Et voilà, c'était Midi.

Le soleil brillait haut dans le ciel bleuté et accompagné de ses nuages blancs. Saïka faisait des ronds dans la Vallée Abandonnée. Elle était seule, aujourd'hui, et par chance, les Mositus ne passaient pas vraiment par-ici car ils étaient occupés au Baobab. La lycaonne attendait impatiemment Fleck. Celui-ci n'était pas encore arrivé. Elle pensait à la veille, sur Prideland, au Lac-Au-Roi. Elle lui avait donné rendez-vous ici, effectivement ...

Mais plus le temps passait, plus elle avait peur de s'être elle-même trompé de lieux en pensant que c'était la vallée à son réveil. Peut-être qu'elle avait même fixé un autre lieu avec Fleck ? C'était peut-être pour ça qu'il ne venait toujours pas ?
L'angoisse et la peur montaient. Ses pattes tremblaient tout en marchant en rond. Elle était nerveuse. Sa queux fouettait l'air. Elle ne s'était pas trompée. Non. Ce n'était pas possible. Il n'y avait pas à dire : Elle était foutue si cette effrayante théorie était juste.

En tout cas, pour avoir le coeur net, Saïka s'apprêtait à attendre une trentaine de minutes pour voir si Fleck arrivait ou non. Son regard vert comme l'émeraude s'intéressa aux alentours. Il faisait un tout petit peu froid avec le vent qui attaquait les animaux. Il n'y avait pas d'arbres et il en profitait donc pour refroidir la fourrure des vivants. La lycaonne entendait au loin, au Baobab, les cris de jeux que sortaient les lionceaux en jouant ensemble. Elle ne percevait guère ce qu'ils disaient mais ils étaient assez fort niveau son pour qu'elle puisse comprendre que d'autres personnes étaient là, à la Vallée Abandonnée. Comment les Mositus et les Pridelanders pouvaient supporter des enfants comme eux ?

Saïka les aurait déjà envoyé boulé de l'autre côté de la Terre des Lions ! Comme pouvaient-ils autant manquer de respect à ses propres oreilles ? La femelle tâchetée soupira. Les lions adultes étaient brave et fort. Ils avaient de la chance, eux.

Soudain, alors qu'elle regardait de droite à gauche, la lycaonne finit par chasser de ses pensées son avis concernant les enfants et aperçut, au loin, la silhouette brune, noir, blanc et roux d'un animal qui s'approchait d'elle. Elle fit alors le lien entre Fleck et la robe du venu et, rien qu'en pensant à lui, son coeur se réchauffa et la détente revint. Ses pattes tremblaient toujours par peur qu'elle fasse n'importe quoi à l'arrivé de Fleck mais Saïka se força à rester en place. Elle se tint droitement en regardant chaleureusement son ami arriver toute en en profitant pour redresser les oreilles.

Tu dois lui dire, Saïka, tu DOIS lui dire !

     

Crédits : Kuona.
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Kito panique en #000000

Je n'avais pas réussit à dormir paisiblement cette nuit là. Mais comment aurais-je pût ? Je n'étais pas parvenu à avouer à Saïka la flamme qu'elle faisait bruler dans mon cœur à cause de l'approche inattendu d'un lion. Pourtant, l'atmosphère, le lac, les lucioles, tout, absolument tout se prêtait à une déclaration. Mais non, il avait fallut que ça rate...
Mais ce n'était pas la seule chose qui m'empêchait de dormir. A vrai dire, le rendez-vous de Saïka le lendemain midi m'intriguais. Que voulait-elle donc me dire de si important ? Honnêtement, une partie de moi le devinait... Ou en tout cas elle espérait avoir raison. La nervosité de la lycaon la nuit dernière ne m'avait pas échappée et une petite voix dans ma tête ne cessait de me répéter que c'était parce qu'elle ressentait la même chose que moi. Si cette idée me m'étais d'excellente humeur, je ne pouvais cesser d'en douter. Après tout, pourquoi m'aimerait-elle ? Je n'avais rien de spécial...

