Que s'ouvrent les voiles!

Réservé à Khajiit et inévitablement à Swayli et Khassim.

Précisions contextuelles: Khajiit et Isaiah viennent d'arriver aux frontière ouest du désert des Jangowas et semblent prendre le pari risqué de le traverser. Ils ne connaissent pas grand chose des conflits de la Terre des Lions si ce n'est ce qui se passe du coté du Prideland. Ils ne sont d'ailleurs pas vraiment conscient d'être à nouveau sur la Terre des Lions.

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Si quelques jours auparavant il n'y avait pas à se plaindre de la fureur du soleil, désormais c'était un sujet d’actualité. Néanmoins, le silence se faisait de marbre, on économisait sa salive et son souffle car chacun de son coté savait bien que la suite n'allait pas être des plus évidente. Et pourtant, ils n'étaient encore qu'aux frontières et ne s'étaient pas attaqué à la plus difficile des tâches. En regardant d'ailleurs, les deux acolytes pouvaient encore voir les terres plus accueillantes desquelles ils venaient ce qui montraient bien qu'ils ne s'étaient pas encore engouffrés entre les griffes arénacées du désert.
Sur la route, pourtant, il y avait de quoi les arrêter, de quoi leur faire changer d'avis, mais aussi têtus que des chameaux ils avaient continués d'avancer droit devant. Des carcasses de tout et n'importe quoi avaient gis sur le trajet alors qu'ils n'étaient qu'au début de leur périple, mais c'était à peine si Isaiah avait posé ses prunelles dessus. Comme à son habitude, il était demeuré impassible excepté devant le corps amaigris mais toutefois quelque peu charnue de ce qui avait semblé être un petit félin dans le passé. Quoi qu'elle fût auparavant, le désert avait eu raison de cette créature et l'avait déformée au point qu'on ne sache discerné de ce qu'elle avait pût être. Peu importait, il y avait là assez de chaire et d'apport pour reprendre un peu de force.

Isaiah avait alors plongé son museau dans la carcasse et s'était servit de ce dont il avait besoin, invitant au passage sa camarade à en faire de même en se décalant simplement pour lui laisser la place de se servir à son tour. Il était bien conscient que ce qu'il lui servait là n'avait rien d'un mets délicieux - quoique, les hyènes avaient toujours eu des goûts discutables - mais c'était de loin ce qu'ils avaient croisés de plus complet jusqu'à présent et c'était d'ailleurs, peut-être, la dernière carcasse qu'ils croiseraient.

- Mange. Ne laisse rien. Avait-il tout de même ordonné tout en observant sa camarade du coin de l’œil pendant que ses griffes s'acharnaient à dépecer leur prise. Voilà qu'un fier lion était réduit à se nourrir de charogne ce qui - en toute honnêteté - était loin de déranger Isaiah. Lui, il y voyait surtout - en ce cadavre - un facteur chance qui leur permettrait d'avancer plus loin.
Ayant, de son coté, tiré tout ce qu'il pouvait de la carcasse Isaiah s'était redressé et léché négligemment les babines tout en ayant envoyé son regard au loin, là où les dunes et le soleil se jouaient de lui en mimant l'océan. Cette image n'avait éveillé en lui qu'une légère appréhension ainsi qu'un semblant de rictus qui venait plisser ses lèvres. Isaiah, bien qu'il redoutait le désert, n'était pas du genre à revenir sur ses paroles. Khajiit et lui semblaient toujours repousser leurs limites, se tester et voir jusqu'où cette vie les portera.

- Cette fois c'est parti. Son dos s'était arqué, son échine envoyée vers l'avant et ses antérieurs s'était lentement laissées emporter par une vague de sable, Hors de question de faire demi-tour. Avait-il conclu en se laissant glisser un peu plus bas, le long d'une pente qui ne lui avait pas parue si grande. C'est ainsi qu'il s'était fait happer par le désert, là où plus bas l'explorateur s'était écrasé sur le flanc contre les grains brulants qui semblaient l'être d'avantage ici qu'au dessus de ce qui n'avait été que l'ombre d'une véritable dune. Le sol était beaucoup moins stable qu'avant et cette fois si lorsqu'il portait son regard vers l'arrière Isaiah ne voyait rien d'autre que du sable.

L'espace d'un instant - le temps que Khajiit ne le rejoigne - Isaiah avait été pris d'angoisse, s'imaginant un tout autre scénario: Celui où Khajiit l'avait laissé là et avait finalement décidé d'éviter le désert. Surement que, au fond de lui, le mâle était convaincu de la bêtise dont il avait fait preuve en s’élançant la dedans.
Ses oreilles s'étaient complétement plaquée, fondues dans sa crinière pendant que ses deux pupilles tremblaient au rythme de son cœur qui s'était considérablement accéléré. La crainte, la chaleur et l’excitation de découvrir ce que ce nouveau monde avait à leur offrir, tout ça avait contribué à le mettre dans cet état actuellement. Il était venu coincer sa langue contre ses molaires, ces pauvres secondes d'attente étaient interminable.

