Et voilà, une nouvelle journée sur cette satanée lande. Combien de temps encore Vukia devait-elle endurer ces paysages trop désertiques à son goût et cette chaleur insoutenable, sans parler du fait que son clan devait se partager les terres avec celui des Pridelanders. Heureusement que son clan est mieux parvenu qu'elle à s'adapter sur ces nouvelles terres mais pour combien de temps ? Narafi, la mère de Vukia, maintenait les ardeurs de la lionne dans sa sagesse de vieille mère expérimentée et patiente. Elle donnait courage à sa fille, espérant tout comme elle revoir un jour la beauté de la jungle luxuriante de l'oasis. De toute façon pour Vukia, c'était clair, l'histoire ne pouvait pas finir comme ça, les Jangowas ne pouvait pas garder ainsi la victoire. La Mositus ne baissera jamais les pattes.

Vukia faisait partie des lions exilés qui ne s'approchaient pas du grand baobab où tout le monde avait pris l'habitude de se retrouver. Il était hors de question pour elle de côtoyer les Pridelanders, mais restait tout de même dans les parages pour veiller sur les siens. Quand elle ne le faisait pas ou ne chassait pas, elle gardait cette habitude de s'éloigner de tout le monde pour chercher un peu de tranquillité au milieu de ce fouillis de lions. Elle pouvait parfois s'aventurer loin dans la lande, comme en ce moment où elle retrouva son vieil ami le Passage Marécageux. C'était ici qu'elle avait rencontré Kuzimu. Depuis qu'il était arrivé sur ces terres, elle gardait un oeil certain sur lui, épiant le moindre geste suspect de sa part. Elle se méfiait de beaucoup de monde, mais en particulier de celui-là.

Elle avait également été mener vers les frontières des terres du nord, où elle avait fait connaissance avec une jeune panthère des neiges avide de découverte, sans pour autant pouvoir quitter son monde froid et blanc. Une vie bien triste, s'était dit la lionne qui avait su éprouver un minimum de compassion pour ce jeune là. Cela l'avait étonné d'ailleurs, elle qui s'était toujours méfier de tout, se voir sympathiser et donner des conseils à un autre félin. La nature faisait parfois étrangement les choses. Elle s'était peut-être retrouvé en ce jeune félin, coincé dans son monde de glace, tout comme elle l'était dans ce monde de sable.

Comme d'habitude, le Passage Marécageux était humide et boueux, d'où son nom, mais la lionne Mositus commençait à le connaître par coeur à force de le visiter. Elle se rendait là-bas car elle savait qu'il répugnait la plupart des animaux et donc qu'elle serait normalement tranquille, quitte à se salir un peu les coussinets. Sur les lieux, elle remarqua quelques autres lions qui parcouraient la vase, certains faisaient la grimace au contact de la boue. Vukia pouvait les comprendre, elle n'appréciait pas plus que ça non plus. Seulement, si elle voulait vraiment être en paix, elle devrait aller bien plus loin que ça. Pour éviter de se salir les pattes, la lionne choisissait avec soin les zones stables où les poser. Les passages secs et durs devenaient de plus en plus rares au fur et à mesure qu'elle avançait. Elle commençait à arriver à des points qu'elle connaissait moins bien. Mais bon, à force, ça allait devenir aussi familier que le reste.

-Bonjour, auriez-vous besoin d’un peu d’aide ? Je viens de traverser un chemin où la quantité de boue est moindre, peut-être voudriez-vous aussi l’emprunter ? lança soudainement une voix non loin d'elle.

Surprise, Vukia pivota soudainement la tête en direction de la source de la voix, lâchant un grondement au passage car il s'agissait là d'une voix qui lui était inconnue. Et les voix, elle savait les reconnaître, elle savait lesquelles appartenaient aux membres de son clan et les autres non. Cette voix était aussi inconnue que le lion qui venait de l'émettre, et à sa vue, la femelle coucha les oreilles en arrière, son regard d'émeraude toisant le mâle perché sur un rocher.

- Ca ira merci, répliqua t-elle d'un ton froid, je n'ai pas besoin d'aide.

Elle aurait sans doute aimer ajouter au mâle de se mêler de ses affaires. Mais la lionne n'était pas une ingrate non plus et avait pris en compte malgré tout le désir du félin à lui venir en aide. Cela s'arrêtait là car ça ne retirait pas la méfiance qu'elle avait vis à vis des étrangers.

