Les journées s'enchaînaient plutôt calmement depuis que la grande battue avait eu lieu. Sharkan n'avait toujours pas annoncé que Wanji obtiendrait la patte de Sumu, ce qui mettait Alfajiri en joie. Il ruminait toujours son échec et jalousait son rival, qui avait, une fois de plus, su attirer l'attention sur lui. Il prétendait avoir tué Déjem, et si le lion caramel n'avait aucun mal à le croire, tous ne semblait pas de cette avis. Lutelo affirmait que la brute mentait car il n'avait ramené, comme preuve, qu'une petite touffe de poil comme preuve. Alfa ne voyait pas vraiment en quoi cela ne suffisait pas, mais peut-être son ami avait-il raison. Et le roi partageait sans doute ce point de vu, ce qui expliquait pourquoi aucune annonce n'avait été faite. Alfa ne pouvait que s'en réjouir. Il n'avait pas une grande envie d'avoir Sumu comme fiancée, il préférait courtiser les lionnes de son âge, mais s'il pouvait s'attirer les faveurs du roi et de sa compagne, il ne disait pas non. En vérité, sa seule obstination dans la vie était de se faire, un jour, respecter par Sharkan et, si possible, par le reste du clan. Pour le moment, il avait réussi à se faire bien voir, grâce à Lutelo notamment, et était devenir un vrai guerrier Kulisha, au service de son monarque, et avec pour mission de retrouver Déjem et Haki. Un honneur, certes, mais deux choses l'ennuyaient dans cette histoire. Déjà, Wanji était de la partie, ce qui le rendait maussade, et ensuite,il n'avait, pour l'heure, rien trouvé.

Alfa craignait que Sharkan ne perde patience, et nomme d'autres lions pour cette mission, même si seulement un mois s'était écoulé. Il avait l'impression que cela faisait une éternité qu'il avait terminé son entraînement, mais en vérité, son adolescence remontait seulement à quelques semaines en arrière. Cette montée en grade l'avait fait se sentir puissant, mais à présent que l'excitation retombait, il se rendait compte de l'immensité de sa mission, et du peu d'indice dont il disposait. Il n'avait que bien peu d'indication quant à l'endroit possible où pourrait se trouver le roi et le prince déchus, et il avait beau ratisser Freeland de long en large, ses efforts avaient été vain. Il commençait sérieusement à se demander s'il arriverait à un quelconque résultat, mais n'osait en parler à personne. Il craignait que Wanji se moque de son incompétence et que Lutelo le rabroue. Ce dernier avait déjà passé tellement de temps à l'encourager et à l'aider pour qu'il réussisse à se hisser au plus haut, il ne voulait pas le décevoir. Il devait garder espoir et continuer ses recherches malgré son manque d'enthousiasme. Il n'était, qui plus est, pas particulièrement désireux de commettre un meurtre, même si cela ne le dérangeait pas foncièrement. Il avait été entraîné pour ça après tout, il avait bien compris que les rebelles étaient ses ennemis.

Et justement, ce matin là, Alfa essayait de se motiver pour repartir à la recherche des fugitifs, s'extirpant du Repère des Lions sans grande énergie. Il avait passé la nuit à ruminer, incapable de savoir quel chemin choisir. Il avait déjà fouillé tout Freeland, de la Jungle des Gorilles en passant par les Montagnes Humides. Il avait même regardé du côté de Prideland et du Grand Désert ! Que lui restait-il à présent ? Il pouvait toujours aller sur Outland, mais il y avait tout de même peu de chance que Déjem et Haki s'y trouvent. Peut-être étaient-ils aller plus loin, sur la Lande des Sans Terre... Alfa soupira. Il n'avait pas envie d'aller jusque là bas, c'était à plusieurs jours de marche. Le Kulisha aurait bien aimé se reposer plutôt que de parcourir toute la Terre des Lions derrière des rebelles sans intérêt. Son regard balayait les alentours du Repère, lorsqu'il repéra Ekua, la compagne de Sharkan, la reine de Freeland. Le regard du guerrier s'illumina. Il n'était guère à l'aise en présence de cette lionne, quelque chose en elle l'inquiétait, mais s'il voulait s'attirer les bonnes grâces du trône, il devait aussi faire en sorte qu'elle l'apprécie. Alfa s'approcha donc de la féline et s'inclina respectueusement devant elle, tout en déclarant d'un ton cérémonieux :

- Votre majesté. Y a-t-il quoi que ce soit que je puisse faire pour vous ?

Il redressa ensuite timidement la tête mais n'osa pas la regarder droit dans les yeus craignant de l'offenser. Il attendit qu'elle lui réponde, espérant qu'elle ne l'ignorerait pas purement et simplement.

