Paisible est la vie sur la Terre des Lions. Depuis quelques temps, la paix était revenue. Les clans se sont battus de toutes leurs forces. Ils ont vaincu. Il ont vaincu car ils ont cru en eux, car ils avaient l'amour pour leurs terres. Cependant, aucun clan n'est revenu intact. Et le pire dans tout cela, c'est que ton propre clan, ta propre maison se déchire en deux. D'un côté, les sujets de la Reine, ceux qui ont été convaincus de sa force à gouverner cette terre aride et d'un autre côté, les partisans de l'ex belle-mère de Tahani et de son demi-frère Hourasi.

Tu es trop jeune pour ces histoires de grands. Certes, tu en entends souvent parler avec tes parents, ou du moins ton père, un proche de la Reine. Mais tu ne comprends que les trois quart des choses et tu ne peux pas imaginer que ton propre clan, ta propre famille soit tendu par ces balivernes. Toi, Dhalahi, fille du bras droit de la Reine, Chombo Hiki et de Rhellaya, tu préfères découvrir la vie, les histoires d'antan, les coutumes de ton clan, tes nouveaux compagnons de jeu. Tu as soif de savoir tout ce qui vous concerne, vos origines, pourquoi tel ou tel clan, tout !

En cette journée ensoleillée tu souhaites changer un peu d'air, trouver autre chose à faire que de jouer sans cesse avec ta fratrie. Tu as besoin d'un certain renouveau, tu veux apprendre à connaître d'autres personnes. A vrai dire, même si depuis quelques jours vous avez eu le droit à votre première sortie, tu as l'impression que toi et ta fratrie êtes mis à l'écart par les autres lionceaux. Vous trouvez cela bizarre, d'ailleurs Daeni avait sûrement été mettre son grain de sel. En fait, il y a trois personnes que tu voudrais connaître et surtout, avec qui tu voulais faire ami/ami. Ton demi-frère, Khalakka, Soto, le lionceau doré et ton cousin, Fahari. C'est ce dernier qui se montrait le moins désagréable, le moins distant avec vous. C'était donc une bonne stratégie d'entreprendre de l'approcher.

C'est le matin, Fahari devait sûrement se trouver en présence de Valaka, sa mère mais aussi ta tante. Après les avoir cherché partout dans la termitière, tu te diriges en trottinant à l'extérieur pour les apercevoir en présence d'autres lionnes. Il y avait ta Maman avec eux d'ailleurs. Tu te diriges donc vers eux et la douce voix de Maman accompagne tes pas, au fur et à mesure que tu t'en rapproches, te demandant ce qu'il y a.

- Rien Maman, je.. Je suis juste venu demander à Fahari si il voulait bien jouer avec moi aujourd'hui.

Tu fais un grand sourire à ta Maman, puis le diriges en direction de Fahari. Tu te rapproches de lui et lui donne un léger coup de patte pour le saluer avant de t'assoir face à lui.

- Bonjour Fahari, ça te dit alors ?

Ton sourire se transforme en une grande bouche pleine de dents s'agrandissant, mais pleine d'espoir.

Tu as besoin, en temps que lionceau de découvrir de nouveaux, de nouvelles personnes. Certes, tu aimes être chouchoutée par ta petite famille, cependant, découvrir ce qui t'entoure est essentiel à ton développement. Ton dévolu s'est donc jeté sur un plus grand que toi, ton cousin. Tu attends donc, te dandinant de gauche à droite, ton désir de t'amuser ne feignant pas. Tu avais peur qu'il réponde négativement à ta requête, tu le connais que très peu ton cousin en fin de compte et puis, il est si souvent avec Soto et Khalakka que tu ne penses pas qu'il voudrait jouer avec une petite de ton âge. Mais, à ton grand bonheur, il accepta presque aussitôt. Un grand sourire se dessine sur ton visage et tu t'élances derrière lui pour le rattraper. Il va vite Fahari ! Tu es obligée de courir pour ne pas te faire distancer.

Vous vous arrêtez devant un rocher. Tu plonges ton regard dans celui de braise de ton cousin. Qu'allez-vous donc faire ? Il ne tarda pas à répondre a ta silencieuse question puisque d'un coup, il sauta sur le rocher. Ce qui te plût, c'est qu'il te mit au défi de faire de même. Un sourire joueur se dessine alors sur tes babines. Il allait voir ce qu'il allait voir ! Te prenait-il pour une chochotte ? Car, si tel était le cas, tu lui montrerais qu'il a tort. Tu lèves ton arrière-train, le bougeant de gauche à droite et, poussant sur tes pattes arrières, tu t'élances à l'ascension de ce rocher. Tes pattes avants atteignent le haut, mais tes pattes arrières traînent dans le vide. Il faut que tu trouves une solution ! Tes griffes sont dehors, tu te maintiens sur la roche froide coûte que coûte et, avec difficulté, tu parviens à te hisser sur ce fichu rocher qui t'as donné tant de mal.