Sans bouger, Vukia ne lâchait pas l'inconnu du regard. Elle ne levait que ses pattes, une par une de temps en temps pour ne pas qu'elles s'enfoncent de trop dans la boue des marais, mais son attention était toute tourné vers le mâle qui l'avait interpelé. Hormis sa voix, du premier coup d'oeil, n'importe qui voyait que ce n'était pas un Mositus. Il avait le pelage beaucoup trop clair. Comme les Pridelanders se trouvaient aussi sur la lande, Vukia aurait pu penser que s'en était un aussi. Seulement, depuis le temps qu'elle était contrainte d'en voir plus souvent que d'ordinaire, elle avait appris à reconnaître l'odeur de ce clan. Ce lion ne la portait pas. C'était un étranger aux deux clans, raison de plus pour s'en méfier d'avantage.

La lionne ne connaissait pas vraiment les autres clans, à part les Jangowas et les Nordiques qui étaient très reconnaissables. S'il avait été Jangowa, elle n'aurait pas hésité à lui sauter à la gorge cela dit. Enfin, au final, qu'importait qui il était vraiment, puisqu'il n'était pas Mositu, il n'y avait aucune raison pour que la lionne se montre affable et l’accueille, lui et son aide, à pattes ouvertes. Elle prenait le temps de l'analyser au cas ou la situation venait à tourner rapidement à l'action. Il avait l'air jeune. Son âge devait rejoindre plus ou moins celui de la lionne. Elle ne connaissait pas son expérience de combat, mais il n'avait pas l'air bâtit pour. Pouvait-elle se fier à ça ? Elle n'avait pas l'intention de le sous estimer, pas même celui de le sur estimer. Mais elle avait confiance en ses propres capacités de combattante enseigner par sa mère.

Soudain, l'étranger quitta son poste d'observation, mettant les pattes à la boue et s'approchant un peu plus de la lionne qui se mit à fouetter l'air de sa queue devant cette initiative. Elle émit à grondement sourd du fond de sa gorge et sortit instinctivement les griffes, à demi cachées dans la vase.

-Allons, vous pouvez relever les oreilles Mademoiselle, je ne vous suis en aucun cas hostile.

Si Vukia devait écouter le premier venu lui dire ça, elle pourrait se faire attaquer sans aucun soucis. Ce n'était vraiment pas malin que de penser que par de simples paroles, la femelle allait prendre confiance comme une petite naïve. Imaginez si cela marchait avec les proies ? La lionne s'approchant de la gazelle en disant "Salut ! N'aies pas peur je veux être ton amie !". Ah ! Les chasses seraient pleines d'hypocrisie dégoûtante mais très efficaces.

- Ca c'est à moi d'en juger ! lança la femelle hargneuse.

Son échine qui s'hérissait doucement offrait un avertissement au mâle de maintenir ses distances. Vukia, faute d'être sociable, communiquait beaucoup par langage corporel.

-Vous ne dormez jamais au Baobab ? Il ne me semble pas connaitre votre visage.

Quel changement de sujet étrange. Mais cela voulait dire que ce lion vivait au baobab malgré qu'il n'était ni Mositu, ni Pridelander ? Encore un étranger qu'elle avait intérêt à surveiller pour veiller sur son clan. Ce lion était désormais dans le viseur de la redoutable lionne.

- Qui êtes-vous ? gronda t-elle, d'une voix forte, que faites-vous au Baobab ?

Malgré son jeune âge, Vukia ne manquait jamais de se montrer autoritaire si nécessaire. Tous ces lions inconnus qui tournaient autour de son clan ne cessait de la rendre furieuse intérieurement. Vivement qu'ils retournent tous à l'oasis, loin de tous les autres, ce qui sera un énorme poids en moins. Tout était tellement plus facile quand il n'y avait que les Jangowas à surveiller dans le désert.

Mettre un nom sur cette tête serait déjà bien avancé pour Vukia. D'après les dires du lion, celui ci cotoyer pas mal la Lande, le Baobab, mais pourquoi ? S'il était ni un Mositu, ni un Pridelander, pourquoi ? Comme s'il n'y avait pas assez de lions comme ça qui se mélangeait dans un seul endroit. Vukia devenait de plus en plus effarouchée en scrutant l'avançant du lion vers elle. Elle exigea alors son identité et ce qu'il faisait dans le coin. La réponse du mâle ne changera pas de beaucoup l'attitude épineuse de la femelle, mais le "pas de beaucoup" sera toujours mieux que rien. Finalement, le lion répondit :

-Pardonnez-moi l’impolitesse d’avoir oublié de me présenter. Je me nomme Sabaru, je ne suis point un Pridelander mais je viens d’un peu plus loin sur la Terre des lions, des Terres libres. Mon clan connaissant quelques problèmes en ce moment, j’ai trouvé refuge ici avec l’accord du Roi de Prideland. Je restais jusqu’à aujourd’hui près du Baobab en compagnie d’un camarade Freelander et d’une amie Pridelander.

