à son tour. Il est partit à l'Ouest, en direction de La Grande Steppe. Mais ce qui m'a le plus marqué, Kumpa... C'est que j'ai beau me torturer l'esprit et j'en suis sûr même si la conclusion en est assez étrange, Assam n'a pas rugit une seule fois durant l'affrontement qui nous opposait aux Kashyks. Son seul rugissement fut celui qui fit trembler la terre et le ciel... Crois-tu seulement que cela puisse être possible ?

J'en étais vraiment tourmenté depuis, et l'effroi s'était emparé de mon visage. Serais-je donc devenu fou ? Non, puisque l'hallucination ou n'importe quel autre prétexte tel que la fatigue ou une trop forte concentration aurait pu expliquer que je sois le seul à avoir une sensation de vertige, suffisamment puissante pour ressentir ce genre de tremblement... Mais les guerriers m'en avaient aussi fait part... C'est la voix toujours aussi basse, presque éteinte, que je susurrai ces derniers mots, alors que moi-même j'avais du mal à y croire :


- Crois-tu que les Lamasus puissent avoir l'aide des Esprits, ou que ceux-ci aient pu leur accorder... Des pouvoirs ? Peut-être que leur terre est sous l'influence d'une malédiction...

Toute cette histoire me laissait plus que perplexe. C'est dans un soupir que je me redressai et brisai une fois encore le silence du lieu :


- Voilà Kumpa. À présent, tu sais tout.

Nous étions assis l'un en face de l'autre, tandis que je lui racontais presque d'une traite ce que nous avions pu voir et constater en Apeland. Ce royaume que j'avais toujours évoqué comme un lieu empli de mystères, semblait correspondre plus que je ne le pensais à cette définition. Mais combien en recelait-il de la sorte ? Combien d'insoupçonnés secrets fuyaient encore le rationnel de tout un chacun ? Kumpa lui, l'estimait comme une vaste jungle. Aurait-il également la crainte de s'y perdre ? Sa vision des choses était des plus intéressantes.

Même s'il eut l'amabilité ou la délicatesse de vouloir le cacher, je remarquai l'étonnement sur son visage, comme une ombre qui passe presque trop vite pour qu'on la voit. Mais je l'avais vue. Il inspira silencieusement tandis que je me demandai encore une fois si j'étais sûr de ce que je venais de rapporter. Néanmoins, les souvenirs que j'avais rassemblés plus tôt et que je ruminais sans cesse ne faisaient que m'inciter à lui partager ces informations capitales. Comme j'en avais la certitude, mon frère, bien que confus, demeurait enclin à me croire. Tout en le pensant, je fus soulagé et laissai un soupir m'échapper.


- Je sais que cela paraît pourtant bien irréel... Moi-même j'ai longtemps hésité mais les guerriers aussi me l'ont confirmé. S'ils ne l'avaient pas fait d'ailleurs, j'aurais sans doute enterré cette histoire au plus profond de mon être, jusqu'à l'oublier.

Cependant, je n'étais pas le seul à tenir cette version de l'affrontement. Cela m'avait conforté autant qu'inquiété. J'écoutai Kumpa me parler d'un éventuel don. Il était vrai que j'avais omis de mentionner cette hypothèse.... Il faut dire qu'elle ne m'était pas le moins du monde venue à l'esprit... À en juger par la stupeur que ce « spectacle » avait provoqué en nous, je devais bien admettre que « don » n'était pas le premier terme auquel je pensais...


- Merci Kumpa, de ne pas douter de tout ça. J'ai demandé aux guerriers de n'en parler à personne et ce, sous aucun prétexte tant que je n'étais pas venu moi-même te tenir au courant. Si Assam n'a pas jugé important de le dévoiler, il a sûrement ses raisons. Il est clair qu'il n'avait certainement pas prévu de l'utiliser. Dans tous les cas, j'ai voulu éviter que cela s'ébruite pour l'instant, jugeant préférable qu'aucune oreille indésirable ne puisse en tirer profit. Sait-on jamais, Shiraz court encore, et même si Prideland est en paix pour l'instant, qui sait quels effroyables personnages peuvent rôder dans les parages...

Le nouveau monarque devait sans doute avoir lui-même tiré des leçons de l'assaut des Nyeusis. Rester sur nos gardes, en alerte, même si rien ne présageait un autre trouble dans le moment. Une eau trop calme est aussi une eau dangereuse.


- Peut-être que la cascade renferme le secret d'un pareil « sortilège »... Je n'ai pas vraiment d'idée là-dessus... Et pour être franc avec toi, je n'ai pas pensé à Kuzaida. Néanmoins, si elle sait quelque chose, il n'est pas dit qu'elle n'ait pas juré silence à Assam sur ce point. Je verrai si je peux lui en toucher quelques mots à l'occasion, mais je ne garantis pas de pouvoir mener à bien cette recherche... Tout dépendra d'elle, si elle sait, elle peut, et si elle veut en parler.

Je n'étais pas là pour rompre un éventuel serment entre Assam et Kuzaida, et il n'en avait aucunement été question. Pourtant, je me sentais obligé de répondre au roi en toute humilité. Si j'avais été capable de mener les guerriers en Apeland, je n'étais pas du tout certain de pouvoir m'avancer sur le fruit de cette conversation...

La réaction de Kumpa me rassura. Au moins avais-je pris une bonne décision, ce qui n'était pas toujours facile en tant que conseiller. Il fallait que je reste à ma place, le roi c'était lui. Je faisais continuellement attention à respecter ce point très important. Je hochai la tête de manière entendue face à mon frère.

Lorsqu'il rappela que deux Nyeusis étaient portés disparus, j'arborai une grimace. J'aurais aimé pouvoir les tuer de mes pattes, ou avoir l'assurance que ça avait été fait. Pourtant, l'issu des guerres demeurait sans certitude, et rien ne se passait comme prévu.


- Je suis sûr que, s'ils sont encore en vie, la compagne de Sharkan est avec eux. Mais où ? Peut-être sont-ils en train de s'assurer une descendance pour revenir en nombre d'ici quelques temps...

Je poussais ma réflexion à voix haute pour que mon frère y participe. Je voulais avoir son avis sur la question. Ce qui était certain, c'est que je conservais un très mauvais pressentiment sur cette histoire, et que depuis l'assaut des Nyeusis, les Pridelanders n'avaient pas échappé à ma crainte grandissante qu'ils reviennent. Je n'avais pas guéri intérieurement de la peur de leur retour en masse, d'une nouvelle défaite, de nouvelles portées avec des Nyeusis en guise de géniteurs... Et par dessus tout, je n'avais pas guéri de l'épouvante qui me saisissait à la simple idée de perdre mon frère durant l'un de ces affrontements, sans rien pouvoir faire pour lui empêcher ce funeste destin... Je n'étais certainement pas le seul à craindre une deuxième vague, mais même si je tentais de le cacher, tous avaient sûrement surpris ma présence aux frontières, mon air inquiet au rocher et mes sens inlassablement en alerte. Durant mon absence, j'y avais songé... Et c’eut été dur pour moi d'envisager un voyage de plusieurs mois loin des miens... Pourtant c'était une requête de mon frère, et dire que c'était un soulagement de le retrouver lui, Asahi et les petits sains et saufs comme si tout avait toujours été en suspend n'était qu'un euphémisme.

Devant l'assurance que j'admirais éternellement chez lui, je ne pu que rendre son sourire à mon aîné :


- Si tu y crois, alors j'y croirai.