La première approche avec les Pridelanders avait été réellement satisfaisante. Je ne pensais pas que nous tomberions d’accord aussi aisément avec le roi.

Mon nouvel habitat, sans doute pour un bon de temps, s’étendait là. Au milieu de lions foncés et de couleur fauves dont je ne connais pour le moment que 2 d’entre eux. Cette terre n’avait beau être qu’un prix de consolation, elle avait tout de même la capacité d’acceuillir deux peuples entiers. Comment a-t-elle pu rester inhabitée par un quelconque clan avant l’arrivée des Pridelanders et Mositus ? Tout cet espace me laissait de marbre au fur et à mesure de ma marche aux cotés de Mina, et je pense qu’il existe des recoins encore non explorés. Nous n’y serons pas vraiment malheureux si je puis dire, le temps que les problèmes extérieurs se règlent.

Notre conversation terminée avec le roi, j’avais demandé à Mina de nous présenter la terre afin de la connaitre rapidement pour plus d’aisance. Finalement, Itan n’est pas venu avec nous et a préféré partir dormir et récupérer de sa journée au pied du Baobab, peut-être voulait-il découvrir lui-même plus tard cette terre. Ce baobab justement, nous nous dirigeons vers lui, sans doute il abrite des lions dans son creux. En réalité et je le voyais de là où nous étions, il est comme une sorte de petite caverne en bois, il est tellement grand que son creux en fait une salle. Je n’avais encore jamais vu ça.

Au fur et à mesure que nous nous en approchions, nous croisions régulièrement des lions, seuls ou en groupe. Il arrivait que Mina m’informa du nom de certains, comme par exemple pour sa mère, la reine, et le prince de Prideland :

-Tu vois cette lionne là-bas? dit-elle en désignant du menton une vieille lionne au pelage gris. C'est ma mère, Uzazi. Et les deux autres un peu plus loin, il s'agit de la reine Malkia et du prince Damu. Ils sont très gentils.

Je ne doutais pas de la gentillesse de ce clan au vue de celle dont Kumpa a fait preuve. Je ne le connais pas encore beaucoup ce peuple, mais il m’inspire déjà une bonne confiance. Aucun lion ne m’a regardé de travers comme un étranger malotru depuis que j’ai mis les coussinets sur la land. Je n’étais plus aussi gêné que je l’étais lors de mon arrivée, j’étais détendu et ce genre de sensation fait du bien en cette période. La journée est passé bien vite et la nuit va de nouveau tomber sous peu, dire que en 24h nous pouvons faire que peu de chose, dans combien de temps pourrons-nous bouger ?

Après avoir traversé une partie de la land, nous arrivions enfin au baobab où Mina se glissa aisément à l’intérieur à l’aide d’une fissure laissant entrer ou sortir les occupants. Je la suivis mais je vous avoue que si elle était passé avec facilité et légèreté, j’avais moi-même beaucoup plus de mal, n’étant pas habitué à ce genre d’entrée. Alors que j’avais la moitié du corps à l’intérieur de l’arbre, Mina continua la visite guidée :

- Nous dormons habituellement ici, l'écorce de l'arbre nous protège du vent.

Je finissais de forcer un peu mon corps pour finalement passer entièrement à travers la fissure, laissant tomber mes pattes arrières. En effet le bois des murs nous isolait parfaitement du vent. Il faisait assez sombre à l’intérieur et plusieurs occupants étaient déjà dans les bras de Morphée. Il y avait majoritairement beaucoup de bébés, dont certains ne devaient pas avoir plus de deux ou trois mois. L’un d’eux bougeait particulièrement et finissa par ouvrir les yeux. Je m’approcha pour l’observer de plus près, il semblait intrigué. Mais il me tourna le dos assez rapidement pour se rendormir auprès du pelage de son mère elle-même somnolente.

-Je crois que nous ferions mieux de sortir... chuchota-elle en souriant, Tu viens?

Il est vrai qu’il vaudrait mieux revenir seulement à l’heure de dormir pour nous, il ne faut pas déranger plus longtemps ces lionceaux et leurs mères, j’approuva d’un signe de la tête. Je la laissa passer devant moi pour sortir puis je commença alors à retenter de sortir de l’arbre par la fissure, non sans plus de facilité. Je passais au moins 10 bonnes secondes à me décoincer une fois la moitié du corps sorti, comme la première fois, puis je réussi péniblement à passer entièrement.

-Hé bien, si il faut effectuer cette acrobatie matin et soir ça promet. Enfin, question d’habitude je suppose ! Dis-je non sans un air gêné de mes piteux exploits à entrer et sortir du Baobab.