- ... Inter-...Minable... C'est à peine si ses paroles avaient été audibles. C'était son obsession du moment, de voir Khajiit débouler le long de cette pente tout comme il venait de le faire.

Seul, comme perdu dans l'immensité du Grand Désert, Khassim dégustait une maigre proie qu'il venait d'attraper. Avec un soupir de contentement, il arracha un nouveau lambeau de chair de l'oiseau qui s'était posé au sol une fois de trop. La sensation de la nourriture descendant le long de son gosier et remplissant son estomac était délicieuse – sans mauvais jeu de mot.
Promenant les yeux autour de lui tandis qu'il se sustentait, le Jangowa appréciait ce moment de répit dont il bénéficiait. Il était tranquille et rien ne le mettait de meilleure humeur que le doux sifflement du vent sur les dunes et le spectacle du sable voletant doucement d'une place à l'autre sous l'effet de la brise.
Il tentait de profiter au maximum de cet instant de calme, car l'atmosphère dans le clan Jangowa, pleine d'électricité, était extrêmement tendue ces jours-ci. Et pour cause, pensait Khassim. Les Mositus, ces imbéciles suicidaires, avaient pénétré le Désert. Ils voulait récupérer l'Oasis. Mais une chose étant certaine pour les Jangowas, véritables maîtres du Désert: jamais ils ne les laisseraient passer. Tous n'attendaient donc qu'une seule chose – que l'Empereur Vako lance l'assaut.

Avec un froncement de sourcils, Khassim reprit une nouvelle bouchée de viande, vaguement préoccupé. Il repensait aux révélations de son père, si peu de temps auparavant. Ce qu'il avait appris ce jour-là sur Akili n'avait aucunement diminué sa haine des Mositus, bien au contraire, et il n'aurait aucun scrupule à massacrer tous ceux qu'il croiserait sur le champ de bataille, dans les jours à venir.
Mais ce que Chenko lui avait dit l'avait fortement remué malgré tout. Pas tant par rapport aux lions bruns, mais plutôt par rapport à son propre clan: comment savoir ce qui était vrai et ce qui était faux? Après tout, il savait que ce n'était pas la première fois qu'une liaison entre un Jangowa et un étranger avait lieu, et il se demandait qui parmi les siens étaient véritablement loyaux à leur clan, de corps et d'esprit.

Ces sombres méditations furent interrompues soudainement par un coup de vent un peu plus fort que les autres. Brutalement arraché à ses songeries, le Jangowa sentit une odeur... inconnue. Elle n'appartenait à aucun des félins du Désert, il en était certain.
Debout en un instant, il abandonna sa proie sans regret – il s'agissait d'intrus dans leur territoire. Il fallait les en chasser à l'instant même, c'était sa responsabilité, son devoir. Dans un violent grondement, il se mit en route à longues foulées, suivant la piste bien nette et fraîche qui s'étendait devant lui presque aussi clairement que s'il la voyait.
En quelques minutes il arriva sur une scène peu commune: une femelle de son clan, qu'il connaissait de vue, Swayli, face à un lion au pelage brun clair et à une bête qu'il n'avait jamais vue mais qui lui rappelait les descriptions que son père lui avait fait des hyènes, bêtes vivant en-dehors du Désert. Il arriva sur une dune en surplomb de la scène à temps pour entendre les paroles de la jeune lionne qui leur enjoignait de partir.
Sans s'arrêter ni même ralentir un instant, Khassim descendit et vint se placer aux côtés de Swayli. La fourrure gonflée, les yeux flamboyants et les muscles tendus, il renchérit aussitôt, avec plus d'ardeur que sa compagne.

- Comment osez-vous pénétrer des terres qui ne sont pas les vôtres? Vous ne savez donc pas que les étrangers ne sont pas les bienvenus ici? Partez immédiatement!

C'était à peine s'il avait porté attention à Khajiit, ses paroles avaient simplement glissé dans un coin de son oreille alors que quelque chose de plus important l'avait interpellé au loin: Une silhouette - lui avait-il semblé - se rapprochait, puis elle disparu dans l'immensité du désert. Le mâle avait planté ses deux prunelles de feu sur le lointain pendant qu'il pliait légèrement l'encolure en direction de Khajiit pour lui adresser ces quelques mots:

- Quoiqu'il arrive joue le jeu. A peine avait-il eut fini de prononcer ces paroles que la silhouette élancée d'une lionne - surement celle qu'il avait cru observer plus tôt - s'était placée devant eux, marquant une barrière entre les voyageurs et le reste du désert. Le mâle s'était légèrement avancé et avait redressé sa tête comme pour accueillir les dires de la femelle qui ne paraissait pas si agressive que ça finalement.