Attentive, la lionne redressa un peu ses oreilles aux rebords noirs. Ainsi, ce lion dénommé Sabaru venait des Terres Libres ? Sans doute un Freelander dans ce cas là. Vukia connaissait peu de chose des lions qui venaient de là-bas, tout comme elle ignorait tout de ce à quoi ressemblait ce territoire et d'un autre côté, cela lui importait bien peu. Ce genre d'ignorance ne la dérangeait nullement. Elle préférait ne pas se mêler de choses qui ne la regardaient pas.

- Ah, vous êtes un Freelander ? fit-elle sans pour autant baisser le ton de sa voix acrimonieuse.

Apparemment déjà proche du clan des Pridelander à en croire ses paroles. Car oui, Vukia croyait en ce qu'il lui disait. S'il y avait bien une chose dans laquelle la femelle était douée, c'était de faire la part entre le mensonge et la vérité. Elle pourfendait le regard de son interlocuteur, jusqu'au plus profond de ses prunelles, pour distinguer la véracité de ses dires.

- Un rebelle ? ajouta t-elle, ne serait-ce que pour confirmer ce qu'elle savait déjà.

Elle avait effectivement entendu parler des rebelles des Terres Libres d'ici mais sans plus.

-Cette terre semble être un havre de paix, je pensais aller à la rencontre de quelques Pridelanders et Mositus mais… commença de nouveau le lion avant de se taire.

Il paraissait hésité, et Vukia, bien que maintenant sa position défensive et désireuse de contester les mots du mâle, attendait la suite de ses paroles, silencieuse et patiente.

- ...pourtant je vois qu’il existe des parts de méfiance présentes. Vous, vous seriez un mositus ?

D'un geste de la tête, Vukia affirma les derniers mots du lion. Elle finit par redresser les oreilles en avant, avant d'ajouter :

- Un havre de paix ? Ce n'est qu'une décharge d'exilés. Ce "havre de paix", tout le monde s'en passerait bien si on pouvait regagner nos terres respectives ! Plus d'un lion ici a de quoi avoir des parts de méfiance.

La lionne se redressa un peu plus sur ses pattes pour mieux faire face au lion, sans quitter ses iris haineuses et ses griffes dehors. Sa queue continuait de balayer l'air au dessus de la vase, et son échine restait légèrement hérissée.

- Mon nom est Vukia, finit-elle par dire, de ses mots qui tranchaient la conversation comme une lame acérée, guerrière Mositu.

- Mademoiselle Vukia, finit par dire le dénommé Sarabu, vous n’êtes pas la seule à avoir eu des problèmes ici. Les Pridelanders se sont faits attaquer par des lions aussi injustes que semblent l’être les jangowas, j’ai failli me faire tuer à mon tour par des hyènes et d’autres Freelanders, ne croyez-vous pas que vous vous trompez de lion à regarder de travers ?

- Mêlez-vous donc de ce qui vous regarde, lâcha la femelle, je ne vous ai rien demandé que je sache.

Si en plus, ce mâle venait lui faire la morale, elle ne risquait pas d'apprécier du tout. Ce n'était pas que le lion avait tort ou raison, c'était le simple fait de lui reprocher sa trop grande méfiance. Vukia jugeait par elle même si tel ou tel était digne de confiance ou non. Parfois, cela se faisait facilement, étrangement facilement si on prenait le cas de Barafu. D'autres fois, comme maintenant, ou comme avec Kuzimu, cela pouvait paraître impossible. Mais l'était-ce vraiment ? N'importe qui pouvait comprendre l'agacement de Sabaru devant l'agressivité de la lionne. Mais il devait se rendre à l'évidence que tout le monde n'était pas aussi sociable que lui et que certains avaient de besoin de temps et de preuves pour se montrer plus ouverts.

-Les frontières de la land sont gardés, les risques d’intrusion sont très limités, qui craignez-vous ici ? Personnellement je pense que les Pridelanders ont autres préoccupations que de vous chercher des noises, c’est la même chose pour moi et pour mon camarade. Mais tout cela ne semble être pour vous que des paroles, j’en conçois. Avez-vous eu des problèmes avec un autre clan que les jangowas qui sont loin à présent ?

