e lionceau ce matin là, comme à ses habitudes s'était levé alors que le soleil était déjà à son zénith. Sa famille ne comprenait pas pourquoi un lionceau si "parfait" était doté d'une telle difficulté à se lever de bon matin. Il fut un moment voyez-vous où Nawapa essayait de le réveiller, mais elle se trouvait alors confronté à une masse ronflante inerte. Si bien qu'il finirent tous un jour par ne plus s'étonner, même lors de ses réveils tardifs. Revenons en donc à notre boule d'amour. Avant même d'ouvrir les paupière il s'était étiré de tout son long, faisant du même fait craquer toutes les articulations de son petit corps. Il avait légèrement gémi en baillant. C'est alors que son rituel débutait. Il avait entre-ouvert un oeil, avant de le refermer, et de reproduire l'opération sur l'oeil droit, ensuite il avait bondit en direction de trou qui leur servait à quitter le baobab qui leur servait de refuge.

A sa sortie du Baobab il ne croisa pas grand monde. Sa mère ne semblait pas s'y trouver en tout cas, quant à ses frères et soeurs, il n’apercevait que son frère Nedge, dans la lune pour changer. Sora avait alors inspiré une bonne goulée d'air rafraîchissante, à la recherche d'y dénicher l'odeur de sa soeur Tahora. Il avait sourit en sentant une piste. Tahora semblait s'être dirigée vers la vallée abandonnée. Il prit donc cette direction en chantonnant, d'un pas léger. Cependant, le jeune mâle ne regardait pas vraiment ou il mettait ses pattounes et alors qu'il contournait de près le Baobab, il se prit celle-ci dans des racines épaisses. Il chuta puis roula plus loin. Son roulé, boulé fut enfin arrêté par quelque chose. Il se retrouvait sur la nuque, dos et popotin sur une masse inconnue, mais chaude. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il reprit ses esprits et remarqua que la masse n'était autre qu'un lion.

Mais il ne s'agissait pas de n'importe quel lion. C'était un lion de son âge, et à en juger par l'odeur de son clan. Même si à son odeur se mêlait quelque chose d'autre que Prideland. Lorsqu'il avait ouvert les yeux un peu sonné, il s'était immédiatement redressé. Gêné par cette façon dont il était entré en contacte avec cet inconnu. Les yeux vert citron de Sora s'étaient posés sur l'étrange pelage du lionceau en face de lui. A vrai dire, Sora avait du mal à savoir s'il était un mâle ou une femelle, mais cela importait peu. Il avait bredouillé d'une voix poussive et dans laquelle on pouvait perçevoir de l'agitation.

-Pardon, je ne regardais pas où je mettais les pattes, je ne t'ai pas fait mal hein?

Des adultes avaient assisté à la scène. Il croisa certains regards sévères sur lui. Comme s'il avait fait exprès de tomber et peut-être blesser un petit Pride. Il détourna le regard, pour reposer celui-ci sur son interlocuteur.

es adultes avaient assisté à la scène. Il croisa certains regards sévères sur lui. Comme s'il avait fait exprès de tomber et peut-être blesser un petit Pride. Il détourna le regard, pour reposer celui-ci sur son interlocuteur. Sora s'était donc relevé, et avait brossé son pelage, histoire de le dépoussiérer un peu, pour cacher son mal être soudain. Quelque chose que le petit mâle face à lui dégageait le dérangeait. Un regard glacial vissé sur lui arracha presqu'un frisson au jeune lionceau couleur sable. Pourtant Sora essayait de garder bonne contenance face à cet inconnu qui le dévisageait de prunelles presque identiques aux siennes. Ce qui le marqua le plus lorsqu'il prit enfin un moment pour le détailler à son tour, fut ce drôle de pela gris et blanc, pelage comme le lionceau n'en avait jamais vu jusqu'alors. Sora se demanda d'où pouvait bien venir ce lionceau; qui pourtant sentait comme lui, et que les adultes de son propre clan surveillaient. Finalement, après un temps qui lui parut une éternité, le petit gris lui répondit, et le son de sa voix résonna en lui un instant. Cette fois-ci Sora frissonna de tout son long.

- Non. Tu ne m'as pas fait mal.

