Un magnifique soleil auréolait la savane, ce matin là, alors que Tahora sortait de la grotte dans laquelle elle dormait avec sa famille, au Rocher de la Fierté. Désireuse de profiter de cette splendide journée, la petite féline partit vadrouiller, se dirigeant vers la Colline du Peponi. C'était devenu un de ses lieux de chasse privilégiés, les petits rongeurs grouillaient entre les herbes hautes toutes dorées. Il y avait également quelques arbres biscornues sur lesquels elle aimait grimper, ce qui en faisait un endroit parfait. Tahora le sentait, une excitation puissante montait en elle, le début de son apprentissage auprès des chasseuses du clan allait bientôt commencer. Ses frères, sa sœur, et elle grandissaient inexorablement et bientôt, ils entreraient dans l'adolescence. La jeune féline brûlait d'impatience, elle rêvait à ce jour depuis tant de temps... Elle espérait secrètement que Kina, la mère de Djaili et excellente chasseuse, se chargerait de son entraînement. Tahora voulait, depuis sa plus tendre enfance, devenir la meilleure, elle se préparait chaque jour dans ce but. Mais tout ce qu'elle avait fait jusqu'à présent n'était que bagatelle en comparaison à ce qui l'attendait. Bientôt, elle traquerait du vrai gibier : des gazelles, des antilopes, des zèbres. Elle courrait aux côtés de ses camarades, le vent sifflant dans leurs oreilles, et pourrait enfin faire ce pourquoi elle était faite.

Mais en attendant que ce fameux entraînement ne commence, ce qui n'arriverait tout de même pas avant quelques mois, elle se lança à la poursuite d'un rongeur qui glissait entre les herbes. Elle le perdit de vue alors qu'il se coulait entre les racines d'un arbre, ce qui lui donna aussitôt une nouvelle idée. Jadis, lorsqu'elle habitait sur la Lande des Sans Terre, elle s'amusait à grimper à l'immense Baobab. Elle n'était bien sûr jamais arrivé au sommet, mais elle n'avait pas cessé de progresser. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas fait un petit exercice de grimpette. Sans attendre, elle se jeta sur le tronc, plantant ses petites griffes dans le bois, et commença son ascension. Elle décida de ne pas se presser, et prit un certain temps pour étudier la situation et chercher le chemin le plus rapide vers la cime. Une fois sûre d'elle, elle escalada avec agilité, sentant ses propres muscle rouler sous sa fourrure. Elle n'était plus très loin de son objectif lorsqu'une voix familière vint la tirer de son exercice.

- Tahora ! Tu peux descendre s'il te plaît ? Tu me donnes le vertige !

La jeune Pridelander n'eu pas besoin de tourner la tête pour reconnaître Jango. Un sourire se dessina aussitôt sur ses babines, enjouée à l'idée de passer du temps avec son ami. Elle se souvenait parfaitement du jour de leur rencontre, des mois plus tôt, lorsque le clan était encore au Baobab. Ce voyageur, adolescent à l'époque, était parti loin de sa famille, qui résidait sur Outland. Tahora l'avait grandement sermonné, lui ordonnant de retourner auprès des siens sans attendre. Elle avait finalement décidé qu'elle l'accompagnerait, lorsqu'elle serait assez grande pour faire le voyage jusque là bas. Puis, avec la guerre, leur retour sur Prideland, elle devait admettre qu'elle avait mis cela de côté. Et à présent, elle voulait surtout commencer son entraînement de chasseuse. Enfin, se rendre sur Outland ne prendrait pas plus d'une journée, cela ne lui demanderait sans doute pas beaucoup de temps. Mettant ces pensées là de côté, la jeune féline descendit de son perchoir et se réfugia dans les pattes de son ami, qui l'attendait. Il semblait lui aussi très content de la voir, mais quelque chose le tracassait, Tahora le sentait.

- Tu t'améliores on dirait ! Quand nous pousseras-tu un rugissement depuis le sommet ?