Avec ces différentes pensées en tête, je me levais donc relativement tôt, bien avant que le soleil soit haut dans le ciel. Bon... Au moins j'avais le temps de penser à ce que j'allais bien pouvoir dire... Et puis je n'aurais pas à me presser pour rejoindre le lieu du rendez vous.
Après une courte partie de chasse et une fois l'estomac bien remplit, je quittais donc le Baobab, une certaine inquiétude dans le regard. Comme si les battements irréguliers de mon coeur ne me mettais pas assez mal à l'aise, je pouvais sentir la tension dans l'air. De ce que j'avais entendu, la prochaine bataille contre les Nyeusis approchait à grand pas, bien que je n'en connaissais pas la date exact. J'avais l'intention d'y participer. Je voulais que Prideland redevienne paisible, je voulais aider ce lions en quête de foyer, je voulais que Kuzali puisse enfin laisser son sombre passé avec les lions noirs derrière elle et plus que tout, je voulais que Saïka soit en sécurité. J'étais prêt à donner ma vie pour cela. J'espérais juste qu'elle ne participe pas au combat. Mmm... J'allais devoir lui en parler.
Alors que mes pas me guidaient vers le lieux où je devais aller, je m'arrêtais un instant. J'aperçus à quelques mètres de moi à peine, une magnifique fleur. La couleur, s'approchait du rouge sur les bords mais se dégradait peu à peu en un magnifique rose pâle en s'approchant du centre. En m'approchant, je constatais que la fleur était seule, accroché à un reste d'arbre mort. Comment pouvait-elle ne pas être fanée ? Regardant tout autours, je constatais que tout était sec, rien ne poussait. Une fleur... Une fleur, au milieu d'un monde en pleine désolation... Comme quoi, même dans les pires moments, la vie a toujours quelque surprise. Parfois, c'est même dans les pires moments que l'on découvre ce qu'elle a de plus magnifique.

- ... Ça me rappelle quelqu'un...

Après une seconde d'hésitation, je prit délicatement la fleur entre mes crocs. Bon ! Maintenant je devais accélérer ou j'allais finir par être en retard. Après quelques minutes de marche, je vis enfin la silhouette de Saïka. Un grand sourire apparut sur mes babines mais disparut aussitôt. Il fallait que je me comporte le plus normalement possible. Toujours le végétal entre les crocs, je me mis à la saluer :

- Bonjour Saïka ! Tiens...

M'approchant doucement, je vins délicatement déposé la fleur sur son oreille. J'annonçais alors avec un grand sourire :

- Je l'ai trouvé en venant, elle était si belle qu'elle m'a fait penser à toi.

Me rendant compte de ce que je venais de dire, je perdis mon sourire. Un léger voile rouge vint coloré mes joues et je me mis à regardé sur les côtés l'air gêné. Je m'éclaircis bruyamment la gorge et dans une tentative quelque peu minable de changer de sujet, je demandais :

- Heu... Tu... Tu n'avais pas quelque chose à me dire ?

Bien joué Fleck... ça commence bien...

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En vrai, Saïka aurait désirée à ce que Fleck s'éloigne et ne la trouve pas. Qu'il aille dans un endroit où il ne la trouverait jamais, dans un endroit notamment qui ne les forcerait jamais à devoir s'avouer leurs sentiments pour enfin d'avoir la sûreté que celui-ci ne s'en aille nulle part avec quelqu'un d'autre. Si la lycaonne paraissait autant sûr d'elle et courageuse dans ses exploits, alors pour un truc tout bête - enfin, on va dire ça comme ça - les choses basculaient si brutalement et les émotions étaient si envahissantes que la femelle tachetée avait dû mal à gérer ça. Après tout, c'était bien la première fois, n'est-ce pas ? Elle aurait voulu aimer Fleck dans la plus belle discrétion possible sans jamais ne rien lui dire, comme s'ils étaient toujours des meilleurs amis, enfin tout du moins semblant l'être toujours. Un monde sans la vérité pouvait-il exister ? C'était dommage si la réponse était non car Saïka aurait bien voulu y habiter. Elle aurait souhaité que les illusions restent plus longtemps sur son entourage mais, hélas, dans un monde telle que celle de la Savane, ce n'était pas possible. C'était pour ça que, dès lorsque Fleck vint à sa rencontre, la lycaonne sentit que sa gorge était sèche. Mais était-il tant en manque d'eau ? Non, c'était le mal aise.

 

▬ Bonjour Saïka ! Tiens ...



