Postée sur une branche basse du Baobab, la petite féline au pelage brun grisé était ramassée sur elle-même, prête à bondir. Sa queue balayait l'air vivement et ses minuscules griffes rappaient son perchoir, comme par impatience. Dans son esprit, elle s'imaginait au milieu de la Lande, tapis non loin d'un buisson, guettant un troupeau de zèbre. Puis, lorsque le moment était venu, Tahora bondit, le pelage ébouriffé, et atterrit sur le sol, en poussant un grognement bestial. Elle s'élança vers les zèbres imaginaires, espérant reproduire les gestes que les chasseuses exécutaient lorsqu'elles coursaient du gibier. Courant comme une furie, slalomant entre les Pridelanders qui tâchaient de se reposer, elle avait presque l'impression de voler. Un rire joyeux et euphorique s'échappa de sa gorge, et aurait sans doute pu continuer ainsi encore longtemps... Mais elle trébucha sur l'une des énormes racines du Baobab, la faisant tomber de façon mémorable, les quatre pattes en l'air, puis atterrissant sur le dos après un roulé-boulé. Elle cligna des yeux, un peu confuse, et vexé d'avoir été vaincu par un arbre. Elle se redressa donc sans attendre, et espérant que personne ne l'avait vu, regarda autour d'elle. Bon, visiblement personne ne lui prêtait attention, les adultes semblaient concentré sur leurs propres occupations. Ouf !

Tahora s'assit, n'ayant plus très envie de gambader partout à présent. Un sourire malicieux se dessina alors sur ses babines. C'était le moment de jouer une bonne farce à quelqu'un ! Elle chercha des yeux un de ses frères et sœur, mais ces derniers n'étaient pas dans les parages. S'attaquer à un des adultes présents était peut-être un peu risqué, ils pouvaient s'énerver et la ramener auprès de sa mère. Or, celle-ci lui laissait beaucoup de liberté, elle pouvait jouer où bon lui semblait du moment qu'elle ne s'éloignait pas du Grand Baobab, mais serait sans doute furieuse d'apprendre que sa fille ennuyait les autres Pridelanders. Malgré son tempérament joueur, Tahora avait trop de respect pour ces grands lions pour oser les déranger. Elle rêvait tant de leur ressembler, un jour, quand elle serait grande. Non, elle ne leur ressemblerait pas, elle serait encore plus forte qu'eux ! Elle deviendrait la meilleure chasseuse de tout Prideland, on citerait son nom pour évoquer ses exploits... Oui, c'était cela son rêve. Elle devait gagner sa place auprès des siens, car si sa mère était du clan, son père était un étranger, lui, un Nyeusis. Nawapa avait dit qu'il était méchant, et que tous ces immenses lions noirs l'étaient, qu'il fallait s'en méfier. Même si ce Kigeni était son père, Tahora ne lui accordait pas d'intérêt. Elle n'éprouvait pas la haine de Sahale à son égard, ni l'étrange fascination de Nedge. Elle ne voulait juste rien avoir à faire avec lui.

Mettant ce sujet dans un recoin de son esprit, la petite lionne se remis en quête de quelqu'un à taquiner malicieusement. Son but n'était pas de faire du mal à qui que ce soit, mais simplement de s'amuser un peu avec une bonne farce. Elle chercha des yeux un enfant de son âge, ou pas loin, et elle finit par voir un petit mâle, à quelques pas de là. Elle plissa les yeux et l'observa avec attention, tandis qu'elle s'approchait à pas de velours. Un pelage orangé, une touffe brune sur la tête... Son nom était Adabu, si ses souvenirs étaient bon. Tahora était encore jeune, elle ne connaissait pas tous le monde dans le clan, mais avec les enfants c'était plus facile. Elle se glissa donc non loin de ce jeune félin, avec qui elle n'avait jamais vraiment parlé ou joué, mais qui semblait plutôt sympathique. Elle pris garde à ce qu'il ne la voit pas, avançant dans son dos, et au dernier moment, elle bondit. Droit sur lui, bien évidemment.