La petite femelle bomba le torse fièrement, cachant difficilement sa satisfaction. Elle n'était en effet pas mécontente de ses progrès. Elle avait travaillé dur pour en arriver là, et savait que cela lui donnerait un avantage sérieux lorsque l'entraînement de chasse commencerait. Pour prouver sa force à son camarade, Tahora bondit sur la branche la plus proche, et poussa un feulement rageur. Le rugissement ne naissait pas encore dans sa gorge, mais on pouvait en sentir les prémices. Dans quelques mois, elle serait capable de rugir comme les grands, elle le devinait. Ayant fini sa démonstration, elle se jeta sur la tête de Jango pour le faire tomber. Il avait grandit lui aussi, depuis le jour de leur rencontre. Sa crinière avait fini de pousser, et il avait gagné en taille et en muscle. Étalée de tout son long sur son ami, Tahora déclara :

- Bientôt, tu m'entendras rugir dans toute la savane ! Je vais commencer l'entraînement de chasse, et je serai la meilleure !

Voilà une phrase qu'elle répétait depuis bien longtemps, mais qui ne tarderait pas à devenir vrai. Il n'y avait plus beaucoup à attendre à présent, son rêve allait pouvoir devenir réalité. Malgré ses paroles pleines d'enthousiasme, Tahora sentait toutefois que Jango voulait lui parler de quelque chose. Il avait une drôle de lueur dans le regard, une lueur inhabituelle. Il allait bien finir par cracher le morceau !

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Le sourire de Jango fut d'abord sincère, mais Tahora remarqua vite que la lueur inquiète qui brillait dans son regard persistait. Quelque chose le tracassait, et il n'allait pas tarder à lui en faire part, la petite lionne le sentait. Elle avait toujours eu une certaine sensibilité avec les autres, elle était particulièrement empathique. Aussi, elle pouvait dire sans se tromper, en se fiant à son instinct, que le lion au pelage clair voulait lui exprimer quelque chose.

- J'espère que je t'entendrai, aussi loin que je puisse être à ce moment-là !

Interloquée devant cette réplique, la Pridelander pencha la tête sur le côté. Que voulait-il dire part là ? Elle se souvint alors d'un détail qui lui avait échappé ces dernières semaines : Jango n'appartenait pas au clan, et sans doute voulait-il s'en aller à présent. Lorsqu'elle l'avait rencontré, elle l'avait encouragé à retrouver sa famille et lui avait même proposé de l'accompagner sur Outland lorsqu'elle serait assez grande. Ce moment là approchait, Tahora serait bientôt adolescente et pourrait donc faire le voyage sans effort. Mais et si Jango avait choisit de partir sans elle ? Cette idée ne lui plaisait guère, et elle aurait sans doute protesté... Si l'entraînement qui approchait ne l'excitait pas autant. Elle devait le reconnaître, elle avait bien plus hâte de commencer à se préparer pour devenir chasseuse que d'emmener Jango sur Outland. Elle aurait préféré que son ami reste avec elle, mais de quel droit le retenir ? Le lion clair changea cependant rapidement de sujet avec qu'elle n'ait pu réagir :

- Tu as fait de petites escapades récemment, à ce qui paraît ?

Le ton espiègle du voyageur n'empêcha pas Tahora d'éprouver une pointe de fierté. Désobéir aux règles n'étaient pas vraiment nobles, mais l'aventure avait été tellement excitante ! Elle s'était rendu à la Rivière aux Crocodiles alors qu'elle était en balade près de la frontière avec le rester de sa fratrie et sa mère. Elle s'était éclipsé de la surveillance de cette dernière et en avait profité pour aller explorer un endroit inconnu et dangereux. Elle ne ressentait pas beaucoup de culpabilité à avoir traverser la frontière, les deux clans n'étaient pas en guerre alors ce n'était pas très grave. Tahora n'avait pas conscience qu'un incident diplomatique était vite arrivé, surtout si elle n'avait pas réussi à calmer le jeu avec son jeune interlocuteur, assez enflammé. Elle leva les yeux à son souvenir et justement, Jango sembla le flairer.

- T'y as vu quoi ? T'as rencontré un Outlander ?

Voilà qui était l'occasion idéale pour raconter sa bêtise. Nawapa n'avait rien voulu entendre, furieuse d'avoir retrouvé sa fille du mauvais côté de la frontière. Elle s'était bien évidemment vanté de son aventure auprès de ses frères et sœur, mais elle voulait également en faire part à un adulte, et Jango était le mieux placer pour l'écouter. Il était bien plus grand qu'elle, mais il n'était pas sérieux comme les autres. Il jouait souvent avec elle et semblait bien l'aimer, même si elle était une enfant. Il était bien le seul à agir ainsi ! Les adolescents se détournaient généralement des petits, et les adultes les considéraient avec tendresse et amusement, mais jamais en les traitant comme un égal. Tahora avait drôlement hâte de grandir ! On la prendrait enfin au sérieux, elle arrêterait d'être la petite gamine et pourrait réaliser son rêve. N'oubliant pas sa conversation, la petite féline déclara, en se replongeant dans ses souvenirs :

- Oh oui, j'ai rencontré un Outlander, un vrai ! Et il était sacrément désagréable ! Je n'avais rien fais de mal, enfin c'était pas vraiment mal quoi... Et il m'a sauté dessus tout de suite ! Heureusement il était tout petit, et je ne me suis pas laissée faire.

