Précision de temporalité : Ce RP se déroule après l'élection et avant que Kwadja ne parte reconquérir l'Oasis.


La silhouette de l'immense Baobab se dessinait peu à peu sous les yeux fatigués de la femelle. Baradi sentit une vague d'énergie la traverser. Elle regarda Nsaï, qui semblait tout aussi épuisé qu'elle et lui donna un petit coup de museau pour le motiver. Ils n'étaient plus très loin à présent. Quelques jours auparavant, alors qu'ils étaient sur Freeland, les deux voyageurs avaient décidés de rentrer auprès de leur clan, qu'ils avaient quittés pour explorer le monde. Beaucoup de chose avaient changés depuis leur départ, et même entre eux, tout était différent. Nsaï et Baradi formaient à présent un couple, même si cette idée était encore peu familière pour les deux tourtereaux. Ils étaient désormais sur le point de retrouver les leurs, et une certaine nervosité naissait dans le cœur de la jeune féline. Elle avait la sensation d'avoir abandonné son clan, d'une certaine manière et elle gênait de rentrer comme ça, après tout ce temps loin d'eux. Elle restait néanmoins excitée et heureuse à l'idée de revoir son père, ses amis et tout ceux qu'elle aimait.

Elle et Nsaï avaient finalement assez peu parlé durant le chemin du retour, préférant pressé le pas pour rentrer au plus vite. Ils avaient avancé à grande allure et n'avaient pas perdu de temps, ils étaient à présent tout près du but. Une multitude de sentiments se disputaient dans son cœur et elle ne savait plus très bien où elle en était, mais la présence de son compagnon l'aidait à rester plus ou moins calme. Au fond d'elle, Baradi n'avait jamais cessé d'être une Mositus et aujourd'hui, elle sentait qu'elle n'était à sa place que dans son clan. Durant toute son enfance, elle n'avait rêvé que de voyage et d'aventure, sans se soucier de sa famille. Lorsque le clan avait été exilé, elle avait mis de côté ses ambitions mais une fois devenue adulte, elle s'était sentit pousser des ailes et avait décidé de s'envoler. Cela n'avait pas été une erreur, car ses aventures l'avaient non seulement rapproché de Nsaï et lui avait ouvert les yeux sur ce qu'elle ressentait pour lui, mais lui avait également fait comprendre l'importance d'une famille.

Voilà, ils étaient, Baradi le sentait. Le Baobab n'était plus qu'à quelques mètres, et la lionne voyait une multitude de silhouettes félines s'agiter tout autour du tronc. Les Pridelanders d'un côté, toujours plus actifs, et les Mositus d'un autre. Une certaine tension régnait parmi les lions bruns, Baradi pouvait le sentir en s'approchant et sa nervosité grandissait. Que se passait-il ? Lorsqu'ils arrivèrent à auteur des leurs, des dizaines d'yeux brillants se tournèrent vers eux. La femelle brune aurait voulu se faire toute petite, disparaître même. Une voix familière s'éleva alors, créant en elle un mélange de stupeur et de joie. Son père.

- Baradi ! Nsaï ! Vous êtes rentré ! Ma fille est rentrée !

La féline se jeta contre son géniteur, euphorique et soulagée. Il était là, tout allait bien. Des visages familiers commencèrent à se dessiner autour d'elle, souriant et heureux. Une partie du clan restait toutefois en retrait, plus maussade, ce qui inquiéta Baradi. Elle souffla à l'oreille de son père, profitant qu'il était tout près.

- Papa, je suis tellement contente de te voir... Mais que se passe-t-il ? Pourquoi toute cette tension ?

Chezo baissa les yeux un instant. La mère de Nsaï les avait rejoint à présent, et son regard indiquait la même gravité que celui du lion brun. Ce dernier ouvrit enfin la gueule, pour déclarer d'une traite :

- Kwadja a été élue chef. Elle veut reconquérir l'Oasis Oublié et défier les Jangowas. Siri s'oppose à elle et propose de partir sur Apeland pour trouver un nouveau territoire. Il partira bientôt, avec tout ceux qui veulent le suivre.