- SURPRISE !

Elle tenta de s'agripper au petit lion, sans sortir les griffes bien entendu, les sourcils froncés de concentration, mais un sourire hilare sur les babines. Voilà qui était une bonne farce de faite !

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Porté par son élan, Tahora parvint à faire tomber le lionceau sur lequel elle avait bondit. Riant aux éclats, très fière d'avoir réussi sa farce, la petite lionne avait du mal à se relever. A présent qu'elle le voyait de plus prêt, elle se rendit compte qu'Adabu était plus âgé qu'elle, et également plus grand. Leur différence ne devait pas être très importante, de quelques mois seulement, mais elle se voyait quand même. Tandis que la petite féline se roulait par terre sans parvenir à calmer son hilarité, le mâle se redressa et s'assit face à elle. Tahora parvint finalement à reprendre son calme et se remis sur ses pattes, le poitrail gonflé d'orgueil et le pelage ébouriffé par son roulé-boulé sur le sol plein de poussière. Elle avait bien réussi son coup, et pouvait en être fière. Par chance, Adabu ne semblait pas en colère mais plutôt amusé de la situation, et quelque peu admiratif des talents de Tahora pour avancer sans bruit. Elle comptait bien devenir une grande chasseuse plus tard, et devait donc s'entraîner afin de réaliser ce rêve. Evidemment, elle était encore très loin de pouvoir réellement commencer des exercices de chasses en partant avec les groupes qui parcouraient la Vallée Abandonnée, mais elle les regardait quitter le Baobab tous les matins avec envie, songeant au jour où elle pourrait enfin se joindre à eux.

- Bien joué, tu m'as bien eu ! Dis-moi comment t'appelles-tu ?

Les oreilles toutes droites, le torse toujours bombé, Tahora savoura le compliment de son interlocuteur. Elle était toutefois un peu déçue qu'il ne connaisse pas son nom, elle savait le sien après tout. Il fallait cependant reconnaître qu'elle était encore toute jeune, bien peu de monde savait qui elle était dans Prideland. Enfin, certains adultes la regardaient un peu bizarrement, car ils avaient eu vent des origines du père de la fratrie. Tahora ne se laissait pas intimidé par ce comportement, elle comptait bien leur prouver qu'elle serait une digne Pridelander, qui rendrait tout le clan fière. Son père était peut-être un méchant lion, mais ce n'était pas son cas. Par chance, elle avait hérité de peu de traits réellement distinctifs des Nyeusis, son pelage n'était pas aussi sombre que celui de Sahale par exemple. Sa sœur était bien plus dévisagée qu'elle, et selon les rumeurs, elle ressemblait à Kigeni comme deux gouttes d'eau. N'ayant jamais vu son père, la jeune lionne brune ne savait pas trop quoi en penser. Ce qu'elle savait, cependant, c'était que sa sœur était totalement digne de confiance et qu'elle ne trahirait jamais Prideland pour rejoindre les Nyeusis. Elle était des leurs, c'était une certitude et de toute la fratrie, c'était sans doute elle qui détestait le plus leur géniteur. Se souvenant qu'on lui avait posé une question, la petite féline répondit, de sa voix fluette et cristalline :

- Je m'appelle Tahora ! Et toi c'est Adabu pas vrai ?

Elle était plutôt satisfaite de savoir déjà quelque chose sur son interlocuteur, cela la rendait plus assurée. Bien entendu, elle n'était pas du genre timide et même si elle avait tout ignoré du lionceau, elle lui aurait quand même sauté dessus, sans aucun doute. Elle espérait à présent pouvoir s'en faire un ami, car à part sa fratrie elle n'était pas proche de beaucoup d'enfants de son âge et cela la peinait un peu. Elle avait envie de rencontrer tous le clan, que chaque Pridelander connaisse son nom. Pas seulement parce qu'elle comptait devenir une grande chasseuse, mais aussi pour se trouver de nouveaux complices à ses farces, et des victimes aussi par la même occasion. Dans quelle catégorie faudrait-il ranger Adabu ? Il semblait plutôt gentil, mais était-il aussi joueur qu'elle ? Ce n'était pas très facile à deviner du premier coup d’œil, mais Tahora avait la journée pour se faire une idée après tout, surtout maintenant qu'elle avait retenue son attention.