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Sa majesté était en colère. La Grande Chasse avait échoué, Wanji n’était qu’un incapable et Sharkan était aussi caractérielle qu’une lionne quand il le voulait. L’association de la fuite de la proie, de la preuve intolérable du Kulisha sombre et de la leçon de moral de son compagnon quelques jours auparavant rendait la lionne aussi aimable qu’un rhinocéros à qui on aurait griffé l’arrière train. Loin des regards et oreille indiscret, elle poussa un long soupir. Au moins, elle avait convaincue son amant de portée son aide aux Nyeusis la nuit dernière et, malgré quelques aléas, la situation et leurs conversations avait été des plus agréable. Ekua avait même put se réjouir d’une phrase emblématique de son compagnon : « Je vous laisse dans un monde que j’ai choisi sécurisant pour toi et pour notre fille. Vous n’aurez pas à avoir peur ici, jamais… »

En repensant à cette phrase emplie de sens, la lionne se stoppa, baissa ses yeux orangé sur le sol et abandonna sa conscience à une réflexion. C’était comme si Sharkan avait accepté de mourir un jour, alors qu’elle prétendait à l’immortalité. C’était comme si il lui laissait déjà les rênes de Freeland. Mais, était-ce là quelques choses de mal, de triste, de dramatique ? Ekua avait toujours décidé commander, maintenant qu’elle était reine le seul obstacle qui résistait devant sa suprématie était Sharkan. Pourtant, quand elle releva les yeux et repris sa promenade, elle se dit qu’elle ne pouvait associer son compagnon à un tronc d’arbre immobile, tomber sur le sol après nombres d’années tourmenté, et qui lui barrait purement et simplement la route. Non, heureusement pour le peuple Freelander Ekua était amoureuse du Tyran, bien plus qu’elle ne souhaitait l’admettre. Il était son soleil, son symbole de virilité et de force, le lion le plus charismatique et respecter qu’elle eut rencontré, celui qui lui avait offert une couronne durement gagner.

Jamais Ekua ne pourrait faire quelques chose à l’encontre du roi de Freeland, car elle lui avait accordé la chose la plus importante qu’il lui eut été donné d’avoir un jour : Un cœur.
Elle ne vit pas Alfajiri se jetant à ses pattes, car ses yeux regardaient une lueur au loin qui réchauffa ses entrailles, mais elle entendit très nettement sa voix qui fredonnait ses louanges. Comment Ekua pouvait-elle ne pas entendre quelqu’un chanter en son honneur ?

- Votre majesté. – Rien que ce terme suffisait à flatter son égo. - Y a-t-il quoi que ce soit que je puisse faire pour vous ?
- Oh, Alfajiri.

Ekua avait toujours mal prononcé le nom de ce jeune Kulisha. Elle savait pertinemment comment ce prononçait son prénom, mais le modifier lui donner plus de pouvoir. C’était comme si c’était à elle de décidé de son nouveau nom. Ainsi avait-elle continué à mal prononcer le prénom du Kulishas, ce n’était d’ailleurs pas comme s’il allait redire quelques chose, après tout elle était la reine maintenant.

- Rien de concret, si ce n’est avoir de nouvelles informations sur les fuyards ou, bien entendu, les rebelles.

Sous-entendait-elle l’incompétence des kulisha ? Parfaitement, la Vipère de Freeland n’avait aucun remords à rabaisser ses troupes quand elle en avait l’occasion, après tout ils n’auraient rien sans faire couler la sueur de leurs fronts.

- Nyasha m’a dit que t’avais aidé à retrouver Sumu le jour dernier, est-ce vrai ?

Ekua coula un regard vers le soldat, se rendant visiblement compte de sa présence. Elle n'avait pas l'air particulièrement surprise, ni contente... Ni mécontente à vrai dire. Il était difficile de jauger les émotions de la reine, elle qui arborait toujours une expression froide et distante. La lion caramel savait qu'il était très dangereux de s'attirer les foudres de la féline, mais il pouvait être très bénéfique d'être dans ses bonnes grâces. Il devait donc prendre un risque, et tenter de satisfaire ses désirs, par tous les moyens.

- Oh, Alfajiri.

Le guerrier voulu la reprendre, lui indiquer qu'elle prononçait mal l'avant dernière syllabe de son nom, mais il tint sa langue. Contredire Ekua pouvait être dangereux, il ne valait mieux pas s'amuser à cela. Alfa n'était pas d'une grande finesse, mais il savait néanmoins comment amadouer ses supérieurs. Ce n'était pas avec des talents particuliers pour la chasse ou le combat, mais parce qu'il s'était montré docile et obéissant. Il n'était pas une menace pour Sharkan, il n'était une menace pour personne. Il se contentait de suivre les ordres sans prendre d'initiative, et détestait devoir prendre ses propres décisions. Dès qu'il n'était pas encadré, il se sentait perdu et ne savait plus quoi faire. L'idée qu'un jour il n'ait plus de son roi pour lui donner des ordres le terrorisait. Que ferait-il, abandonné à son sort ? Il ne voulait pas être un héros, ni quelqu'un de brillant, d'important. Il voulait juste qu'on le remarque et qu'on cesse de le considéré comme un bon à rien. Il savait qu'il n'était pas spécial, qu'il n'avait pas de caractéristique particulière, mais cela ne signifiait pas qu'il était impotent et inutile. Il avait des valeurs, du moins il l'espérait. Sa discussion avec Fleck, le lycaon, lui revenait parfois, et il se demandait pourquoi le canidé avait dit tant de mal de Sharkan. Le roi ne faisait pas l'unanimité, mais pourquoi ? Il n'était pas quelqu'un de mauvais, il avait sauvé des orphelins.

- Rien de concret, si ce n’est avoir de nouvelles informations sur les fuyards ou, bien entendu, les rebelles.