L'angoisse et l'effroi serrèrent le cœur de Baradi. Kwadja voulait donc encore la guerre ? Le clan l'avait nommé chef pendant son voyage, elle n'avait pas pu voter pour empêcher cela d'arriver. La féline échangea un regard avec Nsaï, espérant lui faire passer par ce simple échange silencieux tout ce qu'elle pensait, tout le dilemme que cela représentait en elle. Elle voulait retrouver son Oasis, évidemment, mais elle refusait de prendre le risque de perdre ceux qu'elle aimait. Elle savait déjà que son père suivrait Siri dans sa quête d'un nouveau territoire. De son côté, le choix était fait également. Elle ne partirait pas faire la guerre, il en était hors de question. Elle murmura donc, prenant garde à ce que seuls Chezo, la mère de Nsaï et ce dernier l'entendent.

- Je me joindrais à Siri. La place d'un Mositus n'est pas sur le champ de bataille.

Elle redressa alors la tête, prête à affronter les regards amicaux mais également ceux hostiles. Le clan s'était divisé, et cette cicatrice ne pourrait peut être plus jamais se refermer.

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Depuis l'élection de Kwadja, je pouvais sentir un vent de nervosité rodant autours des Mositus. Et quoi de plus normal ? Notre clan se déchirait, les familles se séparaient, guidées par une façon de pensé différente. J'étais néanmoins heureux de constater qu'une bonne partie des miens ne souhaitaient pas, tout comme moi, se lancer dans une nouvelle guerre.
Alors que j'étais plongé dans mes pensées, une voix pleine de joie, chose rare en ce moment, m'interrompis.

- Baradi ! Nsaï ! Vous êtes rentré ! Ma fille est rentrée !

Chezo... Le lion semblait plus que ravi en se dirigeant vers deux silhouettes brunes. Nsaï et Baradi selon ses dires. Cela faisait un moment que je n'avais pas vu les deux jeunes lions et je me demandais quels genres d'aventures ils avaient bien pu vivre. Mais j'aurais tout le temps de les interroger plus tard. Pour le moment, quelqu'un devait les mettre au courant des derniers événements et si je me doutais que d'autres s'en chargerait, je tenais à le faire moi-même. D'un pas lent et avec un sourire accueillant, je me dirigeais donc vers les deux jeunes adultes et le petit groupe qui s'était formé autours d'eux.

- Il est bon de revoir des visages familier après si longtemps. Nsaï, Baradi, bienvenu parmis le votre.

Mon visage se fit soudain plus froid.

- Mais j'ai le regret de vous annoncer que vous nous rejoignez en des temps troublés. Notre clan est sur le point de ses séparer. Les élections ont eu lieu récemment et Kwadja a été élue. Elle souhaitait que les Mositus repartent en guerre et je m'y suis opposé, préférant tenter ma chance sur Apeland. Résultat : une partie du clan a décidé de partir avec elle et l'autre de me suivre.

A ces mots, quelques murmurent se firent entendre parmi mes compagnons, certains étaient encore nerveux à l'idée de partir et d'autres préféraient encore repartir se battre. Tous se demandaient surement quelle serait la décision des deux nouveaux venus et je n'étais pas bien différent. Mais l'heure n'était pas aux questions.

- Vous devez être épuisé après votre long voyage, n'est ce pas ? Prenez votre temps et reposez vous. Sachez simplement, si ça vous intéresse, que le départ pour Apeland se fera dans quelques jours. Si vous désirez suivre Kwadja en revanche, j'ignore quand vous repartirez, je vous laisse le soin de vous renseignez à ce sujet. Sur ce, je pense que vous souhaitez vous retrouver seuls avec vos famille, aussi, je préfère vous laissez. Passez une agréable journée.

Aussitôt dit, aussitôt fait, je fis demi-tour. J'avais hâte de connaitre la décision de Baradi et Nsaï... J’espérais juste que ce soit la bonne.

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Anciennement Papy Fleck et tout un tas de gens !

Le coup de museau de sa compagne aida Nsaï à sortir de son état semi endormi. La marche avait été longue et épuisante, si bien qu'il avait avancé machinalement durant ce dernier jour de voyage. Alors que le crépuscule matinal touchait à sa fin, les terres de son clan se profilaient au loin ainsi que le Grand Baobab, au pied duquel les Mositus et Pridelanders s'étaient installés provisoirement. Cette vision lui fit le plus grand bien. Leur voyage avait été une belle aventure, ils leur avait également permis de se trouver, mais qu'il faisait bon retourner chez soi. Dans son clan. Le jeune mâle avait très hâte de retrouver les siens, de pouvoir à nouveau garder un œil attentif sur sa mère. De lui raconter ce qu'il avait vu et vécu. Et lui dire ce qui avait changé, lui parler de Baradi. Un coup d’œil à son côté arracha un sourire à Nsaï. Il était à présent plus sûr de ses sentiments, même si le concept de couple était très nouveau pour lui. Quoi qu'il en fût, rien ne le réjouissait plus que de ressentir la présence de Baradi près de lui.