- Tu veux jouer avec moi ? demanda-t-elle d'un ton adorable.

Il était bien difficile de dire non à une question formulée par ce joli minois, surtout avec les grands yeux implorants et plein de malice de la petite lionne rivé sur le lionceau. Elle espérait sincèrement qu'il allait accepter, n'ayant pas très envie de passer la journée toute seule à chasser les papillons. Puisqu'elle ne savait pas où se trouvait ses frères et sœurs, autant essayer de se faire un nouvel ami !

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En entendant Tahora prononcer son nom, le lionceau sembla surpris. Il ne s'était visiblement pas attendu à ce qu'elle sache qui il était, ce qui provoqua un léger sentiment de supériorité dans l'esprit de la petite féline. Elle avait impressionné son interlocuteur, et c'était toujours un bon point. Elle était encore bien jeune, et ce genre de situation ne se présentait donc que rarement. C'était plus souvent de l'amusement ou de l'attendrissement qu'elle voyait dans les yeux de ceux à qui elle parlait, et parfois un peu d'agacement. Il lui tardait de grandir et de voir le respect apparaître dans les prunelles des autres, d'être reconnu comme quelqu'un d'exceptionnel. Il lui faudrait beaucoup de patience et de travail, mais Tahora était déterminée à gravir des montagnes pour réaliser son rêve. Il était rare de voir une telle ferveur chez une enfant, mais cela semblait de famille car sa sœur Sahale désirait ardemment devenir importante pour le clan elle aussi, et Sora n'était pas en reste lui non plus. Seul Nedge ne paraissait pas avoir très envie de devenir un Prideland reconnu, mais c'était un enfant un peu particulier, il fallait le reconnaître.

– Oui c'est cela, comment le sais-tu?

La petite lionne bomba le torse fièrement et lança un regard en coin à Adabu, qui voulait dire "Aha, mystère !". Elle n'avait pas besoin de s'expliquer, elle connaissait son nom tout simplement parce qu'elle était très curieuse et savait où placer ses oreilles. Elle avait du entendre son nom une fois au cours d'un jeu et l'avait retenu, c'était aussi simple que cela. Du haut de ses trois mois, Tahora n'avait pas encore eu l'occasion de rencontrer grand monde, elle était tout juste sevrée et sa mère ne lui autorisait que depuis peu à quitter ses pattes protectrices pour aller jouer de son côté. Elle pouvait vagabonder où elle voulait désormais, mais c'était assez récent comme situation. Lorsqu'elle était encore une petite boule de poil qui peinait à ramper, il était bien sûr hors de question qu'elle s'éloigne trop de sa génitrice et de sa fratrie. Aujourd'hui, la petite famille restait souvent ensemble, mais Tahora se sentait naturellement plus proche de Sora, avec qui elle pouvait partager ses rêves et ses jeux. Adabu lui ressemblait un peu, d'une certaine manière, sans qu'elle puisse réellement dire pourquoi. Elle avait en tous cas le sentiment qu'elle pourrait très bien s'entendre avec ce lionceau, comme elle s'entendait très bien avec son frère.

- Avec plaisir, comment pourrais t-on refusé une telle invitation ?