Je tournais ensuite la tête vers le reste du paysage. Des lions commençaient à revenir vers l’arbre pour les couche-tôt. Parmi eux j’observais plusieurs lions très foncés, très certainement des mositus. Je n’ai pas encore posé la question de leur présence ici mais je sais que normalement ils vivent dans le désert. Pourquoi ont-ils quitté le désert ? Je m’étais demandé si les Nyeusis n’étaient également pas impliqué dans cette histoire lorsque j’ai retrouvé Mina. Je n’avais pas eu le cœur à lui poser trop de questions, mais je suppose que maintenant je peux le faire pour satisfaire ma curiosité sur ces terres.

-Dis moi, pourquoi les Mositus ont-ils établi leur habitat ici avec vous ? Quelque chose se serait passé dans le désert ?

Demandais-je avec une expression intrigué. De vue, ils me semblent s’entendre parfaitement avec les Pridelanders, j’en vois beaucoup ensemble. Cette cohabitation ne semble gêner ni l’un ni l’autre.

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La guerre ne se faisait pas que chez nous et j’en avais la confirmation :

-Je ne suis pas certaine de ce qui s'est passé dans le désert, mais on m'a dit que cela avec un rapport avec les Jangowas. C'est bien connu, ces deux clans se détestent... Les Jangowas auraient chassés les Mositus du désert à ce qu'il parait... Elle fit une petite pause, pensant au fait qu'eux aussi, Pridelanders, avaient été chassés de leurs terres... Pour la cohabitation, je crois que Kumpa et Siri se sont mit d'accord à cause du point en commun que nous avons... Nous avons tous été chassés de nos terres. Nous comprenons leurs difficultés et ils comprennent les nôtres...

Les jangowas ? J’avais déjà eu vent de ce clan mais je ne savais pas qu’ils avaient une quelconque relation avec les mositus. Par contre, contrairement à eux, ceux-là ne m’ont pas l’air d’être des tendres, ils ont agit de la même manière que les Nyeusis et ça me suffit pour ne pas les porter dans mon cœur sur une première description d’eux. Siri doit être quant à lui un roi ou un leader du même rang que Kumpa, c’est plutôt encourageant de voir que ces deux clans puissent cohabiter en paix.

J’avais la tête toujours tourné vers les autres lions, tout au loin de la land lorsqu’elle repris :

-Sabaru...? Qu'arrivera-t-il si nous trouvons Haki et Déjem? Si nous vainquions les Nyeusis et Sharkan...? Ne sachant pas si ses questions étaient claires, elle poursuit. Je veux dire, retourneras-tu à Freeland? Et... Et s'il y a encore des guerriers de Sharkan sur vos terres? Et qu'ils vous en veulent encore?

Je n’avais pas encore pensé au futur, enfin le futur d’après le retour de Dejem. Je suis tant focalisé sur cet unique détail que je n’avais pas regardé plus loin dans le temps à vrai dire. Mais il est clair que je n’ai pas l’intention d’abandonner Freeland, c’est ma terre natale malgré le contexte qu’il y règne. J’ai reculé une fois face à Sharkan et je ne le referais plus, du moins j’essayerais. Quant aux fidèles de ce lion un peu trop insistants, je sais qu’ils ne feront pas le poids face aux héritiers et le sur-nombre de leurs partisans contre eux. Les seules personnes risquant de poser un gros problème sont les Kulishas. Pour en avoir rencontré une typique d’un cerveau lavé, j’ai vu de mes yeux qu’ils ne renonceront pas facilement à défendre une tyrannie. Malheureusement ils n’y peuvent rien et je les sens pas comme des ennemis, comment les aidez tout en luttant contre nos vrais ennemis ? Est-ce seulement possible ? Voir les Freelanders rebelles s’attaquer à eux et vice-versa est actuellement ma plus grande crainte. Cependant celle qui s'inquiète encore d'avantage des évènements est à coté de moi, et ça je ne l'avais pas encore vue jusque là.

-Je ne veux pas qu'il t'arrive du mal...

Je ne m’en étais pas rendu compte mais elle semblait très mal à l’aise. Je me demandais si j’avais finalement bien fait d’entamer le sujet des conflits autour de nous, tout ce que j’avais déclenché était de l’inquiétude arrivé inutilement. Je tachais de lui répondre, un poil perturbé et gêné :

-Je…Il est trop tôt pour penser à ça encore. Mais sache que lorsqu’on aura retrouvé Dejem et Haki, à part ces lions noirs à Freeland, rien ne s’opposera longtemps à eux. Les partisans à Sharkan sont peu nombreux, à moins que sa côte de popularité ait monter en flèche par une quelconque raison depuis mon dernier jour là-bas, il y a peu de de chance qu’il puisse résister longtemps.

