Depuis qu’il s’était mit dans la tête d’être gardien Sadaka n’était plus le même, enfin, il restait ce lion solitaire et peu bavard face à la foule, mais son emploi du temps était rythmé par les entrainements qu’il s’était fidèlement imposé et qu’il se tenait à suivre à la lettre. Chaque matin il se levait avant tous pour partir dans la savane, loin des regards, et parfaire son apprentissage. Etant seul, il savait que des lacunes s’instaurait, il avait besoin d’un mentor, mais en attendant, il forgeait son corps à l’image d’un bon combattant, espérant combler sa mère de fierté et gagner au sein du clan une place qui lui redorerait le blason face à tout ces imbéciles qui se plaisaient à le regarder de haut en ne voyant en lui que l’indigne progéniture d’un Nyeusis. Ce matin ne dérogeait pas à la règle et il s’était levé bien tôt pour aller courir un peu puis s’était entrainer à chasser le zèbre. Il savait bien que ça n’était pas très fairplay vis-à-vis des chasseuse, mais le but n’était pas d’en finir à bout, surtout qu’il avait beau dire ce qu’il voulait, il n’était pas encore apte à tuer un de ces équidés. Bien que déjà bien bâtit et aux portes de l’adolescence, il n’était pas de taille. Son entrainement visait l’endurance, la rapidité et l’affut de ses reflex. Loin de lui l’idée de sauter sur un animal, il se verrait vite remit à sa place, mais cette agitation perturbait un peu le déplacement des troupeaux…

Il était donc parti faire sa course, avait plus ou moins défier un arbre - j’entend par là apprendre à viser et à poser ses coups. Les blessures portées au tronc permettaient une vraie lisibilité de là où il envoyait promener ses griffes. Après ça, il parti à l’étang s’abreuver un peu, à cette heure ci on y croisait peu de monde et c’était parfait !

Ensuite, il décida de se rapprocher du rocher, histoire de faire un peu acte de présence pour sa mère. Bien que Reine, elle laissait à son fils le temps qu’il fallait pour se retrouver et il l’en remerciait tant. Celle-ci l’accompagnait comme il se devait dans cette transition encore jeune et s’octroyait de longs moments avec son premier fils. Tout deux coupés des cris de jeunes et le demande d’attention constante que ces trois enfants lui demandaient au quotidien. Bien que tout deux savaient qu’à présent il grandissait, cette dernière faisait de son mieux pour le conditionnement et l’épanouissement de son ainé. Etrangement, leur relation, malgré que différente, avait recommencée sur des bases différentes mais toutes aussi emplies d’amour et d’attention. Lui essayait de faire de son mieux pour lui parler de ses peurs, de ses doutes. Il ne voulait plus se taire face à elle. La dernière fois qu’il avait oser garder de sombres pensées en lui, elle lui en avait voulu. Heureusement, tout était rentré dans l’ordre mais il s’était trop perdu dans sa solitude pour recommencer et aujourd’hui tout deux vivaient dans une harmonie digne et respectueuse. Elle tenait sa promesse, et elle le ferait toujours. Oui, pour Sadaka elle était la lionne de sa vie… C’était aussi une des raison qui le poussait à s’entrainer, la fierté de la lionne soleil. Lors de ses sessions il oubliait tout et se forgeait un corps digne du fils de Nyeusis qu’il était afin de réalisé le rêve qu'il s'était forgé pour elle : celui de devenir le meilleur Gardien de Prideland.

En effet, Sadaka avait bien grandit, sa crinière s’était épaissit et il dépassait de manière encore plus ostensible les jeunes de son âge, ce en taille et en muscles. Bien que tout ça parte d’une bonne intention, il voyait que certain ne voyait pas cette croissance d’un très bon oeil. De quoi serait-il capable une fois qu’il aurait surpasser tout les mâle du clan ? Serait-il le fils de son père et renverserait-il la sérénité si durement gagnée et encore trop fragile ? Il fallait qu’on puisse lui faire confiance, car sans confiance, il ne serait jamais Gardien. La tâche difficile n’était pas celle de prouver par tout les moyen qu’il était le plus fort, c’était bien de montrer à tous qu’il était capable de leur être utile dans le bon sens du terme. C’était également pourquoi il était revenu aussi tôt de son petit entrainement matinal, faire bon figure et esquisser quelques sourires. Bien que beaucoup restaient encore dubitatif par rapport au premier fils de leur Reine tant aimé, d’autres commençaient à s’y faire et à répondre à ces marques de sympathie qu’il s’infligeait à dégager.