Sa réponse fit naître un immense sourire sur les babines de la petite féline et ses yeux se mirent à briller. Elle était ravie qu'il ait accepté, même s'il fallait reconnaître qu'elle avait du user de son arme secrète : le minois implorant. Enfin, il n'avait pas semblé très difficile à convaincre, peut-être s'ennuyait-il aussi ? Tahora ignorait s'il avait une fratrie, elle ne se souvenait pas l'avoir vu en compagnie de possible frère et sœur. L'idée que Adabu soit fils unique attristait étrangement la jeune lionne, qui ne pouvait s'imaginer vivre sans Sora, Sahale et Nedge. Elle était tellement proche d'eux, qu'il lui paraissait évidement que tout le monde devait avoir une fratrie. Sa mère, pourtant, n'en avait pas, ou plus en tous cas, puisqu'elle avait quitté son clan natal pour rejoindre la Terre des Lions, il y a bien longtemps de ça maintenant. Partir de sa tribu était une idée qui paraissait inconcevable pour Tahora, qui aimait Prideland. Ils n'avaient plus de territoire à présent, mais la petite lionne savait que Kumpa ferait en sorte qu'ils retrouvent le Rocher de la Fierté, dont on lui avait tant parlé. Elle était encore trop jeune pour se mêler de ces histoires de politique, mais elle savait que les puissants guerriers Pridelanders se battraient contre les méchants lions noirs. Son père était l'un d'entre eux, un Nyeusis, une mauvaise personne disait Nawapa. Cette pensée s'évapora cependant aussitôt lorsqu'elle se rappela qu'Adabu avait accepté de jouer avec elle. Bondissant sur ses pattes pour sautiller autour du lionceau, elle s'écria :

- Super, super, super !

Elle s'arrêta alors de s'agiter, se demandant à quoi ils pourraient bien jouer à présent. Evidemment, la malice apparu bien vite dans les prunelles de la féline et des centaines d'idées de face naquirent dans son esprit. Avec un partenaire, faire des bêtises seraient encore plus facile. Elle regarda autour d'elle, en quête d'une victime, et son regard s'arrêta bien vite sur un vieux lion, allongé sous le grand Baobab, qui somnolait visiblement en ronchonnant. Il y avait une branche juste au-dessus de lui, suffisamment large pour permettre aux lionceaux d'y tenir tous les deux, et assez près du sol pour qu'ils puissent y grimper sans trop de mal. Tahora s'approcha donc du petit mâle, et lui souffla en désignant du bout de la queue le félin endormi :

- Regarde ce vieillard qui dort là bas ! On pourrait monter sur la branche au-dessus de lui et lui chatouiller le museau avec une tige pour le réveiller !

Cela lui paraissait être une idée excellente, et elle attendait à présent l'approbation d'Adabu pour se lancer. Ils allaient bien rire, si le vieux lion s'éveillait en sursaut !

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Adabu paraissait plutôt amusé de l'euphorie de la petite féline, qui ne parvenait pas à dissimuler son enthousiasme. Ses yeux brillaient d'un éclat bien particulier qui lui était propre et qui indiquait sa folle envie de faire une farce. Ses prunelles, qui vacillaient entre le jaune et le vert très pâle, luisaient toujours d'une manière bien spéciale, et d'autant plus lorsqu'elle avait une idée en tête. Le lionceau lui demanda à quoi elle voulait jouer, et Tahora se dépêcha de lui expliquer le plan qu'elle avait en tête, espérant qu'il ne refuserait pas. S'il était trop trouillard pour oser taquiner un vieux lion, ce qui risquait de leur attirer de gros ennuis s'ils étaient pris en faute, il pouvait toujours tourner les talons et laisser Tahora toute seule. La petite lionne espérait sincèrement qu'Adabu n'agirait pas ainsi, comme son instinct le lui avait soufflé. Elle avait en effet immédiatement songé qu'elle pourrait très bien s'entendre avec ce jeune mâle comme avec son frère Sora, qui acceptait toujours de se lancer dans ses idées un peu dangereuses et farfelues, mais elle pouvait s'être trompé. Par chance, son expression se fit intéressée lorsqu'elle lui exposa son plan. Il n'allait pas lui tourner le dos et la dénoncer aux adultes ! C'était déjà un bon point pour commencer.

- Eh bien écoute, je suis partant, je te fais confiance pas de coup foireux en me laissant lui faire peur hein ?