Oui, je n’avais pas mentionné les nombreux kulishas, oui je mentais. Les choses se montrerait beaucoup plus compliqué que ça à l’avenir, mais pourquoi l’inquiéter maintenant ? La peur des évènements futurs se lisait sur son visage, elle doit suffisamment s’inquiéter pour Prideland, il n’est réellement pas nécessaire de rajouter des problèmes d’un autre royaume. Je n’ai pas le gout du mensonge mais actuellement la vérité serait difficile à digérer.

-Quoiqu’il en soit, ne t’en fais pas à ce sujet. Ni moi ni Itan ni aucun autre Freelander fuyard n’agira stupidement en mettant sa vie en danger pour le moment. Ici nous sommes en sécurité, on aura le temps de réfléchir comme il se doit.

Nous n’avons pas tant de temps que ça. Si jamais on ne retrouve pas les héritiers à temps, il va falloir improviser à deux avec Itan, et ça j’ignore si ça va donner de bons résultats.
Pour l’instant je préférais dévier un peu le sujet de conversation, on ne peut pas dire qu’il ait été très varié aujourd’hui.

-A propos, tu sais ces différentes terres qu’on avait affirmé tous les deux vouloir visiter plus tard, aux montagnes humides à Freeland, veux-tu toujours le faire dans un futur proche ou loin ?

Personnellement j’étais initialement vraiment emballé par cette idée car je n’avais jamais quitté Freeland jusqu’à peu de temps. Mais avec ces dernières péripéties, je me sens de plus en plus concerné par ma terre natale et de moins en moins attiré par le monde extérieur. Des conflits partout, des clans hostiles comme semble paraître les Jangowas, n’est-on finalement pas mieux chez soi ?

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Elle semblait avoir du mal à répondre, ce que je comprenais. Lui parler de ça alors qu’elle ne peut même pas retourner chez elle, ce n’était peut-être pas des plus approprié. Un voyage n’est pas appréciable s’il ne peut jamais se terminer par un retour au bercail.

-Oh, euh... Je... Balbutia-t-elle. Pardonnes-moi Sabaru, je sais que nous nous étions promis de voir ces terres ensemble... Mais je ne peux me permettre de quitter ma mère et mon clan qui ont besoin de moi... Pourtant, j'aimerai pouvoir les explorer avec toi, mais le devoir m'appelle auprès des miens... Comme je sais que votre devoir vous appelle toi et Itan sur Freeland, même si cela implique que vous soyez en danger...

Je ne parlais pas évidemment de le faire en temps de guerre mais elle semblait clairement me faire comprendre qu’elle n’en avait plus l’envie. Elle avait même pris cette anecdote pour une promesse, ce que je ne pensais pas si fort dans son esprit. Elle a sans doute pris conscience qu’elle a besoin de son clan et que son clan a besoin d’elle, tout comme moi. Plutôt rassuré de savoir que nous étions sur la même longueur d’onde à ce propos, j’essayais de lui enlever la gêne dans sa voix :

-Je suppose que tu as raison. De toute manière on peut en apprendre beaucoup déjà sur la land, la curiosité n’est plus celle qu’elle était à Freeland auparavant.

C’était sûr, on risquait bien d’oublier cette idée. Nous avons à nos cotés des Mositus chassés de leur habitat par les princes du désert, cela donne t-il envie de s’y aventurer ? Loin de là. Trop de problèmes règnent par chez nous, on ne peut pas se contenter de les ignorer.

On allait à présent sans doute passer du temps à fouiller les alentours avec l’aide des Pridelanders. La land attirerai sans doute les personnes manquantes, les bonnes mais aussi probablement quelques mauvaises n’ayant pas leur place ici. Notre présence ici attirerait peut-être des problèmes dans le futur, il fallait se dépêcher de régler le problème de Dejem et Haki pour gagner un peu plus en indépendance et ne pas entrainer trop de personnes dans le conflit de Freeland.
Je regardais les terres alentours que l’on avait au loin, ils se trouvent avec de grandes chances ici, éloignés de Freeland. Il commençait à faire sérieusement sombre, les formes du paysage devenaient indistinguables.

- Désormais moi et Itan on s’occupera de ratisser les alentours à la recherche des personnes manquantes. Il ne faut sans doute pas trop s’écarter de la land en ce moment sauf pour de réels besoin vu la situation actuelle. D’accord ? Le mieux que tu puisses faire serait sans doute de veiller sur ta mère. Je sais que tu veux nous aider, mais dans les premiers jours ici il vaut peut-être mieux attendre de voir quel lion pourrait être attiré par la land avant de complètement en sortir.

Il me semblait d’ailleurs qu’elle me l’avait montrée rapidement parmi les nombreux lions auquels elle m’a posé un nom, j’ai le vague souvenir d’un pelage gris et ça m’avait assez étonné pour le coup vu le pelage clair dont faisait preuve sa fille. Sa couleur lui viendrait alors complètement de son père, j’aurais été bien curieux de voir son aspect à lui.