Le duo s'approcha de l'imposant arbre, et la multitude de silhouettes félines leur apparut. Au fur et à mesure de leur avancée, le lion brun ne put s'empêcher de remarquer que les membres de son clan semblaient assez tendus. Que s'était-il passé en leur absence ? Une certaine appréhension s'emparait de lui quand le père de sa partenaire apparut devant eux.

- Baradi ! Nsaï ! Vous êtes rentrés ! Ma fille est rentrée !

La jeune lionne s'élança vers son père pour le saluer. Nsaï resta en retrait, inclinant simplement la tête en signe de respect. Bientôt, les deux anciens voyageurs furent entourés de membres de leur clan, apparemment heureux de les voir de retour. Le mâle brun ne se sentait pas très à l'aise ainsi, mais il était quand même bien content de voir à nouveau tous ces visages familiers, même c'étaient ceux de lions à qui il n'avait jamais vraiment parlé. Cependant, il y avait une personne qu'il voulait voir, qui lui avait manqué tout ce temps, et qui n'était pas encore là...

Baradi était en train de parler à son paternel quand Ima apparut enfin. A son tour, Nsaï se jeta vers sa mère, bien trop heureux de la retrouver pour pouvoir rester calme. Elle avait l'air de plutôt bien se porter, mais à l'instar des autres du clan, elle semblait plutôt tendue, et le jeune lion allait lui demander ce qui n'allait pas, quand il entendit la voix de Chezo s'élever.

- Kwadja a été élue chef. Elle veut reconquérir l'Oasis Oublié et défier les Jangowas. Siri s'oppose à elle et propose de partir sur Apeland pour trouver un nouveau territoire. Il partira bientôt, avec tout ceux qui veulent le suivre.

Cela fit à Nsaï l'effet d'un coup de patte dans le visage. Kwadja ? Il avait été si convaincu que Siri serait élu qu'il n'arrivait pas à accepter la nouvelle. Ça devait être une mauvaise blague. Comment était-il possible que plus de la moitié du clan se soit engagé à partir en guerre contre les lions du Désert ? Après cette bataille, tous ces morts, après l'exil... Rien que le fait d'y repenser le fit paniquer intérieurement. Si Kwadja et ses suivants partaient vraiment pour se battre contre les Jangowas, ils se feraient anéantir. Quelles chances pouvait avoir un clan à l'historique pacifiste contre un clan qui basait sa politique même sur le combat et le régicide ?

- Je me joindrais à Siri. La place d'un Mositus n'est pas sur le champ de bataille.

Nsaï ne pouvait qu'être d'accord avec Baradi. Il ne rejoindrait pas Kwadja dans sa folie suicidaire. Il refusait de voir à nouveau ses proches souffrir ou mourir sous ses yeux, il refusait de tuer qui que ce soit, pas même un Jangowa. Si elle tenait tant à partir qu'elle le fasse, mais Nsaï suivrait Siri, tout comme son aimée, et, il le devinait au reflet dans ses yeux, comme sa génitrice. Et d'ailleurs, en parlant de Siri... Ce dernier fit son apparition, prenant la parole à son tour.

- Il est bon de revoir des visages familier après si longtemps. Nsaï, Baradi, bienvenu parmi les vôtres.

Nsaï inclina encore la tête en signe de respect. Pour lui, le chef des Mositus était Siri, et il ferait pour lui preuve du respect dû à un dirigeant.

- Mais j'ai le regret de vous annoncer que vous nous rejoignez en des temps troublés. Notre clan est sur le point de ses séparer. Les élections ont eu lieu récemment et Kwadja a été élue. Elle souhaitait que les Mositus repartent en guerre et je m'y suis opposé, préférant tenter ma chance sur Apeland. Résultat : une partie du clan a décidé de partir avec elle et l'autre de me suivre. Vous devez être épuisé après votre long voyage, n'est ce pas ? Prenez votre temps et reposez vous. Sachez simplement, si ça vous intéresse, que le départ pour Apeland se fera dans quelques jours. Si vous désirez suivre Kwadja en revanche, j'ignore quand vous repartirez, je vous laisse le soin de vous renseigner à ce sujet. Sur ce, je pense que vous souhaitez vous retrouver seuls avec vos famille, aussi, je préfère vous laissez. Passez une agréable journée.