Sora le regarda remuer les oreilles. Etait-il agacé par sa présence ou son élocution ? Sora fronça les sourcils. Preuve qu'il réfléchissait, en étant inquiet. Le jeune lionceau avait toujours détesté faire mauvaise impression. La tristesse et le dégoût pouvait se lire dans son regard très expressifs. Il laissa le sourire qu'il avait sur le visage se faner. Alors qu'une légère douleur le prenait au coeur. Il savait que lui, son frère et ses soeurs n'étaient pas appréciés au sein du clan, mais de là à se faire dévisager ainsi par un lionceau. Lionceau qui plus est avait l'air encore plus étranger que lui au sein du clan. Sora avait détourné la tête, soudain agacé et agité, il avait lâché un soupire et fermer les yeux. Il fixa à nouveau son interlocuteur lorsqu'il entendit son ton hautain.

- Je suis Djaili, fils de Kina, du clan de Prideland. Enchanté de faire ta connaissance, malgré la situation peu avantageuse. Qui es-tu ?

Fier et hautain. Mais qui était-il au nom des Grands pour se croire si supérieur à la fin ? Il s'appelait Djaili. Quant à sa mère, le lionceau avait un souvenir flou de celle-ci; une lionne rousse dans son souvenir. Sora était un bon petit lionceau, mais il détestait qu' on le sous-estime, ou qu'on se moque de lui. Le sablé inspira longuement, pour se calmer, il finit par s'assoir avec douceur. S'il était en combat avec lui même, rien ne paraissait à l'extérieur. Il se racla la gorge et posa un regard qu'il voulait froid sur Djaili; même s'il avait peu d'espoir que cela marche.

- Je suis Sora, Pridelander, moi aussi. [..] Je te retourne la politesse, cela dit je te trouve bien hautain..

Sora avait une nouvelle fois détourné le regard, blessé et troublé par sa propre éloquence. Il ne comprenait pas pourquoi il avait parlé ainsi, sans doute étais-ce parce qu'il détestais qu'on lui manque autant de respect. Il regrettait déjà ses propos. En même temps qui réagit ainsi juste parce qu'il se fait bousculer un peu.

ora ne comprenait décidément pas le lionceau qui était pourtant assis en face de lui. Il avait un drôle de comportement; un peu comme s'il n'avait pas l'habitude de converser avec d'autres lionceaux. Étrange. Après cela devait venir de son caractère. Etait-il asocial ? Que cela devait être triste et solitaire comme vie. Sora eut soudain de la peine pour lui. Il vit son expression changer lorsqu'il reçut ses mots en plein visage. Les oreilles abattues sur le crâne, il secoua la tête un instant puisse releva dans un sursaut, comme s'il avait reçu un électro-choc. Djaili vexé, cracha d'une voix vexée, bien qu'un peu brisée dans le fond. "-Oh. Eh bien je m'en vais donc, je ne voudrais pas t'importuner plus longtemps."

Sora regarda Djaili les dévisager, avec un peu de haine, mais beaucoup de tristesse. Il s'éloigna d' un pas vif, la queue basse et le museau froncé. Le lionceau sable garda la tête basse; pensant avec horreur que c'était la première fois de sa courte vie qu'il blessait quelqu'un pour de vrai. La peine et le chagrin dans l'âme, il se laissa tomber sur le sol dur la savane, les larmes aux yeux. Le remord le rongerait probablement toute sa vie. Djaili s'était suffisamment éloigné; cependant Sora le distinguait toujours au loin. Il perçut aussi les regards assassins des lionnes lui vriller les épaules. Il frissonna violemment. Il renifla un bon coup, puis leva la tête d' à peine quelques centimètres, son regard brouillé de l'arme, il distingua à peine la forme blanche qu' était le lionceau au loin. Il fallait qu'il fasse quelque chose. D'un revers de patte il écrasa les dernières larmes qui perlaient à ses yeux.

Mû par un nouvel instinct, Sora s'était redressé comme une pile électrique, et avait trottiné dans la direction du lionceau qu'il avait blessé. Celui-ci ne se résoudrait sans doute pas à le pardonner, mais Sora devait le faire, pour son âme avant tout. Lorsqu'il arriva à sa hauteur, il ralentit et s'arrêta à un bon mètre cinquante, il se coucha pour se mettre à sa hauteur. Ses yeux étaient encore humides.