Ce qui distinguait Vukia de ses compatriotes, c'était bien son caractère acariâtre. Il y en avait bien peu dans le clan des Mositus. Ce n'était pas vraiment de la faute de la lionne, élevée ainsi depuis toujours par sa mère. Mais même Narafi n'avait apparemment pas prévu d'avoir une fille aussi vindicative vis à vis des étrangers. Par moment, elle se demandait si cela avait un rapport avec son père mais étant donné qu'elle avait tout fait pour ne jamais parler de lui à sa fille, elle avait du mal à prendre cette hypothèse au sérieux. Aurait-elle était trop dur dans l'éducation de la petite lionne ? Vukia était sans doute encore un peu jeune mais quand elle atteindra un âge plus mûr, qui sait si elle ne trouvera pas le self contrôle de sa mère dans ses gènes. Même si Narafi était plus calme plus à cause de son âge avancé que par une immense sagesse acquise au cours de sa vie. En tout cas, Vukia faisait cavalière seule en se baladant dans la lande pour s'assurer qu'il n'y avait pas d'étranger. Mais c'était la première fois qu'elle rencontrait un lion autre qu'un Mositu ou un Pridelander, ou encore un Voyageur.

- Il ne manquerait plus que ce soit le cas, répliqua la femelle.

Et encore, Vukia n'était pas encore au courant de ce qu'avait prévu le prince de Prideland et son alliance avec les lions du désert. Mais lorsque ce sera le cas, c'était certain qu'elle n'était pas prête d'offrir sa confiance à ce clan, déjà que ce n'était pas le cas maintenant et précisément parce que la lionne savait que ce genre de chose était possible. Qu'il était possible que les Prideland, en quête actuellement d'alliés, ne se décident à se mettre avec les Jangowas. Mais le lion venu de Freeland insista d'avantage sur la méfiance de la femelle :

-Excusez-moi de mon insistance. C’est seulement que, en ce moment j’ai l’impression qu’il n’y a que vos deux clans qui puissent encore vivre en paix entre eux sur la Terre des lions, les autres clans ne semblent décidemment pas s’entendre d’après ce qui est rapporté à propos des Jangowas, des Outlanders et même des hyènes. C’est tellement une pagaille sans nom, si on pouvait au moins garder deux clans « unis » pour un temps. On ne peut pas nier le fait que des Pridelanders et des mositus arrivent à s’entraider, je l’ai vu de mes yeux.

Ne s'occupant ni des Outlanders, ni des hyènes, Vukia n'avait de haine que pour les lions du désert. Comme le mâle, elle avait également vu des membres de son clan s'associer avec les membre du clan des Pridelanders. Elle se contentait d'observer de loin. Elle ne pouvait pas aller à l'encontre des autres Mositus, si ces derniers avaient décidé de faire ami ami avec les lions de l'autre clan. La lionne observait mais restait vigilante et n'hésiterait pas à intervenir si jamais le besoin s'en faisait sentir.

- Non...fit la Mositu, on ne peut pas le nier...

Elle avait baissé le ton, même si celui-ci restait amer, démontrant qu'elle n'aimait pas plus que ça la naïveté de son propre clan. Ce n'était pas parce que le prince de Prideland avait une bonne réputation, que cela prouvait quelque chose. Ca serait effectivement bien que tout le monde s'entende bien, soit en paix, mais au fond de la lionne, elle n'arrivait pas à l'approuver. Prideland n'avait pas encore fait ses preuves envers elle pour montrer sa bonne foi. Le prince Kumpa n'aurait de toute façon pas eut d'autres choix que d'accueillir le clan des Mositus sur la Lande des Sans Terre. La Lande des Sans Terre ne lui appartenait pas, pas plus que le Grand Baobab. Si les Pridelanders avaient refusé l'accès de la lande aux Mositus, Vukia se serait probablement battu pour assurer les droits de son clan.

-Malgré votre méfiance, n’avez-vous jamais eu la vague idée de solliciter l’aide des Pridelanders ? Un marché qui pourrait faire profiter les deux clans ? Je veux dire, vous n’avez pour le moment pas beaucoup d’autres opportunités qui s’offrent à vous à vrai dire.

Vukia recoucha légèrement les oreilles sur sa tête tandis qu'elle répondit :

- Ce n'est pas à moi de prendre pareille décision. Mais c'est une idée que je ne conseillerais à personne. Les Pridelanders ont à faire avec des lions noirs sur leur terre et nous avec des lions du désert. Et vous donc ? Les Freelanders rebelles ? Etes-vous là uniquement pour fuir votre terre ?

