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Quand s'entrechoquent le passé, le présent et le futur ☼
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Taali
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Taali
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Ven 20 Mai - 12:46

Les yeux grands ouverts, Taali observaient les alentours avec admiration. Depuis Apeland, la première partie de Prideland que l'on foulait, c'était les Collines du Peponi et toutes ces herbes dorées, ambres et rousses donnait le tournis à la jeune Mositu. C'était magnifique, comme un crépuscule peint à même le sol, mouvant au gré du vent.
La lionne secoua la tête avant de se remettre en marche. Autrefois peluche, Taali était devenue une lionne dont le corps se rapprochait désormais bien plus de la jeune adulte que de l'adolescente. Même ses couleurs avait changés, puisque les parties plus claires de son pelage avaient décidé de foncer, comme pour s'accorder encore mieux au reste. Seuls ses brillants yeux couleurs de ciel restaient les mêmes, toujours emplis de curiosité, de douceur et de malice.

Son coeur battait à tout rompre alors que ses pattes continuaient de l'avancer au sein des Terres de Prideland. Elle ne venait pas vraiment en visite, puisqu'elle avait décidé de quitter un temps son clan si cher à ses yeux pour aller découvrir le monde, comme elle en avait tant envie depuis son plus jeune âge. Elle voulait voir la Terre des Lions de ses propres yeux, fouler les territoires de ses propres pattes et surtout connaitre ses habitants de son propre coeur.
Pourtant, d'autres motivations plus profondes venaient s'ajouter à cela, et la volonté de revoir certaines personnes la poussait toujours plus vers l'avant. Si elle avait commencé par Prideland, ce n'était pas à cause de la proximité de ce Royaume par rapport à Apeland, non. C'était bien une décision du coeur, une décision hurlante et pressante qui ne l'avait pas quitté depuis que Pridelander et Mositus avaient quittés la Lande des Sans Terre.

Le manque était certainement l'un des pires sentiments que l'on puisse ressentir du point de vue de Taali. Cela, et la trahison. Mais si elle avait eu la chance de ne pas encore connaitre la seconde, le premier, lui, rongeait son coeur depuis bien plus d'un an.
Le vent se leva et la brune s'arrêta pour humer l'air. Elle cherchait quelqu'un en particulier, mais le territoire était si grand qu'elle souhaitait juste croiser quiconque pourrait lui indiquer le chemin.
Mais les Grands Esprits furent plus que généreux et c'est une odeur connue qui parvint à sa truffe. Connue, mais avec quelque chose de différent, qu'elle identifia comme l'odeur de Clan. Le lion qu'elle pouvait sentir grâce au vent appartenait désormais aux Pridelander et cela se sentait sur lui, modifiant un peu son odeur sans pour autant la masquer.

Les yeux de Taali s'illuminèrent et elle repartit de plus belle, son esprit malicieux à l'oeuvre. Ce serait vraiment pas assez drôle de juste se pointer devant lui en disant bonjour. Il devait bien y'avoir un moyen de rendre tout cela amusant n'est ce pas..?
Une idée brillante -ou pas, selon les points de vue- germa dans sa tête et un sourire éclaira son minois. Ne restait plus qu'à s'approcher discrètement de sa proie.
Et ce ne fut pas si aisé, étant donné le silence qui régnait dans ce paradi d'or et d'ambre. Mais le vent qui soufflait doucement faisait bruisser l'herbe en continue, engendrant un bruit de fond qui masquerait ses pas. Après tout, elle était maintenant passer maitresse dans l'art de chasser, et savait se faire bien plus discrète qu'elle ne l'avait été dans toute son enfance.

La jeune Mositu se stoppa un moment. Incapable de détacher le regard de sa cible, elle dut toutefois prendre un instant pour s'y habituer. Comme il avait changé... Il était si massif que l'on aurait aisément pu le confondre avec un adulte, malgré que sa crinière ne soit pas encore totalement finie. Il avait 6 mois de moins qu'elle, mais si on les voyait à côté à présent, on aurait facilement donné 1 an de plus au mâle.
Il était assis là, le regard rivé sur l'horizon, et son air à la fois pensif et morose serra le coeur de la lionne. Il n'avait pas l'air aussi heureux qu'elle l'avait imaginé, bien au contraire. Bien que plus mature, il semblait plus fermé et triste qu'il ne l'était sur la Lande, ce qui l'attrista.

Remuant une oreille, elle banda ses muscles. Après tout, elle avait de quoi lui rendre le sourire, et elle espérait qu'il accepterait sa proposition. Pour l'instant toutefois, il fallait lui faire savoir qu'elle était là. Et même si tout son être savait que c'était une fort mauvaise idée de surprendre ainsi un lion de sa stature -et de son caractère-, elle savait aussi que jamais il ne lui ferait de mal.
Et elle comptait aussi sur l'effet de surprise. Après tout, elle doutait que beaucoup de Pridelander ose et ne s'amuse à bondir ainsi sur un fils de Nyeusis. N'est-ce pas ?

Cessant de tergiverser avant que sa proie ne décide de se lever, Taali avança encore de quelques pas silencieux avant de bondir vivement sur sa cible, les envoyant tous les deux valser dans l'herbe dorée. Bien évidemment, le lion finit sur le dessus, ses puissantes pattes sombres la plaquant au sol sans possibilité de repli.
Avec un éclat de rire, les yeux brillants de joie et de malice, la brunette adressa un grand sourire à son vis à vis.

Salut Sadaka !

Elle pouvait voir la surprise et la confusion sur son visage, et pouvait deviner que c'était ses réflexes qui avaient réagis à son attaque. Plongeant dans ses yeux dorés, elle attendit d'y voir la lumière se faire. Pleinement confiante, elle n'avait aucun doute qu'il la reconnaîtrait.


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Sadaka
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Dim 22 Mai - 20:57


    Sa petit soeur le tenait sans cesse depuis le début de la matinée. Sadaka par-ci, Sadaka par là. Depuis leur première promenade Avha semblait obsédée par l’idée d’aller se promener avec son ainé. Bien que cette expérience ne fut pas déplaisante, il avait autre chose à faire que de jouer les baby-sitter. Il s’entrainait beaucoup dans le but de devenir Gardien et l’étiquette de nounou lui donnait des frissons. Surtout que la petite était d’une insatiable curiosité. Au début, il avait été charmé et, surtout, fier de pouvoir jouer les sage, mais là c’était fatiguant. Il n’avait rien contre elle, et elle savait toujours le faire sourire dans son impatience, mais là, ça n’était définitivement pas le moment. A quoi servait son frère sinon à décharger Sadaka ? Pourquoi n’allait-elle pas jouer avec les lionceaux de son âge. La petite, elle, n’avait aucune gêne à avoir avec eux, c’était quand même plus amusant que de errer dans la savane en compagnie de son grognon de frère. Après un bon moment de supplices, le mâle fut catégorique et fuit le rocher dans la hâte. Il ne voulait pas lui être désagréable mais il avait encore du mal à comprendre qu’on puisse réellement le porter dans son coeur. Surtout une si petite chose…

    Le soleil emplissait la savane, les nuages étaient absents et le gibier courrait dans la steppe. Il pouvait apercevoir les lionnes chasser de là où il était, coursant les plus faibles de la troupe afin d’entretenir jeunes et mâles Pridelander. Flemmards pensa l’adolescent. Bien que ses entrainements l’occupent, il se sentait en cage ici. Cela faisait trop longtemps qu’il s’ennuyait et priait chaque jour pour voir se profiler quelque chose, n’importe quoi, qui viendrait le sortir de sa torpeur de lassitude. Son corps se sculptait à l’allure d’un grand combattant mais, pourtant, Kumpa semblait y rester aveugle. Comme s’il ne lui faisait pas encore confiance. C’était, d’une certaine manière, légitime. Après tout c’était un fait établi, ces deux là ne s’appréciaient pas. Mais pourquoi ne pouvait-il pas faire l’effort d’être un peu objectif ? Sadaka était un lion imposant, promu à devenir fort, le plus fort même. Il serait un bon élément pour défendre prideland, qu’attendait donc le monarque pour lui présenter un mentor ? Pour Sadaka, c’était évident, il faisait tout pour lui mettre des bâtons dans les roues. Il avait commencé il y a bien longtemps et le jeune lionceau qu’il était avait essayé de le remettre à sa place, mais que pouvait faire un lionceau face à l’adulte qu’il était autrefois ? Aujourd’hui, le roi continuait encore et encore de lui rendre la vie dure. Sadaka jubilait intérieurement de la surprise qu’il aurait quand celui-ci aurait toutes les capacités pour lui répondre !

    C’était mauvais, oui mauvais de sa part de voir le mal partout, mais pour le jeune mâle ébène, le roi de Prideland n’était que de la mauvaise graine et méritait qu’on le lui rappel. Du haut de son grand trône de pierre, il se croyait le maitre. Mais le maitre de quoi ? D’un royaume en convalescence, d’un peuple encore inquiet, d’une couronne encore trop convoitée… Les grands tyrans avaient tous été décimés, mais personne n’était dupe et tous savaient qu’un jour, les survivants réapparaitraient. Sadaka ne souhaitait pas la guerre, il souhaitait juste pouvoir vivre paisible et Kumpa avait beau s'être fait ambassadeur d’un monde meilleur, l’adolescent l’attendait encore. Faire le bonheur d’un peuple entier n’était pas chose facile, mais quand on s’y engage, on respecte ses promesses. Lui n’avait pas rendu heureux le fils de Kuzali, il s’en mordrait bien les pattes un jour…

    Ses vils réflexions l’emmenèrent à son havre de paix, la colline du Peponi. Son unique réconfort ici, la colline était toujours présente et fidèle au poste. Il souffla un peu, sans penser à rien. Au grand damne d’un bon nombre, il ne culpabilisait plus quand son coeur devenait noir vis-à-vis de Kumpa. Plus il grandissait, plus il se mettait d’accord avec lui même. Sa mère avait fait ses choix, Sadaka faisait les siens. Elle ne l’avait jamais obligé à suivre ses traces, en tout cas dans ses relations sentimentales, et il l’en remerciait. C’est ce qui lui permettait aujourd’hui d’être plus rationnel face à ses avis et à ses craintes. Soudain, une effluve qu’il connaissait bien parvint à ses narines. Les sourcils foncés il eu juste le temps de se retourner, vif, pour voir une ombre lui bondir dessus. Il ne put rien faire que de voir s’affaler sur lui une femelle couleur chocolat et tout deux dévalaient la pente dans une danse saccadée. Il n’avait pas vu son visage, mais qui qu’était cette femelle il était hors de question qu’elle l’humilie comme ça. Alors qu’ils roulaient encore, l’adolescent stoppa les galipettes en plaquant son corps sur le côté pour ensuite plaquer l’assaillante au sol, l’air mauvais et les crocs bien visibles. « Salut Sadaka » et voilà que Taali éclatait de rire, comme très fière de sa surprise. Il ouvrit de grands yeux - comme à chaque fois qu’ils se voyaient remarqua-t-il - puis recula un peu, la laissant respirer.

    La reconnaitre ne fut pas difficile. De un, les personnes qui s’osait familières voir agréables à son égard étaient rares, mais inexistantes celles qui l’attaquait par surprise. Inexistante sauf elle… Il lui sourit, doucement. A vrai dire, il était plus qu’heureux de la voir. Enfin un visage connu, un visage qui amenait avec lui des souvenirs beaux et gais. Comme si la Lande avait voyagé en compagnie de la lionne et, toutes deux, belles et inchangées, l’englobait d’un amour pur. Les crocs menaçants s’étaient éteins pour laisser place à un sourire sincère. Comme si elle avait été là pour le rattraper d’une chute mortelle, il ne put s’empêcher de contenir son bonheur et s’approcha d’elle pour enfouir sa tête dans l’encolure de son amie. Il ignorait d’où lui venait tant d’affection, surtout que, pour le moment, il n’avait même pas encore prononcé un mot, mais il ne pouvait s’en empêcher. Il ronronnait presque, câlinant la mositu comme si c’était dans l’encolure de la lande qu’il se blottissait. Elle sentait là bas, elle sentait si bon, elle sentait… sa liberté.

    Après ces effusions non conventionnelles, surtout venant de Sadaka, il s’éloigna et plongea son regard soleil dans les beaux yeux bleus de Taali. Eux non plus n’avaient pas changé et gardait cet éclat malicieux qui avait sut combien de fois le déstabiliser. Mais là c’était différent, il n’avait pas peur, il ne doutait plus, il était simplement plein de gratitude.

    « Que fais tu là Taali ? Si loin de chez toi. Je suis tellement content de voir, si tu savais. » C’était assez évident. La dernière fois qu’ils s’étaient vu, il avait détalé à l’idée d’avoir à la toucher lors d’un moment disons, d’intimité, et là il se jetait sur elle comme un mâle sur son amante. Lui n’avait, bien évidemment, pas du tout envisager les choses sous ce point de vue… Il en avait juste eu besoin, et, mieux de tout, il n’en rougissait même pas…






Semi-Absence du 17/06 au 01/09

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Sadaka
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Dim 22 Mai - 23:18

Taali eut a peine le temps d'apercevoir les crocs étincelants du lion que déjà, ils avaient disparus. Son éclat de rire sembla le surprendre et il écarquilla les yeux -ce qui devenait une habitude avec elle, a son humble avis- avant de reculer un peu, allégeant le poids sur sa cage thoracique. Elle ne put s'empêcher de lui offrir un sourire radieux, plutôt fière d'elle. Et il le lui rendit. Un sourire d'une telle douceur qu'il lui en retourna le cerveau pendant quelques instants.
Outre la lumière qui illuminait ses prunelles, indiquant qu'il l'avait effectivement reconnu, un sentiment qu'elle ne comprit pas tout de suite inonda les iris dorées et magnifiques du mâle. De la gratitude. Ce fut à son tour d'être surprise, et elle se releva en position assise, observant le sourire sincère et le regard ravi de Sadaka, sans trop savoir ce qu'elle avait fait pour mériter tout cela.

Et comme une histoire de karma, ce fut à Taali d'ouvrir de grands yeux alors que le noiraud s'avançait vers elle pour enfouir sa tête dans son encolure. La jeune Mositu se figea quelques secondes de surprise, non pas parce que c'était une marque d'affection claire et nette, mais bien parce qu'elle venait de Sadaka, de son plein gré. Pourtant, elle y répondit rapidement pour enfouir son museau dans la crinière déjà bien développée de son ami, respirant son odeur à la fois si connue, et nouvelle.
Aucun mot n'avait encore été dit depuis sa salutation peu commune, mais comme souvent en la présence du lion sombre, les mots n'étaient pas nécessaires. Elle se contenta donc de ronronner, répondant à l'affection manifeste de son ami. Il lui avait tant manqué.

Puis il finit par reculer. Non pas d'un bond vif, comme effrayé par ce qu'il venait de faire -comme elle le redoutait un peu-, mais calmement, pour s'asseoir face à elle, plongeant ses iris couleur du soleil dans les siennes. Tant et si bien que Taali du se rappeler comment respirer. Le changement d'attitude du jeune lion était radical, et déroutait un peu la Mositu, tout en l'enchantant. Il semblait presque confiant, sûr de lui et bien dans sa tête. A l'opposé de ce qu'elle avait observé sur son visage un peu plus tôt, avant de lui sauter dessus.
Si la brunette n'était pas assez arrogante pour s'attribuer le mérite de ce revirement, elle ne pouvait s'empêcher d'afficher son bonheur de le voir ainsi, et un sourire chaleureux ne quittait ses babines.

- Que fais tu là Taali ? Si loin de chez toi. Je suis tellement content de voir, si tu savais.

Le ton était doux, chaleureux et sincère, et il réchauffa la lionne de l'intérieur. Qu'est ce qu'il lui avait manqué ! L'avait-elle déjà dis ? Ses paroles, tout autant que sa voix lui firent du bien et ses yeux étincelèrent.

Je suis venue te voir, qu'est ce que tu crois ?

Le ton était taquin et malicieux, mais contenait toutefois un fond de vérité. Elle passait effectivement par Prideland en premier dans l'attention de revoir Sadaka, avec cependant une idée derrière la tête.
Mais elle aurait le temps de lui faire sa proposition, pour l'instant, elle voulait juste rattraper le temps perdu, prendre de ses nouvelles.

Je suis moi aussi ravie de te voir ! Tu m'as beaucoup manqué !

Cette fois-ci, sa voix était plus posée, de ce ton vibrant de sincérité et de chaleur, typique de Taali. Elle s'exprimait comme elle pensait, comme elle ressentait, cela avait toujours été. Et si, elle aussi s'était assagie, et avait surement perdu un peu de naïveté en chemin, elle restait comme un livre ouvert pour les autres, aussi spontanée et franche que l'enfant qu'elle avait été.
Elle rebondit toutefois sur un autre sujet, entreprenant de lui expliquer la raison de son éloignement du Clan.

J'ai décidé de voyager un peu. Je n'en pouvais plus d'attendre et de rester dans la Jungle. Je veux découvrir la Terre des Lions, voir les merveilles qu'elle recèle, rencontrer des membres de tous les clans, de toutes les espèces !

Le ton passionné et les yeux brillants, nul doute que la brunette savait comment transmettre son enthousiasme. Elle aurait pu, d'ailleurs, enchaîner sur sa proposition, car elle avait la ferme intention de demander à son ami de l'accompagner dans ses aventures. Mais sa curiosité -et son empathie- l'emportèrent et ses yeux se replongèrent dans ceux de Sadaka alors qu'elle demandait d'une voix douce :

Et toi ? Comment vas-tu ? Te plais-tu ici ? Es-tu heureux ?