Le mâle aux yeux vairons l'avait salué et déposa immédiatement une fleur, assez jolie - pensait Saïka, qui se vit alors avec cette plante sur l'une de ses oreilles grâce à son ami. Ce cadeau était attentionné et la belle canidée ne pouvait pas s'empêcher de sourire à son donneur. Fleck était si gentil ...

Et si mignon.

 

▬ Je l'ai trouvé en venant, elle était si belle qu'elle m'a fait penser à toi.



Cette flatterie agrandit le sourire de la femelle aux yeux d'émeraude qui constata que Fleck, lui, lui avait dit ceci en ne s'en rendant même pas compte. Ses joues se voilèrent d'une teinte rouge comme l'amour et jeta un regard rapide sur ses côtés, comme mal à l'aise. Il changea rapidement le sujet qui, cette fois-ci, embêta plus que tout la lycaonne en raclant la gorge :



▬ Heu... Tu... Tu n'avais pas quelque chose à me dire ?



Devait-elle vraiment lui dire ? Raah, mais pourquoi avait-il une bonne mémoire celui-là ?! Enfin bon, elle ne pouvait plus lui cacher une fois de plus ce qu'elle avait toujours voulu lui dire, de toute façon. Et puis, c'était soit ça, soit elle était tourmentée toute sa vie et regretterait surement le jour où elle n'aurait plus la possibilité de lui avouer ses sentiments.

Comme Saïka était mauvaise dans les discours et que, loin d'avoir envie de s'étaler cent ans sur le sujet, elle se jeta alors à l'eau, balbutiant :



▬ Eh ... Euh.. Je ... Effectivement ...



Heureusement qu'on avait dit qu'elle ne devait pas s'étaler sur le sujet ...
La femelle au pelage brun jeta un regard à Fleck, s'obligeant à ne pas détourner les yeux. Elle ne pouvait plus s'écraser de nouveau. C'était comme-ci on disait "bonjour", n'est-ce pas ? Elle devait dire de simples mots, de simples ...



▬ Fleck, je n'ai pas le droit de mentir à nouveau ... J-Je ... voulais t'avouer que ... que je t'aime.

     

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Si Saïka semblait apprécier mon cadeau, le fait que je revienne sur ce qu'elle avait à me dire la mit mal à l'aise. Je baissais mon museau pour regarder le sol, je crus pendant un instant avoir fait une énorme bêtise. Heureusement, malgré l'air intimidé de mon "amie", elle be semblait pas spécialement blessée, juste hésitante. Cela me fit sourire intérieurement. Je n'avais pas l'habitude de la voir aussi peu sur d'elle... C'était adorable.

▬ Eh ... Euh.. Je ... Effectivement ...

Je tendais les oreilles curieux. Pour une fois, ce n'était pas moi qui avait du mal à parler. C'était agréable d'échanger les rôle pour une fois. Elle me regarda droit dans les yeux. Je pouvais y lire une certaine détresse, comme si elle cherchait quoi dire, comme si elle avait peur de ma réaction.

▬ Fleck, je n'ai pas le droit de mentir à nouveau ... J-Je ... voulais t'avouer que ... que je t'aime.

Je lui fis un grand sourire. Je crois que l'information ne monta pas tout de suite à mon cerveau, sans doute à cause de l'émotion, car je poussais un soupir de soulagement. Avec un petit sourire en coin, comme si on venait de m'annoncer une nouvelle banale, heureuse certes, mais banale, je lui répondis :

-Vraiment ? Et bien je...

Je stoppais net. Ça y est, c'était arrivé au cerveau. Mon sourire disparut aussitôt, remplacé par une expression de surprise. Mes pupilles se rétractèrent légèrement et j’entrouvris la gueule. C.. Comment ? Je sentis une immense chaleur envahir mon cœur. J'étais heureux, très heureux même mais j'avais toujours pensé que ce serait à moi de faire le premier pas... Et j'aurais encore moins cru que Saïka avait des sentiments pour moi ! Je secouais vivement la tête. Non. Ce n'était pas un rêve... mais je ne pouvais pas rester muet plus longtemps.

Mon regard s'adoucit et de nouveau, un sourire vint éclairer mon visage. Cependant, il était différent des précédent. Il était plus doux, tout comme l'étaient mes yeux. D'un pas calme qui était loin de m'être habituel, je m'approchais de Saïka. Plaçant mon museau tout près de son oreille, je lui murmurais :

- En fait, ça tombe plutôt bien parce que...