La voix de la reine tira Alfa de ses pensées, ses oreilles se couchèrent aussitôt sur son crâne. Il avait honte de l'avouer, mais il n'avait rien de plus à dévoiler, il n'avait rien trouvé. Pourtant, il n'avait pas chômé ! Le lion caramel avait traversé tout Freeland, de long en large, à la recherche des fugitifs, mais il n'avait rien découvert. Ekua allait sans doute être furieuse de constater que les Kulishas n'étaient pas capable d'accomplir leur mission, mais il n'y avait pas d'agressivité dans sa voix, juste une froideur terrifiante. Alfa n'aimait vraiment pas être en présence de la compagne de Sharkan, il avait toujours la sensation d'être en faute, de n'être qu'un vulgaire laqué. Peut-être ne valait-il pas mieux, mais il n'aimait pas la façon que la femelle avait de le lui faire sentir, pleine de mépris qu'elle était. En bon soldat, il garda toutefois un silence parfait et la tête basse, évitant d'aggraver son sort. Il n'avait pas oublier son objectif : entrer dans les bonnes grâces de la reine. Il n'avait toutefois rien à lui apprendre de plus, il ne pouvait donc que garder le silence. Ekua semblait de manière parfaitement maître de la conversation, car elle ajouta, coupant court à une possible réponse :

- Nyasha m’a dit que t’avais aidé à retrouver Sumu le jour dernier, est-ce vrai ?

Le Kulisha était surpris que la féline ait fait allusion à cet événement à la reine, mais peut-être n'était-ce pas si étonnant. Elle était la nourrice de la princesse après tout, et sa majesté devait vouloir être au courant de tout ce qui lui arrivait, c'était logique. Alfa se souvenait très bien de cette journée, qui avait eu lieu il y a bien peu de temps, de son avis de s'attirer la sympathie de Nyasha et de bien faire. Il n'avait pas été d'une grande aide, mais il avait au moins redonné le sourire à la femelle, cela lui avait suffit. Elle était une amie d'enfance, qu'il avait perdu de vue depuis qu'il était devenu un réel guerrier mais qui gardait une place tout de même spéciale dans son cœur. Elle était si douce et gentille, tellement différente des autres Kulishas, quelque chose en elle avait touché le lion caramel. Depuis, ce dernier espérait avoir d'autres occasions de lui parler et peut-être, de lui venir en aide. Alfa se décida à répondre, sachant quels mots employer pour flatter la reine.

- Oui majesté, elle était très inquiète de ne pas trouvé votre fille, alors je l'ai aidé. La princesse est une enfant très rusée, elle est parvenue à nous échapper longtemps, mais elle est finalement rentrée au Repère, nous entraînant derrière elle dans une course très agile. Elle ne manque pas d'intelligence, vous devez être très fière d'elle.

Il espérait que ces quelques paroles suffiraient à satisfaire la femelle. Il inclina à nouveau la tête en signe de déférence, pour la jeune princesse cette fois, puis se redressa pour déclarer, d'un ton confiant malgré le malaise que lui inspirait Ekua :

- Je suis sûre qu'elle est promise à un grand destin.

Il ne pensait en effet pas se tromper en affirmant que la future reine de Freeland était destinée à accomplir de grandes choses. Sans le vouloir, en utilisant le mot "promis", Alfa venait d'évoquer la récompense que Sharkan avait annoncé pour quiconque lui ramènerait la tête des fugitifs : la patte de Sumu.

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Malgré un visage de marbre, Ekua était très satisfaite de l’attitude d’Alfajiri. Il était le kulisha parfait, un véritable modèle dans la manière d’être avec ses supérieurs, bien qu’il faut un peu stupide, il représentait une perfection particulière dont la reine se plaisait de constaté. Alors qu’elle eut réfléchit, dans son coin, au mâle qui saurait trouver les fugitifs et donc gagner la patte de sa fille elle en été venue à la déduction que le lion caramel serait un candidat parfait.

Il fallait se rendre à l’évidence. Wanji était trop fort et un coup de sang était si vite arriver, elle-même avait parfois du mal à maitriser les ardeurs de son compagnon, Lutelo était très intelligent, trop intelligent et, bien qu’elle ne le disait pas, craignait qu’il influence les choix de sa fille. Refusant de voir toute son éducation mise à mal par un jeune lion élancer, avec une cervelle surdimensionné par rapport à la taille de sa boite crânienne, Ekua en était venue à penser que son suivant, Alfajiri, serait alors le candidat parfait. Il était soumis et bênet. Sumu n’aurait aucun mal à le maitriser en cas de problème et le mènerait par le bout du nez. Après tout, si Lutelo avait su se faire du kulisha un bon allié, Sumu avait ses futurs formes généreuse de lionne n’aurait aucun mal.

- Oui majesté, elle était très inquiète de ne pas trouvé votre fille, alors je l'ai aidé. La princesse est une enfant très rusée, elle est parvenue à nous échapper longtemps, mais elle est finalement rentrée au Repère, nous entraînant derrière elle dans une course très agile. Elle ne manque pas d'intelligence, vous devez être très fière d'elle.

Que disait-elle ? Un lion qui sait par qu’elle chemin passé pour ne pas s’attiré les foudres de ses supérieurs ! Entendre le jeune mâle relaté toute les qualités de sa fille fit sourire la lionne. Même sous son sourire vicier on pouvait sentir cette immense fierté qui l’habitait quand on parlait du sang de son sang, son seule et unique trésor. Elle se plut à l’entendre chanter ses louanges et le regarder s’incliner envers celle qui avait donné la vie à cette merveille de la nature. Après tout, pour faire un tel joyau, il fallait que les sangs qui se soient mélangé soit tout aussi somptueux.

- Je suis sûre qu'elle est promise à un grand destin.
- C’est peu de le dire, en effet.