- Vous n'avez rien à faire ici, étrangers . La Terre Jangowas n'est pas une refuge pour voyageurs. Ainsi donc, d'après ce qu'avançait la femelle, ils se trouvaient sur les terres des Jangowas. Isaiah observa calmement les alentours tout en se demandant comment des lions pouvaient bien habité ce genre de terre. Surement cachaient-ils des terres de cocagne quelque part au milieu de ce désert.

- En effet. Cet endroit est loin de ressembler à un r- Avait-il commencé à rétorquer avant qu'on ne le coupe.
- Comment osez-vous pénétrer des terres qui ne sont pas les vôtres? Vous ne savez donc pas que les étrangers ne sont pas les bienvenus ici? Partez immédiatement! La cavalerie était donc arrivée en renfort. Il n'y avait nul doute - si l'on se référait à leurs pelages claires - que ces lions étaient des lions du désert. Ce dernier, par ailleurs, s'était montré beaucoup plus agressif que la femelle.

- ...fuge. Il s'était malgré tout entêté à terminer sa phrase alors qu'il envoya son regard sur le dernier venu, les sourcils haussés et les oreilles perdues dans son épaisse crinières. Toutes ces mimiques - complétées par un plissement de babines - lui donnait cet air hautain désagréable. Il semblait analyser les deux patriote du désert l'instant de quelques minutes pour finalement poursuivre: Nous ne le savions pas, en effet. Il restait immobile car visiblement l'autre mâle était tendu et il paraissait prêt à bondir sur Isaiah ou bien Khajiit au moindre mouvement.

- Ne vous en faites pas, nous ne sommes que de passage. Complétait-il finalement en prenant la décision folle de contourner le comité d'accueil désertique. S'il vous plait, vous pourrez vous repaitre de nos carcasse une fois que nous serrons tombé dans ce désert, s'il ne nous a pas avalé avant. On avait presque sentit tinter une légère touche d'humour dans ses paroles. Il s'était arrêté quelques secondes pour observer Khajiit puis avait reporté à nouveau son attention sur les deux lions clairs, quelque peu sur ses gardes.

- Ou bien, si vous y tenez tant, je suis convaincu que vous pourrez nous montrer la sortie. Il avait penché son regard pour légèrement entrevoir le passage par lequel ils venaient d'arriver. L'autre sortie. S'était-il corrigé.

( De mon coté je n'me préoccupe pas de la longueur du texte du moment que le RP avance, donc faites comme ça vous inspire o/ )

Le moins que l'on puisse dire, c'était que les deux intrus ne semblaient guère impressionnés par l'intervention des deux guerriers Jangowas. Le lion répondit avec calme, comme si tout allait très bien et qu'ils n'avaient rien fait de mal. Même, pour un peu on aurait cru qu'il tapait la discute avec deux vieux amis! Enfin... Si on ne tenait pas compte de son expression: sourcils relevés et nez froncé, il indiquait son dédain de la colère des lions du Désert et des deux félins eux-même, ce qui ne manqua pas d'échauffer Khassim encore davantage. Pour qui donc se prenait-il?
Le lion brun tenta de les "rassurer", ou de les manipuler par des mots suaves, enrobés de miel. Peu importaient ses paroles qui se voulaient apaisantes, il n'en était pas moins qu'ils avaient franchi les frontières et qu'ils auraient dû déguerpir sans discuter – et qu'ils ne l'avaient pas fait.
Khassim demeurait raide, crocs à découverts et griffes prêtes à être dévoilées. Il gardait les yeux fixés sur celui qui parlait, mais observait vaguement, du coin de l’œil, l'autre animal qui jusqu'ici était resté silencieux. Vu sa taille, la créature grise n'était guère impressionnante, mais qui savait si elle ne disposait pas d'atouts cachés? Lors de ses entraînements avec son père, le jeune lion avait appris à ne pas sous-estimer ses adversaires. De plus, les ennemis les plus discrets étaient parfois les plus dangereux, en cela qu'on ne savait de quoi ils étaient capables: ils étaient parfaitement imprévisibles.