Je ne finis pas ma phrase, au lieu de ça je donnais un petit coup de langue sur la joue de la femelle puis je me reculais pour placer mon museau juste contre le sien. Plongeant mon regard dans ses magnifiques yeux émeraudes.

- Parce que je t'aime aussi Saïka.

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C'était fou. Juste fou.
Fleck avait totalement impressionnée Saïka, si elle ne se retenait pas elle aurait très bien pu ouvrir grand la bouche avec des yeux écarquillés. Mais oui, ses yeux vert avaient bien remarqués que le lycaon n'était nullement choqué, embêté ou quoi que ce soit d'autre en entendant sa meilleure amie lui refiler un "Salut, coucou, je t'aime, et si on finissait ensemble ? " sans même réagir une seule fois. Il se contentait de lui jeter un grand sourire qui devait surement cacher autre chose derrière. Est-ce qu'il essayait de lui cacher son dégoût en apprenant que cette lycaonne l'aimait ?
A cette pensée, le coeur de Saïka se resserra et elle regrettait tout de suite de le lui avoir avouer. Elle était à la fois furieuse, attristée, dégoûtée et déshonorée. Elle n'aurait jamais dû lui dire, il était bien trop immature et idiot pour ça !
Néanmoins, alors que la femelle constellée de tâches noires, rousses et blanches commençait à assombrir ses pensées avec des suppositions, Fleck lui répondit :



▬ Vraiment ? Et bien je...



Il s'arrêta net et écarquilla les yeux, soudainement. Son sourire disparut et voilà que Saïka se retrouvait nez à nez avec un lycaon changé en statue. Elle le regarda sans le lâcher durant quelques secondes avant de poser sa patte sur sa tête, pour recouvrir ses yeux. Puis, elle coula son regard sur le côté avec une tête blasé. Sérieux, en espérant que d'autres animaux ne voyent pas ce spectacle !

Brusquement, Fleck retrouva un sourire d'autant plus doux qui accompagnait très bien son regard qui en faisait de même. La lycaonne reposa sa patte sur le sol et le dévisagea, attendant une réponse de la part de son ami d'enfance.
A contre-attente, le mâle aux yeux vairons s'avança d'un unique pas vers sa camarade et murmura à son oreille :



▬ En fait, ça tombe plutôt bien parce que ...



Une fois de plus, il ne termina pas sa phrase et plongea son regard dans celui de la femelle angoissée toute en posant son museau contre le sien. Le contact avec la truffe de son aimé fit frissonné ses membres.



▬ Parce que je t'aime aussi Saïka.



Ah oui, vraiment ?!
Loin d'être complètement soulagée, Saïka fut contente d'entendre les mots qu'elle attendait depuis toujours dans une partie mais restait méfiante dans une autre : Pourquoi réagissait-il ainsi s'il l'aimait ? Fleck ne semblait pas du tout fou de joie lorsqu'il avait entendu les révélations de son amie. Elle le connaissait, comment un Fleck pouvait-il rester AUSSI calme dans ce genre de moments alors que, dans de plus grandes situations, il n'arrivait même pas à gérer ses émotions ?

Fallait-il qu'elle lui ouvre son coeur ou le rembarre ?
...
Elle ne savait pas. C'était le doute suprême.
Mais il l'aimait, c'était l'essentiel, non ?
... Le vide.

Saïka resta follement silencieuse en dévisageant Fleck. Le regard émeraude de la lycaonne ne trahissait en rien son doute et la tristesse qui piquait brutalement des épines dans son coeur. Jamais ne l'aurait-elle crut mais, aujourd'hui, elle doutait pour la première fois de son meilleur ami et commençait à croire qu'il était faux avec elle.

     

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Malgré ma réponse, Saïka ne semblait pas plus détendue. Si une de mes oreilles resta droite, l'autre se baissa tout doucement. Mmm... Peut être que mon calme la faisait douter de ma sincérité ? Enfin, mon calme. C'était beaucoup dire, disons que si j'étais relativement calme à l'extérieur, à l'intérieur c'était une autre histoire. Comment ça ? Oh, et bien mon cœur battait tellement fort que j'avais l'impression qu'il allait sortir de ma poitrine et avec toutes les émotions qui déboulaient dans mon esprit, j'avais l'impression que ma tête étaient un troupeau de gnou en débandade. En fait, garder mon calme était très difficile, mais j'y arrivais. Pourquoi ? Aucune idée ! Je peux être très calme en moment critique, comme ici, et au contraire montrer toute mes émotions pour quelque chose de moins grave. Ah ! La logique, quelle chose merveilleuse... Surtout lorsqu'elle n'existe pas.
Quoi qu'il en soit, je redressais légèrement la tête. Je constatai, non sans mal, que Saïka tentait de cacher le doute qui grandissait en elle. Mais je la connaissais trop bien pour qu'elle puisse me le cacher.