La jeune lionne lui offrit un sourire malicieux. Elle ne comptait toutefois pas trahir son nouvel ami alors qu'il avait accepté de jouer avec elle. Tahora était, dans sa nature profonde, extrêmement loyale et même si elle aimait faire des farces, ce ne serait pas aux dépens de son camarade. Elle voulait s'attirer la sympathie d'Adabu, qu'elle connaissait encore bien peu pour le moment mais qui lui inspirait confiance. C'était un enfant, comme elle, qui devait néanmoins être un peu plus âgé et elle n'en avait pas encore rencontré beaucoup au Baobab, en dehors de sa fratrie. Elle aimait énormément ses frères et sa sœur, mais elle voulait aussi rencontrer d'autres lions avec qui se lier d'amitié et vivre des aventures. Après tout, elle qui admirait tant les guerriers Pridelanders et qui espérait être pleinement accepté dans le clan une fois adulte, prenait comme un devoir de s'intégrer complètement.

Sans attendre, elle se dirigea avec énergie vers l'arbre et grimpa le plus habilement possible sur la branche qui était à portée de griffe. Elle tâcha également d'être silencieuse afin de ne pas réveiller le vieux lion qu'elle comptait piéger. S'il sortait de son sommeil et remarquait deux lionceaux en train de s'agiter autour de lui, il risquait de s'énerver et Tahora n'avait pas très envie qu'il aille prévenir sa mère. Nawapa risquait de ne pas être ravie que sa fille fasse des bêtises. Peut-être lui interdirait-elle de s'éloigner d'elle comme punition, ce qui serait vraiment le pire pour elle. Comment pourrait-elle s'amuser si elle n'avait plus le droit de quitter les pattes de sa mère ? Ce serait véritablement horrible ! Elle devait donc éviter d'être pris en faute et pour cela, faire preuve de prudence. Elle parvint à se hisser sur sa branche, Adabu à ses côtés, et chercha des yeux une tige suffisamment longue pour s'en servir. En se penchant un peu, elle parvint à en saisir une à l'aide de ses crocs et l'arracha d'un coup sec. Elle glissa un regard vers son ami, armé de sa tige, puis avança à pas de velours vers le bout de la branche. Elle espérait que cette dernière ne céderait pas sous son poids.

Une fois en bonne position, et sentant qu'elle ne pourrait pas avancer plus au risque que la branche ne se brise et qu'elle tombe sur le vieux lion, Tahora tendit la tige. Cette dernière alla se frotter contre le museau du mâle endormi, tandis que le petite lionne essayait de la faire bouger de gauche à droite. Le patriarche commença à renifler et à s'agiter, sans doute gêné par la plante qui lui chatouillait la truffe. Il se redressa alors brutalement et se cogna à la branche sur laquelle les deux lionceaux étaient agrippés. Ils durent planter leurs griffes dans le bois pour ne pas tomber et reculèrent le plus possible, en espérant que le vieux lion ne les verrait pas. C'était un pari risqué cependant, car à moins d'être vraiment idiot, l'ancêtre allait sans doute les remarquer. Tahora échangea un regard avec Adabu, à la fois inquiète et très excitée.

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HRP:

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Nilam appelle Oncle Ano en Seagreen

Après plusieurs secondes durant lesquelles la tension était palpable, le vieux lion s'en alla, en grognant d'un air mécontent, mais aborder les lionceaux. Un sourire triomphant se dessina sur les babines de la petite lionne, qui ne pu s'empêcher de bomber le torse. Adabu semblait également au bord du fou rire, même si la peur se lisait tout de même dans son regard. Toutes ces émotions, pour de si petites boules de poil, ce n'était pas de tout repos ! Ils avaient toutefois réussi leur coup à merveille, ce qui remplissait Tahora d'enthousiasme. C'était une des plus belle farce qu'elle ait faite de sa courte vie, et elle en était très fière. Certes, l'ancêtre allait sans doute revenir pour les enguirlander, ou bien aller prévenir les lionnes, qui ne manqueraient pas de punir les deux chenapans, mais le visage à la fois surpris et terrifié du vieillard lorsqu'il avait été tiré de son sommeil et qu'il s'était cogné contre la branche... Cela n'avait pas de prix ! Le jeune féline ne s'amusait pas particulièrement de la souffrance des autres, mais une bonne farce n'avait pas pour but de blesser, seulement de surprendre, d'interloquer, et c'était exactement ce qu'il venait de se passer. Le vieux lion aurait pu faire un arrêt cardiaque à cause de la stupeur, et Tahora était contente que cela ne se soit pas produit. Elle aurait eu du mal à expliquer à sa mère qu'elle était responsable de la mort d'un vieillard.