"- Djaili.. Ecoute, nous ne sommes pas partis de la bonne patte je crois... Je ..Je voudrais te présenter mes excuses .. j'ai cru que toi aussi.. comme les autres .. tu te moquais de nous.." dit-il d'une voix douce, et brisée, ses yeux grands ouverts, on pouvait encore y voir un fantôme de tristesse.

ora avait peur en cet instant précis, peur qu'encore une fois il aie tout gâcher alors que Djaili ne semblait pas au courant, donc d'avoir massacré ses propres chances de se faire un ami. Un ami qui aurait aussi sa version, et ne pourrait le juger que sur ce qu'il voyait de lui et non sur les commérages. Et là, il venait de tout rater. Ses yeux se fermèrent un instant, il continua cependant de couvrir Djaili d'un regard assez bienveillant, attendant sa réponse. Ou du moins une réaction, quelle qu'elle soit. Même si le jeune Pridelander s'imaginait recevoir une réaction plus que négative. Cependant, et à son grand désarroi, il ne vit que le scepticisme apparaître sur le visage du lionceau taupe, et non la colère. Sora, poussa un soupir de soulagement à peine audible. Ses oreilles remuèrent alors qu'il se demandait ce qui allait suivre. Djaili poussa un petit gémissement à son tour. Son camarade s'était redressé, Sora en avait fait de même. A présent le lionceau sable avait repris un peu de contenance, plus d'émotions dégoulinantes de tristesse dans ses grands yeux verts d'eau.

Je.. Je suis désolé aussi. Je..

Cependant il ne s'attendait pas du toit à ce que Djaili s'excuse. Pourquoi s'excusait-il alors que c'était Sora qui lui avait causé du mal. Un pincement au coeur s'en suivit lorsqu'il entendit la suite. Cela expliquait le pourquoi de sa réaction, et surtout pourquoi Sora avait perçu un soupçon de "supériorité" en lui. Djaili devait avoir l'habitude de parler avec des adultes, donc il avait un très bon niveau d'élocution et parlait aux adultes à la même hauteur qu'eux. Le lionceau sable rougit un peu, il avait honte à présent. Le lionceau avait bien senti qu'il avait autant honte que lui même en ce moment, difficile de trouver plus ridicule que ce moment. Sora se rendit compte qu'il se souciait top de ce que pensaient les autres, et cela semblait être pareil pour Djaili. Une chose qu'ils devraient apprendre en grandissant, à s'affirmer. Cependant il s'abstient de rire étant donné que les malentendus avaient failli faire d'eux les pires ennemis, alors qu'au fond ils ne semblaient pas si différents. Chacun d'entre eux semblait avoir son propre motif de honte. Sora allait lui répondre que cela lui importait peu, cependant, Djaili se rua sur ses propos, pour lui empêcher de parler du sujet qui fâche sans doute.

Pourquoi les autres se moquent-ils de toi ?

Il avait appuyé précisément là ou ça faisait mal. Sora sentit un poids un énorme lui tomber sur ses épaules. Comment pouvait-il lui annoncer que leur père était un de ceux qui avaient plongés Prideland dans cet abysse ? Pouvait-il arranger la vérité ? Car il avait dit que les autres se moquaient d'eux, hors c'était loin d'être la vérité. Arriverait-il seulement à réunir son courage pour lui dire la vérité ? Après tout il avait vu où le non dit les avait conduits. Sora gardait la tête basse, il ne savait à vrai dire pas quelle attitude adopter. Il frissonnait. Il n'avait pas envie de lui répondre, mais il s'était promis de jouer franc jeu à présent avec Djaili, mais aussi avec lui même. Il se tortillait, manifestement mal à l'aise. Puis il releva les yeux, les lionnes sur le rocher le dévisageaient toujours, il n'y avait aucun doute, elles savaient, elles.

-Je .. Regarde les, elles savent. Je suis d'ailleurs étonné que toi pas. Mon frère, mes soeures et moi, sommes nés de l'union d'une Pridelander et d'un Nyeusis. Leur sang coule dans mes veines.. Et ils ne se moquent pas, ils nous évitent en chuchottant. J'aurais préféré qu'ils se moquent en fait..