Voilà ce qui importait le plus à la jeune lionne. Sadaka aurait pu faire n'importe quoi de sa vie, décider de suivre n'importe qui, n'importe quel idéal ou chemin. Du moment qu'il était heureux et qu'il trouvait enfin sa voie, la Mositu l'encouragerait et l'aiderait par tous les moyens en sa possession.
Envers et contre tous, s'il le fallait.


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Sadaka
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Dim 22 Mai - 23:40

    Les deux amis étaient face à face, et Taali, toujours énergique, se mit à le charier un peu. Il eut un petit rire jaune en guise de réponse. Il se doutait pertinemment qu’elle se moquait de lui et que ses intentions étaient plus profonde qu’un simple passage de courtoisie - surtout avec lui. Cela dit, elle disait qu’il lui avait manqué. Ca par contre, c’était encore autre chose. Lui n’avait pas mentionné de telles vérités. Ca n’était pas qu’elle ne lui avait pas manqué, ou peut être, c’est juste qu’il avait été si occupé ces derniers temps par sa nouvelle vie qu’il avait juste essayé de ne plus penser à grand chose - ou en tout cas, pas les choses de son passé, celles qui lui faisaient encore de la peine. Mais n’était-ce pas du gâchis ? A vrai dire, il ne savait trop quoi en penser, mais la joie qu’il avait de la revoir était assez parlante. Taali ne resta pas longtemps sans rien dire et lui avouai qu’elle entreprenait un long périple sur la Terre des lions. Il sourit. Ca ne l’étonnait pas en vue du tempérament de feu de la lionne, elle avait toujours été comme ça, avide de découverte et, surtout, beaucoup trop indomptable pour rester au chaud chez les mositus. Il ne fallait pas lui enlever, elle avait quand même du cran. On aurait put croire qu’un lionceau comme Sadaka aurait eu plus de velléité à vouloir parcourir le monde, un félin sans attaches territoriales, sans vraies famille, sans vrai clan, et pourtant non, c’était bien elle qui s’affranchissait de tout ce qu’elle avait pour mener sa vie en solitaire. Son enthousiasme était contagieux et il sourit de plus belle. Mais l’attention de son amie se dirigea assez vite sur lui, c’était dommage, il était prêt à en entendre plus. Après tout, qu’avait-elle déjà vu ?

    « Je… je vis dirons nous. » Il ne voulait pas casser le moral de la lionne avec ses histoires, mais, malheureusement, c’était sa vérité à lui. Il soupira un peu, mais le regard toujours joyeux. Il n’allait pas lui mentir, elle était une de ses seules amies. Puis, après tout, rien ne l’obligeait à rendre sombre le tableau de sa vie.

    « Disons qu’ici tout est très différent. Toi les clans, tu connais, moi non, et à vrai dire, ça ne me plait pas beaucoup. Ma mère est aujourd’hui Reine d’ici, et son roi ne me plait pas. Ils ont trois lionceaux je suis… un grand frère. » Rien qu’à le dire, ça sortait de travers. « Avha, Awena et Azaan des.. bénédictions si tu écoutes ce qu’on dit d’eux ici. Ils portent l’espoir de Prideland et la paix. » A ces mots il leva les yeux au ciel, un peu ironique, ces propos ça n’étaient pas les siens, et c’était facile de s’en rendre compte. Sadaka ne croyait pas tellement à tout ça, si ils devaient un jour être l’espoir de quoi que ce soit, ils le prouveraient, pour l’instant ils n’étaient que des bambins qui jouaient toute la journée. Rien de bien inspirant.

    « Je suis un peu mauvais mais je les aime bien, surtout Avha, elle est assez drôle et elle veut apprendre beaucoup. Un peu comme toi, je crois que vous vous entendriez bien toutes les deux. » Puis il sourit encore, c’était vrai après tout, le rêve de sa soeur était celui de Taali, partir, s’enfuir et vivre différemment.

    « Alors moi je suis là, les gens ne m’aiment pas beaucoup par ici, je suis le malheureux fils du diable tu sais. Ca ne change pas beaucoup de refrain, que ça soit ici ou là bas, sur la lande, il y en aura toujours pour me faire comprendre que je ne vaut rien. Mais tu sais, ils ont tort. Je m’entraine très dur en ce moment pour être Gardien. Je veux être prêt pour protéger ma mère si jamais il le faut. Kumpa ça m’est égal lui, tout ce qui m’importe c’est qu’elle soit fière de moi et qu’on me fasse enfin confiance ici. » Ca n’était pas chose facile et Sadaka savait pertinemment qu’il était utopique de penser ainsi. Même s’il arrivait à en convaincre 99 sur 100, il y aurait toujours un lion qui lui tournerait le dos. Toujours un imbécile qui ne verrait en lui que le Nyeusis qu’il était. Peut être que, finalement, tout ces gens avaient raison. Peut être qu’il ne pourrait jamais être Pridelander et reconnu comme tel, peut être qu’il n’était qu’un Nyeusis. Dans tout les cas, il serait quelqu’un, et valait mieux pour les plus intelligents d’avoir un allié de taille dans son rang, un allié de sa trempe et il ne se ferait pas prier longtemps.

    « Bien voilà, comme tu le vois, même si j’en souffre toujours, je sais ce que je vaux aujourd’hui, comme toi tu as trouvé ta voix, je trouve doucement la mienne. Mais dis moi Taali, qu’as tu vu depuis ton départ ? Je suis intrigué. Puis tu sais, ici je connais tout, je pourrais te montrer si tu veux. » Il était ravi de pouvoir lui proposer, après tout, pour une fois que ses talents pourraient lui servir à quelque chose, il s’en donnait à coeur joie. La jeune femelle semblait un peu surprise. Oui, Sadaka avait beaucoup changé, Sadaka aujourd’hui savait ce qu’il valait et c’était si agréable pour lui. Tellement qu’il brillait d’un éclat nouveau, son corps était détendu et ses muscles saillant, on aurait dit que le calme qui régnait en lui à l’instant présent l’embellissait plus que jamais. Il inspira profondément tout en scrutant Taali, elle l’avait toujours impressionné, aujourd’hui c’était à son tour.




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Lun 23 Mai - 22:18

Son ami l'écouta avec attention, comme à son habitude. Elle observait son visage en même temps, essayant de capter ses réactions à ce qu'elle racontait, sans vraiment de succès. Non pas qu'il soit inexpressif, il semblait juste intériorisé et ne garder que ce doux sourire de façade. Finalement, ce fut à son tour de lui répondre, et bien qu'elle s'y attendait, elle fut déçue de l'entendre se confirmer.

- Je… je vis dirons nous.

Taali hocha doucement la tête. Assise, la queue autour des pattes et son regard de ciel sur Sadaka, elle restait en place sans trop savoir comment. Mais elle tenait à écouter ce qu'avait à lui raconter son ami. Plus d'un an de séparation, ça faisait beaucoup, et elle était curieuse de connaitre tout ce qu'il s'était passé pour lui depuis tout ce temps, aussi se fit-elle attentive.
Et ça faisait beaucoup d'informations d'un coup. C'est qu'il était devenu presque bavard le Sadaka ! Hochant doucement la tête, la brunette ingérait les informations, les triant dans son esprit afin de toutes les comprendre. Non pas qu'elle soit idiote, mais ça faisait beaucoup de choses à intégrer d'un coup.

Kuzali était Reine de Prideland, ce qui faisait donc de Sadaka un Prince, ce qui lui allait très bien à l'avis de la Mositu. Il n'aimait pas le Roi, qui était donc Kumpa si elle ne se trompait pas. Le fait de vivre en Clan ne le réjouissait guère, et là, elle eu du mal à comprendre. Oh, non pas qu'elle ait du mal à comprendre les difficultés d'intégration qu'il pouvait rencontrer, après tout, elle avait pour exemple sa mère et sa propre fratrie pour illustrer la bêtises des adultes. Il était si facile pour eux de se contenter de regarder la couleur du pelage, puis de juger là dessus, comme si c'était une fatalité, un repère sans faille pour définir un lion ou une lionne.
La colère commençant à monter en elle, et à la distraire, Taali secoua doucement la tête, juste à temps pour entendre la suite. Grand frère ? Sa mère avait donc eu trois nouveaux enfants avec le Roi ? Cela ne devait pas rendre les choses faciles...

- Avha, Awena et Azaan des.. bénédictions si tu écoutes ce qu’on dit d’eux ici. Ils portent l’espoir de Prideland et la paix.

L'ironie contenue dans la voix de son ami ainsi que son insolent levage de yeux au ciel la fit doucement rire. Cela sonnait effectivement un peu ridicule, même si les mêmes choses se disait un peu sur les enfants de Baradi, qu'ils apportaient le renouveau et l'espoir de la nouvelle génération. Mais ce n'était que des lionceaux après tout, et cela revenait à poser beaucoup de poids sur de si petites épaules.

Il est si facile de reporter l'attention et la responsabilité sur des êtres qui viennent à peine de naitre... Comme si l'espoir, la paix et le changement ne pouvaient pas être fait directement par les adultes déjà présents...

Son commentaire était certes un peu général, et dont l'ironie -et un brin d'amertume ?- étaient palpable; mais elle ne savait pas quoi ajouter d'autre. Elle avait une famille unie, et malgré le fait que la moitié de son clan s'était faite décimée par les Jangowas -où chacun avait choisis en son âme et conscience de suivre Kwadja-; elle n'avait aucune légitimité pour parler de son beau père ou des enfants de sa mère. Par contre, elle pouvait rebondir sur autre chose..

Ca fait de toi un Prince alors hein ?

Ses yeux pétillèrent et son ton taquin vint titiller son ami.

Vais-je avoir des ennuis pour t'avoir attaquer ? Tu crois que je dois apprendre à faire la révérence maintenant ? Est-ce que je dois te vouvoyer ?

Elle échappa un petit rire, sa façon à elle d'alléger la conversation. Elle était capable d'être sérieuse, mais elle ne voulait pas que leurs retrouvailles ne deviennent une raison de pleurs et de débats potentiellement coléreux. Alors elle se concentrait sur les détails amusants.
Pourtant, elle retrouva son sérieux -sans se départir de son sourire- pour écouter la suite. Sourire qui se teinta d'amusement à la comparaison de Sadaka entre sa plus jeune soeur et lui. Elle ne savait pas si rencontrer les nouveaux frères et soeurs de son ami était vraiment une bonne idée... Même s'ils avaient passés pas mal de temps ensembles sur la Lande après cet épisode sous l'orage, elle n'avait jamais rencontré la mère de Sadaka, pas plus qu'il n'avait rencontré d'autres membres de sa famille qu'Akinyi. Et aussi curieux que cela puisse paraitre, elle était plutôt stressée à cette idée. Elle ne voulait pas que sa présence aux côtés du tout nouvellement Prince soit jugée... Parce qu'elle n'était pas sûre d'être à la hauteur du jugement...

- Alors moi je suis là, les gens ne m’aiment pas beaucoup par ici, je suis le malheureux fils du diable tu sais. Ca ne change pas beaucoup de refrain, que ça soit ici ou là bas, sur la lande, il y en aura toujours pour me faire comprendre que je ne vaut rien. Mais tu sais, ils ont tort.

Sa tirade la sortit de ses pensées et elle hocha doucement la tête. Ah ça, pour savoir qu'ils avaient tort, elle le savait. Elle en était même intimement convaincue depuis toujours. Mais après tout, son métissage la rendait naturellement ouverte d'esprit, et apte à ne pas juger quelqu'un sur sa couleur. Elle n'avait jamais douté de la valeur de Sadaka depuis qu'elle avait appris à le connaitre, mais elle était vraiment heureuse qu'il s'en soit lui aussi rendu compte. Cette nouvelle confiance en soi était plus qu'agréable, et admirable.
Puis un mot attira l'attention de la brunette. Gardien ? Il avait bien dis Gardien ? Son expression se figea, alors même qu'il continuait de parler, et Taali dut se secouer pour reprendre un minimum contenance alors que ses pensées tournoyait. De par sa curiosité et son ouverture sur le monde, la jeune Mositu connaissait l'existence et le rôle des Gardiens, mais aussi les conditions nécessaires au poste. Et si elle n'avait absolument aucun doute quant à la loyauté, la force et l'intelligence, ni quant au fait qu'il ferait un Gardien parfait, elle ne pouvait s'empêcher de penser aux autres règles... Et notamment celle qui impliquait une rupture totale de tous les liens, et l'interdiction formelle de prendre compagne.
Non pas qu'elle pensa aussi loin, elle avait encore beaucoup à vivre et n'était même pas sûre de ce qu'elle ressentait à l'égard du lion sombre, mais l'idée de se voir priver de cette possibilité lui gelait le cerveau tournant cette phrase en boucle dans sa tête.

Taali fut dans l'incapacité de réagir à cette partie du discours du jeune lion, se contentant de l'observer alors que son esprit se battait pour rependre le contrôle. Ce n'était pas le moment, pas maintenant. Mais elle comptait bien en apprendre plus sur cette idée manifestement profondément ancrée dans la volonté de Sadaka.
Heureusement pour elle toutefois, il relança la conversation sur d'autres sujet, lui permettant de se reprendre. Son premier sourire fut un peu forcé, mais elle réussit à passer outre son trouble au fur et à mesure qu'elle répondait.

Je suis ravie pour toi si tu trouves enfin ton chemin.

Le "même s'il doit t'éloigner de moi" resta en suspens dans son esprit. Elle était chanceuse que son ami ne puisse percevoir de tel sous entendu, ignorant qu'il était de ses idées et sentiments. Ce qui était tout aussi bien à cet instant.
Son cerveau décida de se rebrancher en même temps que cette réflexion, et elle décida de brièvement réagir aux précédentes paroles de Sadaka avant de répondre à ses questions.

Je suis sûre que ta mère est déjà fière de toi. Quant aux Pridelanders, s'ils n'ont pas encore compris ta valeur et ta loyauté, alors ils sont tous plus idiots les uns que les autres. Tant pis pour eux.

La brunette lui offrit un doux sourire, un brin d’espièglerie dans le regard.

Ca viendra. Laisse le temps aux esprit lents et simples de rattraper le tiens.

Après tout, pour certains membres de son Clan, elle resterait toujours une bâtarde, demi Jangowa, alors même que son pelage était d'un brun plus foncé que certains des plus purs Mositus. Mais c'était comme cela. Certaines personnes étaient justes des causes perdues, et il ne servait à rien de s'en inquiéter, ils perdaient bien plus au change.
Taali se releva ensuite pour marcher quelque pas, supportant toujours aussi mal de rester en place aussi longtemps. D'ailleurs, elle venait surement d'établir un nouveau record de temps assis sans rien faire d'autre que d'écouter et discuter. Elle en profita pour observer rapidement les alentours -c'était si beau- avant de reprendre le fil de la discussion et de répondre à Sadaka.

Eh bien pas grand chose figure-toi, puisque Prideland est la première terre par laquelle je passe. C'est la plus proche d'Apeland... C'est là bas que notre Clan a trouvé refuge, et que l'on vit maintenant. Je peux te parler au moins de cela si tu veux ?
Bref, vu que l'on arrive quasiment dans les Collines du Peponi lorsque l'on quitte les limites de la Jungle de ce côté, c'est tout près.
Et puis, je t'ai dis que j'étais là pour te voir, il fallait bien que je commence par ici pour ça.


Elle lui adressa un sourire puis s'étira un moment avant de lui jeter un coup d'oeil malicieux.

Whoa, une visite guidée de Prideland par le Prince des terres ? Quel honneur ! Mais ne crois pas pour autant que je vais te ménager hein ?

Et elle lui bondit dessus, profitant de son élan pour prendre le dessus un court instant dans une bataille qui ressemblait fort à des jeux de lionceaux. Et alors que la force de son ami prenait à nouveau le dessus et qu'elle cessait de rire, elle l'observa un moment avec un sourire, de l'admiration dans le regard. Elle l'avait toujours trouvé très beau, mais ce calme intérieur et cette confiance en lui semblait le mettre en valeur plus efficacement que n'importe quelle lumière.
Il finit par s'écarter doucement, la laissant se redresser sur son flanc et lui adresser un sourire doux en hochant la tête.

Ca marche. Montre moi ton Royaume, fais moi découvrir ton monde.

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Lun 23 Mai - 23:18

    Alors qu’il se sentait si serein, il ne put louper la moue de son amie à la fin de sa tirade. Les oreilles aux aguets, il se demandait bien ce qui avait put stopper ses taquineries et ses grands sourires. Il s’approcha un peu, l’air concerné, mais elle reprit aussitôt et sourit alors, un peu plus… Taali tout simplement. Rassuré, il plaqua ses oreilles contre sa crinière et souffla bêtement. Il avait vraiment cru l’avoir fâché ou déçu pendant un moment… Elle les disait bête, et elle avait raison. L’adolescent était bien content d’avoir quelqu’un de son côté pour une fois, et quelqu’un qui n’était pas sa mère. La femelle se leva comme si on l’eut piqué, c’était vrai qu’elle ne tenait vraiment pas en place celle là. Il ricana un peu. Loin de là l’idée d’être méchant, il la trouvait juste et humblement drôle. On aurait dit une enfant malgré le fait qu’elle soit un peu plus âgée que lui - ça aussi ça ne se voyait pas, bien qu’elle était loin d’être naine, Sadaka faisait sa taille alors qu’il était son cadet. Bon donc, ce fameux périple. C’était donc le premier endroit qu’elle visitait - et pas des moindre. Le reste risquait d’être très décevant. Il hocha la tête, heureux d’avoir à l’écouter à son tour sur les méandres pittoresques de la fameuse jungle mais elle continuai à lui rentrer dedans sans pincettes. Et monsieur le prince par-ci, monsieur le pridelander par-là. Il leva un sourcil un peu médisant mais toujours dans l’idée de rigoler. Elle voulait jouer, alors soit. Puis bim, encore une ombre qui lui fonçait dessus. La colline restait colline et les pentes étaient faciles à dévaler quand on s’y aventurait avec une Taali.