Les deux animaux entreprirent de contourner Khassim et Swayli, ce qui eut le mérite de déclencher une réaction immédiate de la lionne pâle: elle se mit de nouveau en travers de leur route. Quant à Khassim, appuyant sa camarade de clan, il poussa un grondement sourd, préventif. Pas plus que Swayli il n'avait l'intention de laisser passer ces étrangers.
Les paroles de la lionne amenèrent un léger sourire aux babines du lion des sables: il était content que de tous les lions du clan qui auraient pu découvrir les étrangers, ç'ait été quelqu'un comme Swayli qui l'ait fait – il ne la connaissait guère mais il voyait son désir de préserver la pureté de leur territoire et sa volonté de chasser les intrus, comme lui-même.

- Un pas de plus et vous n'aurez pas besoin que le désert vous avale pour finir en carcasses, renchérit Khassim en avançant d'un pas, les yeux cette fois complètement fixés sur l'étranger brun. Nous ne sommes pas à votre disposition et nous ne dépendons pas du bon vouloir des étrangers. Nous sommes pas des passeurs et le Grand Désert n'est pas une terre que l'ont peut traverser pour aller d'un endroit à un autre.

Le mâle aux yeux dorés releva la tête, lança un regard à sa camarade de clan. Ils étaient aussi fermes et décidés l'un que l'autre. Dans un nouveau grondement, il ajouta:

- Si vous voulez traverser le Désert, il faudra nous passer sur le corps.

Voilà que les deux autochtones commençaient à se montrer légèrement plus véhéments, emportés par l'incompréhensible passion qu'ils portaient à leur affreux désert. Comme toujours, Isaiah afficha la plus banale des indifférences sur son visage. Les têtes brulées n'avaient jamais manqués durant leur périple - à Khajiit et lui - et certaines - pour ne pas dire la plupart - avaient finis par regarder leurs âmes s'arracher lentement à leur corps. Ces deux là, par contre, ils n'étaient pas à prendre à la légère. Bien qu'ils avaient développé une silhouette particulièrement sahélienne elle dissimulait sans aucun doute une force avérée.

La femelle l'avait tout d'abord mis en garde après lui avoir grossièrement bloqué le chemin alors qu'il s'était entêté à les contourner. Le regard du mâle s'était fait quelque peu plus froid, visiblement offensé que l'on puisse lui couper la route de la sorte. Alors qu'elle lui avait vivement conseillé de rebrousser chemin c'est - cette fois - cette indéfinissable envie d'être tout bonnement désagréable qui s'était emparé d'Isaiah. Par pur orgueil peut-être, par envie de défi, il avait voulu s'avancer ne serait-ce que d'un pas pour faire monter la tension d'un cran de plus. Mais alors que celle-ci, sa patte, était en suspend, le second arriva à son tour, furtif. La crinière gonflée de fureur et le regard fusilleur, il avait lui aussi menacé Khajiit et Isaiah:

- Un pas de plus et vous n'aurez pas besoin que le désert vous avale pour finir en carcasses. Le voyageur avait finalement reposé sa patte sous son corps, reculant à peine de quelques centimètres. Ses oreilles avaient frétille d'avant en arrière pendant qu'il avait tourné son regard vers sa compagne de route.

- C'était une menace? Lui avait-il demandé presque hébété tout en sachant pertinemment la réponse. Disons qu'Isaiah prenait le temps de se jouer de la situation et de plus parler l'aidait à se concentrer sur lui même, sur ses pensés. L'autre mâle n'était définitivement pas prêt à laisser les deux étrangers traversé le désert, de même que son amie. Il poursuivit encore;

- Nous ne sommes pas à votre disposition et nous ne dépendons pas du bon vouloir des étrangers. Nous sommes pas des passeurs et le Grand Désert n'est pas une terre que l'ont peut traverser pour aller d'un endroit à un autre. Si vous voulez traverser le Désert, il faudra nous passer sur le corps. A ce même moment, le lion des sables et celui de la contré du sable rouge avaient relevé la tête. L'autre avait cherché l'approbation de sa comparse - ce qui n'avait surement pas manqué d'être fait - tandis que Isaiah cherchait les prunelles mordorées de celui-ci.

- Je vois. Il s'était avancé. Ce n'était qu'un pas certes, mais il avait défiés les grondements et les aboiements des deux autochtones. Bien Ajoutait-il pendant qu'il pliait très légèrement les antérieurs vers l'avant comme s'il s'apprêtait à bondir alors que finalement il posa lourdement son arrière main dans le sable. A aucun moment il n'avait fait l'erreur de lâcher ces deux lions menaçant du regard, craignant tout de même un assaut malgré que ses airs bravaches ne le laissaient pas penser.

Isaiah avait doucement penché la tête par dessus son épaule pour pouvoir garder Khajiit à porté de vue. Il avait vaguement levé la patte comme pour souligner ses futures paroles et ce d'un flasque moulinet du poignet.