Un jour viendra, elle en était sûre, où Sumu régnera comme elle l’aurait fait. Effaçant de sa présence, celle de feu son père. Le monde entier la désira pour sa beauté, pour son talent et pour sa façon d’être. Mais Sumu ne cèdera pas, car Sumu sera la plus grande monarque que cette terre est porté et c’est elle qui choisira celui qu’elle saura bon pour lui faire des enfants qui seront, à leurs tours, encore plus forts qu’elle.

Devant ce rêve euphorique, Ekua se rendit compte qu’Alfajiri était alors le pire des choix, car la lionne ne désirait pas des petits-enfants aussi stupides que lui. Elle espéra donc qu’il n’avait pas trop d’ambition, même si elle ne le croyait pas capable de telle fantaisie par rapport à ses deux compères, elle se hâta donc de s’enquérir de ses pensées. La lionne savait que, même s’il le désirait, il ne lui mentirait pas, trop fidèle ou trop peureux peut lui importait.

- Sumu deviendra la plus grande reine que cette terre n’aura jamais portée. Et toi Alfajiri ? Je t’ai vu participer à la Grande Chasse, te sens-tu capable de régner à ses côtés ? Ou bien… N’as-tu participé à cette chasse juste pour impressionner mon seigneur et roi de Freeland ?

Les paroles du lion caramel avaient visiblement eu l'effet escompté, Alfa était soulagé. Il n'était pas bien difficile de satisfaire la reine à ce niveau là, quelques compliments sur sa fille suffisait à la rendre plus douce tout à coup. Le Kulisha baissait un peu sa garde, mais le regard acéré d'Ekua lui fit comprendre qu'il n'en avait pas fini avec elle. Elle débordait de condescendance, mais cela ne changeait pas beaucoup de d'habitude. La compagne de Sharkan avait des attitudes quelque peu hautaine, méprisante même, et c'était cela qui mettait le guerrier mal à l'aise. Il était un exemple de simplicité, autant dans son attitude que dans son esprit, il avait du mal à s'adapter à un être aussi... Vaniteux.

- C’est peu de le dire, en effet.

Le lion caramel était soulagé qu'elle ne soulève pas d'objection, il n'aurait pas su quoi lui répondre si elle lui avait demandé d'expliciter. En quoi était-elle promise à un grand destin ? Eh bien, elle était la future reine, c'était déjà assez imposant, comme titre. Alfa n'était pas quelqu'un de très ambitieux, aussi souhaitait-il du courage à celui qui épouserait la princesse, car ce mâle devrait d'abord supporter le regard septique de la mère. Ekua ne choisirait pas le premier venu pour sa fille, le Kulisha en était sûr. Wanji avait prétendu avoir tué Déjem, mais n'avait ramené pour preuve qu'une touffe de poil. Il n'y avait eu aucune annonce pour prévenir que Wanji était le fiancé de Sumu, et Alfa était sûr que la reine y était pour quelque chose. La touffe de poil n'était pas une preuve suffisante pour espérer avoir la patte de la princesse. Pour entrer dans les bonnes grâces de la reine, il fallait ramener le corps d'un des fugitifs, ou au moins sa tête, en guise de preuve. Durant la grande battue, Alfa n'avait même pas eu l'occasion de croiser l'un des fuyards, il n'avait fait que tourner en rond, persuadé de sentir une piste. Sharkan était furieux de leur échec, et cela n'annonçait rien de bon. Le Kulisha ignorait beaucoup de chose, mais il était suffisamment intelligent pour savoir que tant que Déjem et Haki seraient en vie, le règne de son roi serait menacé.

- Sumu deviendra la plus grande reine que cette terre n’aura jamais portée. Et toi Alfajiri ? Je t’ai vu participer à la Grande Chasse, te sens-tu capable de régner à ses côtés ? Ou bien… N’as-tu participé à cette chasse juste pour impressionner mon seigneur et roi de Freeland ?

Alfajiri mis plusieurs secondes à comprendre le sens des paroles de la femelle. Faisait-elle l'hypothèse de lui... En roi ? Les prunelles du Kulisha s'agrandirent sous le coup de la surprise, remplaçant l'incompréhension par une pure expression de stupeur. Lui, un monarque ? Il n'y avait rien de royal en lui, il n'était qu'un soldat ! Certes, il aspirait à plus, espérait se faire remarquer par Sharkan et devenir un peu plus qu'un petit guerrier, mais ce n'était pas prêt d'arriver. Il ne faisait qu'enchaîner les bourdes pour le moment, il ne risquait pas d'être bien vu. La seule chose qu'il avait fait de bien récemment, c'était d'aider Nyasha à retrouver Sumu, et il ne l'avait pas vraiment fait pour la princesse mais pour les beaux yeux de la lionne. Il se garderait bien sûr de le dire, devant Ekua tout particulièrement, qui n'avait pas vraiment besoin de savoir tous les tenants et les aboutissants de cette histoire. Le mâle se rendit alors compte qu'il était toujours en train de dévisager la reine, les yeux écarquillés, sans rien dire. Il secoua la tête pour se remettre les idées en place et répondit, d'une voix étranglée :

- Moi, votre altesse, régner auprès de votre fille ? Je... Cet honneur n'est pas... Enfin je veux dire... Ce serait un privilège incommensurable, mais je ne pense pas avoir la carrure d'un roi, sans vouloir vous offenser. Je servirai toujours loyalement la princesse lorsqu'elle deviendra reine, tout comme j'ai servis son père, bien entendu.