L'agacement se sentait dans sa voix, ainsi que sa fierté à avoir réagi. Sa mère n'aurait bien sûr pas été très contente d'apprendre qu'elle avait tenu tête à un Outlander alors qu'elle se trouvait sur son territoire, mais c'était ainsi. Tahora ne se laissait pas marcher sur les pattes, par personne ! Et surtout pas par un enfant de son âge.

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Malgré le ton agacé de Tahora, le mâle semblait plutôt amusé par cette mésaventure qu'autre chose. Il avait connu Outland, et peut-être avait-il eu des copains belliqueux comme ça quand il était enfant, parmi les Jangowas. Sans doute ces derniers devaient être les pires ! De vrais foudres de guerre. La petite féline n'en avait encore jamais rencontré, mais elle espérait en voir un, un jour. Ce serait sûrement un peu effrayant, mais tellement intéressant ! Tahora était un fière Pridelander, cela ne l'empêchait pas toutefois d'être curieuse envers les autres clans. Elle n'irait pas jusqu'à partir en voyage à travers la Terre des Lions pour tous les rencontrer, mais si elle avait l'occasion de faire connaissance avec quelques uns, elle ne disait pas non. Enfin, sa rencontre avec Fahari ne s'était pas non plus extrêmement bien passé, mais elle n'e gardait pas un souvenir trop amer. Elle s'était malgré tout bien amusé.

- Les gamins outlanders sont fougueux et bien téméraires de nos jours. J'imagine que tu lui as donné une bonne leçon ?

La jeune femelle hocha la tête avec énergie, se souvenant de ses répliques acérées. Elle n'avait pas mâché ses mots, mais avait fait également attention à calmer le jeu. Son but n'était pas de s'attirer des ennuis, enfin pas trop en tous cas. Le lionceau l'avait menacé, mais elle s'en était bien sortie au final, et en était assez fière. Elle avait de la répartie, voilà qui était un fait. Tahora répondit alors fièrement, de sa petite voix fluette :

- Oui, je lui ai cloué le bec ! Après, il faisait moins le malin. Il disait que son oncle était le Bras-Droit de la reine, ou je ne sais plus quoi... Comme si ça allait m'impressionner !

Elle ne se souvenait plus du nom que Fahari avait donné, et cela n'avait de toute manière pas trop d'importance. Elle avait juste retenue que le lionceau s'était vanté, et que cela l'avait un peu énervé. Elle ne pouvait imaginer que cette information était en réalité très importante, qu'elle aurait peut-être achever de convaincre Jango de retourner auprès de sa famille. Mais comment pouvait-elle le savoir ? Elle n'était qu'une enfant, elle ignorait tant de chose... Brusquement, la petite féline se retrouva entre les pattes de son ami, quittant son perchoir. Elle poussa un petit cri et tenta vainement de se débattre pendant quelques secondes. Elle avait un peu la flemme de trop s'agiter, et puis elle n'était pas si mal ici non plus.

- Excuse-moi, je n'aimais pas parler sans te voir. C'est beaucoup mieux ainsi !

Tahora ria doucement. Elle s'amusait bien avec Jango. Leur rencontre remontait à plusieurs mois, et elle l'avait plus ou moins adopté depuis tout ce temps. Elle le considérait un peu comme un grand frère, un protecteur. Si quelqu'un l'embêtait, elle savait que le lion pâle prendrait sa défense. Il était grand, mais il ne la traitait pas comme une enfant stupide. Elle sentait toutefois que l'heure n'était plus à rigoler, que le mâle avait quelque chose à lui dire. Cette sensation, elle la ressentait depuis qu'il était venu à sa rencontre et à présent qu'elle se plongeait dans ses prunelles, elle savait que le moment était venu.