Sora lui avait tourné le dos, recroquevillé sur lui même, bien que toujours assis. Son petit corps agités de frissons. Il donnerait à l'heure actuelle n'importe quoi pour être normal. Un simple Pridelander. Il lança un regard bougon aux lionnes plus loin.

ora avait honte. Oui c'était le bon mot. En ce moment il mourrait de honte face à Djaili, c'est d'ailleurs dans l'ultime but de cacher sa honte qu'il se refusait à lui montrer son petit visage triste. Cependant, cela n'eut pas vraiment l'effet escompté car le jeune lionceau au pelage clair vint à lui, alors qu'il aurait espéré le faire fuir avec sa déclaration. Décidément, Djaili n'était vraiment pas comme les autres. Il pourrait être un excellent ami, Sora décida de s'en souvenir, de le classer quelque part au chaud dans son cerveau. Le petit mâle couleur sable sursauta au contact de la patte de son camarade, il ne s'était pas attendu à ce qu'il soit si près de lui. Comme Sora devait lui paraître immature en cet instant ; il prit d'ailleurs une grande inspiration, alors qu'il campait sur ses positions, bien décidé à ne toujours pas lui montrer sa honte, même si cela devait être un échec critique. Il était quelqu'un de mauvais, après tout, juste à cause de son sang - chose qu'il n'avait point choisi, il se demanda d'ailleurs pourquoi Djaili essayait encore, ou du moins se trouvait encore près de lui. En général la simple mention du mot Nyeusis suffisait à faire rager les lions, alors savoir qu'il était le rejeton de l'un d'eux aurait du inspirer plus que de la haine à Djaili à son encontre...et pourtant.

Celui-ci resta à ses côtés. Il vint même lui donner un petit coup de museau dans le dos, avec délicatesse. Sora, mû par cet élan de gentillesse se retourna et lui montra son visage triste. La pluie aurait bien pu accompagner cette scène. Sora se sentait alors lamentable, et faible ; il ne savait comment il se l'expliquait mais il avait confiance en Djaili. Quelque chose le poussait à croire en cette petite boule de poils taupe claire. En tous les cas il sentait qu'il était pleins de bonnes attentions, et l'espace d'un instant un mince sourire triste apparut sur sa frimousse, lorsque leurs prunelles se croisèrent, puis il garda le regard bas et celui-ci disparut.

-Tu n'es pas responsable de ce qu'à fais ton père. Et tu n'es pas responsable non plus de ton ascendance. On ne choisit pas sa famille, et on ne choisit pas ses gênes. [..] Ce sont tes actes et ton comportement qui font ce que tu es.

Il lui souriait, l'incitant à le lui rendre. Et pourtant, et malgré ses nombreux efforts. Sora avait du mal à se dérider. Malgré ses paroles d'une grande sagesse. Sora savait qu'il avait raison, plus que quiconque, ou du moins lui ne se laissait pas berner par le sang ou la rumeur qui à la vitesse d'une maladie se répend et lui empoisonne la vie au quotidien. Djaili, lui il voit au delà de tout ça, et ça lui fait chaud au coeur au petit mâle couleur sable, car cela doit être une des première fois qu'il entend pareil discours ne venant pas d'un des membres de sa famille proche. Son camarade vint finalement le secouer un peu, pour le dérider ou le faire sourire. La deuxième option marcha, et plutôt bien, puisque Sora finit étendu sur le sol, et riant un peu.

-Je me fiche de qui est ton père. C'est toi qui m'importe. Viens, allons marcher, ces lionnes arrêteront de te fixer.

Sora se redressa, lâcha un petit "merci", et passa rapidement une de ses pattes sur son pelage sablé maculé de grains de cette même matière, il détestait que son pelage soit tâché. Il agita la tête, darda un terrible regard noir sur les lionnes un peu plus loin et suivit son ami. Lorsqu'il furent hors de la vue des deux jacasses, Sora s'arrêta, espérant que Djaili ferrait de même.

- Dis Djaili, toi et moi, nous sommes amis maintenant ? Griffe de bois, Griffe de fer ?

Sur ces belles paroles, il lui tendit une de ses griffes, le fixant droit dans les yeux. Cette façon de promettre, c'était maman qui la lui avait enseignée, et il savait que lui en tout cas ne romprait jamais un serment fait à la griffe. Sora avait toujours été un lion loyal. Et qui sait ça marquerait peut-être le début d'une très grande amitié.

[Soit on clos pour en faire un nouveau, soit on continue, à toi de voir ♥ PS: désolée ma réponse est courte xs PS2: je savais pas comment tourner cette expression en roi lion xD]