- Quelque que chose ne va pas ?

J'haussais un sourcil avec une moue un peu attristé :

- Tu ne me crois pas ?

Je poussais un léger soupir. Comment le lui faire comprendre ? De préférence en évitant qu'un flot d'émotion me submerge et que je perde tout contrôle sur moi même. Finalement, après quelques secondes, je fis un petit sourire. Je n'avais pas de mots pour lui prouver que j'étais sincère... Tant pis ! J'allais bien finir par trouver quelque chose. Mais pour le moment, je me contentais de plaquer doucement Saïka dos au sol et je collai doucement museau contre le sien. Une décharge parcouru le long de mon échine lorsque je la frôlai et avec un regard joueur, j'ajoutai :

- Je finirais bien par te prouver que je dis la vérité. En attendant...

D'un bon je m'éloignais et me mis en position de jeux.

- Tu viens jouer un peu ?

En toute honnêteté, je ne savais pas à quelle réponse m'attendre... Mais je n'avais aucune idée de ce que je pouvais faire, alors je devais bien tenter le coup. Au fond de moi, j'étais tout de même un peu blessé de savoir que Saïka ne me faisait pas confiance, mais je ne laissais rien paraitre. Elle était méfiante par nature, c'était mon rôle de lui montrer qu'elle pouvait me croire sur parole.

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Je vis Saïka sourire doucement en face de moi et une petites lueur s'alluma dans le fond de mes yeux. Finalement, elle accepta mon petit jeu, me lançant même un regard malicieux qui me surprit agréablement. Cependant, je me demandais ce qu'elle pouvait bien avoir en tête à ce moment précis... Sans que je puisse l'éviter, elle me bondit dessus en déclarant :

▬ Je te crois, ne t'inquiète pas.

Elle s'acarta vivement alors que je me relevais péniblement. Je ne m'attendais pas à ça, mais j'étais prêt à répliquer au cas où. Ceci dit, je n'en eu pas l'occasion : Saïka s'éloignait déjà. Hé ! C'était de la triche ! Je l'entendis me lancer dans sa course :


▬ Si t'arrives à courir plus vite que moi, bah ... Tu auras le droit de devenir mon compagnon !

Mon sourire amusé s’agrandit en entendant ses quelques mots. Je me doutais qu'il y avait un autre sens qui se cachait derrière mais... Hmpff, je ne pris pas vraiment le temps d'y songer. Il était hors de question que je laisse Saïka gagner notre petite course aujourd'hui.
Les oreilles plaquées en arrière et une lueur de détermination dans le regard, je m'élançais à la suite de la lycaonne. Cela me prit plusieurs minutes mais finalement, je parvins à la rattraper. Ou presque... J'étais quelques pas derrière elle, à deux doigt de la rattraper quand mes pattes s’emmêlèrent. Lors de ma chute je fus entrainé en avant et après un ou deux rouler-boulet, je percutais Saïka, qui tomba également. Il me fallut quelque seconde pour reprendre mes esprits. Lorsque ce fut chose faite, je lançais un regard inquiet à la lycaonne.

- Ça va aller ?

Je l'aidais à se relever mais n'attendis pas sa réponse : de ce que je voyais, à par la saleté sur son pelage, il n'y avait pas lieu de s'inquiéter. Plus de peur que de mal, heureusement. Avec un sourire enfantin, je déclarai :

- Je t'ai rattrapé finalement ! Ahem... je suis désolé pour la chute ce n'était pas ce qu je comptais faire au début mais... Mais ça à plutôt bien marcher non ?