Agacée d'avoir les coussinets trempant dans la boue, la jeune lionne fit un petit bond sur un plateau de terre plus sèche avant de se tourner à nouveau vers Sabaru.

-Non, nous et les Pridelanders sommes dans le même panier face aux mêmes personnes. Freeland est également occupé par des lions noirs, dirigé par un lion ayant monté sur un trône qui ne lui revient pas. Moi et quelques Freelanders avons pu s’échapper mais c’était une exception, on se sauve normalement difficilement de là-bas.

Vukia n'était pas au courant de ça. Du fait que Freeland ai été la proie des Nyeusis. Finalement, il n'y avait que les Mositus qui se trouvaient là sans rapport avec ces lions noirs. La terreur qu'ils infligeaient allait-elle encore s'étendre ? Les Jangowas allaient-ils être touché ? Ca serait étonnant. Les Nyeusis étaient tout noirs, ils ne tiendraient pas deux minutes dans le désert. Obtenir ce territoire ne leur servirait à rien.

- Mais on compte bien reprendre les terres libres, tout comme vous semblez avoir l’envie de retrouver votre Oasis. Mon véritable roi nous rejoindra à la land dans quelques temps et avec les Pridelanders, on s’aidera mutuellement, c’est le but du pacte établi avec eux.

- Je vois...fit la lionne.

C'était toujours plus facile de s'allier contre un ennemi commun. Les Pridelanders veulent récupérer leur terre tout comme les Freelanders. Ils leur suffisaient pour cela de vaincre les Nyeusis. Mais pour les Mositus, c'était différent, l'ennemi était différent, il s'agissait du clan entier des lions du désert.

-Et pour vous, connaissez-vous les intentions de votre leader pour le futur ?

Contrairement aux autres clans, les Mositus ne possédaient pas de roi mais un chef. Ce qui était un peu normal pour un clan prônant le pacifisme. Il n'y avait aucun intêret pour les lions de l'oasis d'avoir un trône à occuper, la place la plus dangereuse de toute la hiérarchie. D'ailleurs, Vukia n'avait jamais vraiment compris ce désir des autres à vouloir absolument être roi. Qui pouvait bien convoité la place que tout le monde désirait ? C'était un coup à pousser à l'assassinat, au complot, au désir, au pouvoir...Impossible d'avoir un clan en paix avec un tel système.

- Nous n'avons pas de leader, répondit la lionne, du moins, pas encore.

Elle n'aimait pas trop en dire alors n'ajouta rien de plus mais savait déjà qu'il y avait deux candidats au poste de chef. Elle attendra bien évidemment de connaître leur intention avant de faire son choix.

- Mais qui que ce sera, j'espère juste qu'il ou elle fera le bon choix pour notre clan, ajouta la femelle en espérant que le prochain leader ne sera pas un naïf.

-Je vous le souhaite également.

Vukia gardait son regard sur le mâle, les oreilles pointées vers l'avant. Elle était étonné de la tournure de la conversation alors qu'au départ, la lionne avait démontré tout ce qui disait au lion de passer son chemin avec elle. Mais il était resté et avait enchaîné la discussion et à son grand étonnement, Vukia s'était laissée entraîné sans pour autant baisser sa garde. Cela confirmait le fait qu'il y avait plusieurs timing selon les individus qu'elle fréquentait pour pouvoir se faire un minimum accepté par elle. Si on se fiait aux expériences précédentes de la lionne avec des inconnus, on pourrait dire que Sabaru n'avait mis, ni trop de temps, ni pas assez.

-Hé bien, je ne vais pas vous déranger plus longtemps. Je vous remercie de ce petit entretien et vais vous laisser profiter de votre journée. Ah, et si vous désirez finalement prendre un chemin plus facile pour sortir de cette boue, suivez mes traces.

Le lion fit un signe de tête en guise de salut à la femelle et cette dernière, le lui rendit dans un bref mouvement de tête également. Elle avait perdu un peu de son air si agressif et n'ajouta rien de plus pour le mâle qu'elle suivit un instant du regard jusqu'à ce qu'il soit assez éloigné. Par la suite, Vukia se tourna dans la direction qu'elle avait commencé à emprunter avant de faire la rencontre du Freelander et reprit son chemin malgré les mots de ce dernier. De toute manière, elle n'avait pas de but précis, mais suite à ce qu'elle venait de vivre avec ce lion, elle continuait sa route l'esprit empli de réflexion à son sujet.