Alors qu’il était en bas du grand rocher, Ahva s’approcha de lui. Elle semblait pleine d’entrain et en même temps quelque peu tempérée. Il parlait peu avec ses frères et soeurs et ne les voyait qu’à l’heure du coucher ou des repas. Il n’avait rien contre eux, après tout, comment leur en vouloir ? Ils étaient encore jeune et plein de vie et, malgré tout, animait beaucoup ici. Récemment Damu, le frère de Kumpa que Sadaka ne connaissait que de vue ou par de simples et polis bonjour, avait également hérité d’une famille nombreuse. Le rocher regorgeait de petits souriants et dynamiques. Ca n’était pas pour lui déplaire, il préférait leurs grands yeux pleins d’envie que les moues rechignantes de vieux lions. Mais oui, malgré ça, Sadaka avait du mal à rentrer en contact avec la progéniture de sa mère et Kumpa. Cela dit, Avha l’amusait de par sa ressemblance avec Kuzali. Elle aussi était très belle et son sourire était radieux. Poli et un peu gauche, il sourit doucement à la petite pas très sûre d’elle. Celle-ci désirait qu’il l’accompagne dans la savane car sinon elle ne pouvait pas le faire - elle était punie et ça le mâle ébène le savait très bien. Lui n’avait jamais été puni et il savait très bien que si il avait dut rester enfermer dans une grotte à longueur de journée il serait devenu fou. Bien que l’idée de passer la journée avec la petite lionne ne l’enchantait que moyennement et que ça bousculait ses plans, il fut séduit par sa détresse et lui dit alors d’une voix calme :

« D’accord accompagne moi, on va se promener… » Ca n’était pas très enjoué mais pas ennuyé non plus. C’était juste nouveau pour lui et il appréhendait peut être un peu ce premier tête à tête. D’habitude, c’était avec Azaan que la petite s’en allait, là, il allait jouer son rôle de grand frère pour la première fois. De plus, il se doutait un peu que l’idée ne venait pas entièrement d’Ahva, celle-ci, bien que joyeuse, regardait toujours son ainé d’un oeil inquiet et intrigué. Elle ne lui aurait pas demandé comme ça, sans qu’on l’a pousse à le faire, à partir avec lui dans la savane, il y avait du Kuzali derrière tout ça. Et si c’était réellement ça, alors Sadaka ne pouvait qu’accepter la requête. Il se doutait que c’était important pour sa mère de voir son premier fils s’intégrer dans la famille et il voulait lui faire plaisir.

Le duo s’éloigna donc de la foule pour partir dans les hautes herbes. Sadaka marchait d’un pas tranquille, se doutant bien que la petite n’avait pas les même jambes que lui et qu’il devrait s’adapter un peu. Personne ne parlait vraiment et Sadaka se dit qu’il fallait bien crever l’abcès a un moment. Il se décida alors à engager la conversation :

« Ca te plais cette vie au rocher ? » C’était peut être facile comme approche mais pour Sadaka il ne s’agissait pas de futilités. Depuis sa plus tendre enfance, il avait grandit trop vite et les dires de comptoirs ne l’intéressait pas, la futilité n’était pas dans son accordéon des conversation. Cette petite était une héritière, fille du roi, elle devait avoir un avis sur ce royaume et sur les gens qui l’habitait. De plus, il s’agissait également d’un petit test - vraiment petit - mais plus pour voir si il y avait un espoir que ces deux là s’entendent ou si la petite n’était finalement qu’une enfant comme les autres aux intérêts pauvres et à la conversation futile. Il était certes dur, mais rien ne pouvait venir simplement dans l’esprit du jeune félin en devenir, il était ainsi.

Elle ne fut pas longue à répondre. Super disait-elle même. Bon, était-ce donc simplement ça ? Non, elle n’avait pas terminé, et ce au plus grand bonheur de Sadaka. Ca l’aurait un peu embêté qu’elle termine sur ça. Loin de lui l’idée de lui en vouloir d’aimer le rocher et ses environs, mais super était un peu… léger comme réponse. Il voulait la suite. La suite voila d’ailleurs qu’elle arrivait, et elle s’engageait même sur une pente bien différente de ses premières avances. Sadaka ralenti la marche et posa les yeux sur elle afin de la regarder vraiment, elle était bavarde mais semblait plus mûre que prévu. De plus, elle disait que le rocher l’embêtait un peu, qu’elle n’avait que faire des vieux gâteux et ce dont elle rêvait vraiment était de découvrir la Terre des Lions. Le grand ne put s’empêcher de sourire, elle n’était pas la fille de Kuzali pour rien. Si elle suivait les traces de sa mère, elle ferait un jour son périple et partirait à son tour afin de faire les découvertes qu’elle attendait tant.