- Bien, Disait-il plus haut, En ce qui me concerne je n'aime pas faire couler le sang, et surtout quand la raison est aussi bête. Il avait envoyé la griffe en direction de Khajiit; En ce qui la concerne, rien n'est moins sûre depuis qu'elle a contracté cet étrange mal. Enfin, il s'était redressé pour reculé et se réfugier derrière la-dite Khajiit.

- Ces animaux là ne mange que ce qui est mort depuis des jours. Pas étonnant que ses morsures la répande désormais. Décidément pris dans sa tirade, Isaiah avait posé la patte sur la croupe de Khajiit pour la pousser devant les deux garde frontières. L'écume* ça se transmet vite et de ce que j'en ai vu... C'est très désagréable. Il n'avait pût s'empêcher d'esquisser un discret sourire victorieux sur ses babines alors qu'un éclat de sournoiserie était venu briller dans son regard.

- Attaquez nous, barrez nous encore la route et sa morsure vous sera fatale. Vous ne mourrez pas dans l'immédiat, ni même dans l'heure, mais vous en mourrez c'est certain. Il avait marqué une courte pause pour reprendre son petit jeu de bluff; Ce qui est tout aussi certain c'est que le mal qui la ronge vous rongera et en quelques jours vous ne serrez pour vos proches qu'une carcasse mouvante.

(*la rage)

Khassim assista avec méfiance au petit discours du lion brun, qui prenait bien son temps et n'était semble-t-il pas le moins du monde pressé de partir. L'étranger commença à expliquer aux lions du Désert qu'une étrange maladie avait pris possession de l'animal gris qui le suivait, ce dernier bavant allègrement derrière lui. Lorsque le lion poussa sa compagne de voyage devant lui, l'exposant aux regards des Jangowas, elle les fixa d'un regard un peu fou et commença à se tordre et à cracher, comme prise de convulsions. Le mâle aux yeux dorés la regarda avec dégoût tandis qu'elle se donnait en spectacle sans la moindre gêne, jusqu'à recracher un petit tas informe et sanguinolent.
Il ne savait que penser de tout cela. Une part de lui se méfiait considérablement de ce félin qui se promenait avec ce qui semblait être un sac à miasmes ambulant, et qui en jouait très clairement. On aurait voulu les tromper qu'on ne s'y serait pas pris autrement!
En même temps... Et si c'était la vérité? Et si la bête de foire de cet intrus était bel et bien malade, qu'il ne s'agissait pas uniquement d'un bluff audacieux?

Khassim resta figé sur place lorsque Swayli, furieuse et de toute évidence bien moins sujette au doute que lui, projeta sa patte en avant, repoussant l'animal gris plus loin d'eux.
Il se secoua mentalement. Il ne pouvait pas rester là à rien faire et se contenter d'observer.

- Swayli.

Il n'avait guère élevé la voix, mais son ton était ferme, sans appel. D'un signe de tête, il indiqua à la jeune lionne de s'éloigner de quelques pas afin de discuter.
Il adressa à l'encontre des étrangers un regard dur et montra les crocs. Il était pour lui très clair que les deux animaux avaient tout intérêt à ne pas gâcher la chance qui leur était offerte par la réflexion de Khassim et à se tenir à carreaux.

- Surveille ta... "chose". Un seul geste suspect et ce sera tant pis pour sa "maladie".

Le Jangowa rejoignit alors sa camarade, gardant dans son champ de vision, du coin de l’œil, les deux intrus. Il savait que Swayli n'avait aucune envie de se plier aux caprices des deux étrangers, mais ils n'avaient pas le choix. Pour le bien de leur clan, ils devaient par tous les moyens possibles éloigner ces animaux du territoire et du clan, et ce le plus rapidement possible.

- On ne peut pas s'en tirer avec un simple combat, Swayli, attaqua-t-il de but en blanc. Je déteste cette idée, mais nous devons les amener de l'autre côté du Désert. Je sais qu'on les battrait sûrement, mais on ne s'en tirerait pas indemnes... Je sais aussi qu'ils peuvent chercher à nous tromper avec cette histoire de maladie, mais comment le savoir? Nous n'en savons pas assez. Si l'animal a cette maladie et que nous l'attrapons, nous pouvons mettre tout le clan en danger. Je sais que ça te parait improbable compte tenu de ce qu'il nous a dit concernant la maladie, mais et si, mordus par cette bête, on perd tout contrôle? Et si on perd la tête et on commence à attaquer tout le monde? Et si la maladie mute et qu'il n'y a même plus besoin d'un contact pour l'attraper? On en sait trop peu, Swayli, on ne peut pas prendre ce risque. On mettrait en jeu la sécurité de tout le clan. Je refuse de risquer quelque chose d'aussi gros.