S'en suivit un petit rire nerveux qui voulait en dire long sur mon mal aise... Je me secouais légèrement, faisant voler la poussière qui se trouvais sur mon pelage. Avec un petit sourire je me mis en marche tout en lançant :

- Que dirais-tu de prendre un bain ? On ne va quand même pas rester comme ça tout le reste de la journée. Il y a un point d'eau pas loin, allons-y.

~~~~

Le reste de la journée s'écoula normalement. Je dois dire que j'étais un peu nerveux à l'idée de passé l'après midi avec Saïka mais finalement, ce fut un moment des plus agréable. La nuit arriva vite et nous nous allongeâmes au milieu de la vallée pour observer les étoiles. J'avais toujours aimé ça, les étoiles. Je trouvais ça magnifique. Mais je me demandais quels secrets pouvaient bien se cacher derrière ces petits points brillant.

- Oh, regardes celles-là ! On dirait un oiseau !

J'avais dit cela en tendant la patte vers le ciel, pointant un groupe d'étoile. Entre les nuages et les étoiles, j'adorais deviner des formes dans le ciel.

- Dis... Tu n'as jamais trouvé ça amusant toi que... que les étoiles forment des groupes ? Comme si c'était une famille ?

Oh par mes ancêtres... Dans quoi étais-je en train de mettre les pieds.... ?

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Saïka roula des yeux, ce qui fit apparaitre un sourire gêné sur mon visage. Peut être aurai-je mieux fait de ne rien dire ce moment là. Elle me répondit calmement :

▬ Hmm ... Non. Jamais.

Elle sembla hésité un instant avant de tourner son regard vers moi. Sans dire un mot, je planti mon regard dans ses magnifiques yeux émeraude tandis qu'elle me demanda :

▬ En parlant de famille, tu en as une nouvelle, Fleck. Enfin. Je veux dire ... Tu as moi ! Ai-je tort ? Tu es devenu mon compagnon depuis cette après-midi. N'est-ce pas ?

Ma famille ? Je baissais légèrement les oreilles. Une famille... Voilà bien longtemps que je n'avais pas considéré en avoir une. Depuis la mort de ma mère, la seule personne que j'avais connu et qui se rapprochait d'une famille, c'était Haramu mais... je n'étais pas à ma place avec lui. Alors était-ce vraiment une famille ? Il y avait aussi les amis que je m'étais fait durant mes voyages mais là aussi, était-ce une famille ? Au fond, c'est quoi une famille ? Je ne le savais pas exactement. Mais peut être était-ce le moment de le découvrir. Si Saïka avait raison, alors peut être que le moment était venu d'apprendre ce que je n'avais pas apprit lorsque j'aurai du, lorsque j'avais encore ma meute... D'apprendre ce qu'est la famille.
Doucement, je vins poser ma patte sur la sienne et je frottai mon museau contre le sien.

- Oui... Tu as raison.

Je la léchais sur la joue doucement avant d'ajouter quelques mots.

- Et cette famille te convient ? Juste toi et moi ? Tu seras heureuse comme ça ?

Mon ton c'était fait plus doux. A vrai dire, j'avais un peu peur de ne pas être celui qu'il fallait à Saïka... Mais je pouvais toujours essayer de l'être.

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Je mordis ma lèvres inférieure en attendant la réponse de Saïka. Celle-ci me parut songeuse pendant quelques instants avant de finalement lâcher :

« Je n'en sais rien. Seul le destin nous le dira. »

Puis, sur ces simples mots, elle posé doucement sa tête sur ses pattes en me lançant un dernier regard. Elle ferma alors doucement les yeux, comme pour s'endormir. Je la regardais sans dire un mot. Je n'avais aucune envie de dormir en ce qui me concernait. Je levais les yeux au ciel, contemplant les étoiles. Le destin, hein ? Je n'étais pas sur de croire au destin... Je préférais croire que nous étions libre de nos choix, la vie serait trop déprimante si elle était tracée d'avance. Enfin... Pour ce soir là, il était sans doute mieux de laisser de côté ce genre de question. Sans vraiment réfléchir, je me mis à mordiller doucement l'oreille de Saïka comme pour attirer son attention puis je murmurai un :

- Je t'aime...

Avant de frotter doucement ma tête contre la sienne. La pauvre... Elle qui espérait sans doute dormir... Cependant une petite voix en moi me disait que la nuit ne faisait que commencer. Ainsi, jusqu'à ce que les étoiles disparaissent les une après les autres et que l'aube se lève, Saïka et moi allions profiter de cette nuit, la rendre inoubliable... ensemble.

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