Ne sachant pas quoi ajouter d'autre, il s'inclina avec déférence et déclara, le museau près du sol, d'une voix solennelle :

- Je serai son plus fidèle serviteur.

Le Kulisha espérait qu'il n'avait pas mis la reine en colère avec ses paroles. Peut-être avait-elle espérer autre chose, qu'il soit très enthousiaste à l'idée de conquérir Sumu et de devenir roi. Cependant, Alfa n'éprouvait pas vraiment d'attirance pour une enfant qui venait à peine de naître et il n'avait pas suffisamment d'ambition pour vouloir l'épouser. Il aspirait plutôt à se trouver une compagne, peut-être fonder une famille, et essayer d'attirer l'attention de Sharkan sur ses maigres talents de guerrier.

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Plus Ekua passait du temps en compagnie du lion caramel, plus elle se demandait comment il était possible d’avoir l’air aussi idiot. C’était peut être inscrit dans ses gènes, qui sait, mais cet air abasourdis qu’il affichait quand elle avait émis l’hypothèse qu’il soit un jour roi la déconcertait bien plus qu’elle ne le laissait voir. N’avait-il donc pas d’ambition ?

- Moi, votre altesse, régner auprès de votre fille ? – Fit-il d’une voix étrangler- Je... Cet honneur n'est pas... Enfin je veux dire... Ce serait un privilège incommensurable, mais je ne pense pas avoir la carrure d'un roi, sans vouloir vous offenser. Je servirai toujours loyalement la princesse lorsqu'elle deviendra reine, tout comme j'ai servis son père, bien entendu.

Ekua eut un ample hochement de tête et mis de longues minutes à accepter ce que ce crétin venait de dire. Alfajiri était un si bon Kulisha qu’il en refusait le trône ? C’était une blague ? Une bouffonnerie si bien réalisée qu’elle n’en était plus drôle. La reine dut se pincer les lèvres pour que son visage reste sobre, mais elle crut qu’elle allait exploser de rire devant le jeune soldat quand elle vit l’étendu de la loyauté d’Alfajiri. Elle n’arrivait pas à concevoir qu’il était impossible pour certains lions de ne pas rêver de la gloire et de la lumière que procurait la place de souverain.

La loyauté du mâle la flattait et la confortait dans l’idée qu’elle avait là un parfait candidat pour Sumu, mais cette déclaration laissait pourtant en elle un gout amer de la perfection que représentait Alfajiri. Il était tout ce dont avait toujours rêvé Sharkan, un soldat d’une loyauté sans faille, au point où rien ne le motivait plus que la reconnaissance d’un souverain. Ekua le contempla baisser le museau jusqu’à ce que sa truffe touche le sol poussiéreux et dut réfréner un rire nerveux.

- Je serai son plus fidèle serviteur.

Fidèle au point de refuser d’accéder au trône. Elle qui pensait que ce petite manège motiverait tous les Kulishas sans exception se retrouvait face au plus pure des simplets qui désirait le plus humblement du monde une vie calme emplie de reconnaissance. Avait-elle été comme cela un jour ? Au plus loin que pouvait se rendre sa mémoire, Ekua se souvenait toujours d’avoir souhaitez le ciel, même lorsque que la solitude l’avait obligé à se plier à un peu plus d’humilité, elle avait souhaité avoir ce qu’elle n’avait pas. Elle c’était battue pour en arriver là, c’était tout ce dont elle se souvenait de cette époque. La reine ferma les yeux, se murant dans un long silence qui laissa son esprit se rétablir de la découverte qu’elle venait de faire, puis elle poussa un long soupire en affichant un petit sourire satisfait.

- Je crois … que tu es le Kulisha le plus parfait que nous aillions.

Ekua pensait chacun de ses mots et n’aurait jamais pu remettre cette révélation en cause. Alfajiri était tellement parfait qu’il n’en était inutile. Un benêt sans ambitions, un idiot qui ne sait réfléchir à une situation donné, il n’est qu’un suiveur près à tout pour suivre son chef. Le parfait kulisha est un crétin.

- Si tu n’aspire pas à la grandeur, à quoi rêves-tu Alfajiri ? – fit la souveraine, piquer de curiosité.

Le visage si près du sol, le Kulisha ne pouvait observer l'expression de la reine. Cette dernière le rendait nerveux au possible, il avait toujours l'impression de donner une mauvaise réponse alors qu'il faisait de son mieux pour la flatter et venter les mérites de Sumu. Etait-il si inconcevable qu'il ne veuille pas du trône ? Qu'il préfère choisir la lionne de son choix plutôt qu'une enfant ? Il n'avait jamais été très ambitieux, et l'idée de régner l'inquiétait plus qu'autre chose. Il préférait obéir aux ordres qu'en donner, et n'était de toute manière pas très doué pour cela. Il n'avait pas la carrure imposante de Sharkan, qui inspirait le respect en un seul regard. Lui n'était qu'un soldat, musclé mais guère trapu, plutôt charmant mais bien trop simplet. Il n'était pas le meilleur parti pour la princesse, il en avait lui-même conscience. Wanji avait bien mieux placé pour cela, il était sans doute le préféré de la reine, même si elle se gardait de le dire. Tout le monde préférait Wanji, de toute manière, et si être roi n'intéressait pas Alfa, voir le clan entier se pâmait devant son rival l'insupportait.