    Elle riait fort, comme le lionceau qu’il avait connu, et s’en donnait à coeur joie. Lui riait aussi, comme ivre de plaisir, et tout deux roulaient encore. Le grand adolescent reprit alors - comme à chaque fois - le dessus. Ce moment fut bref mais ils se figèrent. Elle le regardait étrangement. Son regard était doux, loin des effluves enfantines elle semblait le regarder jusqu’à l’intérieur de son être. C’était très perturbant et il se recula alors. Ha non, pas une fois de plus, il toussa un peu, détourna le regard quand celle ci le coupa net dans ses désirs de retranchement. Son Royaume, son monde… Elle ne s’était pas attardé. Valait mieux qu’il fasse de même, après tout à quoi bon, elle n’était pas là pour longtemps puis, cette fois, il ne pouvait pas fuir. A quoi bon, il n’irait pas bien loin.

    Il se retourna alors vers elle, l’air taquin et les yeux au ciel.

    « Moque toi sale gosse tu vas voir ce que le prince va te faire ! » Cette fois ce fut à son tour de se jeter sur elle. Les voilà qui repartaient à tournoyer dans les hautes herbes. Sadaka riait à coeur joie mais se redressa assez rapidement. Elle n’était pas là pour se ramasser dans l’herbe, ça elle pouvait le faire chez elle. Autant lui faire profiter un peu d’ici avant que le soleil ne se couche. Il l’invita à l’accompagner d’un mouvement de tête, ils quittaient doucement le paradis quand il se mit à parler.

    « Tu sais tu ris de moi mais on ne m’appelle pas comme ça ici. Je suis juste Sadaka, pas le prince. Ce sont mes frères et soeurs les princes et les princesses ! Je dis ça pour toi, on sait jamais, tu voudra peut être manger un bout ce soir et dormir au chaud… » Voilà qu’il la taquinait à son tour. Lisez entre les lignes : ne dit pas trop que tu es mon amie et que tu me considère comme le prince d’ici sinon tu vas te faire recevoir ! Bon son amie, à la rigueur… et encore que, il avait des doutes.

    « Et ce Royaume c’est un monde, ça n’est pas le mien. Pour l’instant j’y suis enchainé mais bientôt j’irais me promener au nord avec ma mère, nous y allons avec Rono, mon… » Il cherchait ses mots. « Disons comme mon parrain, mon ami fidèle. Je ne sais pas vraiment si tu comptes y aller aussi, mais il parait que c’est très beau et qu’il y fait froid. C’est aussi pour ça qu’on risque pas d’y rester très longtemps. Moi, ça ne me fais pas peur, mais ma mère c’est une lionne du soleil, elle ne pourra pas être en forme si elle y reste trop longtemps. C’est sous la chaleur de la grosse boule qu’elle rayonne, pas dans le froid de l’hiver. Lui, il est de là bas, il s'en fiche. J'ai hâte de découvrir ses terres tu sais... » Il pensait tout haut et se donnait inconsciemment des mots de poète. A vrai dire, il y avait longtemps qu’il n’avait pas autant parlé, et avec Taali… jamais. Ca faisait du bien de pouvoir se confier librement.

    « Mais toi, ta famille ne te manque pas ? J’ai entendu parlé des conflits de clans, de Kwadja, de sa bataille, et de Siri… Tu… Enfin, ta famille va bien ? » C’était assez délicat. Il n’était pas étonnant que Sadaka soit au courant, un des rares avantages du clan est que tout le monde est vite, et bien, informé. Curieux comme il était, il se faisait tout petit et entendait tout. Oui, les jangowas, les mositu, l’écrasante défaite du désert… Il espérait que Taali n’en avait pas souffert, ou alors pas trop. Assez parlé de lui et de ses états d’âme, c’était chacun son tour, et bien qu’elle eut toujours l’air heureuse, peut être que son amie avait elle aussi besoin de quelqu’un qui pouvait l'écouter. Qui sait, sous ses sourires peut être se cachait-il une peine immense ?






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Mar 24 Mai - 18:19

L'air brièvement perturbé et gêné de son ami la fit sourire. Ah, il avait changé mais pas tant que ça finalement. Et c'en était presque rassurant, de savoir que certaines constantes étaient toujours présentes chez son ami. Elle avait ainsi l'impression de ne pas avoir perdu tant de temps que ça...

- Moque toi sale gosse tu vas voir ce que le prince va te faire !

Elle poussa un petit cri de surprise et de joie en voyant le mâle lui sauter dessus à son tour, et ils éclatèrent de rire en roulant dans l'herbe. C'était chaleureux et agréable, c'était innocent et sans prise de tête. Ils étaient coupés du reste du monde, profitant juste de l'instant, et de l'autre. C'était des moment comme ceux là qui permettaient de tenir dans les instants plus difficiles.
Ils s'arrêtèrent un peu pour reprendre leurs souffles lorsque Sadaka se releva, l'invitant à le suivre d'un signe de tête. Signal très probable que la visite de Prideland commençait. La curiosité et l'impatience envahirent alors son regard et elle se leva vivement, alignant son pas sur celui du lion sombre.

Alors que les herbes dorées laissaient peu à peu place à autre chose, et que Taali dévorait le paysage des yeux, avide d'enregistrer le plus d'images possible, son ami reprit la parole, attirant automatiquement l'attention de la jeune lionne.

- Tu sais tu ris de moi mais on ne m’appelle pas comme ça ici. Je suis juste Sadaka, pas le prince. Ce sont mes frères et soeurs les princes et les princesses ! Je dis ça pour toi, on sait jamais, tu voudra peut être manger un bout ce soir et dormir au chaud…

Elle hocha la tête avec un sourire amusé, mais c'est qu'il faisait de l'humour en plus ! La brunette lui donna un petit coup d'épaule en réponse à ses paroles.

Oh, tu sais, je sais chasser. Puis pour la chaleur, j'aurais qu'à dormir dans un arbre creux, blottie contre toi !

Le regard malicieux, elle jeta un coup d'oeil au mâle, qui, elle n'en doutait pas, savait pertinemment à quoi elle faisait référence. Elle n'était pas méchante, loin de là, mais il était si tentant -et facile !- de le taquiner. S'il la fusilla du regard malgré le sourire sur ses babines, il reprit toutefois la parole et elle l'écouta sagement, les yeux parcourant de temps à autre le paysage de la savane qu'ils traversaient. C'était magnifique, et vivant. On pouvait voir les troupeaux, ainsi que des arbres et des herbes hautes. Elle entendait même quelques lézards et autres petites proies détaler à leur approche. C'était une terre fertile et riche, et elle comprenait l'admiration de la plupart des lions pour ce Royaume.
Mais si une partie de son esprit profitait de la vue, le reste était indéniablement focalisé sur les paroles de son ami et elle hocha la tête avec un sourire.

Je compte y aller aussi oui. Il parait que les terres là bas sont toujours blanches et recouvertes d'une matière froide et humide que l'on appelle neige. Ma soeur Akinyi en a vu une fois. Elle a voulu m'en ramener pendant que l'on était sur la Lande, mais elle ne savait pas qu'elle fondrait.

Elle s'arrêta avec un petit rire.

Tu aurais vu sa tête lorsque qu'elle est revenue, trempée, sans une once de neige à nous montrer.

La Mositu secoua la tête avec un doux sourire à la pensée de sa soeur. Puis elle rebondit ensuite sur le reste de la tirade du sombre. Elle n'avait pas loupé son hésitation quant à la définition de ce certain "Rono" mais elle ne fit aucun commentaire préférant plutôt se concentrer sur ce qui avait retenu son attention, et qui lui permettait de lui poser la question pour laquelle elle avait commencé par Prideland.

C'est bien ce voyage, tu vas pouvoir profiter de ta maman et de Rono, et sortir un peu de Prideland.

Mais avant qu'elle n'ait pu continuer, il enchaîna sur sa famille. Remettant à plus tard sa proposition, Taali hocha doucement la tête.

Pour l'instant ça va. Je ne suis partie que depuis quelques jours, alors le manque n'est pas encore trop présent. Et puis, il est prévu qu'Akinyi me retrouve à certains points de mon voyage, et peut être que Kantigi et Subhy se joindront à elle.

Elle prit un temps d'arrêt et soupira doucement à l'évocation de Siri et Kwadja.

Ma famille va bien. Nous avions tous pris la décision de suivre Siri. Tu sais, seul Papa a vécu dans l'Oasis Oubliée. Et puis, maman a déjà beaucoup perdu en étant exilée de son clan, puis en se battant contre eux à la première guerre.. Elle a du tuer sa propre soeur tu sais ? Et malgré cela, il y a encore des Mositus qui la regarde comme s'ils s'attendaient à ce qu'elle leur saute dessus pour les massacrer en criant "Je vous ai bien eus, ah !"

La brunette secoua doucement la tête, dégoûtée par l'attitude des membres de son propre clan. Le pire étant qu'ils reportaient tout cela sur sa portée, Subhy ayant le plus de difficultés à le vivre avec son pelage si clair.
Elle releva la tête pour plonger son regard dans celui de son ami, et lui offrit un petit sourire, bien loin de ses sourires habituels.

Ceux qui ont suivis Kwadja se sont fait décimés... Nous avons perdu presque deux tiers de notre Clan, rayés de la surface de la Terre des Lions...

Elle frissonna. Non par affection pour lesdits membres, mais parce qu'un tel massacre la révulsait. Elle en connaissait certains évidemment, et Hatima n'avait rapporté aucun Mositu avec lui si ce n'était Nasiri. Oh, il avait aussi apporté la nouvelle de Vukia, en vie, mais pour le reste, personne ne savait qui était mort ou pas. Et c'était surement le plus dur à vivre pour le reste du Clan..

J'ai une amie très proche, Jangowa, que j'ai rencontrée sur la Lande. Je ne sais toujours pas ce qui lui est arrivée non plus.. Je ne sais pas si elle a combattu, elle a 6 mois de plus que moi.

Plus encore que le reste de son Clan, Wema avait effectivement été son inquiétude principale dans cette bataille, peu importe que cela soit très peu Mositu de sa part ou non. La plupart des membres du clan partis à la suite de Kwadja les détestait, elle et sa portée, à cause de leur sang Jangowa. Elle ne les pleurerait pas. Alors que Wema si...
Taali se secoua entièrement, comme pour se débarrasser de ses pensées et adressa un sourire plus franc, plus vif à Sadaka.

Je vais d'ailleurs passer par la frontière du désert pendant mon voyage. Nous nous étions promis de nous revoir.

Elle passa sous silence la possibilité que cet événement serait impossible si son amie de toujours avait péri pendant la bataille. Elle ne tenait plus à y penser et à en parler, la révélation viendrait bien assez tôt, qu'elle soit heureuse ou non.
Puis la jeune lionne s'arrêta pour fixer Sadaka, inspirant profondément. Elle était plutôt du genre spontané, mais elle n'était pas vraiment sûre de la réponse de son ami, et ça l'angoissait un petit peu. Oui, elle avait grandi, et cela n'apportait malheureusement pas que des avantages.

Dis... Si tu te sens aussi enchaîné à Prideland... Tu viendrais visiter la Terre des Lions avec moi ..?

Oui, elle n'avait pas oublié cette petite phrase au début de sa tirade, qui lui avait donné l'espoir que peut être, sa proposition n'était pas si folle que ça. Il avait hâte de découvrir les terres du Nord, et ne se sentait pas à sa place à Prideland, alors peut être accepterait-il de venir voyager avec elle ?

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Ven 27 Mai - 18:53


    La lionne se moquait en retour, il formait un beau duo de fanfarons. Quiconque de Prideland serait passé par ici n’en n’aurait cru ses yeux. Sadaka, blaguant avec quelqu’un qui blaguait en retour ? C’était le monde à l’envers. Même pour lui. Mais il avait décidé d’aller avec le courant pour une fois, ne pas se mettre de barrières et juste profiter de ce moment, profiter d’elle et de la colline. Sa vieille amie bien enracinée ne le décevait jamais et c’était si agréable de pouvoir compter sur quelqu’un - ou quelque chose. Cela dit, ici pas d’arbre assez gros ni assez creux pour pouvoir les héberger. Juste la roche et ses cachettes. Celles ci étaient nombreuses, Sadaka ne s’inquiétait pas, mais le grand rocher était le plus sûr. Certes, lui ne craignait pas ces terres, mais Taali ne les connaissaient pas et être entouré aurait put lui être plus agréable.

    Elle continua en parlant de la neige. Alors comme ça la neige n’était que de l’eau ? Ses oreilles se dressèrent, curieuses d’en entendre plus. Mais si ce n’était que de l’eau, pourquoi appelions nous ça neige ? Bon, c’était de l’eau qui fond, donc de l’eau froide. Décidément, il avait du mal à s’imaginer une telle matière. Il verrait ça, et bientôt. Rien qu’à la pensée de ce petit périple, il souriait. Quelle hâte, juste lui, Rono et sa mère. Taali aussi semblait épaulée. Elle lui disait que sa soeur, qu’il avait également rencontré, allait lui rendre visite. Il ignorait qu’elle eut des frères cependant. Deux en plus, quelle grande famille avait-elle. Cela dit, eux aussi, maintenant, était quatre, mais, évidemment, ça n’avait rien à voir ! Elle lui révélait encore autre chose : son métissage. Sa mère, une jangowa, difficile à deviner, mais il n’en fut que plus touché. Ils avaient beaucoup en commun. Un parent « différent », un parent déclaré « mauvais » par des entités simplement effrayé. Et tout deux étaient là, à grandir, essayer de s’en sortir malgré les flagellation d’un peuple ignare. Bon, tout deux ne réagissaient pas pareil, loin de là. Taali avait choisi de sourire et de leur faire confiance tandis que Sadaka restait en colère. Elle parlait de la guerre qui avait opposé les suivants de Kwadja. Presque évasive, il n’aurait put deviner si elle y avait accordé une importance particulière ou si elle était réellement bouleversée.

    Elle mentionna une dénommée Wema qui semblait son amie. Elle semblait inquiète quant à cette jeune lionne de six mois son ainée, était-elle vivante ? Avait-elle périt lors du combat ? Il ne savait que dire pour rassuré ses craintes, il ne savait pas et n’avait aucun moyen de savoir. Cela dit, elle se remit à sourire. Elle n’avait pas besoin de lui, elle allait lui rendre visite bientôt, après son voyage ici. Le félin en fut ravi et lui adressa un grand sourire de satisfaction. Soudain, une drôle de proposition vint l’ébranler. Lui, l’accompagner ? Il manqua de s’étrangler.

    « Mais… je… que… enfin je veux dire, pourquoi tu aurais besoin de moi je… Je ne suis pas prêt, je ne pourrais pas te servir de garde du corps, je… je ne suis pas formé encore, ou du moins c’est… c’est pas fini quoi » Il s’emmêlait un peu les pinceaux. S’il elle avait besoin de lui, il voulait être à la hauteur, là, ça n’était pas le cas, il ne pourrait pas prendre soin d’elle ni la sortir de quelconque embarras. Puis, lui, en vadrouille, lion errant ? Ca n’était pas ce qu’il voulait non, il avait encore à faire ici puis… puis Kuzali. Il soupira un peu, déçu. Tout d’abord d’avoir à s’avouer trop faible mais de découvrir aussi la véritable raison de la venue de son amie. Elle n’était pas venue en âme innocente et, bien que toute autre personne aurait été flattée il se sentait navré. Ses oreilles étaient retombées et son air s’était durci.

    C’est vrai que d’une manière, Prideland était une prison et que son voyage dans le nord le comblait de joie. Mais il ne pouvait abandonner sa mère et son rêve, si prêt du but. Uzazi lui avait parlé de son fils, Azari, et ce dernier était aujourd’hui Gardien. Sadaka évoluait et sa masse était conséquente. Il s’était prouvé qu’il pouvait être un bon élément pour le groupe, jeter à Kumpa à la face qu’il n’était pas le pauvre petit lion qu’il était auparavant et sur qui il pouvait jeter ses airs de faux prince. Il devait être Gardien, c’était comme ça, il lui avait dit en plus, pourquoi insistait-elle ?

    « Ecoute Taali tu sais que tu es mon amie mais je ne peux pas partir. Je sais que Prideland n’est pas fait pour moi, que vivre en clan n’est pas fait pour moi non plus mais je veux prouver à ma mère et à tout le monde que je vaut quelque chose… tu… tu comprends ? » Son regard était pesant et profond, si bien qu’il ne vit pas, au loin, s’approcher une petite femelle qu’il connaissait bien.

    (voilà, welcome lill sister ! Razz )




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Ven 3 Juin - 16:14
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Un long soupir. Cette journée qui avait si bien commencé s’annonçait finalement d'un ennui mortel. Les pattes pendantes, Ahva était un vrai légume et ronchonnait dans son coin. Son grand frère n'avait pas voulu d'elle dans son exploration du jour et était parti seul dans la savane, laissant derrière lui une petite lionne bien déçue. C'était la première fois que Sadaka lui disait « non » et la princesse digérait mal ce fait. Elle se sentait délaissée par celui-ci. Avait-elle fait quelque chose de déplaisant ? Ou alors peut-être était-elle la seule à tant aimer leur moment à deux... Un nouveau soupir. C'était vraiment une journée toute nulle.