Et il repartit aussitôt. Nsaï se tourna vers sa compagne et annonça :

- Je crois que notre choix est fait. Je ne participerai pas à un autre bain de sang.

if love is the answer you're home

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▬ palegoldenrod ▬

Alors qu'autour d'eux, une certaine confusion régnait, Chezo semblait tout de même soulagé devant la résolution de sa fille. Baradi l'aurait parié, son père suivrait Siri. Il avait perdu sa compagne contre les Jangowas, et pour rien au monde il n'aurait souhaité mettre la vie de sa fille en danger. Il l'avait laissé partir en voyage, tout en sachant les risques qu'elle encourait. Il l'avait toujours encouragé mais il semblait néanmoins rassuré de la voir revenir auprès de lui, saine et sauve. La féline coula un regard vers Nsaï, qui semblait d'accord avec elle. Les paroles de Chezo l'avaient visiblement marqué, cela se voyait. Baradi se rappela alors que son compagnon était presque adulte lorsque les Jangowas avaient attaqué, plus de deux ans plus tôt, il s'était battu aux côtés de ses parents, avait vu mourir son père et peut-être, sans le savoir, la mère de Baradi. Il portait sur son visage le souvenir de cette lutte, cicatrice que la femelle aux yeux verts avait tendance à oublier. Elle ne pourrait jamais voir son cher Nsaï comme un guerrier, il était un lion bien trop doux et paisible pour cela. Les quelques Mositus qui étaient venus les saluer s'écartèrent alors, ce qui étonna Baradi. Elle réalisa pourquoi en voyant un grand mâle brun s'avancer. Siri.

- Il est bon de revoir des visages familier après si longtemps. Nsaï, Baradi, bienvenu parmi les vôtres.

Un sourire se dessina sur le visage de la lionne. Elle ne connaissait pas personnellement Siri, elle ne lui avait jamais directement adressé la parole, mais elle savait que Lukah le respectait et qu'il l'avait considéré comme un leader digne de ce nom. Il désirait trouver un nouveau lieu de vie pour le clan, et en cela, Baradi le rejoignait parfaitement. Elle le suivrait, même s'il les emmenait au bout du monde. Elle avait déjà voyagé, elle savait à quoi s'attendre à présent. Siri était donc son meneur, et elle sentait, par la déférence dont il faisait preuve, qu'il en était de même pour Nsaï.

- Mais j'ai le regret de vous annoncer que vous nous rejoignez en des temps troublés. Notre clan est sur le point de ses séparer. Les élections ont eu lieu récemment et Kwadja a été élue. Elle souhaitait que les Mositus repartent en guerre et je m'y suis opposé, préférant tenter ma chance sur Apeland. Résultat : une partie du clan a décidé de partir avec elle et l'autre de me suivre. Vous devez être épuisé après votre long voyage, n'est ce pas ? Prenez votre temps et reposez vous. Sachez simplement, si ça vous intéresse, que le départ pour Apeland se fera dans quelques jours. Si vous désirez suivre Kwadja en revanche, j'ignore quand vous repartirez, je vous laisse le soin de vous renseigner à ce sujet. Sur ce, je pense que vous souhaitez vous retrouver seuls avec vos famille, aussi, je préfère vous laissez. Passez une agréable journée.

Il ne leur apprenait rien, mais l'entendre de sa bouche avait quelque chose de plus dur encore. Kwadja avait gagné l'élection, et une partie du clan allait la suivre. Cette bataille serait une véritable boucherie, ne s'en rendaient-ils pas compte ? Les Mositus n'étaient pas des guerriers, ils n'avaient strictement aucune chance contre les Jangowas, aguerris au combat. Non, c'était de la folie... Baradi sentit les larmes lui monter aux yeux. Vako... Vako allait peut-être les laisser passer ! C'était de la folie, mais c'était le seul espoir auquel elle pouvait se raccrocher. Elle se souvenait très bien le jour où elle avait revu le lion des sables, ami d'enfance, qui était devenu l'Empereur des Jangowas. Il lui avait fait part de sa volonté de paix entre leur clan, et elle y avait cru. Avait-elle eu tord ? Vako n'était pas un menteur ni un traître, il ferait tout pour éviter que le sang ne coule inutilement. Oui, elle y croyait, elle devait y croire. La féline ravala l'inquiétude qui lui broyait le ventre, ne voulant pas alarmer son père et Nsaï. Ce dernier se tourna vers elle et déclara, d'un ton ferme :

- Je crois que notre choix est fait. Je ne participerai pas à un autre bain de sang.