- Je crois … que tu es le Kulisha le plus parfait que nous aillions.

Les oreilles du guerrier se dressèrent sur son crâne de surprise. De la part d'Ekua, il s'était attendu à tout, sauf à cette déclaration. Il fut soudain pris d'une bouffée d'admiration et de respect pour la compagne de Sharkan, et se jura intérieurement de lui être le plus fidèle possible. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi elle le flattait ainsi, mais cela fonctionnait très bien. Alfa arborait à présent un sourire radieux, enchanté par les paroles de la femelle. Il espérait ne pas la décevoir à l'avenir, et rester le meilleur des Kulisha à ses yeux. Il ne se doutait bien entendu pas des véritables pensées d'Ekua à son égard, loin d'imaginer qu'aux yeux de la reine, le parfait Kulisha qu'il essayait d'être n'était rien d'autre qu'un idiot. Il n'avait jamais été rien d'autre, de toute manière.

- Si tu n’aspire pas à la grandeur, à quoi rêves-tu Alfajiri ?

Voilà une question à laquelle il ne s'était pas non plus préparé. En vérité, il n'avait jamais imaginé que la reine puisse lui poser des questions sur lui. Il n'était qu'un soldat après tout, il n'avait aucun rang, n'avait rien accompli de grandiose et se contentait d'obéir fidèlement aux ordres sans poser de questions. Il n'avait rien d'exceptionnel, alors pourquoi Ekua s'intéressait-elle à lui ? Était-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Il était plutôt flatté, mais craignait de donner une réponse qui énerverait la reine. Parler de Sumu ou de Sharkan était facile, il lui suffisait de complimenter. Mais parler de lui ? Il ne savait pas vraiment à quoi il rêvait par ailleurs, il n'avait pas d'idée précise. Devait-il parler à cœur ouvert ? Il n'avait pas trop le choix, il sentait le regard de la reine peser sur lui et sonder chaque recoin de son esprit. Lisait-elle dans ses pensées ? Parfois, il en avait l'impression. Il lâcha donc, dans un souffle, comme s'il avouait une faute.

- Je rêve d'être reconnu comme quelqu'un d'utile. Par le roi et par le reste du clan. Tout le monde admire Wanji parce qu'il est grand et costaud, mais je veux prouver que je peux être un bon soldat, moi aussi.

Il se sentait un peu piteux, sans réellement savoir pourquoi. Peut-être était-ce le regard d'Ekua sur lui qui le rendait trop nerveux. Il ajouta, un peu honteux.

- Je n'ai pas d'autre rêve.

Il espérait ne pas avoir commis d'impair. Sa réponse avait-elle satisfait Ekua ? Il était difficile de le savoir, la reine était souvent indéchiffrable. Alfa attendit, le regard rivé au sol, jetant des petits coups d’œil inquiet vers la femelle qui le dévisageait toujours.

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Le jeune mâle semblait heureux devant cette réalité, un sourire benêt éclairait son visage et Ekua n’avait cas tendre la patte pour qu’il la lui lèche avec grand soin. Les Kulishas, en général, était plus facile à dresser que les autres membres du clan. De par leur grande fidélité envers le roi tyran et le lavage de cerveaux qu’ils avaient subi dès leurs plus jeunes âges, quand bien même certaines exception apparaissait comme le cas de Chinja, la plupart était d’une docilité exemplaire dont la reine se servait à leurs dépens. Il leur suffisait de leurs glissés une petite flatterie et ils se sentaient soudainement poussé des ailes.

- Je rêve d'être reconnu comme quelqu'un d'utile. Par le roi et par le reste du clan. Tout le monde admire Wanji parce qu'il est grand et costaud, mais je veux prouver que je peux être un bon soldat, moi aussi. – déclara-t-il, peunaud. - Je n'ai pas d'autre rêve.

Alfajiri, dont le regard semblait inexorablement attiré vers le sol, ne put remarquer le regard troublé de la reine qui ne comprenait simplement pas son rêve. Elle aurait plus facilement compris s’il aurait souhaitez fonder sa propre famille et être un bon exemple pour ses enfants que ce que le lion caramel lui dévoila à cet instant. Comment pouvait-on simplement rêver de reconnaissance et rien d’autre que cela ? Ekua ne voyait pas cela comme un aboutissement en soit, une fois qu’il aurait la reconnaissance de son roi sans doute aspirait-il à plus, mais plus la lionne passait du temps en sa compagnie plus ce sentiment étrange qu’Alfajiri ne serait jamais rien de plus qu’un bon petit soldat soumis, avec ou sans la reconnaissance de Saharkan, s’affermissait.

Elle se souvenait, malgré ce qu’on pouvait penser, de ses rêves d’enfants qui n’était pas aussi étendue que ceux du kulishas. Elle rêvait d’un amour pur et vrai qui la porterait aux portes de la chambre de la reine. Devenir quelqu’un sans forcément être important. Cependant, ce rêve n’avait jamais cessé de prendre de l’ampleur et l’orgueil de la lionne n’avait cessé de gonfler quand, l’adolescence venue, on louait par mont et par vent sa beauté. Ekua avait affiné ses talents de lionne fatale au possible, enrichissant son savoir vivre, multipliant les conquêtes et excellent dans l’art de manipuler les mots. Elle était devenue la lionne populaire, puis la lionne fatale, puis la prétendante du roi et enfin la reine de Freeland en jouant de coup de hanche et de patience. Jamais une autre lionne sur les Terres Libres n’avait jamais su faire pareil qu’elle sans y laisser des griffes.