Le regard éteint, elle observait sans un bruit les lions qui s'agitaient autours d'elle. Tous étaient visiblement bien occupés... Plus loin, elle aperçut son autre frère en compagnie de la reine mère mais n'alla pas les rejoindre, une précédente conversation avec Azaan lui revenait en mémoire. C'était il y a quelques jours de cela, alors que la chipie vantait encore les milles et unes qualités de leur frère, Azaan s'était légèrement emporté en prétextant que sa sœur ne faisait plus qu'attention à Sadaka. La brune avait été étonnée de cette réaction si bien que son frère avait ajouté qu'elle le suivait constamment, étant devenu son ombre alors qu'ensemble, ils brillaient à deux. Depuis, un petit froid s'était installé entre les deux partenaires dans le crimes mais Ahva savait que cela s'arrangerait, ils ne pouvait jamais resté très longtemps fâché. Mais pour l'heure, la petite lionne assimilait les mots de son jumeau. Peut-être avait-il raison... Dans ce cas, elle devait aller s'excuser auprès de Sadaka ! Ç'aurait été bête de l'étouffer par trop d'amour...

La batterie pleine, Ahva descendit de son perchoir et s'éloigna d'un pas vif en direction de la savane. Fine connaisseuse de l'odeur du mâle sombre tant elle l'avait inspiré, la jeune traqueuse ne tarda guère à retrouver sa trace qui la mena tout droit vers la colline. Elle n'aurait pas parié sur ce lieu mais bon ! Heureusement qu'elle avait un flair pour la guider. Mais euh... aussi des yeux pour voir ? Figée comme la pierre, Ahva peinait à croire cette scène que ses yeux lui offraient. Sadaka qui... s'amusait avec une lionne ? Ni une ni deux, la princesse reprit ses esprits et rampa discrètement vers un abri qui la tiendrait invisible de leurs yeux, elle avait le vent en sa faveur. Ainsi cachée, la chipie observa le jeu des deux adolescents sans pour autant parvenir à entre leurs mots. Ils semblaient tous deux très bien s'entendre. Mais … nom d'une girafe, venait-elle de lui lécher la joue ?! Stupéfaite, Ahva se tapit entre les fourrées et observa ce qui lui semblait être un mirage. Grand frère Sadaka était vraiment un cachottier, pensait-elle un sourire malicieux aux babines.

Voyeuse, elle observait son frère sous un nouveau jour. C'était rare de le voir sourire autant. Son regard se porta alors sur l'inconnue et malgré la distance qui les séparait, Ahva ne pouvait qu'admettre qu'elle semblait être une belle lionne. Son pelage sombre lui laissait aussi entendre qu'elle ne venait pas d'ici, sûrement une Mositus. C'était comme son copain Ajjin, lui aussi il avait un pelage qui lui évoquait l'écorce des arbres. Que... attendez... Très attachée aux souvenirs qu'elle avait partagé avec son grand frère, la chipie se rappelait de cette fois où il lui avait parlé de ses copines Mositus, notamment une certaine Taali. Serait-ce elle ? Un immense sourire mêlant satisfaction et sournoiserie étira les babines de la princesse. Lassée de rester dans l'ombre, la petite lionne surgit de ses fourrés et trottina fièrement vers les deux adolescents. Ahva entrait enfin en scène.

Le regard rivé vers son aîné, elle se délectait d'avance de la tête qu'il tirerait en la voyant arriver. Elle l'avait finalement démasquée, il l'avait planté pour aller voir sa chérie ! Si dans un premier temps elle avait été très déçue, Ahva ne regrettait finalement rien. C'était tellement jouissif de percer à jour l'un des secrets du lion ébène !

« Salut grand frère ! » amorça la petite chipie, un grand sourire aux babines. « Je me baladais dans le coin et j'ai senti ton odeur, je me suis dis que j'allais venir te faire un petit coucou et puis j'ai vu que tu étais avec une copine, j'avais envie de la rencontrer ! »

Sans doute faisait-il moins le fier maintenant, Ahva se délectait de ce moment. Toute sourire, elle s'approcha de la femelle et fit mine de l'observer sous toutes les coutures avant de reprendre :

« Dis, c'est elle Taali ? C'est ton amoureuse ? »

Une petite voix juvénile si innocente, comment la blâmer ? Démon dissimulé sous une apparence angélique, Ahva offrait aux deux tourtereaux son plus beau sourire. Peut-être que cette journée n'était pas si nulle après tout.


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Sam 4 Juin - 3:24

- Mais… je… que… enfin je veux dire, pourquoi tu aurais besoin de moi je… Je ne suis pas prêt, je ne pourrais pas te servir de garde du corps, je… je ne suis pas formé encore, ou du moins c’est… c’est pas fini quoi

Avant même qu'il n'ait commencé à répondre, Taali avait sourit de la surprise. À croire qu'il s'en serait étouffé. Puis son sourire s'agrandit encore aux paroles du loin d'ébène et elle échappa un petit rire. La protéger ? Loin de se vexer, elle trouvait cela vraiment adorable de sa part, même si elle déplorait un peu qu'il croit qu'elle voulait sa compagnie seulement par intérêt. Elle était parfaitement capable de se défendre seule, et si elle le voulait avec lui, c'était bien pour profiter de sa compagnie et non pas de ses muscles et ses crocs.

La brunette secoua doucement la tête, amusée, avant de voir l'air de Sadaka se durcir et ses oreilles retomber. Sans savoir ce qu'elle avait fait de mal, avait-il été vexé de son sourire, ou de sa demande ?- elle perdit son sourire aussi et baissa les oreilles déçue d'avoir provoqué ce revirement de situation. Elle ouvrait d'ailleurs la gueule pour s'excuser et lui dire de laisser tomber lorsqu'il reprit la parole pour une réponse plus structurée.

- Ecoute Taali tu sais que tu es mon amie mais je ne peux pas partir. Je sais que Prideland n’est pas fait pour moi, que vivre en clan n’est pas fait pour moi non plus mais je veux prouver à ma mère et à tout le monde que je vaux quelque chose… tu… tu comprends ?

La jeune Mositu cligna doucement des yeux. Elle était son amie, vraiment ? C'était plutôt idiot comme constatation, mais Taali n'avait jamais vu Sadaka en compagnie d'autre lions, et n'était donc pas à même de voir le changement de comportement qu'elle était capable d'opérer sur le lion d'ébène. Elle n'avait pas conscience du privilège qu'il lui accordait, et s'il tenait sans conteste une place particulière dans son coeur, elle n'avait jamais vraiment su si la réciproque était vraie. Et pour l'instant tout du moins, être son amie lui suffisait amplement.
Aussi, malgré le refus du lion sombre, et à cause de ses dernières paroles, un doux sourire étira les babines de Taali. Elle supporta les prunelles dorées et plongea ses yeux bleus dans les siens à son tour. Elle ne voulait pas le braquer à nouveau, donc elle fit passer par le ciel de ses iris tout ce qu'elle ressentait à ce moment. À quel point elle l'estimait, à quel point elle savait qu'il valait mieux que la plupart des lions de Prideland alors même qu'elle ne les connaissait pas, à quel point aussi il comptait pour elle, et combien elle comprenait sa décision, et l'acceptait. Admiration, estime, affection, acceptation. Tout ça en un seul regard dense et profond qu'ils partagèrent un instant comme si le monde s'était arrêtés autour d'eux.

Puis avant qu'il ne puisse s'échapper, elle lui lécha gentiment la joue, une lueur espiègle dans le regard, n'ayant pas oublié la réaction qu'il avait eu enfant, lorsqu'elle avait fait cela la première fois. Toutefois, elle n'eut pas le temps d'attendre une quelconque réplique de son ami à sa tentative de détendre l'atmosphère devenue étrangement intense, puisqu'il tourna vivement la tête à l'opposé reconnaissant surement une odeur qu'elle ne perçut que quelques instants plus tard, alors qu'une voix d'ange s'élevait.

- Salut grand frère ! Je me baladais dans le coin et j'ai senti ton odeur, je me suis dis que j'allais venir te faire un petit coucou et puis j'ai vu que tu étais avec une copine, j'avais envie de la rencontrer ! 

Taali baissa alors les yeux sur une jeune lionne encore enfant, au sublime pelage ambré aux reflets dorés, et lui adressa un sourire amusé. Elle jeta un regard curieux à Sadaka mais revint bien vite au petit ange qui semblait fixer le lion d'ébène avec adoration et une pointe d'espièglerie. Ce devait donc être Ahva, la petite soeur de ce dernier, celle qui rêvait d'aventure.
Alors qu'elle allait la saluer, la jeune Mositu rencontra le regard d'ambre de la petite qui semblait l'observer sous toutes les coutures, et resta sans voix au commentaire du lionceau.

- Dis, c'est elle Taali ? C'est ton amoureuse ? 

Puis elle éclata de rire sans pouvoir s'en empêcher. Elle doutait fortement que Sadaka l'ait présentée à sa soeur comme son amoureuse, mais elle ne pouvait s'empêcher d'être ravie de savoir qu'il avait parlé d'elle à sa soeur.
Ses yeux bleus pétillants de malice, la jeune lionne décida de jouer le jeu de la petite, trop heureuse d'avoir trouver une compagne de taille pour taquiner le lion d'ébène.

Oh tu dois être Ahva ! Sadaka m'a beaucoup parlé de toi, je suis ravie de te connaître !

Puis elle se tourna vers le mâle et lui adressa un sourire taquin, que Sadaka redoutait sans nul doute, avant de lui lancer, mutine :

Ton amoureuse hein ? Tu comptais me mettre au courant bientôt ?

Un rire menaçait de s'échapper de sa gorge, mais elle ne voulait pas rater la tête et l'explication de son ami face à sa petite sœur manifestement très curieuse. D'accord, elle ne l'avait pas beaucoup aidé sur ce coup là, mais c'était beaucoup trop tentant pour la taquine Mositu. Elle n'aurait pas pu laisser passer ça.
Les yeux brillants d'espièglerie et d'un brin d'affection qui ne les quittait jamais lorsqu'elle les posait sur Sadaka, la jeune lionne attendit les réactions du "grand frère" avec impatience.



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Jeu 9 Juin - 14:55

    Alors qu’il attendait, penaud, la réponse de son amie, une voix qu’il connaissait bien se fit entendre. Son amie venait de lui déposé une tendre lèche qu’ils se voyaient dérangés. Surtout que cette voix enfantine et espiègle qui n’avait rien à faire ici ! Le félin tourna la tête pour découvrir la mine ravie et fière de sa petite soeur. Ses yeux brillaient de malice, et elle osait même bomber le torse comme pour lui renvoyer en pleine figure qu’il avait eu tort de refuser son invitation matinale. Elle commençait à se justifier face à Taali, l’air de rien. Comme si cette situation - soit dit en passant extrêmement gênante pour le jeune mâle - n’était que le fruit d’un pur hasard. Connaissant trop bien sa petite soeur, il ne pouvait pas même douter. Ses intentions étaient farouches et elle n’allait pas les laisser de sitôt. Quand Ahva était là, elle était là. D’habitude, ça n’embêtait pas tellement son ainé, mais là, avec Taali, si !

    « Bonjour petite soeur… » Dit-il simplement, la mine légèrement agacée. Il espérait un peu que l’ignorance qui lui portait en ce moment précis inciterait la petite à les laisser tranquille mais il savait pertinemment que ça ne serait pas le cas. Ahva semblait même passer le meilleur moment de sa vie. Elle se dandinait autour de la mositu, l’observant de bas en haut, afin de s’imposer comme il faut et de le mettre encore plus mal à l’aise. Cela dit, le pire restait à venir. Voilà qu’elle l’humiliait délibérément. Son amoureuse ? Les oreilles de Sadaka se penchèrent instantanément sous l’éclat de rire de son amie. Elle avait trouvé ça très drôle, tant mieux pour elle, lui pas du tout. Sadaka n’avait jamais été du genre blagueur, et ce genre de réflexion l’énervait plus qu’il n’avait envie de s’en amuser. Taali répondit à sa petite soeur, le sourire aux babines et les yeux charmés. Lui leva ostensiblement les yeux au ciel. Certes il avait dit à Taali qu’elle s’entendrait bien avec sa petite soeur, mais ça ne voulait pas dire qu’il fallait que ça se fasse maintenant, et surtout mettant Sadaka en vedette de clown duquel on se rit.

    La mositu reposa ses grands yeux couleur océan sur lui pour taquiner à son tour. Il avait mille raisons de leur tourner le dos mais préféra rester calme et diplomate. Il ne répondit pas à Taali et posa un regard inquisiteur sur la petite lionne.

    « Je peux savoir pourquoi tu dis des âneries pareilles Ahva ? » Il savait que sa petite soeur n’aimait qu’on la gronde, et, il n’aimait pas tellement ça non plus. Mais là, vraiment, elle avait été un peu loin.

    « Excuse moi Taali, elle dis des sottises. Non Ahva je t’ai déjà parlé d’elle, c’est mon amie c’est tout. » Oui, il était peu souple. A vrai dire, il ne l’avait jamais été. Fier et orgueilleux, il n’aimait pas être menacé ou malmené. C’était dommage car c’était la malédiction qu’on avait jeter sur son berceau. Il essayait tant bien que mal de vivre avec mais le temps n’avait pas panser ses blessures. Il était chaque foi dur face aux réflexions qu’on lui faisait, quand bien même elles venaient de sa petite soeur. Cette dernière, d’ailleurs, semblait un peu peiné de la réponse sèche et antipathique de Sadaka.

    Fier, certes, mais pas cruel, en tout cas, pas avec ceux qu’il aimait. Le félin s’allongea alors près d’Ahva et lui dit, doucement :

    « Viens là, viens te blottir entre mes pattes, Taali va nous parler de son voyage. Tu sais qu’elle a décidé de visiter la terre des lions, comme toi ? » Sadaka espérait qu’elle ne prenne pas trop la mouche et que Taali accepterait de calmer la tristesse de la jeune femelle dorée. Il espérait également que la lionne chocolat n’allait pas mentionné le refus de Sadaka. D’une manière, il était gêné qu’elle lui ait proposé, et lui d’avoir eu à passer son tour. Le félin, comme une conclusion muette, releva ses grands yeux dorés vers la lionne aux yeux rieurs. Comme un mea culpa il resta là, à l'observer silencieusement. Amoureux ? Non, mais Taali comptait beaucoup pour lui. Cette amitié était pure, et c'était... agréable. Oui, très agréable.




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Ven 10 Juin - 13:13
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Si elle pensait les déstabiliser de sa question impertinente, Ahva fut surprise de voir la lionne chocolatée éclater de rire. Son regard aussi pétillant qu'un ciel nocturne étoilé, Taali salua à son tour la jeune princesse et ses quelques mots nappèrent de joie le cœur de la petite. Sadaka avait vraiment parlé d'elle ? Un immense sourire aux babines bien qu'elle avait vainement tenté de l'amoindrir, Ahva se détourna vers son aîné mais sa mine agacée eut raison de son euphorie soudaine. Les quelques mots qui suivirent et ce malgré la complicité de Taali laissèrent la petite lionne bien penaude. Elle s'était attendue à ce que son plan machiavélique ne plaise pas à son frère mais elle ne s'attendait pas à être grondé de la sorte. Ahva détestait se faire disputer et encore plus lorsqu'il s'agissait de ses proches, la culpabilité pendait alors rapidement à son museau.

Faute de tenir tête à Sadaka et de persister dans ses bêtises, Ahva baissa honteusement le regard. Non, elle n'aimait vraiment pas quand son grand frère la disputait. Ne sachant plus où se mettre, elle chercha maladroitement du soutien dans le regard de la Mositus. C'est alors que Ahva regarda vraiment la lionne en devenir qui se tenait près d'elle. Son pelage était doux et chaleureux -sûrement ce qui avait poussé Ahva à chercher son soutien-, son regard quant à lui était d'une sincérité étonnante et cela ne pouvait que corréler avec sa spontanéité. Elle était très belle et semblait également très gentille, la chipie ne pouvait que comprendre pourquoi son frère s'était entiché d'elle et l'avait délaissé pour sa délicieuse compagnie.

« Pardon... » murmura-t-elle finalement après s'être ratatinée maladroitement sur ses pattes.

Azaan, son second frère, avait sûrement raison lorsqu'il lui disait qu'elle ne réfléchissait pas assez. La princesse ne perdait jamais une occasion de désobéir à ses parents et de foncer vers l'inconnu et quand une idée folle la prenait, l'hésitation était absente. Elle agissait à l'instinct tout simplement et laisser toujours son cœur guider ses pas plutôt que sa tête. Oh cette vieille lionne rabougrie du rocher avait raison, elle n'était pas une bonne fille ! On aurait presque pu entendre Ahva couiner. C'est alors que Sadaka s'allongea doucement à ses côtés et oubliant sa précédente colère, il invita sa sœur contre lui pour écouter le récit des voyages de Taali. D'abord hésitante, la petite chipie retrouva très vite son sourire éclatant et elle se précipita contre son frère, le graciant d'une lèche affectueuse au passage. Ouf, il n'était plus en colère !

Très fière de la croissance avancée du jeune mâle, Ahva se délectait de pouvoir trouver dans de confort dans les pattes d'un adolescent. Sa crinière naissante lui chatouillait doucement le cou mais Ahva voyait plutôt là des caresses affectueuses. C'était un fait, la princesse adorait son grand frère et cela se voyait. Les pattes nonchalamment déposées sur celles ébènes de Sadaka dont elle avait retrouvé l'affection, la petite lionne retrouva tout son intérêt pour la féline chocolatée :

« C'est vrai ça Taali, tu vas vraiment voyager sur TOUTE la Terre des Lions ?! » s'étranglait Ahva tant l'envie la brûlait de la rejoindre. « Oh moi aussi j'adorerai le faire mais papa et maman sont pas vraiment de cet avis... alors j'attends de grandir pour pouvoir me lancer à mon tour ! Mais racontes moi, racontes moi, je veux vraiment savoir ! »

Aussi fascinée que lors des récits de sa grand mère, la princesse ne décollait son regard de la jeune voyageuse, espérant bientôt voir à son tour ce ciel étoilé qui se reflétait dans ses yeux.