La petite femelle secoua la tête. Personne ne mourrait parce qu'il avait été réveillé par une tige, c'était stupide ! Et puis, même si c'était possible, cela ne s'était pas produit, alors elle n'avait rien à se reprocher ! Nawapa risquait, certes, de ne pas l'entendre de cette oreille si elle venait à être au courant, mais il fallait espérer que le vieillard n'irait pas la prévenir. Adabu pris alors la parole, encore fébrile de leur aventure.

- Je crois qu'il nous as vu, je ne sais pas ce qu'il va faire, mais je suis sur que ce souvenir restera gravé dans ma mémoire, merci à toi, je ne m'étais jamais autant amusé.

Le sourire de Tahora s'accentua. Elle avait réussi à se faire un nouvel ami et à l'amuser, c'était une journée de gagner ! En cet instant, elle se promis qu'elle ne ferait pas de farce à Adabu, puisqu'il était désormais son complice, tout comme l'était Sora. Enfin, comme Sora était son frère, elle se gardait le droit de lui faire des farces quand même, il ne fallait pas se priver de si bonnes choses. Elle ferait donc une exception pour son camarade rouquin, avec qui elle partageait à présent une récente et solide amitié. Elle lança, d'un ton joyeux et plein de vie :

- C'était la meilleure farce que j'ai faite ! Merci à toi, j'aurais sans doute pas eu le courage de la faire toute seule... Mais on devrait pas rester ici, le vieux lion pourrait revenir !

Il valait mieux en effet jouer la carte de la prudence, au risque d'avoir des ennuis. Les lionnes n’apprécieraient sans doute pas que deux lionceaux s'amusent à embêter un vieillard en train de dormir, ce n'était pas très correct. Tahora sentait une petite pointe de culpabilité, car après tout, cet ancêtre avait du être un puissant guerrier pour le clan, dans sa jeunesse, et elle se moquait aujourd'hui de lui ouvertement. Cette culpabilité disparu bien vite, car le vieux lion avait aussi du faire des bêtises durant son enfance. Peut-être était-ce cela qu'on essayait de lui expliquer, avec cette histoire de Cycle de la Vie ? Les choses se poursuivaient, formant un cercle qui ne connaissait jamais de fin. Mettant un terme à ces réflexions un peu trop philosophique à son goût, la petite lionne sauta de la branche et atterrit le plus agilement possible sur le sol. Veillant à ce que son ami le suive, elle s'éloigna le plus possible de là où ils avaient commis la farce. Une fois en sécurité, elle déclara, d'un ton plus inquiet :

- J'espère qu'il ne va pas appeler ma maman... Elle va être fâchée de voir que j'embête les adultes et je n'aurais plus le droit de quitter ses pattes. Quel ennui !

Ne plus pouvoir jouer comme elle le voulait, voilà qui était sans doute la pire punition pour la petite farceuse qu'elle était. Qui plus est, il fallait qu'elle continue son entraînement pour devenir la meilleure chasseuse. Comment pourrait-elle s'entraîner si elle ne pouvait pas s'éloigner de sa mère ?