Elle lui posa alors la question qui coulait de source. Il était presque gêné d’avoir à lui répondre étant donné qu’il n’en connaissait pas tant que ça. Cela dit, c’était déjà plus qu’elle. Loin de là l’envie de faire compétition, c’était un fait. D’un ton un peu plus dynamique il s’empressa de répondre :

« Je n’ai pas tout vu de la Terre des Lions, je me demande même quel lion pourra un jour se vanter de ce genre de mérite. C’est trop grand, il faudrait plus qu’une vie pour tout visiter. » Il ne voulait pas briser les rêves de sa petite soeur, mais il fallait être réaliste.

« Moi avant, je vivais sur la Lande avec Kuzali. » Le « notre mère » ne sortait pas, ou en tout cas pas naturellement, il préférait donc éviter. « C’est très différent la Lande d’ici. Surtout qu’ici, tu arrives au bon moment. Quand nous sommes arrivés, c’était dévasté. Aujourd’hui la nature reprend doucement le dessus, mais avant ta naissance, Prideland ne ressemblait en rien à ce qu’elle est aujourd’hui. Bon quoi qu’il en soit, la Lande ça n’a rien à voir. » Les mots sortaient tout seuls. Hormis avec sa mère, il parlait peu, et il en avait presque oublier qu’il aimait ça. De plus, Ahva le regardait avec des yeux attentifs et son égo se voyait caresser dans le sens du poil.

« La Lande c’est immense et en même temps tout se ressemble beaucoup. C’est une grande étendue de terre où la végétation est pauvre. On vivait dans un petit abris qui ne payait pas de mine, mais on était chez nous… Il y avait des gens que tu n’as pas connu là bas, et d’autres que tu connaitra le moment venu. L’oncle Samekh par exemple. Tu vois Kuzali vient de la terre du soleil, bien lui il venait de la terre du feu. Il y avait aussi sa soeur et ses deux enfants, Ishana et Vita. » Les yeux de Sadaka étaient un peu perdus dans l’horizon. Les souvenirs arrivaient à lui comme des images et il avait du mal à croire qu’il avait réellement vécu ces moments. Evoquer les rouges était tout aussi étrange. Ishana était partie sur Outland et elle lui manquait beaucoup, il ne savait pas vraiment ce qu’avait décidé Vita. Quant à Samekh, tous savait qu’il avait, comme beaucoup, péri lors de l’attaque. La Reine de Prideland en souffrait encore beaucoup mais n’en parlait pas. Peu savait sa peine, mais ceux qui la connaissait faisaient en sorte de panser les blessures du coeur.

Mentionner la Lande lui faisait également chaud au coeur. La Lande était pour lui plus qu’une terre, elle avait été son amie, le témoin de bon nombre de ses maux. Il se rappelait avec tendresse l’escapade qu’il avait eu la chance de faire une fois avec sa mère, au delà des limites qu’il connaissait…

« Tu sais Ahva, je te dis ça mais ça reste entre nous. N’en parle pas. Sache juste que si Kuzali est triste, c’est qu’elle pense à Samekh. Ca ne sert à rien de lui en parler, ça lui causera du chagrin. Mais chaque fois que tu la vois mélancolique et éteinte, transmet lui ton sourire. » Il n’était pas du genre à lancer des fleurs, mais il ne pouvait mentir face à sa soeur, son sourire était communicatif et doux. Elle avait là un bon remède qui ne demandait pas grand chose. De plus, elle avait osé se livrer au secret face à un grand frère encore inconnu, il se sentait obligé de lui rendre la pareil. Puis, à vrai dire, ça lui faisait plaisir de se confier ainsi à Ahva. La considérer moins comme une soeur, et plus comme une lionne avec qui il pourrait avoir de l’affinité.

« Quoi qu’il en soit, je connais également le grand baobab, sur le territoire des mositus. Tu en as déjà entendu parler ? » Surement qu’elle en avait déjà entendu parler, mais le ton employé amenait la curiosité. Certes, il voulait peut être un peu l’impressionner. Mais en même temps, il parlait si rarement à autrui qu’il se découvrait une langue bien pendue - attention, pas en banalités. Tout ceci restait fort constructif, au moins pour la principale concernée : sa soeur.