Baradi esquissa un sourire, soulagée mais peu surprise. Elle connaissait son compagnon et ami de toujours, il n'approuverait jamais la guerre. L'Oasis avait bercé leur enfance, à tous les deux, et il avait été un havre de paix pour les Mositus pendant plusieurs générations, mais ce temps là était passé. Les Jangowas représentaient une menace constante pour eux tant qu'ils restaient près du Désert, et dans l'Oasis, ils les encerclaient en permanence. La meilleure décision était de partir le plus loin d'eux possible, trouver un nouvel endroit pour vivre. Et peut-être, pourquoi pas, fonder une famille ? La femelle se sentit rougir sous son pelage, et eu un sourire amusée, tout en coulant un regard vers Nsaï. Ils venaient tout juste de s'avouer leur sentiment, et même s'ils se connaissaient depuis de longues années, il allait leur falloir un peu de temps avant de décider de fonder leur propre famille. Une imposante silhouette se dessina, rappelant à la jeune lionne une foule de souvenirs d'enfance.

- Te voilà revenue Baradi ! Tu as bien grandi maintenant.

Lukah, le vieux Lukah, un second père pour elle, un ami, un guide, un mentor. Les larmes qu'elle avait repoussé lui montèrent à nouveau aux yeux, mais pour d'autres raisons. Elle savait que le lion était âgé, très âgé, et elle avait craint, tout au fond d'elle, qu'il ne soit plus lorsqu'elle reviendrait. Mais il était toujours là, fier et puissant, quoique fatigué. Il était vieux, Baradi ne pouvait pas se le cacher et lui-même devait le savoir. Ferait-il parti du voyage ? Il soutenait Siri, cela la jeune Mositus le devinait aisément, mais aurait-il l'énergie de se remettre en route ? Elle se précipita vers lui, elle avait tant de question à lui poser, mais il fut plus rapide.

- Alors, ce voyage ?

Il la connaissait bien, il savait qu'elle rêvait de partir à l'aventure depuis sa tendre enfance, et il lui avait même proposé de partir avec elle, jadis. Elle se rendait compte à présent qu'il avait été préférable qu'il ne se joigne pas à l'aventure, ce n'était plus de son âge. Il avait déjà du endurer l'exil, et l'avait fait sans se plaindre. Baradi commençait sérieusement à douter de sa participation au nouvel exode de Siri. Elle lui répondit alors, avec un enthousiasme non fin, des images de son voyage lui revenant en mémoire.

- C'était vraiment incroyable, on a vu tellement de choses ! On est aller jusqu'à Freeland, c'est immense là bas, des étendus vertes à perte de vue ! On a aussi rencontré une hyène, qui protégeait le Cimetière des Eléphants ! Elle nous a laissé passé, mais on a eu sacrément peur qu'elle nous attaque ! Et puis on a aussi rencontré un Outlander qui nous a permis de traverser son territoire et nous a même caché dans une grotte pendant une nuit !

Comme à son habitude, Baradi avait parlé dans un flot ininterrompu, les yeux brillants. Elle ne regrettait rien de son aventure et des rencontres qu'elle avait fait, et elle était heureuse de pouvoir en faire part à Lukah. Elle se rappela alors de quelque chose, qui la frappa de plein fouet.

- Mais, et toi ? Tu as retrouvé ton fils ?

En effet, le vieux mâle lui avait parlé de Rono, son fils qu'il avait eu jadis avec une nordique, et qu'il n'avait pas revu depuis très longtemps. Il avait toujours eu la volonté de le revoir, et de partir à sa recherche. Avec l'exil, les chances de lui mettre la patte dessus avait sans doute augmentées.

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» LA VOIX DE FAHARI «
Shinichiro Miki (ici Zamasu).