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Ven 10 Juin - 17:30

Le comportement de son ami changea alors, et le désintérêt qu'il montra à sa jeune soeur en la saluant surprit la Mositu. Si elle ne s'attendait pas forcément à ce qu'il réplique à sa taquinerie, sachant qu'il pouvait parfois se montrer lunatique et se braquer pour peu, elle n'avait pas imaginé que sa réaction puisse être aussi négative.
Taali sursauta au ton employé par le lion d'ébène lorsqu'il réprimanda la petite puce, et manqua de reculer d'un pas. Les oreilles couchées contre le crâne, elle du s'empêcher de réagir, supportant bien mal la peine d'Ahva, qui cherchait manifestement son soutien de son regard ambré. Réfrénant une forte envie de gronder sur Sadaka pour avoir mis la petiote dans cet état simplement pour une blague, la brunette se contenta de baisser la tête pour donner un doux coup de museau à Ahva, lui signifiant ainsi qu'elle ne lui en voulait pas.

Le mâle s'adressa alors à elle et, cette fois-ci, elle recula légèrement, les oreilles à nouveau plaquées en arrière. Malgré l'excuse en début de phrase le ton était dur et avait blessé la jeune lionne. Était-ce donc si grave que l'on ait pu croire qu'il soit amoureux d'elle ? L'idée lui était-elle si intolérable qu'il faille ainsi rétablir la vérité le plus vite possible, froidement et durement, juste auprès d'un lionceau ?
Déstabilisée par ce comportement qu'elle n'avait jamais vu en lui, et bien plus blessée qu'elle ne voulait le montrer, Taali s'assit à l'endroit où elle avait reculé, la queue autour des pattes. Elle observa sans rien dire la réconciliation fraternelle qui s'en suivi, oubliant du même mouvement ce qu'elle avait voulu répliquer.

Elle déplorait que Sadaka ne réfrène ainsi la joie de vivre et la spontanéité de sa jeune soeur. La brunette trouvait en Ahva une partie d'elle, cette partie d'elle qui avançait à l'instinct, grâce à son coeur. Cette partie d'elle qui la faisait paraître comme un livre ouvert à quiconque était un peu attentif, et qui lui faisait souvent faire des impairs, faute d'avoir réfléchis. Et ce n'était pas à cause de cette ressemblance qu'elle était peinée par le comportement du frère envers sa soeur, mais parce qu'Ahva était rayonnante, pure et heureuse, et que Sadaka n'avait nullement le droit de ternir cela sous peine qu'il était trop fier, sombre et coléreux pour le supporter.
Taali entendit son prénom, ce qui la sortit de ses pensées, juste à temps pour entendre les paroles du mâle et la réponse de la petiote. Elle se retrouva alors en proie à deux regards, celui doré du lion d'ébène, qui la fixait d'un air pensif, et celui ambré, de la petite princesse qui la dévorait de ses yeux curieux. Et comme, elle n'avait, à cet instant, aucune envie de soutenir le soleil des prunelles de son ami, elle préféra reporter son attention sur Ahva, dédaignant l'attention que lui portait Sadaka. Après tout, elle ne voudrait pas l'importuner plus que nécessaire par sa présence, un autre lion pourrait passer et se faire une mauvaise interprétation de la situation, à l'instar d'Ahva. Quelle catastrophe ce serait !

Chassant son amertume d'un coup de tête, Taali se coucha alors pour se retrouver à hauteur de la petiote et lui adressa un chaud et doux sourire. Elle refusait que la jeune enfant eu à pâtir de tous ces états d'âmes, et elle hocha la tête, bien déterminée à nourrir ses rêves.

Oui c'est vrai, je vais aller visiter toutes ces Terres par moi même. Mais tu sais, tes parents ont raison, tu es encore trop jeune pour le faire. Mais garde bien cette curiosité et cette envie au fond de toi, car elles te permettront de te préparer à ce voyage toute ton enfance, et quand tu seras prête, tu le sauras.

Se détendant peu à peu à mesure qu'elle parlait à la petiote, Taali retrouva un regard pétillant et ses oreilles se redressèrent à nouveau. Toutefois, elle évitait toujours soigneusement de croiser les yeux de Sadaka, préférant se concentrer sur la petite.

Alors, je peux te parler de la Lande, où je suis née et j'ai vécu avant que mon clan ne décide de partir à la recherche d'une nouvelle terre. Je peux te parler de notre nouveau territoire, Apeland, où nous vivons maintenant, et je peux aussi te parler de la frontière du désert, où je suis déjà allée plusieurs fois pour voir ma meilleure amie qui est là bas. Par quoi veux-tu que je commence ?

Elle fit une pause, laissant le temps à Ahva d'assimiler les informations puis elle lui offrit un sourire taquin.

Je veux bien te parler de tout cela, mais tu devras alors me parler de Prideland et de tes aventures à toi, d'accord ?

Ayant retrouvé tout son calme, la brunette attendait sagement les réponses de la princesse avant de continuer. Elle la détaillait pour s'occuper l'esprit, notant son pelage clair aux multiples reflets, ses grands yeux ambrés emplis de curiosité et d'une vivacité d'esprit incroyable. Elle voyait dans ses prunelles tous les rêves d'enfants qui se succédaient, prenant vie par les informations qu'elle venait de lui donner. Elle était absolument adorable.
Et elle donnait à Taali un point de concentration absolument parfait, la seule chose qu'elle voyait donc de Sadaka étant ses pattes avant qui entouraient sa petite soeur. Et, actuellement, les pattes c'étaient déjà amplement assez.


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Dim 12 Juin - 19:08

    Il fut rapidement rassuré quand il se rendit compte qu’Ahva ne lui en tenait plus rigueur. Elle vint se blottir contre le mâle ébène. De son gabarit d’adolescent, il était fier de pouvoir jouer ce rôle, celui dans les pattes duquel on venait trouver refuge. Il se sentait grand et en pleine possession de son corps. Comme si celui-ci eut été un havre pour sa petite soeur, un lieu chaleureux et dans lequel elle se sentait en sécurité. Il lui sembla presque l’entendre ronronner de plaisir suite à cette rapide réconciliation. C’est alors qu’elle ouvrit la bouche - une fois confortablement installée - afin de parler à Taali. Curieuse et excitée qu’elle était, la proposition de son grand frère l’avait conquise. Elle voulait savoir tout ce dont Taali pourrait lui parler, lui confessant également des désirs similaires.

    La jeune mositu se baissa un peu, afin de se retrouver au même niveau que les deux frère et soeur. Elle l’amusa dans ses réponses. La lionne se montrai étonnement pédagogue et calme. Beaucoup plus rationnelle qu’il ne l’aurait imaginé. Taali avait toujours été très dynamique, elle n’avait donc, à ses yeux, pas l’étoffe d’une adulte à proprement parlé. Il se l’était toujours vu comme blaguant sans trop laisser place au sérieux. Se découvrait à ses yeux un tout autre aspect d’elle : il voyait là une lionne attentive, douce et, surtout, calme. Les deux femelles semblaient ne plus pouvoir se décrocher du regard et il se sentait presque de trop. Peu importait, s’il fallait ça pour redonner le sourire à sa cadette alors soit… Surtout que Taali lui laissait le choix, connaissant la petite dorée, elle devrait tout raconter, du début jusqu’à la fin. Autant dire qu’ils étaient là encore un bon moment - surtout qu’elle lui proposait de lui parler de Prideland. C’est vrai que, à la base, ils étaient partis pour une visite. L’interruption d’Ahva avait fait avorter l’idée - ou en tout cas repousser, mais si Taali devait tout lui raconter et, surtout, si sa petite soeur aussi devait raconter Prideland, autant être pragmatique. Ils se baladeraient demain.

    Sadaka posa son regard doré sur sa petite soeur, tout deux attendait des réponses pour continuer. La jeune mositu à parler, et lui à écouter. Il détourna les yeux vers Taali, celle ci était littéralement absorbée par le regard pétillant de sa soeur. Il ne se rendait pas même compte qu’il s’agissait là d’un objectif que s’était fixé Taali : l’éviter. Pas même capable de voir qu’elle était amoureuse d’elle, comment pouvait-il comprendre en plus qu’à ce moment précis elle lui en voulait ? Non, ce qu’il se disait simplement c’est qu’il lui était reconnaissant d’avoir participer à redonner le sourire à la petite pridelander. Un peu qu’elle était jolie, aussi, dans son sérieux tout neuf. Puis le grand mâle posa ensuite ses yeux sur l’horizon, il n’avait rien à dire, juste écouter et voir. Voir ces herbes danser dans leur costumes dorés. Elle bougeaient au rythme du vent, valsant allègrement la tête haute, imposantes et braves, apportant la promesse d’une belle amitié. Ils offraient tout les trois un drôle de tableau, mais la pureté émanait des trois félins. Le silence se rompit vite. Sa petite soeur répondit. Il lui sembla l’attente longue, surtout pour Ahva, mais peut être avait-il simplement rêvé. Peut être s’était-il oublié trop longtemps dans ses contemplations muettes. Peu importait, elles discutaient toutes les deux, comme les meilleures amies du monde, et lui n’aurait put être plus heureux.




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Mar 14 Juin - 17:47
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S'abaissant à son tours près du sol, la belle Mositus se mit à hauteur de la jeune lionne et lui confia chaleureusement son histoire. Oubliant presque son grand frère pour qui elle avait tant d'admiration, Ahva n'avait plus d'yeux que pour la voyageuse et ses récits bercés de douces fantaisies. Pour la première fois de sa vie, on ne lui riait pas au nez alors qu'elle confiait ses désirs de voyage mais on l'encourageait. Oh, elle aimait déjà beaucoup cette lionne chocolat.

Tandis que son regard pétillait de malice, Taali lui proposa une multitude de récit : la Lande, Apeland, la frontière désertique... Avait-elle donc déjà visité tant de lieux ? La bouche de la petite chipie s'ouvrit lentement dans une mine ébahie. Dire qu'elle se sentait fière d'avoir un soi disant ami du côté d'Outland... Elle se sentait bien petite désormais. Alors même qu'elle chancelait entre ces diverses histoires de pays, la Mositus revint doucement à la charge, stipulant un accord avec la princesse.

« Oh oui, ça me semble plus qu'équitable comme échange ! Mais tu sais, je n'ai certainement pas autant voyagé que toi et mes aventures seront sûrement moins intéressantes... Par contre je peux tout te dire de Prideland, quand on est enfermé dans une cage, on en fait vite le tour ! »

Était-ce vraiment une fierté ? Ahva balaya son amertume d'un haussement d'épaules et rendit son sourire à Taali, très heureuse de voir bientôt son insatiable curiosité épongée.

« J'ai foulé la Lande lors des pèlerinages où m’emmenait maman et j'ai approché le Désert par les gorges mais Apeland... je n'ai pas la moindre idée de comment c'est là-bas. » marmonnait la princesse peu fière avant de prendre de l'entrain et d'ajouter : « Oh s'il te plaît Taali, raconte moi ! »

Les yeux pétillants de malice et de curiosité, la princesse avait bien hâte de voir la jolie lionne chocolatée entamer son récit. Ce qu'on disait sur la grande jungle d'Apeland était-il vrai, des singes aussi gros que des lions vivaient-ils là-bas ? Elle n'avait jamais pensé à questionner Kuzaida sur ce sujet... Dressant son regard vers le menton de son frère, Ahva lui fit signe de s'approcher et lui murmura à l'oreille, entre deux ricanements euphoriques :

« Elle a vraiment l'air de savoir plein de truc ta co... ton amie ! »

Désireuse de ne plus s'attirer les foudres de l'adolescent, Ahva avait prit soin de bien choisir ses mots mais malgré ce qu'elle pouvait dire, la lueur malicieuse de son regard en disait long sur sa pensée. Elle donna un léger coup de tête affectueux au mâle avant de détourner une nouvelle fois toute son attention sur la voyageuse. Apeland puis le Désert et même la Lande... quelles choses grandioses Taali allait-elle lui faire partager ? Elle mourrait d'envie d'en savoir plus.


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Lun 20 Juin - 0:58

Les yeux de la petite lionne brillaient littéralement, et cela fit sourire Taali avec tendresse. Elle retrouvait en Ahva, nombre de choses qui faisaient l'enfant qu'elle avait été, et cela lui rappelait de doux souvenirs. La voix de Sadaka ne retentit pas une seule fois lors de la conversation des deux lionnes, et ce n'était pas plus mal ainsi. La jeune Mositus n'était pas rancunière, aussi voyait-elle sa brève colère s'effacer peu à peu, mais malgré cela, son coeur continuait de la faire souffrir et elle préférait à cet instant se concentrer sur la petite dorée.

- Oh oui, ça me semble plus qu'équitable comme échange ! Mais tu sais, je n'ai certainement pas autant voyagé que toi et mes aventures seront sûrement moins intéressantes... Par contre je peux tout te dire de Prideland, quand on est enfermé dans une cage, on en fait vite le tour ! 

Taali adressa un doux sourire à la petiote. Prideland était vaste et riche, et elle n'avait aucun doute que cette "cage" était largement suffisante pour satisfaire toute la curiosité enfantine d'Ahva, même si elle n'en avait pas l'impression pour l'instant. Tout ce qu'elle découvrait ici lui servirait de base pour se construire, et de point de repère pour ses prochaines découvertes hors de son royaume natal, et il était important qu'elle les apprécie à leur juste valeur.

Je suis sûre que tes aventures sont palpitantes petite princesse. De plus, prends grand soin de ne pas trop vite t'habituer aux merveilles que recèle Prideland. Parce que c'est cette capacité à toujours t'émerveiller de peu, qui rendra tes futurs voyages d'autant plus agréables et mémorables.
Ce que tu apprends ici te servira de base pour toute la suite de ta vie, de points de repères, et plus ils seront solides, plus il te sera facile d'avancer.


La jeune Mositu s'arrêta là, avec un léger sourire qui ne la quittait pas. Bien qu'importantes, ses paroles n'étaient pas ce que voulait entendre la jeune enfant pour l'instant, et Taali la laissa donc faire son choix. Apeland ce serait donc.
La brunette hocha la tête et prit un instant pour appeler à elle tous les souvenirs et les visions du nouvel habitat de son Clan. Ce territoire gracieusement donné par les Lamasus aux peu de lions bruns restants de leur Clan il y avait de cela bientôt deux ans. Taali n'était pas de ceux dont la fierté débordait, et n'avait donc vu aucun inconvénient à se voir céder les terres où ils vivaient à présent. C'était un acte de bonté de la part des Lamasus, mais aussi par intérêt car ils se devaient de surveiller les frontières, et de ne surtout pas mélanger les sangs.
Cette dernière partie contrariait d'ailleurs la jeune Mositu, non pas par envie de vivre une aventure avec un de ces grands lions crème, mais plus parce que cette décision dénotait un certain racisme, une certaine supériorité avouée qui lui rappelait de trop ce qu'avait vécu son Clan auprès des Jangowas, bien avant sa naissance.

Des chuchotements la ramenèrent au présent, et elle esquissa un bref sourire en voyant la petite dorée murmurer à l'oreille de son grand frère. Elle pouvait voir dans son regard tout l'amour et l'admiration qu'Ahva portait à Sadaka, et cela lui faisait plaisir. Ils y avaient donc, à Prideland, d'autres lions que sa mère qui voyaient dans le lion d'ébène autre chose qu'un fils de Nyeusis.
Le regard bleu de la brunette dériva sur le jeune mâle pendant un moment, laissant libre cours à des pensées diverses et variées avant que l'attention de la petite ne se porte à nouveau sur elle, avide d'entendre parler de ces mystérieuses terres. Ses yeux croisèrent ceux de Sadaka, et elle lui adressa un petit sourire avant de reporter son attention sur Ahva.

Alors, par quoi commencer.. Apeland est situé à l'extrême Nord de la Terre des Lions, commença-t-elle en pointant la direction du bout de la queue, de l'autre côté de la Lande des Sans Terres, et séparé d'Outland par une chaine de Montagnes.

Elle prit une courte pause, laissant le temps à ses deux comparses de visualiser. Parce qu'en effet, elle pouvait voir à ses oreilles que Sadaka s'était à son tour fait plus attentif à ce qu'elle racontait, ce qui amusa la brunette. Une fois qu'elle fut assurée qu'Ahva, comme son frère, voyait à peu près où se situait Apeland elle continua.

Apeland est divisé en plusieurs territoires qui appartiennent aux Lamasus, de très grands lions clairs, semblables à des nordiques, avec des peintures colorées sur le corps. Ce sont eux, qui nous ont donné la partie où notre Clan vit maintenant, la Jungle du Zawadi, en contre partie d'une surveillance des frontières.
Nous ne les voyons cependant presque jamais, car ils habitent beaucoup plus loin dans leur partie de la Jungle.


À nouveau Taali s'arrêta à instant, laissant le temps aux deux Pridelanders d'absorber les informations, et elle de réunir ses pensées pour la suite. Toute la politique du pacte entre les deux Clans n'intéressait pas la jeune princesse, et la brunette décida donc de partir sur une description de la Jungle, sûrement beaucoup plus amusante pour Ahva.