La petite ne chômait pas, à chaque phrase de Sadaka elle rebondissait et l’autre ne s’en souciait qu’à moitié, comprenant à peine que tout ce charabia était dur à digérer pour une jeune lionne de son âge. Sadaka en aurait presque oublié qu’il parlait à une enfant qui ignorait tout de leur ancienne vie à Kuzali et lui. C’était normal - et presque rassurant - qu’elle soit aussi intriguée et curieuse. La conversation devenait trop sérieuse pour regarder le ciel et se laisser guider, aussi Sadaka proposa de s’arrêter un temps. Certes, la petite était venue avec lui pour cavaler mais la tournure que prenaient les choses ne le permettait plus. Il lui proposa un petit coin tranquille à l’ombre d’un arbre sous lequel ils pourraient s’installer afin de discuter plus paisiblement de tout ça - oui, car ils parlaient de choses qui méritaient d’être écoutées dans les meilleures conditions. Sadaka, une fois allongé, déclara rapidement :

« Posons nous afin que je réponde à tes questions tranquillement. » Ca n’avait rien d’un reproche, bien au contraire. Trop heureux d’avoir enfin une oreille attentive, il voulait faire les choses bien. Qui plus est, cette personne n’était autre que sa cadette, les histoires de famille se devaient claires et honorables.

« Alors, commençons par Samekh. Ca n’est pas à proprement parlé notre oncle car il n’est pas le frère de Kuzali, c’est… on pourrait dire comme un… » Les mots venaient à manquer. « Un mentor je dirais. » Sa mère n’avait jamais décris à son fils la relation qu’elle entretenait avec Samekh mais c'était assez lisible, en tout cas pour Sadaka. Tel un vieux maitre, il lui parlait de choses et d’autres avec un savoir dont elle semblait friande. Oui, un mentor, c’était l’image qui se dégageait de cette amitié particulière.

« Mais Kuzali et lui étaient très proches, il a périt lors de la re-conquête de Prideland, comme beaucoup… » Il l’avait déjà dit, mais il tenait à insister sur ce fait là. Après tout, il n’était pas dupe, la défaite des Nyeusis sous entendait plus ou moins que son propre père pouvait être compté parmi les cadavres de la grande guerre. Cela dit, ça n’était pas le moment de parlé de ça, ni pour elle, ni pour lui.

« Donc il ne vit plus avec nous, et ne vivra plus jamais sur cette terre. Mais il est là haut, comme tout les lions qui s’en sont allés un jour. » On racontait souvent que dans le ciel n’avaient leur place que les rois du passé. Sadaka n’y croyait pas. En quoi eux aurait ce genre de statut et pas les autres ? Non, pour le lionceau ébène, tout lion qui avait foulé la Terre des Lions avait droit à ce privilège, roi ou pas. Roi ou… Nyeusis ?

« Et si Kuzali sourit, c’est car elle est la lionne la plus forte que cette terre ait jamais connue ! » La détermination sonnait dure comme de la roche dans sa voix. Il ne regardait même plus Avha, c’était le visage de sa mère qu’il voyait se dessiner dans l’horizon. Oui, elle était la lionne la plus digne et la plus fière qu’il ait connu, quoi de plus légitime que de vouloir son bonheur et la défendre envers et contre tous aujourd’hui ? Après cette petite transgression, il bascula son regard vers la jeune lionne un petit sourire aux babines. La discussion était loin d’être terminée.

«  Non, le Baoba c’est très dense, au contraire. Les mositus vivent sur des terres riches en végétation. Mais quand je te dis riche, ça n’a rien à voir avec ici. Vers là bas, les arbres ont tellement poussés qu’il est dur de voir le ciel. Le baobab est un peu à part mais juste à côté on peut y voir la jungle… La jungle c’est impressionnant. Je n’y ai jamais mit les pattes. On dit qu’il rôde là bas des créatures dangereuses… Mais Kuzaida et les Lamasus viennent de là bas et ils ne m’ont pas l’air traumatisés. Parles-en lui à elle si jamais tu te poses des questions, elle sera meilleure conseillère que moi. » C’était assez étrange venant de Sadaka qu’il s’avoue vaincu, mais il voulait jouer la carte de l’honnêteté face à la petite trop absorbée. Elle se mit à parlé de la mise à bas des enfants de Damu, le frère de son « papa », à cette prononciation il ne put s’empêcher de faire une petite moue grimaçante. Vraiment, c’était physique. Mais il ne voulait pas mettre sa jeune soeur mal à l’aise alors il enchaina rapidement.