- Chouette !

Tu sautilles de joie, puis la seconde qui suit, tu baisses les oreilles et regardes ton cousin d'un air taquin.

- Alors ? Tu pensais vraiment que je n'allais pas m'en sortir ?

Spoiler:

Tu es vraiment heureuse d'avoir réussi le petit défi que ton cousin t'avais lancé quelques minutes auparavant. Tu as l'impression de te faire accepter par celui-ci -même si cela était déjà en principe fait- tu as l'impression de devoir faire tes preuves auprès de lui. Peut-être était-ce ce qu'attendait ton grand frère, Khalakka et le lionceau doré, Soto ? Tu n'en sais rien, mais cela valait le coup d'essayer.

Du tac au tac, Fahari te rétorque que cet exploit n'était en fin de compte pas plus spectaculaire que cela au vu de la réflexion qu'il t'avait faite. Tu es un petit peu vexée par cette réflexion, et l'espace d'un instant, tu plaque tes oreilles le long de ton crâne. Cette petite frustration fût vite oubliée. Ton cousin reprit ainsi la parole, se justifiant de la réflexion précédente. Tu t'assoies alors, bien droite, bombant le torse, comme pour lui prouver que tu es digne de le rendre fier.

Tu obéis directement lorsque celui-ci t'indiqua de regarder le terrain d'entraînement des guerriers d'Outland. Tu vois alors la garde qui était en train de discuter, sûrement pour une mise au point de la séance d'aujourd'hui, cependant, tu n'en savais rien. A vrai dire, tes yeux brillaient, car tu avais hâte qu'ils commencent leur entraînement. Tu n'avais jamais vu cela et tu bénissais ton cousin de t'avoir emmenée ici.

Tu es flattée lorsque Fahari te confie son rêve, son projet d'avenir. Toi-même tu es fier d'avoir un cousin tel que lui. Tu es même certaine que celui-ci réussira. Malgré son jeune âge, sa morphologie prouvait qu'il pouvait y arriver, mais ce qui était le plus fantastique à tes yeux, c'est sa détermination. Tu le regardes, l'air impressionnée et les yeux brillants.

- Compris Cousin !

Tu te redresses une fois de plus, seulement une fraction de seconde puisque ton petit corps se dégonfle aussitôt qu'il te demande quels sont tes propres projets d'avenir. Tu ne peux t'empêcher de le regarder, l'air minable.

- Je.. Euh.. Je ne sais pas. Je n'y ai pas encore réfléchi. C'est si loin..

Il allait sûrement te rejeter après une telle révélation ! Tu baisses la tête honteuse. Une idée te traverse alors l'esprit tel un éclair et tu lèves les yeux vers lui, un regard brillant et plein d'espoir.

- Dis.. Et si tu m'aidais à trouver ma voie ? Tu.. Tu voudrais bien dis ?

Tu te sens toujours minable de la révélation faite à ton cousin. Aucune ambition oui. A vrai dire, tu n'y penses vraiment pas, tu vis au jour le jour et les objectifs de ta vie ne sont en aucun cas une priorité pour toi. Cependant, Fahari semble croire le contraire. Tu as l'impression que tu es anormale, cependant, tu as réussi à arracher un sourire sincère à ton ronchon de cousin et cela te fait sourire malgré tout. Il fait mine que c'est un fardeau de t'aider, mais voyant son attitude, tu n'en crois pas un mot et tu prends son expertise très au sérieux.

Qu'est-ce que c'est la chose la plus importante pour toi ? Tu t'étonnes que le blond te pose cette question tant la réponse était évidente. Tu penches un petit peu la tête de côté pensant qu'il y a un piège, mais voyant l'air sérieux de Fahari, tu ne peux qu'en déduire que cette question qui t'est posée est essentielle si tu veux que ton cousin t'aide à trouver ta voix.

- Beh.. Fahari, tu dois te douter de ma réponse ! C'est vous, toi, Papa, Maman, Tata, Daeni, Dahaan et Khal !

Tu lui fais ton plus grand sourire, un sourire innocent, un sourire qui ferait craquer n'importe quel lion. Tu es fière de montrer que comme tout représentant de ta famille, c'était ça le plus important pour toi. Tu es fière de tes origines, fière de tous les membres composant cette famille. Fahari, même s'il s'en doutait, allait le découvrir maintenant sur ce rocher. Tes yeux flamboies tant tu es fière comme petite lionne de revendiquer tes nobles origines.