Le mâle fit une pause, amer à l'idée d'accéder au désir des deux intrus. Il haïssait cette idée au moins que Swayli – sa fierté en prenait un coup, en plus de sa volonté de chasser au plus vite tout étranger du territoire de son clan. Mais plus qu'une simple affaire de dépassement de frontière, la sécurité du clan était potentiellement en jeu. Khassim voyait en lui-même un affrontement de valeurs conflictuelles: celle d'exclure le moindre intrus du Grand Désert et celle de tout faire pour protéger le clan des lions du désert.
Si les révélations de Chenko concernant l'accord passé entre Akili et son fils Mositu lui avaient appris une chose, c'était qu'on était parfois forcé de faire des compromis, voire des concessions, pour le plus grand bien. Parfois, on était forcé de faire quelque chose qui nous hérissait le poil et allait à l'encontre de nos souhaits parce que l'on savait que c'était la meilleure solution. Khassim voulait tout faire pour préserver le clan Jangowa... Même si cela impliquait devoir accéder à la requête d'une bande d'étrangers bien trop sûrs d'eux. C'était le genre de décision qu'un Général devait parfois prendre, se disait-il.

- Je ne veux pas plus que toi jouer aux marionnettes de ces individus, mais nous n'avons pas le choix, reprit-il enfin, plantant ses yeux dans les iris bruns de sa camarade de clan. Et puis nous sommes deux, nous pouvons les faire traverser rapidement le Grand Désert, organiser des tours de garde la nuit pour les surveiller, se séparer pour aller chasser et les tenir à l’œil... Ce sera plus rapide, et plus vite on s'y met plus vite ce sera terminé.

Khassim fixa sur la lionne pâle ses yeux ambrés, l'air grave. Il n'était jamais à refuser une bataille, mais là l'enjeu était trop gros. Il refusait de jouer la sécurité de tout son clan.
Quoi qu'en dise Swayli, il amènerait les deux animaux loin du Désert, quitte à les tuer au moindre signe inquiétant – et à attraper l'hypothétique maladie de la bête grise.

Pendant que la première ne semblait pas vouloir se laisser duper par les paroles d'Isaiah, le second montra plus de réserve. Sous le regard impuissant du voyageur la furie avait un puissant revers dans Khajiit, l'envoyant valser un peu plus loin. Ses sourcils s'étaient à peine froncés, il mettait un point d'honneur à garder son calme car s'il commençait à s'énerver ou bien à réagir d'une quelconque façon, les deux lions comprendraient alors l'attachement qu'il avait envers Khajiit et trouveraient certainement un moyen de tourner à nouveau la situation à leur avantage. C'était donc avec un regard las qu'il observa la hyène se remettre péniblement de son agression.

( Ne t'inquiète pas Khajiit, elle crachera bientôt ses tripes... ) Lui avait-il promis en son fort intérieur alors qu'il se mettait à concevoir la plus violente des haines à l'égard de la lionne Jangowa. Œil pour œil, dent pour dent, c'était - en ce qui concernait les maux fait à Khajiit - le leitmotiv d'Isaiah, toutefois il ne se gênerait pas de le rendre au centuple. Swayli, il ne serait pas prêt d'oublier ce nom. Pour l'instant, cependant, l'heure n'était pas à la vengeance mais aux négociations.

- Surveille ta... "chose". Un seul geste suspect et ce sera tant pis pour sa "maladie". Avait ordonné le mâle de sable. Il savait imposer le respect, quoiqu'il en soit Isaiah se serait montré coopératif puisqu'il semblait l'être lui aussi. Les deux lions du désert s'étaient alors mis à comploter dans leur coin. Peut-être parlaient-ils d'un moyen des les neutraliser? Ils cherchaient comment tuer les deux inconnus sans risquer de se faire mordre par Khajiit, sûrement. Isaiah avait beau tendre l'oreille il n'entendait rien alors il abandonna l'idée et se tourna vers la hyène et s'en rapprocha.
Il aurait voulu lui demander comment elle allait, converser un peu avec elle pendant que derrière la tension montait, mais il fallait garder cet image d'animal primaire, sauvage et incapable de dire ne serait-ce qu'un simple mot. Il se contentait alors de la fixer bêtement.

Bien sûre, s'ils avaient été fou ils auraient pu tenter de fuir mais ç'aurait été une très mauvaise idée alors que le climat commençait à s’apaiser. De plus réussiraient-ils vraiment à fuir les deux lions du désert? Ils devaient bien connaître les lieux comme le fond de leur tanière et alors que Khajiit et Isaiah s'épuiseraient en quelques minutes, ces deux là auraient certainement la force de continuer de les chasser. Ce qu'il fallait maintenant, c'était attendre leur décision en espérant ne pas avoir perdu bêtement de temps.