« Mais les mositus n’ont rien à voir avec vous… » Il était peut être un peu dur en se détachant de tout ça mais, malgré tout, il ne pourrait jamais se comparer - au moins physiquement - à un pridelander, ça aurait été un comble. «  Ils sont plus… sombres. » Après ça il laissa planer un silence, la tête ailleurs, pensant à son amie Taali et à son pelage chocolat. Mais il fallait se reprendre avant de faire cogiter Avha comme il avait cogité. « Mais pas sombre comme moi plutôt comme… bien oui, comme tu l’as dit, un peu comme Asahi… » Cette dernière et Taali n’avaient rien à voir, mais leur pelage étaient plus similaires que celui d’Avha et lui, il n’y avait pas photo. Dans l’envie d’en rajouter encore une couche, il plongea ses grands yeux couleur soleil dans ceux de la petite pour lui dire, d’un air espiègle.

« Tu sais que moi j’ai déjà rencontré des mositus ! »

Maman… elle était sa mère, le serait toujours, mais face à Avha, ça ne sortait pas, tout simplement. Déjà l’entendre, elle parler de la lionne de feu en l’appelant « maman » lui faisait tout drôle, si en plus il s’y mettait… non, il fallait être honnête, dans les faits ça n’avait rien de bizarre, rien d’étrange. Juste ça ne passait pas encore. Il ne rejetait en rien sa fratrie, mais il ne pourrait les considérer comme les autres fils de sa mère à lui. C’était le cas, c’était comme ça, mais ça lui faisait trop d’un coup. Cela dit, il ne pouvait dire ça à la petite. Elle était jeune et pouvait mal interpréter. Déjà que pour lui ça n’était pas clair, si en plus il se lançait dans des explications vaseuses rien de mieux pour la perdre complètement. Leur conversation était déjà trop pleine pour se perdre. Surtout qu’à l’annonce du sujet « mositu » la jeune lionne au regard brillant s’était excitée comme une puce, la parfaite occasion pour passer sous silence la première de ses interrogations. Il lui sourit un peu puis se lança, une fois de plus, dans ses longs récits.

« Je les ai rencontrer ailleurs, dans la Lande. En fait, je n’en ai rencontré que deux, des soeurs. Elles se nomment Taali et Akinyi, nous avions un peu jouer à ce moment là. J’ai revu Taali plus tard, elle est très gentille et te ressemble un peu d’une certaine manière. Elle est très taquine et pleine d’énergie. Son pelage est foncé comme… » Il réfléchissait un peu, il ne savait pas très bien à quoi comparer le pelage de son amie, après tout le terme de boue n’était pas très flatteur pour elle… Non, à quoi pouvait-il bien comparer ça.

« Je dirais peut être un tronc d’arbre. Un espèce de marron foncé… » Tronc d’arbre. Etait-ce franchement mieux ? Peut être pas, mais en tout cas moins dégoutant que la boue. Cela dit, il était un peu frustré, ça n’était pas du tout représentatif du pelage chaud de la petite lionne aux yeux verts. A la pensée de son amie à présent bien loin, il soupira un peu. Elle lui manquait quand même un peu. Après tout, c’était la première personne de son âge avec qui il avait jouer et ris.

« Mais oui, Taali est mon amie, je ne l’ai pas revue depuis que nous sommes arrivés ici, mais ne t’inquiètes pas, tu la rencontrera surement un jour. » Il ne se risqua pas dans les promesses vaines. Allait-il pouvoir amener sa soeur au baobab un jour ? Il n’en savait rien, de plus, le bruit courait qu’en ce moment, les mositus étaient plutôt dispersé de part les problèmes « gouvernementaux ». Il avait entendu parlé des histoires de schismes. Mais ça non plus sa soeur n’avait pas besoin de le savoir, elle avait juste besoin de rêver et de pouvoir se dire que tout était possible… L’ainé posa sa patte sur la petite mèche de sa soeur en lui souriant doucement. Elle était si petite. Il était un peu fatigué de cette conversation et en même temps enchanté. Il s’agissait là des prémices d’une relation qui s’annonçait tout à fait particulière et inattendue. Il était heureux de s’être assoupli et Kuzali avait bien joué son jeu…

« Aller viens, je te ramène maintenant. Une punition, c’est une punition. » Il lui sourit, espiègle. Taquinant la petite afin de la recadrer plus ou moins. Puis, pour une fois que c’était eux qui pouvaient souffrir de ce statut de privilégié, il s’en donnait, vil, à coeur joie de pouvoir les frustrer un peu. Non pas qu’il veuille du mal à sa soeur, mais ça n’était déjà pas dans ses habitudes de jouer les nounous et d’être trop longtemps accompagné, là il avait donné pour aujourd’hui. D’un hochement de tête annonçant le départ, le petit duo fit alors demi tour afin de ramener la petite princesse à sa prison.

(je suis désolée je clos sur ça, en ce moment suis débordée et ne veux pas laisser trop trainer les RP, en tout cas c'était super, et on se retrouve très vite - une fois que je serais moins débordée... :s)