- Mais que feras-tu quand tu auras la reconnaissance de ton roi, Alfajiri ?

Son trouble, elle l’avait dissimulé derrière son fameux masque d’indifférence et de sarcasme qui la protégeait du monde entier. Personne, pas même Sharkan, n’avais jamais vu ce qui se trouvait en dessous. Ekua soupçonnait le monde entier de vouloir sa perte, elle se savait si parfaite qu’elle en était dangereuse pour toutes les femelles du clan, faire preuve de faiblesse la conduirait à sa perte et détruirait ce qu’elle construisait pour Sumu.

- Comment arrives-tu à faire preuve d’autant d’humilité alors que tu es un kulishas ? Un garde de Sharkan, un super guerrier comme tes frères et tes sœurs, l’espoir de toute une génération ? Tu fais partie de ceux qui ont la possibilité de devenir quelques chose, alors qu’un lion lambda du clan devrait soulever des montagnes pour s’attirer les faveurs du roi, toi tu n’as besoin que de respiré pour que cela soit fait.

La reine était timoré, aussi idiot qu’il était Alfajri devait avoir un tout petit peu d’honneur. Elle chercherait cette petite partie de son être qu’elle savait corrompue par l’orgueil de tout mâle qui se respecte.

Dans un silence assez inquiétant, Alfa se demanda s'il n'avait pas fâché la reine. Son manque d'ambition allait-il être mal perçu ? Il avait pourtant pensé qu'il s'agissait de la meilleur réponse à donner. Un lion rêvant du pouvoir ne représentait-il pas une menace pour Ekua ? Le Kulisha au pelage caramel n'était en rien une menace, lui. Il était de toute manière trop simplet pour en être une. Il était né pour obéir aux ordres, il le savait. Avoir conscience de ses propres faiblesses était une force, c'était ce qu'on lui avait appris lors de son entraînement. N'est stupide que la stupidité, songea-t-il en se rappelant les encouragements des nourrices et de son ami Lutelo. Il avait beau ne pas être très fin, cela ne l'empêcherait pas de devenir un bon soldat pour son roi. Était-ce mal de juste souhaiter recevoir le compliment de son monarque et son assentiment ? Durant un court instant, l'expression de la féline semblait l'indiquer. Mais son visage retrouva bien vite son habituel mépris mielleux qu'Alfa ne parvenait à comprendre.

- Mais que feras-tu quand tu auras la reconnaissance de ton roi, Alfajiri ?

Le guerrier ouvrit la bouche pour répondre, mais la referma aussitôt, une lueur un peu bête dans le regard. Il n'en savait rien. Il n'avait pas la réponse à cette question. On pouvait lui demander combien de patte avait un scarabée, comment les oiseaux faisaient pour voler, qui était le plus grand de tout les monarques, il aurait eu tout juste. Six. En battant des ailes. Sharkan. Mais voilà, que ferait-il lorsque son roi l'aurait reconnu, cela il n'en savait strictement rien. Il ne s'était jamais posé la question, à dire vrai. Atteindre cet objectif semblait déjà assez difficile, alors le temps qu'il y parvienne, il aurait bien eu le temps de trouver la suite. Peut-être était-ce pour cela que tout le monde disait qu'il était idiot : il ne parvenait pas à se définir ses propres buts.

- Comment arrives-tu à faire preuve d’autant d’humilité alors que tu es un kulishas ? Un garde de Sharkan, un super guerrier comme tes frères et tes sœurs, l’espoir de toute une génération ? Tu fais partie de ceux qui ont la possibilité de devenir quelques chose, alors qu’un lion lambda du clan devrait soulever des montagnes pour s’attirer les faveurs du roi, toi tu n’as besoin que de respiré pour que cela soit fait.

Les oreilles du lion caramel frémirent. Le discours de la lionne l'inquiétait un peu, sans qu'il sache pourquoi. Il aurait du se sentir flatter de telles paroles, c'était un honneur d'être un membre de la garde rapproché du roi. Mais la façon dont elle l'avait présenté... On aurait dit qu'il n'agissait pas correctement, qu'il ne profitait pas assez de son statu. Pourtant, l'instant d'avant, elle lui avait dit qu'il était le plus parfait des Kulishas. Avait-elle changé d'avis ? Alfa espérait que non, il avait ressentit tellement de bonheur devant le compliment de la reine, il ne voulait pas perdre son approbation. Entrer dans les bonnes grâces de la compagne de Sharkan signifiait se rapprocher un peu plus de ce dernier. Ekua irait peut-être dire au monarque que Alfa faisait du bon travail. Il y avait peu de chance qu'elle le fasse, mais cet espoir faisait briller les yeux du Kulisha. Il ne devait pas décevoir la reine, non, jamais ! Il décida de rester le plus honnête possible, et répondit, d'un ton presque d'excuse :

- Je n'y ai jamais réfléchis, pour tout vous dire. Je... Je veux simplement servir Sharkan, être un bon soldat et puis peut-être... Euh... Eh bien, avoir une compagne, pourquoi pas ? Je m'en sors pas trop mal avec les femelles, sans vouloir me vanter. Il rougit et se trémoussa légèrement avant de se reprendre. Enfin je veux dire... Si j'avais des petits, je les entraînerai et les éduquerai pour qu'ils servent le Royaume du mieux possible.