[Désolée pour ce retard conséquent et pour la piètre qualité de la réponse ><]

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En évoquant la possibilité d'une punition, Tahora se souvint d'une fois où Nawapa l'avait surprise en train de mordre de cacher les pièces de gibiers destinés aux patrouilleurs. La petite femelle avait du rester à ses côtés tout le reste de la journée tandis que sa fratrie s'amusait plus loin. Les heures lui avaient semblé être une éternité et lorsque le soir était enfin venue, elle n'avait pu s'empêcher de s'éclipser, une fois sa mère endormie. Quel bonheur, quel délice de pouvoir courir librement avait avoir été retenu un jour entier ! Elle avait savouré chaque minute de cet instant, laissant le vent frais ébouriffer son pelage allègrement. Elle avait tenté d'attraper les lucioles qui volaient tranquillement autour du Baobab pour les enfermer dans sa gueule, un jeu qu'elle avait trouvé terriblement amusant. Elle avait heureusement eu le temps de retourner se coucher près de Nawapa avant que le soleil ne se lève, et celle-ci n'avait pas remarqué la disparition temporaire de sa fille. Cette dernière avait été plutôt fatiguée le lendemain, mais elle avait rapidement rattrapé le sommeil perdu et avait recommencé ses bêtises.

- Même si tu est dans les pattes de ta maman je viendrai te voir et peut-être qu'elle acceptera de te laisser t'écarter un peu, même si j'en doute, qui ne tente rien n'a rien.

Adabu avait visiblement remarqué l'air penaud de la jeune féline, et celle-ci retrouva rapidement le sourire en entendant les paroles du lionceau. Ses prunelles s'illuminèrent d'un éclat qui leur étaient propres, signifiant sans le moindre doute que cette idée lui faisait un grand plaisir. Le petit mâle était encore plus gentil qu'elle ne l'avait supposé ! Elle qui avait craint de rester toute seule auprès de sa mère si elle était punie, elle aurait finalement la compagnie d'un ami. Elle avait de la chance de l'avoir rencontré. Adabu lui faisait de plus en plus penser à son frère Sora, et elle sentait réellement qu'elle pouvait être aussi proche de lui qu'elle l'était de ce dernier. Il n'était certes pas un membre de sa famille, mais il était un Pridelander. Tahora avait beau avoir des origines flous, elle accordait une grande importance à son clan, à qui elle offrait toute sa loyauté. Elle comptait bien devenir la meilleure chasseuse de la tribu, et inscrire son nom dans l'histoire de Prideland. Ainsi, un Pridelander était comme un membre de sa famille, puisqu'elle était prête à l'aider et à la protéger de la même manière qu'elle voulait aider et protéger sa fratrie et sa mère. Elle se sentait souvent galvanisée par cette pensée, par l'idée que le clan ne formait qu'une seule et unique force. Kumpa, même s'il n'était pas encore officiellement roi, avait réussi à rassembler tous les Pridelanders autour de lui, dans ce même objectif de reconquérir le Rocher de la Fierté.

Mettant de côté ces réflexions fort ennuyeuse pour une enfant, la petite féline se concentra sur son euphorie du moment. Elle était tellement heureuse de s'être fait un nouvel ami et cela emplissait son cœur de joie. Toute guillerette, Tahora sautilla autour du lionceau orangé et s'écria joyeusement :

- Vraiment ? Tu ferais ça ? Merci, c'est super gentil ! J'espère quand même que je ne serais pas punie, comme ça on pourra continuer à jouer ensemble. Oh, puis si tu veux un soir, on pourrait chasser des lucioles ! Ou bien courir après les lézards dans la Vallée !

Excitée et pleine d'enthousiasme, la petite lionne ne parvenait pas à se contenir. Les idées se bousculaient dans son esprit, et il lui tardait de partager d'autres jeux avec son nouvel ami. Sa queue battait l'air follement, et un immense sourire illuminait son visage. Elle guetta une réponse du lionceau, espérant qu'il accepterait ses propositions, et qu'il n'aurait pas peur devant son énergie débordante.