Tu m'as dis que tu avais déjà été sur la Lande. As-tu déjà vu l'énorme Baobab qui s'y trouve ? Eh bien, la Jungle d'Apeland, ce ne sont que des arbres aussi gros, voir plus gros, partout sur le territoire. Tout est dans des tons de verts et de brun, ce qui explique que l'on s'y fonde si bien. Tu ne vois le ciel qu'à travers leurs branches et leurs feuilles, et tu peux y grimper pour t'amuser.

Un sourire s'afficha sur les babines de la jeune lionne.

À vrai dire, c'est même le passe temps favoris des jeunes Mositus de ton âge.

Elle reprit ensuite sa description des alentours, se remémorant les choses qui l'avait frappé lorsqu'elle y était arrivée pour la première fois, à 1 an, elle qui n'avait jamais vécu dans l'Oasis Oubliée.

C'est très humide, mais il n'y fait jamais vraiment froid. Lorsqu'il pleut, ce sont de très grosses averses, et la pluie est souvent chaude, ce qui devient rapidement un jeu pour les plus jeunes. Un fleuve calme traverse tout Apeland, et nous pouvons nous y abreuver et baigner. Les proies sont différentes que celles que l'on trouve dans la savane, de même que les techniques de chasses.

La brunette s'arrêta à nouveau, à court d'idée. Oh il y avait beaucoup à dire, mais elle ne voyait pas ce qui était susceptible d'intéresser Ahva, plus que ce qu'elle lui avait déjà dis. Elle avait même l'impression de s'être un peu emballée.

Mh. Excuse moi, tout cela doit être un peu ennuyeux pour toi. As-tu plutôt des questions que tu voudrais me poser ? Ce sera plus simple comme ça, plutôt que de m'écouter radoter.

Elle échappa un léger rire joyeux, tout à fait détendue maintenant. Elle aimait beaucoup vivre dans la luxurieuse Jungle qu'était leur nouvelle maison, et en parler à Ahva et Sadaka l'avait rendue à nouveau joyeuse, le regard pétillant. Comme si penser à son Clan, et son territoire lui permettait de redevenir elle même, comme une part de son identité.
Son regard de ciel posé sur la petite dorée et grand mâle d'ébène, elle attendait les questions avec un sourire, pour ensuite, écouter à son tour la petite princesse lui parler de Prideland et de ses aventures.


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Dim 3 Juil - 18:57

    La cage de Sadaka, Ahva la ressentait également. Cela le surprit un peu, lui qui pensait être le seul à avoir envie de plus que ça se trompait. Pour sa soeur Prideland ne suffisait pas non plus. Il sourit un peu, s’avouant vaincu. Il avait beau râler de cette fratrie dont il ne souhaitait pas, cette petite Ahva le touchait bien plus qu’il ne l’aurait cru. Taali quant à elle faisait sensation et n’hésitait pas à répondre généreusement à la curiosité de sa soeur. Capacité à toujours s’émerveiller . Sadaka sourit, moqueur, c’est sur que Taali pouvait en parler. Elle l’avait, elle, cette capacité à s’émerveiller de tout et tout le temps. C’était peut être ce qui faisait leur différence et qui agaçait la mositu. Sadaka était plus du genre impassible…

    Soudain Ahva approcha sa tête de l’oreille de son ainé pour l’inclure un peu dans cet échange duquel il s’était éloigné. Il sourit, sincère, quant à l’attention de l’enfant à bien faire. Oui, elle était prudente et choisi, délicate, ses mots. Sans trop savoir pourquoi, il déposa un coup de langue rapide sur la mèche rebelle de la petite couleur soleil et tout deux dirigèrent leurs chauds regards sur Taali. Cette dernière regarda alors Sadaka à son tour, bêtement, il fut surprit. Il venait de se rendre compte qu’elle l’avait fui du regard depuis le début. Les deux grands yeux bleus de la femelle étaient si prenants qu’il fallait être aveugle pour ne pas les remarquer quand ils se posaient sur vous. Mais ce fut bref, comme si il ne fallait pas trop en faire. Que se reprocher si ce n’est d’être ami ? Avait-il réellement fait quelque chose de mal ? Peu importait, Taali les amenait sur Apeland à travers les mots. Lui était attentif plus que jamais, et cette terre si généreuse lui semblait un mirage, un fantasme. Lui qui avait vécu dans la Lande, entouré de terre et de faible végétation, il avait du mal à croire à ce paradis. Surtout si… accessible. Il ne doutait pas du tout de la véracité des propos de son amie, ils avaient tous déjà bien entendus parlé de cette terre pleine d’histoires. Mais à chaque fois il était surpris et perplexe. Elle parla alors des Lamasus, ils les avaient déjà vu, et ces lions étaient, aux yeux de Sadaka, très impressionnants.

    Puis Taali continuait, elle décrivait jusqu’à la météo. On s’y croyait presque en fermant les yeux. Mais celle ci décida de s’arrêter là, prétendant radoter. Sadaka souriait, paisible. Puis, soudain il se redressa afin de prendre un peu les rennes.

    « Nous nous allons faire mieux Taali, tu viens de nous raconter ton pays, nous, nous allons te le montrer. Pas vrai Ahva ! » Assez de blabla, le soleil brillait encore un peu, leur offrant ses derniers rayons. Autant en profiter ! Le grand mâle ébène se mit en marche, persuadé que sa petite soeur allait le suivre de bon coeur. Surtout qu’il l’avait promit à Taali cette balade. Maintenant qu’elle avait fraterniser avec sa soeur, tout était possible…




Semi-Absence du 17/06 au 01/09

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Ahva
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Sam 9 Juil - 13:16
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Entre les attentions délicates de son aîné et le récit enflammé de la jeune Mositus, Ahva était la plus heureuse des lionnes. Son regard ne cessait de s'émerveiller et les paroles de la brune la guidaient dans de douces contemplations imaginatives qui gâtaient son esprit. Les Lamasus fascinaient la jeune princesse qui regrettait de n'avoir encore jamais pu les admirer de ses propres yeux mais la sage Kuzaida savait satisfaire la curiosité de la petite lionne. Un jour, elle les rencontrerai ; un jour, elle ira sur Apeland et gambadera parmi ces arbres centenaires et magnifiés par l'éclat de la Jungle. Son regard ne quittait pas celui azuré de la lionne et elle pouvait voir la ténacité du soleil à percer les épaisses couches de feuilles qui protégeaient la jungle. Elle frémit, très animée par ce récit.

Ses babines s'étaient entrouvertes pour peindre sur son doux visage une mine fascinée par les dires de la conteuse. N'était-ce donc pas le même gibier ? Comment étaient ces animaux qui nécessitaient un savoir différent pour les capturer ? L'imagination de la petite lui faisait voir d'immenses bêtes aux couleurs vives et flamboyantes, plus grandes encore que des lions mais aussi très vives d'esprit. C'était un monde venu d'ailleurs, un monde qu'elle se languissait de découvrir.

« Mh. Excuse moi, tout cela doit être un peu ennuyeux pour toi. As-tu plutôt des questions que tu voudrais me poser ? Ce sera plus simple comme ça, plutôt que de m'écouter radoter. »

Les oreilles de la chipie frétillèrent de plaisir tandis qu'un grand sourire illuminait son visage. Ennuyant ? Mais pas le moins du monde ! L'enthousiasme de la princesse ne pouvait être feint.

« Apeland a l'air tellement cool ! Je te jure Taali, je me voyais là-bas, c'était fabuleux ! Même si j'adore t'entendre parler de cette jungle, c'est vrai que j'ai quelques question ahah ! » rit-elle doucement, très emballé par l'idée avant de reprendre, très vive et curieuse : « Les Lamasus sont-ils aussi majestueux qu'on le dit ? Et ces proies, comment sont-elles, n'avais-tu jamais vu créature pareille ? Et puis ta famille elle est toujours dans la jungle ? Elle ne te manque pas trop ? »

La machine était en route et voilà que son frère lui accordait une tendre lèche en signe d'affection. La petite chipie ronronna doucement, en pleine extase. Comme il était amusant d'être son grand frère et son amie, cela lui changeait beaucoup du quotidien et elle apprenait beaucoup. Taali était vraiment une gentille lionne et elle était heureuse de savoir qu'elle et son frère étaient de bons amis, il semblait apaisé en sa présence et plus souriant. Mais c'était juste une amie... Elle leva un petit regard inquisiteur auprès de l'adolescent mais se ravisa tandis que celui-ci se redresser promptement. Coïncidence ou avait-il flairer le piège ? Elle renifla.

« Nous nous allons faire mieux Taali, tu viens de nous raconter ton pays, nous, nous allons te le montrer. Pas vrai Ahva ! »

Oh comment, une ballade ?! Quelle grandiose idée ! Ahva se redressa à son tour, dandinant son arrière train sous l'effet de l'excitation.

« Oh oui oui, suis nous Taali ! »

Gambadant vers la lionne, elle se faufila agilement entre ses pattes et frotta doucement sa petite tête contre elle. Ça allait être amusant ! Et puis, les petits frères et petites sœurs aimaient toujours être en compagnie de leurs aînés et leur bande. Elle rit doucement, enchantée par l'idée et s'empressa de rejoindre Sadaka, mordant au passage l'un de ses flancs avant de partir en courant, riant à gorge déployée.

Une fois assurée que la jeune voyageuse les avait bien rejoint, la petite chipie se déplaça jusqu'à ses côtés et se présenta comme son guide dans la découverte de Prideland :

« Alors là on quitte la colline du Peponi, c'est une parcelle de terre fraîchement annexée au royaume et c'est vraiment un très joli endroit. Je crois que toute la famille se rend un à un ici pour se recueillir, ah ah ! »

Son ton était frais et joyeux, trahissant tout le plaisir de la petite lionne à jouer les guides pour sa nouvelle historienne. Elle glissa un petit regard vers son frère et lui sourit. Ahva était souvent matinale, peut être trop d'ailleurs, elle avait plus d'une fois observé l'ombre de son frère s'exiler vers le nord du royaume ou encore celle de sa mère, on père ou autres membres de sa grande famille. C'était un lieu paisible très prisé.

« On a encore une bonne trotte avant de sortir de la savane, elle est très grande et recouvre la grande majorité de Prideland mais tout là-bas, on discerne quand même l'ombre du Rocher de la Fierté. C'est là qu'on fait tous dodo, de jour ou de nuit d'ailleurs, c'est toujours très animé et on y croise une grande partie du clan. C'est un peu the place to be ! A côté vers l'est se trouve l’étang, c'est un de nos terrains de jeu préférés alors si tu as besoin de te rafraîchir, ne sois pas étonné d'être très vite entourée d'une armée de lionceaux prêt à tout pour découvrir tes secrets, ah ah ! »

Les lionceaux, bien qu'élément déterminant de la légèreté de l'endroit, étaient aussi très craints des lions venus prendre du repos. Ils savaient se montrer turbulents et adoraient jouer avec l'eau pour le plus grand plaisir de tous.

« Après de l'autre côté, c'est les Gorges mais c'est plus dangereux, c'est le chemin pour aller vers le désert. Les troupeaux de gnous se reposent souvent à son sommet mais parfois... » suspendu-t-elle, abaissant alors curieusement la voix avant de reprendre, le regard pétillant :  « … des hyènes empruntent ces sentiers. La dernière fois avec une copine, on en a même rencontrer une ! »

Elle s'esclaffa très doucement. Derrière le bon paraître de la vie en clan, Ahva avait plus d'une fois bravé les interdits pour s'engager dans des aventures folles. Bien qu'elle avait encore quelques frissons quand ses souvenirs lui rappelaient le ricanement cynique de la bête, la princesse semblait plus fasciné que terrorisé par cette mésaventure. Après tout, tout s'était bien terminé ! Toujours aussi joviale, elle bondissait légèrement entre les deux adolescents, puisant dans une énergie qu'on ne saurait soupçonné chez un si petit être.

Une idée en tête, elle stabilisa ses quatre pattes au sol et croisa le regard de son frère, lui quémandant :

« Toi aussi tu dois jouer le jeu Sadaka, c'est à ton tour ! »

Elle rit doucement, le regard plissé par la malice.


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Image © Hecate
Ahva rugit en #D66A14
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Taali
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Sam 30 Juil - 0:37

Les oreilles frétillantes, les yeux brillants et un grand sourire en travers du visage, Ahva n’avait finalement pas l’air de s’ennuyer du tout. Elle réagit à la seconde et s’exclama avec ferveur, ce qui fit doucement rire Taali. Cette petite était vraiment adorable. Avec un sourire, elle écouta la rafale de question d’Ahva puis entreprit de lui répondre.

Je ne sais pas trop ce que l’on raconte sur les Lamasus par ici, mais il est vrai qu’ils sont très majestueux.

Elle s’arrêta un instant, le museau froncé. Son avis sur les Lamasus était plutôt réservé, et malgré sa reconnaissance pour avoir participé à chasser la menace des Nyeusis de Prideland, elle n’était toutefois pas certaine qu’ils méritaient tous les éloges que l’on pouvait faire à leur égard. Le reste des questions, étaient plus simples, et le sourire revint sur le visage de Taali alors qu’elle y répondait.

Alors, les proies… Non, je n’avais jamais rien vu de pareil. Parfois, nous mangeons du crocodile, mais la plupart du temps, nous mangeons des sangliers et des cerfs. Les sangliers sont ressemblent un peu à des phacochères, et les cerfs sont comme des immenses antilopes, avec de grandes cornes très dangereuse, et une couleur brune. Chaque proie nécessite une technique de chasse bien particulière, et c’est un apprentissage de tout temps !

Elle prit une pause pour reprendre son souffle et son sourire s’adoucit alors qu’elle pensait à sa famille. Hochant doucement la tête, elle reprit ses réponses.

Oui, mes parents, ma tante et mes frères et sœur sont toujours là bas. Je suis la seule qui a vraiment la bougeotte, et ma sœur a d’ailleurs eu bien du mal à comprendre pourquoi je souhaitais partir.
Ils vont me manquer. Pour l’instant ça va, Prideland est le premier territoire que je fais, et cela ne fait que quelques jours que je ne les ai pas vus, mais je sais que cela va être dur plus tard.


La brunette jeta un coup d’œil à Sadaka avec un petit sourire taquin avant de déclarer d’un ton innocent :

J’aurais effectivement apprécié un peu de compagnie, mais vivre cette aventure seule a aussi ses avantages.

Reportant son regard sur Ahva, elle lui adressa un sourire lumineux.

A ton tour princesse, je veux tout savoir de tes aventures et de Prideland !

A la grande surprise de la jeune Mositu, c’est la voix masculine et bien connue de Sadaka qui répondit à cette initiative en bondissant sur ses pattes.

- Nous nous allons faire mieux Taali, tu viens de nous raconter ton pays, nous, nous allons te le montrer. Pas vrai Ahva ?

Elle eut à peine le temps de se redresser que la petite dorée était déjà près d’elle, frottant sa tête contre l’une de ses pattes. Un sourire attendri prit place sur le visage de la brunette qui donna une lèche sur le front de l’enfant avant que cette dernière ne bondisse vers son frère, en prenant les devants.
Avec un petit rire, Taali trottina à sa suite, bousculant gentiment Sadaka de l’épaule avant de marcher à ses côtés, son regard bleu oscillant entre le paysage et la petite sœur de son ami qui gambadait à l’avant. Elle vint ensuite se placer près d’elle, et commença son travail de guide de Prideland. La jeune Mositu se fit attentive, et elle écouta la jeune lionne tout en portant son regard sur chacune des zones mentionnées. Plusieurs rires sortirent de sa gorge, ponctuant les commentaires impertinents et amusants d’Ahva sur son Royaume et les différents endroits qui le composaient.

Lorsqu’elle aborda les gorges, le ton de la petite changea, attirant sur elle le regard bleu ciel de la brunette qui ne put s’empêcher de sourire amusée, avant d’écarquiller légèrement les yeux.

C’est vrai ? Tu as rencontré une hyène ? Whoa, toi et ta copine vous devez être très courageuse ! Je n’en ai jamais vu de ma vie, et c’est très bien comme ça !

Elle n’était pas vraiment effrayée par les hyènes, mais elle n’aurait pas aimé tomber truffe à truffe avec l’une de ces charognes lorsqu’elle était lionceau. Et puis, elle savait bien que cela ferait plaisir à Ahva, de savoir qu’il y avait bien des choses qu’elle avait vécu alors que Taali non.
Le rire de la petite princesse attira celui de Taali. Impertinente, spontanée et adorable. Non décidément, elle aimait beaucoup la sœur de son ami. Elle qui était si stressée de rencontrer un membre de la famille de Sadaka, et inquiète de l’impression qu’elle pouvait faire… Ahva avait chassé tout cela d’un coup de patte.
Elle l’observa bondir d’elle au mâle noir, puis dans le sens inverse, avec un sourire amusé. Cette énergie débordante lui rappelait quelqu’un, et le regard qu’elle échangea avec Sadaka lui prouva que les pensées de son ami suivaient le même chemin que les siennes. Elle avait, elle aussi, pour habitude de ne pas tenir en place, et l’âge n’avait que très peu atténué ce fait chez elle.

Tout à coup, la princesse stoppa net des quatre pattes, poussant les adolescents à faire de même et à la fixer avec curiosité. Le regard malicieux et le sourire sur les babines, nul doute qu’elle avait une idée derrière la tête, et la voilà qui challengeait son grand frère.

- Toi aussi tu dois jouer le jeu Sadaka, c’est à ton tour !

Il resta un instant silencieux, surpris ou cherchant quoi dire, laissant l’occasion à Taali de réagir. Mauvaise idée. Amusée, et très vite entrainée par la taquinerie, ce fut au tour de la brunette de se retourner vers son ami, le regard mutin et un sourire en coin. Puis elle jeta un regard complice à Ahva.

Moi je crois qu’on devrait le torturer pour le faire parler, ça marchera mieux !