Au grand soulagement de Khassim, Swayli l'écouta sans piper mot, sans l'interrompre. Il voyait bien qu'à son instar, la situation était bien loin de lui plaire, mais elle parvenait malgré tout à se détendre et à considérer l'état des choses de manière plus froide et plus posée.
Avec un soupir, elle obtempéra, reconnaissant l'importance de ce qui était en jeu. Nouveau soulagement. Évidemment, le Jangowa n'aimait pas les étrangers plus qu'elle, mais il fallait savoir reconnaître, parfois, qu'un combat ne résolvait pas tout. C'était une surprise pour Khassim lui-même de penser une telle chose, et pourtant! Lui qui n'avait jamais pensé qu'il y avait des situations qu'un bon combat ne pouvait pas résoudre devait bien s'y résigner. La discussion qu'il avait eue peu de temps auparavant avec son père l'avait fait réfléchir... Être fort ne sert à rien si tu es incapable de te servir de tes méninges. Le jeune lion comprenait mieux, maintenant, ce qu'avait voulu lui dire Chenko.

- Je te suis Khassim, finit par dire Swayli.

Sa requête le décontenança un instant, puis il se reprit – n'était-il pas, après tout, le fils du Général actuel de leur clan, et lui-même bientôt Général du Grand Désert? La sensation de respect et de responsabilité qu'il ressentait en cet instant, avant-goût de son pouvoir futur, n'était pas pour lui déplaire.
D'un bref signe de tête, Khassim remercia sa camarade de s'être résignée à la douloureuse tâche d'aider ces étrangers. Elle n'avait pas fait autant d'histoires qu'il aurait pu le craindre, et il lui était reconnaissant de ne pas compliquer davantage les choses.

Finalement, il se leva et se retourna en direction des deux voyageurs d'un mouvement vif. Ses yeux orangés fixaient à présent ceux à qui il allait devoir faire traverser son territoire. Son animosité envers eux grimpa encore d'un cran lorsqu'il pensa à ce que Swayli et lui en étaient réduits à faire – mais c'était pour le bien du clan, se répétait-il. Le reste n'avait pas d'importance.
Khassim avança de quelques pas en direction des étrangers, amer mais décidé.

- Nous allons vous faire traverser le Désert. Nous vous amènerons de l'autre côté... Mais que je sois bien clair: nous ne le faisons pas par bonté d'âme ou par charité. Nous n'allons pas faire une charmante et tranquille petite croisière dans le Désert. Nous prendrons le chemin le plus rapide, mangerons et dormirons peu. Nous vous surveillerons. Si vous n'obéissez pas à nos ordre, ajouta après une courte pause le félin du Désert dont le regard se durcit, nous vous tuerons, peu importe que nous attrapions votre maladie ou non.

Et n'essayez pas de filer pendant la traversée... Vous mourriez avant même qu'un des nôtres ne vous trouve par hasard, acheva-t-il avec un ton qui suggérait que cela ne le dérangerait pas vraiment qu'ils tentent quand même.

Enfin, sans ajouter un mot, le mâle gris-brun se détourna d'eux, rejoignant sa compagne de clan.

- Je suggère que nous évitions l'Oasis... Restons au cœur du Désert, murmura Khassim en passant à côté d'elle. L'implication était claire: il souhaitait éviter de tenter les deux intrus en leur faisant longer la luxuriante jungle... Le mâle, comme Swayli sans le moindre doute, voulait s'assurer qu'ils partaient bel et bien et non qu'ils filaient se réfugier dans la jungle en leur glissant entre les pattes.

- Passe derrière et surveille-les. S'ils essaient de nous fausser compagnie, tu peux les attaquer.

Ainsi, se disait-il, ils prenaient toutes les précautions possibles – si un imprévu arrivait, c'était qu'ils n'auraient de toute manière rien pu faire de mieux. C'était du moins ce que pensait Khassim qui espérait de tout cœur que cette mission d'escorte se déroulerait vite et bien.
Après un dernier échange de regards avec Swayli, accompagné d'un hochement de tête, le guerrier pâle se mit en route sans même vérifier que les deux étrangers les suivaient. Ils avaient tout intérêt à les suivre sans faire d'histoires – et s'il y avait le moindre problème, il comptait sur Swayli pour le prévenir.