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L'énergie et la bonne humeur de la petite Tahora étaient visiblement contagieuse, car Adabu arborait à présent un vaste sourire. Cela fit chaud au cœur de voir l'air enjoué de son ami, elle se sentait rayonnante. Il n'avait pas l'air rebuté par toutes les propositions de jeux qu'elle lui faisait, et c'était plutôt bon signe. C'était aussi pour cette raison que Tahora préférait la compagnie des mâles que celle des femelles. Les filles ne voulaient jamais se salir ou prendre des risques, la plupart préférait papoter gentiment assise à côté de leur maman. C'était tellement ennuyeux ! La petite féline grise, quant à elle, aimait courir partout, se rouler dans la boue, chasser des insectes ou des lézards, faire des farces, poser des questions aux adultes... Il y avait tellement de choses à faire, pourquoi se priver ? Elle aurait largement le temps de s'ennuyer lorsqu'elle serait grande. Et encore, car elle devrait chasser pour son clan, et ce n'était pas une activité de tout repos. Parcourir de grandes étendus à la recherche de gibier était un travail qui demandait beaucoup d'entraînement et de préparation, et c'était à cela que Tahora rêvait depuis toujours. Elle était bien sûre encore trop jeune pour commencer vraiment à s'entraîner mais elle attendait ce moment avec beaucoup d'impatience. Elle aurait alors réellement l'impression d'être une digne Pridelander.

- Bien sur que je ferais ça, c'est normal. Je ne vais pas te laisser t'ennuyer pendant que moi je m'amuse, cela ne serai pas juste toi. Bien sur, cela serai bien que tu ne sois pas du tout punie, comme cela nous pourront jouer comme nous le voudrons. Et ce serai avec plaisir que je jouerai à nouveau avec toi !

Heureuse au possible, la petite femelle poussa un cri de joie en sautant dans les airs. Elle s'était officiellement fait un nouvel ami ! Et un super ami, qui plus est. Adabu avait quelque chose de plus mature que les autres enfants, mais il restait malgré tout joueur et amusant. Il avait accepté de participer à sa farce avec le vieux lion, ce qui prouvait qu'il ne manquait pas de courage et n'avait pas peur des réprimandes. C'était le partenaire parfait pour la petite boule de poil ! Tahora espérait bien qu'il tiendrait sa promesse, mais elle lui faisait confiance. Même si elle ne le connaissait que depuis quelques heures, elle savait qu'elle pouvait se fier à lui. C'était une des particularités des rencontres de l'enfance. Une fraction de seconde suffisait pour que l'amitié soit scellée, pour toujours. Cette magie incroyable disparaissait malheureusement en grandissant, les adultes étant plus méfiants. Ils n'offraient pas leur confiance au premier venu, et ne proposait plus de chasser les lucioles au clair de lune. C'était tellement dommage, car c'était ainsi que naissaient les plus doux sentiments.

Toujours tournant autour d'Adabu, imaginant déjà de nouvelles bêtises et farces à préparer, Tahora entendit la voix de sa mère au loin. Celle-ci était en train d'énumérer les noms de ses enfants, et celui de la petite féline grise ne tarda pas à venir. Cette dernière constata que la journée avait bien avancé, et qu'il était sans doute l'heure du bain. Une grimace se dessina sur le visage de la jeune femelle. Elle se tourna vers son ami, attristé de devoir déjà le quitter, et déclara sur un ton plaintif :

- Je dois y aller, ma maman m'appelle. Pour faire la toilette sans doute, je déteste ça !

Elle poussa un soupir, mais ses oreilles frémirent lorsque la voix de Nawapa se fit plus sévère au loin, insistant bien sur son nom. Si elle n'arrivait pas bientôt, elle allait passer un sale quart d'heure. Tahora donna donc un petit coup de langue sur la joue d'Adabu et lui offrit un dernier sourire.

- Merci encore pour aujourd'hui ! J'espère qu'on rejouera ensemble bientôt !

Et sans attendre, elle décampa, se dirigea vers sa génitrice. Cette dernière l'attendait, toute la fratrie étant déjà réuni autour d'elle. Sora accueilli sa sœur en lui bondissant dessus, et la petite famille alla s'installer dans un coin tranquille du Baobab pour commencer la fameuse heure du bain. Tahora, tandis que sa mère lui couvrait le corps de coups de langues, rêvait à ses prochains jeux avec Adabu, un sourire tranquille sur les babines.


[Fin du RP pour moi ! Super topic, Adabu est trop mignon vivement le prochain !]

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