Il espérait ne pas s'être montré trop présomptueux. Tous les mâles de son âge se rapprochait des lionnes pour tenter d'en séduire une ou deux. Alfa savait déjà que Chinja l'aimait bien, il l'avait compris le jour où elle était venue lui demander de l'aider à chercher les fugitifs, tout ça pour passer du temps avec lui ! Il aimait bien la lionne rouge mais il devait reconnaître que Nyasha lui plaisait bien aussi, elle était bien plus douce. Il fut brusquement tiré de ses pensées par l'appel d'un de ses camarades, qui lui signalait qu'on l'attendait pour une patrouille. Avec la perspective d'une contre Prideland plus en plus évidente, les Kulishas passaient leur journée à écumer les frontières à la recherche de possible espion. Alfa se tourna vers la reine et s'inclina devant elle.

- Je vais devoir prendre congé votre Majesté. Je dois retourner à mon poste. Passez une agréable journée et n'oubliez pas : je ne vis que pour vous servir, Sharkan, votre fille et vous.

Il attendit que la femelle lui fasse signe qu'il pouvait partir et alla rejoindre ses compères. Il ne savait que penser de cette conversation. Il avait l'impression d'avoir été mis à l'épreuve, mais avait-il réussi ? Il avait le sentiment partagé que la reine le regardait désormais d'un nouvel œil, mais ne parvenait pas à définir si c'était une bonne ou une mauvaise chose.


[RP fini pour moi ! J'ai préféré l'écourter, maintenant que nous allons devoir déguerpir d'ici !]

Personne en pause pour manque d'inspiration


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Spoiler:

Les kulishas, garde rapprocher du roi, soldat d’élite de sa majesté, véritable fierté nationale, n’avaient jamais eu que pour but d’être de fieffé idiots. Cependant, aillant sous-estimé la capacité des orphelins à réfléchir, le lavage de cerveau bâclés par ses traitresses de nourrices kulishas ne les avaient privés de leurs esprits critiques, et leurs fiertés d’être de véritables guerriers nés pour servir le grand roi Sharkan avaient conduit la majeur partie de ses derniers à rêver d’un avenir plus radieux encore. Loin d’être aveugle, reconnaissant l’ambition dans le regard de ses soldats, ce désir de prendre la place du roi n’avait su échapper à la lionne-vipère.

Voir cette confiance excessive dans le regarde de Wanji, la fourberie dans le regard de Lutelo, la rage dans celui de Chinja, tous ses sales gosses qui n’avaient que pour buts de se démarquer et d’obtenir bien plus que l’éternelle reconnaissance sur roi n’avait su que s’attiré le mépris d’Ekua. La reine avait peur que son enfant se perd entre les griffes et les supercheries de ses sales pestes kulishas et que les forces de ses mâles s’abatte sur son corps encore frêle de jeune fille. Pour toutes ses raisons, elle n’avait de prime abord pas apprécié le concours mis en place par Sharkan pour obtenir la tête de ses ennemis et qu’elle se plaisait à rappeler aux kulishas leurs places.

Pourtant, au milieu de tous ses rats qui désirait la détrôner elle et sa fille, il y avait ce crétin d’Alfajiri qui n’avait pas d’autre rêve qu’attiré la fierté du roi. Il ne demandait rien de plus. Il était benêt, ce n’était pas une grande découverte, mais il était de loin le plus pure des kulishas et le plus parfait des petits soldats au cerveau laver de Freeland.

La moindre des mimique de la reine le faisait trembler, elle l’avait bien remarque et son avis importait beaucoup. En plus de flatter son égo par sa soumission totale, le lion caramel la rassurait sur l’avenir de sa fille. Ekua soupira en regardant Alfajiri se dandiner, visiblement mal à l’aise suite aux questions de sa majesté. Elle tourna la tête de concerts avec le jeune mâle quand un kulishas l’appela au loin. Quand ses derniers virent la reine-vipère, ils s’inclinèrent si bas que la reine ne put que le voir, mais cependant elle ne daigna pas leurs adresser un regard.

- Je vais devoir prendre congé votre Majesté. Je dois retourner à mon poste. Passez une agréable journée et n'oubliez pas : je ne vis que pour vous servir, Sharkan, votre fille et vous.
- Va donc. Je vois qu’on t’attend – dit-elle en hochant la tête en sa direction.

Elle laissa le jeune kulisha rejoindre ses camarades de patrouille, mais elle ne le quitta pas du regard avant qu’il eut disparue à l’horizon. Cet idiot était incompréhensible pour elle. Elle savait, pas expérience, que même le plus gentil des lions avait un coté noir, une partie de lui désirant gouter au péché et à la splendeur. Tout ce qu’elle avait vu depuis le jour de sa naissance n’avait fait que prouver cette évidence, mais Alfajiri faisait preuve de dissident. Ekua lisait en lui comme dans un livre ouvert et rien dans ce qu’il lui avait dit n’était un mensonge, ainsi cette conversation la laissa indécise un long moment.

Ekua finit par se lever après plusieurs minutes à contempler l’horizon à se questionné sur la réalité de cet instant, n’arrivant pas à croire à tant de pureté en un seul individu, elle finit par secouer la tête et à rentrer au repère où se fille l’attendait surement avec impatience. Elle ne tarderait pas à revoir Alfajiri, elle le savait, et lors de ses prochaines rencontré elle ferait tout pour voir cette partie sombre qui l’habitait, car il était un kulishas après tout, il ne devait donc pas être si différents de ses frères d’armes.