- Dis, tu te souviens, quand on s'est rencontré, que je t'ai fait la promesse que tu me ramènerai chez mes parents ? Eh bah, j'ai revue une amie Mositu, par hasard, y a quelques mois déjà, qui m'a convaincu qu'il fallait vraiment que je rentre. Je lui ai dit que j'attendais que tu sois en âge de voyager seule, pour t'éviter des ennuis lors du chemin du retour. Puis là, j'ai encore retrouvé ce matin une vieille connaissance Mositu, et elle a insisté pour me ramener sur Outland dès demain...

La peine se dessina peu à peu sur les traits de la jeune femelle alors qu'elle écoutait les paroles de son camarade. Elle avait tendance à oublier que Jango n'était pas un Pridelander, et qu'il allait devoir retourner sur Outland, un jour ou l'autre. Elle lui avait même promis de l'accompagner, lorsqu'elle serait assez grande. Et voilà que le moment était venu, et qu'elle ne serait même pas avec lui pour le faire. Elle était déçue que son ami parte sans elle, un peu trahie même. Elle savait que ce jour devrait arriver, et que c'était sans doute la meilleure chose pour Jango, mais voilà, elle était blessée.

- Donc voilà...je suis venu pour te dire que je pars. Demain à vrai dire...

Surprise, Tahora ouvrit de grands yeux. Si tôt ? Ainsi, il était venu lui dire au revoir, pas juste passer du temps avec elle comme d'habitude. Voilà qui expliquait son attitude. Ainsi, elle ne pourrait plus jouer avec lui comme à l'accoutumé. Il allait devenir un Outlander, comme elle l'avait tant encouragé à le faire des mois auparavant. Elle n'aurait jamais pensé être aussi triste à l'idée de quitter son ami. La petite Pridelander essaya de cacher sa peine et son sentiment de trahison en détournant les yeux, et pris une grande bouffée d'air pour chasser ses larmes. Pas question de pleurer ! Elle répondit, d'une voix qui se voulait nonchalante, mais qui exprimait malgré tout sa tristesse.

- Ah... Bah tant mieux alors, c'est pas trop tôt ! J'espère que tu t'amuseras bien avec ta super amie Mositus pendant le voyage.

Était-ce... De la jalousie ? C'était peut-être la première fois qu'elle éprouvait ce sentiment, complètement nouveau pour elle, et elle n'aimait pas trop cela. Pourquoi était-elle en colère contre une inconnue qu'elle ne connaissait même pas ? Parce que cette inconnue lui volait son Jango, son grand-frère à elle, son rôle de le raccompagner. Elle aurait du se réjouir pour l'ancien Jangowas, mais elle était amer. Tahora se dégagea des pattes du grand lion et lui tourna le dos, pour cacher son regard plein de chagrin.

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Plusieurs minutes de silence pesant suivirent la déclaration froide de Tahora. Cette dernière s'était refermée tel un coquillage, formant une expression sévère sur son petit visage, tandis que ses yeux lui brûlaient. Elle n'était pas du genre à pleurer beaucoup, et se moquait des petites filles qui couraient dans les pattes de leur mère pour chouiner dès qu'elles s'étaient faites mal (ou que Tahora leur avait joué un sale coup). Il n'était pas question qu'elle se comporte comme une fillette ! Elle était bientôt grande, bientôt chasseuse, et sa fierté l'empêchait de se laisser aller à des effusions de larmes. Sans doute aurait pris la nouvelle différemment... S'il n'y avait pas eu cette Mositus, qui lui piquait son ami. C'était surtout cela, elle devait le reconnaître, qu'elle ne digérait pas. Que Jango retourne sur Outland, c'était une chose, triste bien entendu, car elle ne pourrait plus le voir au quotidien, mais ce n'était pas le plus grave. Elle pourrait toujours le retrouver de temps en temps, et il était temps qu'il retrouve sa famille après tout. Non, ce qui était très grave, c'était qu'il l'abandonne pour partir avec quelqu'un d'autre, alors qu'il lui avait promis à elle ! Si seulement il avait entendu encore un tout petit peu, elle aurait pu se joindre à l'aventure, mais non, il partait trop tôt, un poil de crinière trop tôt. C'était tellement injuste !

- Taho...?