~ FAHARI PARLE EN FIREBRICK ~
Médaille d'or de la patience obtenu le 03/09/2014 à 20:06 par Hofu :p

L'expression apaisée et pleine de douceur du vieux lion avait manqué à Baradi, elle s'en rendit compte à cet instant. Mille fois durant son voyage elle avait souhaité que Lukah soit à ses côtés pour la guider et la conseiller. Elle avait cependant du s'en sortir sans son aide, accompagné de Nsaï, et ils avaient réussi à aller au-delà des épreuves que les Grands Esprits mettaient en travers de leur chemin. La petite lionne était toutefois soulagée de voir son vieil ami encore sur ses pattes, malgré la fatigue évidente qu'elle pouvait lire sur son visage et qui ne manquait pas de l'inquiéter. Elle savait bien que le Mositus étaie très âgé, mais elle le connaissait depuis tellement longtemps qu'elle avait l'impression qu'il serait toujours là. Elle avait également et cette sensation pour ses parents, et sa mère était partie, laissant une cicatrice éternelle dans le cœur de la féline. Lukah ne tarderait sans doute pas à la rejoindre, et elle aussi un jour serait parmi eux. Elle espérait que Chezo avait encore de longs jours devant lui, il n'était pas bien vieux. Ayant eu sa fille assez jeune, il avait encore du temps devant lui avant de penser à son trépas. Baradi se demanda si son père retrouverait une compagne, puis se rappela à quel point il avait aimé Moka. Il ne ferait sans doute jamais son deuil.

- Je suis fier de toi. J'espère que ce voyage continuera à t'apporter rêves et sagesse.

Elle se sentait en effet grandie par ses aventures, l'esprit plus calme, plus serein, et des certitudes d'avantage encrée en elle. Elle savait désormais que sa place était auprès des siens, qu'elle aimait Nsaï et qu'il l'aimait aussi. Même si elle venait de l'apprendre, elle acceptait la décision de Siri de partir, et le suivrait à travers ce nouveau exil à la recherche d'une nouvelle terre. Et lorsqu'ils auraient trouvé un territoire, elle pourrait fonder une famille. Ce genre de pensée ne lui était jamais venue avant son voyage, ses sentiments pour Nsaï étaient trop incertains. Mais tout ce qu'ils avaient vécus ensemble les avaient lié pour toujours. Sur le chemin du retour, elle s'était mise à rêver à l'idée d'avoir des enfants, mais à présent, elle sentait que cela serait remis à plus tard. Il fallait d'abord que le clan trouve un endroit où vivre, Baradi ne pouvait pas offrir à sa progéniture une vie d'errance. Elle devait également en discuter avec Nsaï, mais elle se doutait, au fond d'elle, que ce dernier devait aussi désirer fonder une famille. La féline n'avait aucun doute quant à sa capacité à être un bon père, il serait parfait.

- Oui, j'ai retrouvé Rono. Il aide les Pridelanders dans leur rébellion, et nous nous sommes rencontrés par le plus grand des hasards. Il a bien grandi, mais je l'ai reconnu instinctivement... Il possède la même marque que la mienne, celle du museau. J'espère que tu le rencontreras à jour, c'est devenu un adulte assagi.

Lukah avait donc trouvé son fils, celui dont il avait parlé à Baradi alors qu'elle était encore une enfant. Elle se demanda si son chemin croiserait celui de Rono, dans l'avenir, et espérait que ce serait le cas. Elle pouvait dire beaucoup de chose à ce lion sur son père, qu'elle connaissait très bien. Et peut-être trouverait-elle un peu de Lukah en lui, lorsque ce dernier ne serait plus de ce monde. Elle pourrait le reconnaître grâce à la caractéristique que le vieux lion venait de lui donner : Rono avait la même marque que lui sur son museau. Cette trace blanche était tout à fait unique, jamais Baradi ne l'avait vu chez un autre lion. Si elle croisait Rono, elle le reconnaîtrait à coup sûr. Elle lui répondit donc par un vaste sourire et déclara, d'une voix pleine de chaleur :

- Je suis heureuse que tu l'ai retrouvé, je sais à quel point ça comptait pour toi. Je suis sûre que c'est quelqu'un de formidable, j'espère sincèrement que nos chemins se croiseront. S'il a ta marque au museau, je le reconnaîtrais sans difficulté, et je suis sûre qu'il a aussi ta carrure !

Elle ria doucement, en regarda Lukah de bas en haut. Le Mositus était assez grand, il imposait le respect, cela ne faisait aucun doute. Se rappelant qu'elle avait laissé Nsaï légèrement en retrait, la femelle se tourna vers lui. Ils étaient de retour depuis quelques minutes seulement, et les événements s'enchaînaient. Ils allaient devoir repartir très bientôt, mais cela n'effrayait pas Baradi. Elle avait son clan, son père et son compagnon à ses côtés, elle irait jusqu'au bout du monde.

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