Et prenant les devants, elle bondit sur son ami, le plaquant au sol grâce à son élan, tentant d’attraper son oreille entre ses crocs, dans un jeu de lionceau. Elle ne tarda pas à voir un éclair doré suivre son exemple et bondir à son tour sur le jeune mâle dans un éclat de rire commun.
Nul doute que n’importe quel lion passant par là serait surpris de voir les voir jouer ainsi, plus encore s’il remarquait la fourrure foncée de l’un d’entre eux, et l’identifiait comme le féroce et froid Sadaka. Que dire de la surprise d’une lionne qui connaitrait encore mieux, ledit mâle ?

HRP:



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Mar 2 Aoû - 14:09

    L’idée de la promenade n’aurait put avoir plus de succès. La petite lionne à mèche se redressa d’un coup, comme si elle eut reçut un coup d’éclair sur le derrière. Ca ne surprit pas le grand lion ébène, il avait légèrement visé sa proposition. Bien entendu, il se doutait que Taali en soit ravie, mais Ahva allait s’en donner à coeur joie. Elle se frottait contre Taali et se permit même, sourire aux babines, de venir croquer le flan de son ainé. Bien évidemment, la douleur fut inexistante. L’idée de la petite n’était pas là, juste de ménager un peu son grand et râleur de frère. Il se dérida un peu et tout trois se mirent en marche.

    Ahva était lancée. Elle lui racontait Prideland avec autant d’entrain que Taali lui avait conter ses terres. Elle commença par la colline du Peponi. Elle semblait plus qu’au courant qu’il s’agissait là d’un endroit chéri par son frère. Cela l’étonna un peu mais il ne broncha pas. Après tout, la petite semblait avoir des yeux et des oreilles partout. Puis, quel mal y’avait-il à ça ? La petite pointa le rocher de la fierté. Le décrivant comme l’endroit emblématique de ces terres. Elle avait raison, de là à feindre que c’était une petite parcelle de paradis, lui s’en gardait bien. Mais il ne souleva pas son aversion pour le lieu commun. Après tout, Taali s’en fichait de savoir si oui ou non il se sentait à l’aise en collectivité, ou alors si, ça l’intéresserait peut être, mais Ahva, elle, n’avait pas à le savoir. Perdu dans ses pensées, il se demanda d’ailleurs si sa petite soeur savait pourquoi on ne le supportait que modérément au rocher. Bien entendu, elle avait, comme tout le monde, entendu parlé des Nyeusis et de leur passage ici, mais savait-elle que son propre frère en avait du sang ?

    Les gorges donc, elle continuait. Comment ça elle avait rencontré une hyène ! Les oreilles de Sadaka se plaquèrent sur sa sombre - et déjà épaisse - crinière. Il posa un regard inquiet sur la petite lionne dorée. Les hyènes et prideland n’étaient pas en mauvais termes, après tout, c’était eux les libérateurs des jeunes enfants de leur leader. Mais toutes n’étaient pas forcément souples et tolérantes. Les hyènes étaient des animaux plus que changeant et si l’une avait décidé que des lions restaient des lions, la situation pouvait mal tourner. Qui plus est, face à des lionceaux qui faisait la moitié de leur taille. Il allait râler quand Taali s’exclama qu’elle était très courageuse. S’en fut trop pour Sadaka qui regarda son ami d’un air grave :

    « Non Taali ça n’est pas du courage ça, c’est de la pure insouciance ! » Il redirigea ses deux grands yeux en colère sur sa soeur. « Je ne vais pas faire le papa, tu en as déjà un, mais sache qu’une hyène reste une hyène, elle aurait put te faire du mal et tu te serais retrouvée dans le pétrin. C’est imprudent et tu le sais. Un jour tu sera grande et forte mais là tu es encore trop jeune pour te permettre les sensations fortes ! » Sadaka était énervé. Il aimait sa petite soeur mais elle ne pouvait pas comprendre leur différence. Lui avait vécu seul et autonome depuis sa plus tendre enfance, il avait du savoir se débrouiller. Elle était une enfant, une princesse qui plus est, dans un monde paradisiaque ou on ne voit le danger que de loin. Le danger n’était pas un mirage, un fantasme, il était réel, palpable. Elle et tout les Pridelander n’était que des animaux nés dans une tour d’ivoire.

    Certes la guerre et l’exil était passé par là mais ils s’étaient tous vite ré-acclimatés à cette vie de pacha. Il ne voulait pas être méchant avec la petite, lui n’avait pas non plus connu grand danger mais jamais il ne l’avait prit comme acquis…

    Il soupira, un peu démuni. Une fois de plus il s’énervait et ça ne plairait ni à l’une ni à l’autre.

    « Excuse moi de te disputer Ahva mais je ne veux pas qu’il t’arrive de malheur c’est tout… » Il l'attrapa d’un coup de patte pour la lover tendrement contre son poitrail. Il reprit ses esprits et ne posa pas les yeux sur Taali. Il ne voulait pas voir de regards inquisiteurs, pas cette fois. Sa soeur l’avait ensuite lancé : c’était à son tour. Comment dépeindre pleines de merveilles une terre qu’il n’aimait pas ? Le tableau, de sa bouche, en ferait déchanter plus d’un. Surtout qu’Ahva avait déjà bien parlé. Taali, qui semblait ne pas lui en vouloir - ou alors silencieusement - se mit à vouloir le charger une fois de plus.

    Elle se jeta sur lui et sa soeur, qui sembla au début surprise des aises que Taali prenait avec son grand frère, s’empressa de les rejoindre. Il était assaillit et rechignait mollement, se prenant au jeu. Il lui serait facile de les envoyer balader trois mètres plus loin mais ils n’étaient pas là pour se battre mais bien rire un peu. Ca lui faisait tout drôle de partager sa avec sa petite soeur. Ces moments là étaient des habitudes qu’il avait exclusivement avec sa mère et ça, la petite le savait bien. C’était surement pour ça qu’elle en profitait un maximum, après ça, peut être que Sadaka ne voudrait plus jamais jouer…

    Alors qu’il riait à gorge déployée il découvrit arriver, discrète et légère, une silhouette féminine aux reflets dorés. Aussi rapidement qu’il était tombé il se redressa, muet comme une carpe, et les joues presque rouges sous son pelage sombre. Il passa une patte dans sa crinière tandis que les deux lionnes - qui s’étaient faites violemment éjectées par l’adolescent - se relevaient. Kuzali était là, droite, et le fixait d’un air curieux et amusé. Il aurait à s’expliquer ça, c’était sur. Et la lionne semblait déjà trépigner d’impatience - cela dit, elle n’en montrait rien. Comme à son habitude, elle le couvait d’un regard doux et maternel.

    HRP:



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Sadaka
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Ahva
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Mar 2 Aoû - 15:51
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Sensible aux acclamations de la brune, Ahva bombait fièrement le torse. Elle n'était pas que peu fière de cette aventure et si elle ne pouvait pas s'en vanter devant les adultes, elle pensait qu'en parler à deux adolescents la mettrait à l'écart de tout sermons seulement, elle s'était fourré la griffe dans l’œil... Réagissant aussitôt après les dires de son amie, la colère de Sadaka ne se fit pas attendre. Les oreilles piteusement abaissées contre son crâne, Ahva se faisait toute petite. Olàlàlà, deux fois en une journée qu'elle le mettait furax... Sadaka allait la détestait, pensait-elle. Apeurée à cette seule l'idée, les larmes montèrent aux yeux de la princesse.

Elle mettait toujours les autres en colère parce qu'elle n'obéissait pas. Quand ce n'était pas ses parents, c'étaient ses nourrices ou bien même les autres membres du clan et voilà que son frère aîné source de toute son admiration s'y mettait aussi. Était-elle vraiment une mauvaise fille ? Leur colère n'était jamais un but recherché, elle ne pensait qu'à s'amuser et parcourir de nouveaux lieux. Terriblement recroquevillée sur elle, Ahva ne ressemblait plus qu'à une petite boule de poil tremblotante. Elle avait l'habitude d'être disputé mais jamais encore par Sadaka, elle n'aimait pas ça.

Finalement, le grand mâle ébène l'attrapa de sa grosse patte et l'attira contre lui tout en s'excusant. D'abord incertaine, il suffit à Ahva de croiser son regard doré pour comprendre que sa colère n'était du qu'à sa peur qu'il ne lui arrive quelque chose. Alors il se faisait vraiment du soucis pour elle ? Balayant ses larmes d'un revers de la patte, la petite lionne enfouit sa tête contre le poitrail de son frère adoré.

« J'aime pas quand tu me disputes, grand frère... » murmura-t-elle sans découvrir son visage de ses poils épais et rassurants. « Promis je ferais plus attention dorénavant mais continue de te soucier de moi comme tu le fais, ça j'aime bien. »

Son regard mêlant tristesse passée et tendresse affective, elle frotta doucement sa tête contre sa grosse patte ébène avant de se déloger de son étreinte. Taali devait être bien étonnée de voir son ami capable de tant de douceur, lui si reclus dans sa solitude mais la princesse aimait penser qu'elles étaient des exceptions au cœur du lion ébène.

Croisant alors le regard malicieux de la brune, Ahva agita vivement ses oreilles, elle aussi en proie à la plaisanterie.

« Moi je crois qu’on devrait le torturer pour le faire parler, ça marchera mieux ! »
« A l'assaut ! » s'enthousiasma la princesse.

Suivant les traces de sa nouvelle copine, elle bondit farouchement sur son grand frère, le tout ponctué de rires gaies et heureux. Grimpant sur le dos du mâle, Ahva observa d'un drôle de regard la brune interagir avec son aîné avant de rire de plus belle. Ils étaient drôlement amis tout de même ! Fait rare, Sadaka se prêtait malicieusement au jeu et cela ne pouvait qu'enchanter sa petite sœur qui était bien heureuse de pouvoir jouer aussi insouciamment avec son grand héros, c'est qu'elle l'aimait beaucoup son frère adoré. Mais soudainement, la petite boule de poil fut éjecter au sol comme on envoyer valser une poussière.

« Hé ! » miaula la petite, mêlant rire et indignation.

Alors qu'elle se redressait à son tour, Ahva fut surprise de voir la mine si formelle et gênée de son aîné. Ben quoi ? Suivant son regard, elle découvrit la lionne dorée qui les fixait avec un sourire curieux et amusé.

« Maman ! » s'écria joyeusement la petite tandis qu'elle accourait à ses côtés.

***

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Sourire aux babines, la lionne accueillit chaleureusement son enfant contre son sein, déposant une tendre lèche sur le haut de son crâne. Quelle n'avait pas été sa surprise en découvrant ce drôle de spectacle... Son regard doré croisa celui de son fils et elle lui sourit, douce et tendre. Emportant avec elle sa plus jeune fille, la reine s'approcha des deux adolescents.

« Je serais presque déçue de ne pas avoir été invitée à la fête ! » plaisantait-elle.

Derrière cette fausse indignation, Kuzali était une mère comblée. Qui aurait cru que son très cher fils lui cachait des amis capables de le faire rire et sourire autant qu'elle ? Il semblait heureux, c'était tout ce qui lui importait mais la curiosité était aussi palpable. Coulant un regard curieux vers la jeune voyageuse, elle demanda :

« Et qui est donc cette jolie lionne ? »
« C'est Taali, l'amie de Sadaka ! Elle est vraiment très gentille, elle nous a parlé de ses terres natales ainsi que du voyage qu'elle prépare ! »

Amusée par l'enthousiasme de sa fille, Kuzali sourit tendrement. Cette jeune lionne devait vraiment être quelqu'un pour avoir successivement conquis le cœur de son fils et de sa fille.

« Je suis ravie de faire ta connaissance Taali, j'espère que ces deux-là ne t'ont pas trop chahuté. »

La chipie miaula en guise de protestation et sa mère lui caressa doucement le dos. La proximité entre ses deux enfants semblaient s'être accrue et la lionne ne pouvait qu'en être comblée. Doucement, elle guettait son fils du regard. Elle avait hâte d'entendre ce qu'il avait à dire.


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Mar 2 Aoû - 17:31

Alors qu'elle tentait de faire plaisir à Ahva, son frère ne l'entendit pas de cette oreille et la rabroua vivement avant de faire la leçon à la petite dorée quand à cette hyène rencontrée lors d'une de ses aventures.
Taali observa la scène, indécise. Ce n'était pas très responsable de sa part d'encourager la princesse dans ce genre d'aventure en vantant son courage, mais c'était tout de même exagérée de son point de vue de la gronder ainsi. Elle allait bien, et tout s'était bien passé. Une calme leçon de morale aurait suffit.
Toutefois, la brunette pouvait voir derrière cet accès colère l'inquiétude différée que Sadaka semblait éprouver pour sa soeur, et cela la fit sourire doucement. Il avait beau jouer au froid indifférent, il semblait bien que cette petite dorée ait réussi à faire son chemin dans le coeur si bien gardé du jeune mâle.

L'incident se régla aussi rapidement que le précédent, et la réplique d'Ahva arracha un petit rire à la jeune Mositu. Nul doute que la princesse appréciait l'intérêt privilégié de son grand frère ! Il n'était pas difficile de voir combien elle l'idolâtrait, c'était adorable.
Sans grande surprise, la petiote suivit ses jeux enfantins, et Sadaka lui même se laissa faire. Leur jeu durait depuis quelques minutes déjà lorsqu'elle se sentit éjecter avec force à un ou deux mètres du mâle.

- Hé !

L'exclamation mi indignée, mi amusée d'Ahva lui parvint, et Taali eut un rire amusé sous la rébellion du sombre avant de se rendre compte de l'attitude soudainement gênée de ce dernier. Elle n'eut pas le temps de lever la tête dans cette direction qu'une boule de poils dorée bondissait en avant.

- Maman !

Les oreilles de Taali se couchèrent brusquement sur son crâne, en proie au stress et ses yeux bleus parvinrent à la silhouette altière d'une magnifique lionne dorée. La queue agitée en signe d'un malaise rare chez elle, la brunette se releva lentement, secouant son pelage sombre de la poussière accumulée par sa chute et vint s'asseoir non loin de Sadaka, sans empiéter sur son espace personnel.
Kuzali s'approcha d'eux, accompagnée de sa fille et d'une plaisanterie qui arracha un petit sourire à Taali. Elle observa la mère de son amie avec admiration et un brin de déférence. Comme beaucoup de Mositus, elle connaissait l'histoire de la fille du Soleil par les Pridelanders avec qui ils avaient vécus sur la Lande, et vouait un très grand respect à la nouvelle Reine, en plus de la trouver considérablement magnifique.

Elle s'arrêta face à eux, couvant son fils d'un regard éperdu de tendresse et d'instinct maternelle avant que ses prunelles dorées ne s'intéressent à elle. Taali n'avait pas souvenir d'avoir été aussi stressée de toute sa vie, et pourtant, elle en avait fait des bêtises et braver des interdits. Et si Kuzali ne l'aimait pas ? Et si elle interdisait à Sadaka de la revoir ? Et si elle décevait son ami en s'aliénant sa mère ? Après tout, elle n'était pas vraiment sûre d'être digne d'un prince, fils tant chéri d'une Reine...

- Et qui est donc cette jolie lionne ? 
- C'est Taali, l'amie de Sadaka ! Elle est vraiment très gentille, elle nous a parlé de ses terres natales ainsi que du voyage qu'elle prépare ! 

Elle n'avait pas pour habitude de rougir, mais curieusement, elle était toute prête à apprendre à ce moment là. Heureusement pour elle, l'enthousiasme d'Ahva chassa un peu son malaise et lui rendit son sourire si habituel. La tendresse de celui de Kuzali lui rappela sa propre mère, et acheva de rendre à la brunette de son naturel spontané. Elle se releva et esquissa une révérence pour exprimer son respect avant d'adresser un sourire lumineux à la dorée.

Moi de même ...

Elle marqua une pause, incertaine du titre qu'elle était sensée donner à la mère de son amie, et chercha du regard pendant un instant du soutien du côté de Sadaka. Avec un petit sourire contrit, elle entreprit plutôt de répondre à la suite de la question de la Reine.

Oh non ! En réalité, c'est plutôt Ahva et moi qui avons chahuté Sadaka !

Elle lança un sourire taquin au mâle et un regard complice à la petite princesse avant de revenir porter son attention sur Kuzali, continuant d'un ton malicieux.

Je crois que nous l'avons un peu malmené, il n'a pas l'habitude.


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Sadaka
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Jeu 4 Aoû - 13:57


    Kuzali ne broncha pas, bien au contraire. Elle se montrait joviale et s’en donna même à la plaisanterie. Ahva s’empressa de faire les présentations, mais Sadaka n’était pas sorti d’affaire pour autant. Il aurait pu - dû ? - être fier de présenter à sa mère une amie. Après tout, elles ne courraient pas la terre des lions.. Mais au lieu de ça, il se sentait prit au piège. Comme si elle démasquait un vilain mensonge. C’était idiot et il le savait, sa mère était la première à se ravir de ce genre d’exploit et la dernière des juges en ce qui concernait son fils. Il glissa un regard vers Taali qui semblait étrangement plus stressée que lui. Cette attitude peu commune chez la mositu lui décrocha un léger sourire et le détendit un peu : il n’était pas le seul à faire tête basse. Cela dit, ça ne dura pas, aussitôt les présentations faite, la langue de son amie se déliai doucement. Elle avouait, souriante, être le cerveau de cette conspiration. Ca l’amusait un peu finalement, et tous ici ne semblaient pas d’attaque à la moquerie ou à l’indignation. Pourquoi s’infligeait-il tant d’aprioris ? Les trois femelles autour de lui étaient les seules qui lui voulaient foncièrement du bien, à quoi bon s’entêter…

    Puis on le malmenait, puis il n’avait pas l’habitude. C’était vrai… Mais de là à trouver ça désagréable - au moins de la part d’Ahva et Taali, c’était autre chose. Le moment était venu pour lui de se jeter à l'eau.