- Dis, toi aussi c'est notre famille ? Pourquoi tu as choisis cet objectif particulièrement Fahari ? Racontes moi diiiis !

Tu piétines sur place tant tu as hâte d'en apprendre davantage sur le blond. Tu l'aimes bien Fahari, tu n'es pas très proche de lui, mais tu es bien contente d'avoir oser lui demander de jouer avec toi, tu te dis d'ailleurs que c'est l'une des meilleures idées que tu aies eu et que, accessoirement tu essayerais avec ton grand frère et le lionceau doré.

Tu ne t'attendais absolument pas à ce que Fahari te parle de son Papa. Certes, cela semblait évident quand on parle de la famille, cependant, on ne t'a jamais parlé de ce lion jusqu'à aujourd'hui. Tu tournes légèrement la tête, intriguée par cet individu. En fait, tout ce concept de la famille était à la fois fort et flou pour toi. En fait, il te semblait que ton Papa était un peu celui de Fahari aussi.

Aillant donc introduit son objectif sur son Papa, tu vois la détermination de Fahari rien que dans son regard qui semble s'enflammer. Il doit attendre tant de réponses, tant de réponses qui te dépassent et qu'il devra aller chercher lui même par la force. Tu es absolument admirative devant l'assurance dont fait preuve ton cousin, à tel point que des étoiles commencent à briller dans tes petits yeux ambrés.

- Dis, tu.. Tu l'as connu ?

Pas besoin d'en dire plus, tu te doutais que Fahari allait comprendre que tu parlais de son feu père. En fait, tu ignorais qu'il était mort. Tu ignorais absolument tout de lui et tu es loin de t'imaginer sa triste destinée.

- Dis, pourquoi il n'est plus avec nous ? Il ne nous aimait pas ?

Tu es petite, tu ne saisis pas encore le sens de la vie, la dureté de la vie. Tu ne connais pas grand chose en fait.

- Je.. Je crois que je comprend.

Tu hoches la tête comme pour te persuader que tu comprends tout ce qu'il te dit. Tu prends alors un air déterminé et sérieux.

- Je veux t'aider. Je veux t'aider dans ta recherche cousin. Tu sais, si je t'aide, peut-être que je trouverai ma voie moi aussi ! Ce serait en attendant tu vois.. Enfin si tu le veux bien.

Tu fronces les sourcils pour avoir l'air encore plus déterminée et tu regardes au loin, ton regard se posant sur les guerriers ayant commencé à s'entraîner. Oui, un jour Fahari deviendra un grand guerrier et tu l'aideras de toutes tes forces à le devenir.

« Tuer » est un mot bien abstrait pour toi. Tu comprends que cela signifie que la personne ne reviendra jamais, mais tu ignores la douleur qu'apporte la mort. Baissant la tête en voyant le regard de Fahari se durcir, tu essaies de changer de sujet, mais un silence s'impose et tu décides de le respecter en regardant au loin.

C'est à cet instant que le désir profond d'aider ton cousin apparaît. C'est en le regardant à nouveau que tu comprends qu'il cherche des réponses. C'est à ce moment que tu ressens le soutiens dont il a besoin. Cependant, tu ne comprends pas pourquoi il est seul la plupart du temps, pourquoi il s'isole. C'est donc en cet instant que tu mesures à quel point tu es heureuse d'être à ses côtés et de pouvoir poser une oreille attentive afin de mieux le cerner, de mieux le connaître.

L'envie de jouer éprouvée au début avait disparue, remplacée par ce nouveau désir qui faisait petit à petit surface. Ton regard rempli de détermination plonge alors dans celui, rougeâtre, de ton cousin.

- Oui Fahari, c'est vraiment ce que je veux. Je veux t'aider !

Réfléchissant une fraction de secondes, tu ne tardes pas à trouver une idée dans ta tête si bien remplie de bonnes intentions.

- Dis, tu as déjà demandé aux anciens ? Peut-être connaissaient-ils ton père ? Hein dis ? Tu ne ne crois pas ?

Fière de ta réflexion, tu esquisses un sourire confiant et décides de te relever en donnant un coup de patte à ton cousin.

- Allez viens dis ! Commençons par ici !

Regardant en bas du rocher, tu cherches une façon de descendre. Tu as du mal à te réceptionner correctement, mais malgré tout, tu y es parvenue. Tu attends donc que ton cousin fasse de même et t'élances vers le clan pour rejoindre ces vieux lions sachant tellement de choses et surtout, sachant si bien raconter des histoires.