***

Le soleil était haut dans le ciel et dardait sur le groupe d'animaux ses rayons brûlants. Les deux Jangowas n'en souffraient pas vraiment, rompus comme ils l'étaient à cette météo, mais il en était autrement des étrangers avec eux.
Cela faisait maintenant plusieurs jours qu'ils marchaient presque sans répit, ne s'arrêtant que pour dormir quelques heures la nuit et attraper une petite proie leur permettant de continuer le voyage. Les intrus, évidemment peu habitués à un tel régime de marche sous un soleil de plomb, s'étaient affaiblis, mais ils tenaient bon malgré tout. Khassim lui-même commençait à sentir la fatigue, tant physique que psychologique, résultat de l'atmosphère tendue qui régnait sur le petit groupe. Heureusement, ils étaient presque arrivés à la bordure de leur territoire. Bientôt, très bientôt, ces deux étrangers quitteraient une bonne fois pour toutes le Grand Désert.

- Nous y sommes, dit Khassim lorsque la limite du Désert apparut à ses yeux. Déguerpissez maintenant, et que je ne vous revoie jamais sur notre sol... Si cela arrive de nouveau, il n'y aura pas de négociations, pas de belles paroles, vous serez tués sur le champ.

Sur ces mots froids, le félin s'assit sans quitter des yeux le lion brun et sa bête malade. Maintenant qu'ils étaient arrivés à la frontière de leur territoire, Khassim et Swayli allaient pouvoir être débarrassés des deux étrangers. Il était temps!
Son attitude pouvait passer pour du calme, mais il n'en était rien et un observateur extérieur, à condition de lui prêter un peu attention, pouvait sans mal repérer la tension des muscles de Khassim et la raideur de ses épaules.
L'intention du guerrier des sables était claire: il comptait rester sur place jusqu'à ce que les deux étrangers disparaissent à l'horizon. Après avoir tant œuvré à les éloigner du clan Jangowa, Khassim ne voulait pas les voir traîner encore près du Désert. Et il n'en pouvait plus de savoir qu'il aidait ces étrangers, même s'il le faisait uniquement pour le bien du clan.
Mais dans peu de temps, tout cela serait fini. Ce serait du passé, et même si le Jangowa resterait sans doute longtemps amer envers le lion et la hyène, il espérait bien qu'il n'aurait plus jamais à entendre parler d'eux. Pourvu qu'ils ne reviennent jamais, se disait-il...

Finalement, fort heureusement et comme Isaiah s'y attendait, les deux autochtones avaient finalement accepté - bien qu'à contre cœur - d'accompagner Khajiit et Isaiah à travers le désert et ils étaient loin de les avoir ménagé. Si les deux voyageurs n'avaient pas été habitués aux longues marches intensives ils n'auraient probablement pas survécu au désert. La traversé avait été longue et très éreintantes, en plus du soleil qui frappait avec violence chacun des individus, le climat de tension du petit groupe de lions et hyène venait irrité et user le mental de chacun.
Isaiah s'était découvert de l’intérêt tout particulier pour le leader qui n'en démordait pas et qui - on le sentait - était prêt à sauter à la gorge du lion ou bien de la hyène si s'était nécessaire. Son entêtement était fascinant. Quant à la lionne, pendant toute la durée du voyage il n'avait fait que darder d'yeux assassins en direction de cette dernière qui avait osé lever la patte sur sa Khajiit. Son dédain et son animosité à l'égard des lionnes en général était grandissant. Il mourrait d'envie de jurer à Khajiit qu'il étalerait les entrailles de la lionne qui s'était attaquée à elle sur le sol. Il en crevait, il en grinçait même des dents, son âme sœur avait été blessée et il n'avait rien pût faire d'autre que lui adresser un pauvre sourire hypocrite.

L'idée de pouvoir tendre une embuscade à la lionne dés leur arrivés de l'autre coté du désert s'était essoufflé aussi vite que l'eau s'évaporait dans le désert. Lorsqu'ils furent enfin arrivé Isaiah ne ressentait rien de plus que de la douleur dans tous ses muscles. L'autre mâle se planta là, il s'était assis entre les deux voyageurs et le désert et sans aucune finesse il leur conseilla vivement de déguerpir.
C'est sur un sourire presque reconnaissant mais majoritairement narquois qu'Isaiah adressa ses remerciement aux deux Jangowas.

- Ce fût une agréable traversé. Il avait courbé très légèrement l'échine vers l'avant pour mimer un hochement de tête poli. J'espère bien que nos chemins se recroiseront... Contrairement à eux et pas forcément pour échanger de sympathiques paroles: La lionne du désert méritait d'avoir sa nuque brisée, Isaiah s'en rappellerait.
Il finit par se tourner vers Khajiit, après s'être éloigné à une certaine distance des deux et la gratifia d'un affectueux coup de tête contre le flanc.

- Aller, on y va terreur, t'as été parfaite. Il cacha un sourire très léger derrière son orgueil. Ne t'en fais pas, on lui cassera ses pattes... En était-il revenu à la lionne qui s'était attaqué à son âme sœur tout en s'éloignant.