    « Kuzali je te présente Taali, une amie que j’ai rencontré étant jeune sur la Lande. C’est une mositu… » Il laissa quelques secondes de silence. Il avait déjà parlé à sa mère de la petite lionne par le passé. C’était à ce moment là qu’il avait eut des doutes sur l’identité de son père, se demandant si l’inconnu n’était-il pas un lion de la jungle. C’était là que les questions avaient commencé… Mais revenons en à notre jeune lionne. Oui Sadaka avait déjà mentionné l’existence de Taali à sa mère étant lionceau, mais hors de question de le lui rappeler. Peut être s’en souviendrait-elle, peut être pas, mais Taali n’avait pas à le savoir. Il était déjà assez gêné comme ça. Cela dit, il n’en montra rien. Il se tenait droit et le regard impassible - mais doux - posé sur sa mère.

    « Taali voici Kuzali, ma mère… » Il aurait très bien put rajouter le fameux titre de Reine de Prideland, mais à quoi bon jouer les bonnes manières. Son amie le savait, tout le monde le savait, pointer du doigt les évidences n’était pas dans les habitudes de Sadaka. Puis, autant éviter trop de formalités pour cette petite entrevue impromptue. Il ne savait trop qu’ajouter mais les trois femelles semblaient insistante pour qu’il s’explique un peu plus que ça. Le grand félin ébène s’avoua alors vaincu et enchérit :

    « Comme te l’as dit Ahva, Taali est en voyage. Elle vient d’Apeland et s’en vient découvrir Prideland pour ensuite aller voir le désert Jangowa. » Il savait que sa mère n’interdirait pas Taali de traverser les terres de Kumpa, mais le désert était bien différent aux yeux de la lionne du soleil et son fils le savait. C’est pourquoi il ajouta rapidement : « Elle connait une lionne là bas, elle ne vas pas en terre inconnue… »

    « Du coup avec Ahva nous voulions lui faire le tour afin qu’elle ne soit pas toute seule et qu’elle ne se fasse pas non plus intercepter de tout les côtés par les patrouilles. » Depuis l’apparition de Chinja sur Prideland, les patrouilles redoublaient de méfiance. Avoir Sadaka à ses côtés n’était pas forcément un atout mais Ahva, au contraire, était une alliée sans prix…





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Ahva
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Sam 6 Aoû - 15:38
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La petite lionne s'extasiait de la venue de sa mère et comme à son habitude, elle traînait dans les pattes de celle-ci. Mais comment les avait-elle trouver ? Ahva haussait des épaules, la reine dorée possédait une sorte de sixième sens la guidant toujours vers ses enfants. L'instinct maternel peut-être. Glissant un regard vers sa nouvelle amie, Taali semblait avoir soudainement changé de comportement, comme si elle était impressionnée par leur mère. Ahva souriait, elle n'était pas peu fière que ses parents produisent un tel engouement ; Kuzali quant à elle était aussi douce qu'à son habitude, posant un regard protecteur sur les trois jeunes.

Tandis qu'elle répondait à la lionne dorée, la jeune voyageuse égara un regard complice vers la jeune princesse. Celle-ci miaula malicieusement. Comme il était genre rare que mère et fille se retrouvent en compagnie d'un ami de Sadaka, qui plus est une amie. Curieuse, Ahva guettait le visage de sa mère pour peut-être y déceler la même fibre d'intrigue. Était-elle donc la seule à se poser des questions ? Sa mère se contentait de lui sourire non sans ignorer ce qui agitait la chipie.

« Oh oui t'aurais vu ça maman, on l'a terrassé ! » s'enthousiasmait la princesse, oubliant délibérément cette éjection brutale qui avait renversé la tendance.

Sautillant de gauche à droite, Ahva fit mine d'être une terrifiante guerrière qui s'approchait dangereusement de l'adolescent. Mimant un coup de patte expert, elle tapota gentiment le museau de son frère. Aussitôt fait, elle sonna la retraite et s'éloigna en quelques bonds en direction de Taali, certain de la protection qu'elle lui offrirait et de la réticence du mâle à provoquer une fois de plus ses troubles faits... bien que ce soit elle qui l'ait cherché. Gaiement, elle riait à cœur ouvert. C'était vraiment une bonne journée pour la princesse.

***

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Le regard tendre, Kuzali se laissait doucement émouvoir par le rire de sa fille. Elle semblait très heureuse de passer une journée en compagnie de son héros ainsi que de son acolyte. Leur famille recomposée ne serait jamais parfaite mais lorsqu'elle posait son regard sur leurs deux visages souriants, Kuzali gardait espoir pour l'avenir.

Finalement, après s'être longtemps abstenu, le jeune ébène éleva sa voix grave pour opérer à des présentations plus formelle. Kuzali l'observait, une lueur de malice. Une jeune Mositus rencontrée sur la Lande... Maintenant que les mots replaçaient le contexte, la lionne semblait se souvenir d'une telle conversation avec son fils. Les images étaient vagues mais bien présentes. Ces deux-là se connaissaient donc depuis un certain temps. Elle sourit simplement, comme satisfaite. Kuzali était peinée de voir son fils peu proche du peuple des Pridelanders et de ne pouvoir lui présenter l'un deux comme étant l'un de ses amis mais savoir que derrière ces frontières, des lions pouvaient regarder son fils avec un tel regard... cela comblait ses inquiétudes et la rassurait. Elle n'était pas la seule à l'aimer... et lui ne serait jamais seul.

Gardienne des secrets de son fils et devinant déjà son mal être, Kuzali ne dit rien de ces souvenirs, échangeant un simple regard avec le principal intéressé. Se tournant alors vers la jeune et belle lionne, elle lui adressa un sourire tout en lui disant ces quelques mots d'encouragement :

« Il est parfois bon de bousculer ses habitudes. »

Derrière ses apparences placide et avisé, Kuzali félicitait la lionne chocolat d'entreprendre de telles expériences sur son fils. C'était important qu'il sache qu'il pouvait aussi être aimé et être un lion comme un autre. Silencieusement, dans un regard chargé de bon sentiment, la reine d'or remercia la jeune lionne pour cela.

Détaillant son fils d'un regard insistant, elle l'encourageait à se livrer davantage. Ce n'était pas pour apprendre tous les détails de la vie de la voyageuse mais pour entendre son fils parler d'elle, voir ces expressions qui l'animaient et la lueur dans son regard. Narrant l'itinéraire de son amie, Sadaka évoqua le grand désert. Hmm celle-ci n'avait pas froid aux yeux. Kuzali semblait voir un reflet de sa propre jeunesse. Dans un bref soupir, elle avertit néanmoins Taali :

« Prends soin de toi en arrivant dans les dunes, les Jangowas sont peu accueillants en accord avec les lieux qu'ils arpentent. J'espère que tu trouvera dans ce voyage ce que tu es parti chercher. »

Chaleureuse, elle lui sourit. La detination n'était pas ce qui importait dans un tel périple, c'était le voyage, l'expérience qu'on en tirait et les rencontres qui la mouvementaient.

« C'est une offre bien généreuse de votre part que de l'escorter. » déclara-t-elle, coulant un regard malicieux vers ses deux enfants avant de s'attarder davantage sur l'aîné. « Malheureusement, je suis au regret de vous annoncer que la princesse a des obligations. »

On pouvait déjà entendre les gazouillements de protestations de la chipie, bien mécontente de son sort alors qu'elle s'amusait si bien. Seulement, il n'était pas bon de remettre en cause les ordres de sa mère. Mieux valait-il se plier aux règles... Consciente de la déception de sa cadette, Kuzali lui lécha affectueusement le dos avant de prendre un air plus sérieux sans pour autant perdre de sa grâce naturelle :

« J'irai avertir les gardes frontières de ta présence, tu aura un libre accès au royaume. Mais en attendant, il est préférable que tu restes en compagnie de Sadaka... ne sait-on jamais. »

Douce avec la nouvelle venue, plus secrète avec son fils. Kuzali bien que s'adaptant à toute situation restait bien surprise de cette trouvaille et malgré les quelques explications de son fils, sa curiosité de mère ne pouvait être satisfaite si facilement. Mordillant la croupe de sa fille, la reine sonna le départ.

« Allez, file dire au revoir. »

Trépignant déjà aux pattes de la voyageuse, le regard de la princesse brillait de mille et une étoile. Elle aimait beaucoup Taali et malgré la soudaine interruption de leur rencontre, elle était très triste de la quitter si tôt. Elle avait encore tant de choses à lui demander ! D'abord attristée, la princesse oublia bien vite cette déception et porta ses deux pattes avants contre l'avant cou de la lionne pour se presser tendrement contre elle. Oui, elle l'aimait beaucoup et était très heureuse d'avoir rencontre la copine euh... amie de son grand-frère. Quoi qu'il en soit, elle semblait avoir trouvé un nouvel allié dans cette affaire top secrète : sa mère. Retenant un rire vicieux, la princesse gambada légèrement vers son frère aîné et lui lécha goulûment la joue, s'amusant des quelques filets de bave qu'elle laissa contre ses poils. Ah ah, il l'adorait après ça, c'était sûr !

« Tu viendra me voir avant de rentrer chez toi, hein ? Tu me racontera comment c'était le désert et tu me parlera aussi de ton amie ! C'est d'accord ? »

Implorant la lionne du regard, Ahva fut comme piquée par une mouche et rit soudainement. Ah non, c'était sa mère qui la pressait de nouveau. Elle rit mais cette fois-ci d'embarras et agita vivement la patte en direction de Taali pour la saluer.

« J'ai été plus que ravie, Taali. N'hésite pas à demander quoi que soit avant ton départ, nous t'aiderons à te préparer du mieux possible. Je te souhaite une bonne aventure, sans doute nous reverrons-nous. » conclut la reine d'une voix douce en s'arrêtant à hauteur de la lionne, effectuant une dernière révérence.

Avant de quitter la colline, la lionne d'or jeta un rapide coup d’œil à son fils. Ce n'était que le temps de quelques instants et seul le vent accompagna ce dialogue silencieux mais Sadaka saurait trouver les mots. Finalement Kuzali sourit, amusée.

« Nous nous verrons au Rocher. »

Sourire aux babines, la lionne pressa une nouvelle fois son enfant bien réticent à quitter ses deux amis. Balançant leurs hanches au rythme de leur pas, les deux filles du Soleil regagnèrent tranquillement le reste de leur famille.

La princesse fut bien surprise de découvrir qu'aucune tâche ne l'attendait à son retour et lorsqu'elle se tourna scandalisée vers sa mère, celle-ci haussa brièvement des épaules avant de s'en retourner rejoindre Rono pour les derniers préparatifs du voyage. Ahva s'était faite bernée par sa propre mère. Boudeuse, elle s'éclipsa dans un coin reculé avant d'être rejointe par sa fratrie endiablée et très vite, elle succomba à leur raconter l'histoire de son frère et de sa fabuleuse amie venue de la jungle.


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Lun 8 Aoû - 1:44

- Oh oui t'aurais vu ça maman, on l'a terrassé ! .miaula vivement Ahva à son regard complice.

Puis, fière guerrière qu'elle était, elle attaqua à nouveau son frère avec malice avant de venir se réfugier dans les pattes de la brunette, riant aux éclats, persuadée d'avoir trouvé un refuge. Un sourire amusé aux babines, Taali se pencha pour frotter son museau à la petiote, la gardant à l'abri de ses pattes au cas où son grand frère déciderait de répondre à cette vicieuse attaque de museau.
Ce fut toutefois Kuzali, qui réagit la première à ses paroles, et qui l'approuva avec un sourire. Taali s'apprêtait d'ailleurs à répondre que pour ça, il avait l'habitude avec elle, lorsque le regard de la Reine changea subtilement. Oh, il était toujours doux et plein de tendresse, mais il contenait quelque chose d'autre, de plus profond, de plus intense alors qu'elle restait un instant fixé dans le sien. De la gratitude. Silencieusement, avec élégance et tact, la lionne du Soleil remerciait la jeune Mositu pour son comportement envers son fils. La brunette adressa un doux sourire à la mère qui lui faisait face à cet instant et hocha doucement la tête.

Finalement, Kuzali reporta son attention sur son fils, et Sadaka finit par prendre la parole d'un ton posé et sérieux. Ce qu'il pouvait être cérémonieux quand il voulait ! Toutefois, cette fois-ci, la jeune lionne se retint de le taquiner, curieuse de ce qu'il pourrait bien ajouter après ces présentations en bonnes et dues formes. Mère et fils échangèrent un regard, puis il continua, parlant de son voyage.

- Prends soin de toi en arrivant dans les dunes, les Jangowas sont peu accueillants en accord avec les lieux qu'ils arpentent. J'espère que tu trouveras dans ce voyage ce que tu es partie chercher.

La douce voix, accompagnée d'un soupir, de la Reine arracha son regard bleu du mâle cendré pour se concentrer sur elle. Elle lui adressa un doux sourire en hochant la tête.

Ne vous inquiétez pas, je n'ai pas prévu de m'aventurer très loin de la frontière, où j'attendrais que le Clan se rapproche. Malgré le fait que ma mère fut l'une d'entre eux, mon pelage me ferait tuer avant même qu'ils n'aient songer à poser des questions s'ils me trouvaient sur leurs terres.

Un bref frisson parcouru la jeune lionne. Plus de la moitié de son clan avait péri sous les griffes de ces lions des Sables, dans un simili de combat que l'on nommait maintenant plus justement comme un massacre. Certes, Kwadja et ses suiveurs étaient aveuglés par une haine et un désir de vengeance qui les avaient poussés à leur perte, mais cela restait quand même un évènements qui la révulsait.
La brunette retrouva toutefois le sourire devant la chaleur de celui que lui offrait Kuzali et hocha doucement la tête.

Je l'espère aussi.

Elle n'en dit pas plus, et ne jeta pas non plus un regard à Sadaka, qui avait refusé son offre de l'accompagner un peu plus tôt dans la journée. Elle avait dans l'idée qu'il ne tenait pas à ce que sa mère ou sa soeur le sache, et elle se tut donc, le laissant terminer.
Puis vint le temps des au revoir. C'était donc pour cette raison que Kuzali les avait trouvés. Elle cherchait Ahva. Taali ne pu s'empêcher de rire en voyant la petite dorée bouder et protester, avant de se résigner devant l'air de sa mère. Elle avait une forte impression de déjà vu, et si Khayundi avait été là pour voir la scène, nul doute qu'elle en aurait eu elle aussi.
Reprenant à son tour son sérieux, la brunette hocha la tête à la réflexion de la Reine.

Je vous remercie, c'est très gentil à vous.

Un brin de malice s'insinua dans son sourire et elle jeta un regard taquin à Sadaka avant d'ajouter.

Oh, ça y'a pas de risque ! C'est plutôt lui qui risque de me semer parce qu'il en aura marre avant la fin de la journée !

Un petit rire joyeux s'échappa de sa gorge, avant que son attention ne soit attirée par la peluche dorée qui piétinait devant elle. Taali adressa un doux sourire attendri à Ahva, et baissa la tête pour la câliner en ronronnant doucement. Elle eut à peine le temps de lui lécher le front que déjà la petite chipie était partie assaillir son grand frère de son affection...humide.
Amusée par la curiosité de la princesse, la jeune Mositu hocha la tête.

C'est d'accord, je passerai te raconter mon voyage et te parler de mes rencontres avant de rentrer à Apeland, petite curieuse.

Elle agita doucement sa patte à son tour, amusée et attendrie par la petite, avant de récupérer un peu de contenance à l'approche de Kuzali. Le sourire de la brunette à l'adresse de la Reine fut aussi doux que la voix de cette dernière et elle inclina la tête pour la saluer et la remercier.

Ce fut un véritable plaisir pour moi aussi. Je n'oublierai pas votre proposition, merci beaucoup.

Pour ce qui était de la revoir, la jeune lionne l'espérait mais ne pouvait décemment pas en être aussi certaine que la Reine. Cela dépendrait beaucoup du lunatique mâle cendré à ses côtés, et elle avait dans l'idée qu'avec les projets de ce dernier, elle n'aurait sûrement plus beaucoup de raison de venir sur Prideland, si ce n'est en visite de courtoisie.
Mère et fils échangèrent un regard qui n'appartenait qu'à eux seuls, puis sur ces quelques paroles, les deux filles du Soleil partirent, les laissant tous les deux assis dans la savane, à regarder leurs deux silhouettes s'éloigner jusqu'à disparaître.

Le soudain silence était étrange, et légèrement gêné aux entournures, au point que Taali ressenti le besoin de se lever pour faire quelques pas. Dans l'expectative, elle jeta un regard à Sadaka dont le visage n'exprimait toujours rien. Ne sachant pas s'il était soulagé, déçu, embêté, ou n'importe quelle autre émotion, Taali s'approcha jusqu'à se placer en face de lui, avec un petit sourire hésitant.

Ca t'embête qu'elles nous aient trouvés aujourd'hui ..?

La brunette n'était pas sûre de vouloir connaître la réponse, mais elle avait son importance. Le jeune mâle avait d'abord été embêté de la présence d'Ahva, puis avait paru ravi de leur entente, puis à nouveau plus que gêné par la rencontre avec sa mère, et à présent, elle était incapable de déchiffrer l'état d'esprit de son ami.
La queue agitée en signe de nervosité, Taali soutenait cependant le regard doré de Sadaka avec assurance, les oreilles dressées et un petit sourire aux babines.


HRP:


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