La voix de son ami fit frémir ses oreilles, ainsi que le contact de son museau dans son dos, mais elle ne se tourna néanmoins pas vers lui. La tête haute, la petite Pridelander resta tournée, brandissant tout son orgueil comme une arme pour se défendre contre son chagrin et sa déception. Ce genre d'émotions faisait parti de la vie, elle s'en rendait compte aujourd'hui et elle ne pourrait pas les éviter dans l'avenir. Elle ne le savait pas encore, mais cette leçon était importante. Plus tard, lorsqu'elle repenserait à tout cela, sans doute songerait-elle que Jango avait eu raison, qu'il aurait sans doute du partir plus tôt, mais son cœur d'enfant souffrait d'être ainsi abandonné. Elle n'était pour l'heure pas d'humeur à lui pardonner, lui faire la tête la détournait de sa tristesse et l'empêchait ainsi de pleurer. Elle manqua de sursauter en sentant de nouveau la truffe du lion clair se frotter contre sa tête et essaya de résister du mieux qu'elle pu à sa soudaine envie de faire volte face pour se blottir contre ses pattes. Elle ne voulait pas perdre la face, surtout pas ! La patte de Jango l'enferma alors, l'empêchant de prendre la fuite, et la serra contre lui.

- Ne te caches pas quand tu es triste. La solitude, c'est jamais bon.

Elle poussa un petit grognement boudeur et s'agita un peu, sans faire beaucoup d'effort. Elle n'avait plus très envie de faire la tête, finalement. Elle s'appuya contre les pattes de son ami et poussa un soupir. Les enfants possédaient cette faculté de passer d'une émotion à l'autre avec une grande rapidité et même si Tahora allait quitter l'enfance dans peu de temps, cela ne l'empêchait pas de l'être encore, au moins aujourd'hui. Elle n'était pas une pleurnicharde, ah ça non, mais bon... Elle n'était pas en pierre non plus. Elle sentait que Jango était sincèrement peiné, elle avait toujours été douée pour sentir les émotions des autres. Le mâle lui faisait désormais face, elle ne pouvait pas lui échapper. Elle tenta bien sûr de détourner les yeux, mais elle sentait son regard peser sur elle, et cela la dérangeait. Elle laissa donc une larme solitaire couler, et renifla bruyamment pour la chasser.

- Tu sais...ne caches pas tes larmes, si elles doivent partir, laisses-les partir. Tout comme moi...

Elle le fusilla du regard, n'appréciant guère sa dernière remarque. S'il voulait partir, il n'avait qu'à partir ! Elle ne le retenait pas, c'était lui qui restait. Une expression grognon apparu de nouveau sur le visage de la petite féline, qui, cette fois, tint tête à son interlocuteur. Puis, d'un air renfrogné, elle passa sa patte sur son museau pour chasser toute trace de la larme qui était passée par là l'instant d'avant. Elle n'avait plus envie de pleurer à présent, et malgré sa mauvaise humeur et sa jalousie, la présence de Jango et son instance l'avait un peu apaisé. Elle ne débordait pas de joie, elle l'avait encore mauvaise de s'être fait voler sa place, et sans trouve trouverait-elle le moyen de se venger un jour, mais pour l'heure, elle était surtout résignée. Son ami allait partir, elle ne pouvait pas le retenir, elle le savait bien. Que pouvait-elle faire alors ? Lui dire au-revoir, à sa manière. Elle lâcha donc, essayant de garder son ton nonchalant.

- De toute façon, je viendrai te voir des fois, même si cet idiot de Fahari me grogne encore dessus. Puis comme t'es bon à rien, je t'amènerai à manger, comme ça tu mourras pas de faim.

Ce n'était pas très sentimental, mais ce n'était pas le genre de la maison. Tahora n'avait jamais été une crème, et elle était trop fière pour avouer clairement à Jango qu'il allait lui manquer et qu'elle était vexée qu'il parte avec quelqu'un d'autre. Il l'avait très bien compris tout seul, de toute manière. Il n'était pas encore complètement idiot. Elle roula sa queu autour de son petit corps et garda la tête haute, se parant toujours de son orgueil.

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HRP:

Je serai dans l'impossibilité pure et simple de RP du 18 au 28 juillet, ainsi que du 6 au 20 août ! Désolé pour les retards que cela occasionnera :/

Merci Fahari pour la signa et Rono pour le vava

Et parce que j'ai 3 comptes et 3 serveurs internet sur un même ordi, et que je m'amuse beaucoup sur la cb

Diplôme décerné par Mr. Brown lui-même :

C'parce que j'suis bonne like that 8D:

Un sourire se dessina finalement sur le visage de Jango suite aux paroles de la petite Pridelander. Cette dernière avait du mal à mettre sa tristesse de côté, mais elle ne voulait pas non plus que son ami s'en aille sur une note très négative. Elle ne savait pas quand elle aurait l'occasion de le revoir, et sans doute pas avant un moment. Elle deviendrait bientôt assez grande pour commencer son entraînement, tout son temps son énergie passerait donc dedans, elle n'aurait pas la possibilité d'aller vagabonder sur Outland à sa guise, et n'avait de toute manière pas très envie de revoir Fahari. Ce dernier ne manquerait pas de l'ennuyer à nouveau s'il la croisait. Il fallait maintenant espérer que Jango trouverait sans mal sa famille et qu'il resterait avec elle, plutôt que de faire encore des bêtises. Le lion au pelage clair déclara alors, en la poussant gentiment du bout du museau :

- J'espère bien que tu viendras me donner à manger, sinon je tiendrai pas longtemps, avec les crocodiles qui jouent aux charognards, en plus, je risque pas de survivre bien longtemps sans la grande chasseuse de Prideland.

Tahora bomba le poitrail, la queue fouettant l'air avec satisfaction. Elle comptait bien réaliser son rêve très bientôt, ce n'était plus qu'une question de mois à présent. Elle allait commencer le véritable entraînement, auprès de Kina, la mère de Djaili, et deviendrait la meilleure en très peu de temps, elle était confiante. Peut-être un peu trop, mais rêver n'avait jamais fait de mal à qui que ce soit. Elle glissa sur le sol, les yeux perdus dans le vague, s'immergeant aussitôt dans l'image que formait son esprit. Dès qu'elle le pourrait, elle rapporterait une pièce de gibier à son ami ! Jango l'aida alors à se relever, et souffla, d'un air bien plus sérieux.

- Tu vas me manquer Tahora...

La Pridelander fronça les sourcils, refusant de céder à la soudaine tristesse qui l'étreignait. Elle se contenta d'hocher doucement la tête, lui montrant qu'il allait lui manquer, lui aussi. Tahora était une petite lionne très sociable, elle avait quelques amis, plutôt des mâles par ailleurs, elle avait aussi sa famille, sa mère et sa fratrie, elle n'était pas seule. La perte de Jango creuserait néanmoins un vide dans sa vie, elle le savait. C'était pourtant elle qui, le jour de leur rencontre, l'avait grondé et l'avait exhorté de retrouver les siens. Elle ne se doutait pas que le jour de son départ serait si triste. Tout n'était pas que chagrin cependant, il y avait de l'espoir. Tahora grandirait vite, elle pourrait ainsi rendre visite à son ami. Et sans doute serait-il plus heureux auprès des siens que sur Prideland, où il n'avait personne. La petite femelle éprouvait néanmoins toujours de la jalousie pour cette lionne qui l'avait remplacé, cette amie avec qui Jango allait partir. Elle se refusait à poser des questions, mais plusieurs lui brûlaient la langue. Plus tard, lorsqu'elle serait plus grande, elle les lui poserait.

Le mâle de sable se leva alors, le regard porté vers les arbres. Tahora se demanda s'il était temps pour lui de partir, puis elle vit un petit sourire se dessiner sur ses babines. Il avait visiblement une idée derrière la tête. La Pridelander se redressa, interloquée, les oreilles frémissantes, questionnant son ami du regard. Ce dernier se tourna vers elle, et lança malicieusement :

- Chacun son arbre, le premier arrivé au sommet, ça marche ?!

Il pivota alors vers un autre arbre, plus solide et massif que celui qu'escaladait la jeune lionne quelques instants auparavant et s'en approcha. Tahora se remis sur ses pattes aussitôt, oubliant les questions, oubliant le chagrin des adieux, oubliant sa jalousie, et se jeta à son tour sur son arbre en poussant un cri. Jango allait partir, très vite, mais cela ne signifiait pas la fin de leur amitié. Tahora pouvait lui pardonner son départ, car elle savait qu'elle le retrouverait bientôt, au meilleur de sa forme.

- Je vais gagner, s'écria-t-elle, l’œil brillant.

Non décidément, elle avait encore le temps pour les maux des adultes. Elle aurait tout le loisir de s'y consacrer dans quelques mois, lorsqu'elle serait grande à son tour. Pour l'heure, elle mettait tout cela de côté, et laissait l'enfant s'amuser et rire, comme il se devait.


[Fin du RP pour moi ! Encore un RP plein d'émotion !]

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