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Je revenais vers le grand baobab. J'avais pendant toute la nuit, surveiller les alentours, cherchant si quelqu'un nous espionner et guettant une approche inconnue. Par chance je n'ai pas croisé de nyeusis, seulement une gazelle égarée. Je n'ai pas pris la peine de la tuer car elle avait la peau sur les os, cela ne reviendrait pas à grand-chose de manger des os.

D'un pas nonchalant je me dirigeais donc vers le grand arbre, contre lequel de nombreux lions se reposaient. Depuis leur chute les pridelanders sont obligés de se cacher ici, loin de leur terre natale. C'est triste, tout comme moi qui est encore plus loin de mes terres natales ...

En y pensent, je vis Sabaru qui était toujours en compagnie de la jolie Mina. Ils sont vraiment inséparables les deux tourtereaux. Je souris à leur vue, leurs façons de se regardaient crever les yeux qu'ils s'aiment. Même avec les calomnies de la vie, l'amour triomphe toujours. C'est plus fort que tout.

Pour ma part, j'ai perdu de vue depuis bien trop longtemps l'être que j'aimais. J'ai même peu à peu oublié de penser à elle, jusqu'à arrêter de l'aimer. Je ne sais pas ce qu'elle est devenue, si elle est toujours sur Freeland ou non, si elle pense toujours à moi ou si elle a refait sa vie. Ce serait mieux qu'elle m'est oubliée, ce n'est pas bon d'aimer quelqu'un qu'on ne peut pas voir et qui est recherché mort ou vif par son roi. C'est donc ainsi que je me suis faits une raison. Inaya n'était plus mien le jour où je me suis enfuie. J'ai été triste quelque temps mais en l'oublie, j'ai aussi oublié la tristesse.

Je m'approchais alors d'eux, le sourire aux babines. J'entendis Sabaru qui parlait des Nordiques, se questionnent du lieu de vie des lions blanc. Arrivant dont à leur hauteur je leur lançais un grand sourire et rit doucement.

-Oui, a ce qu'on raconte ils vivent dans les montagnes les plus hautes et enneigées qui existent.

Il est vrai que je m'incrustais un peu dans leur conversation mais une idée s'était mise à germer dans ma tête. Nous avons fait en sorte d'avoir l'aide des Pridelands pour combattre Sharkan, dans ce cas, pourquoi ne pas demander l'aide des Nordiques ? À ce qu'on raconte, ils sont beaucoup plus grands et fort que nous, telle des géants des neiges. Mais ceci n'est qu'une histoire pour les enfants. Je pense qu'ils ont tout simplement la même carrure que nous avec un plus gros pelage. Je regardais tout à tour les deux félins et souris avec gentillesse à Mina, elles qui nous avaient présentés à Kumpa, il y a quelque temps maintenant.

-Désolé de vous interromprez mais ... les Nordiques pourraient nous aider, en se rallient à notre cause ?

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Itan - Chinja - Sumu

Alors que je fixais cette montagne de neige au loin, attendant la réponse de celle qui me tenait compagnie ce soir, ce fut une voix masculine non inconnu qui me porta la réponse, ce qui ne manqua pas de me surprendre un petit peu.

-Oui, a ce qu'on raconte ils vivent dans les montagnes les plus hautes et enneigées qui existent.

Je me retourna et vis Itan, qui n’avait pas l’air alors d’avoir trouvé encore le sommeil, nous rejoignant dans la conversation. Il confirma mon interrogation en arrivant à notre hauteur. Je retournais la tête alors vers ces montagnes, le mode de vie des Nordiques avait le don de m’impressionner. J’ai écouté pas mal de légendes à leur sujet et cette montagne est sans doute digne de leur grandeur.

Il poursuivit sur une idée qu’il semblait avoir en tête.

-Désolé de vous interrompre mais ... les Nordiques pourraient nous aider, en se rallient à notre cause ?

Se rallier à notre cause ? Je pensais pourtant que c’était déjà le cas, sinon comment aurions-nous pu justifier la présence du lionceau blanc dans les gorges, ainsi que la mort de leur roi au rocher de la fierté ? Ils ont dû s’entendre il y a un moment avec les Pridelanders pour avoir obtenu leur soutien lors de cet évènement, mais accepterons-t-ils d’aider de nouveau Kumpa alors que leur roi ainsi que d’autres nordiques probablement sont tombés au combat dans un conflit qui ne les touchent pas directement ? On les a toujours décrit comme braves et valeureux, mais sans doute ne faut-il pas abuser de leur soutien en si peu de temps, non ?

Mina prit la parole à son tour :

- Hé bien... commença-t-elle d'une voix un peu songeuse. Nous, les Pridelanders, avions un accord de paix et d'entraide avec les Nordiques lors du règne de Theluji, mais maintenant qu'il n'est plus, j'ignore à qui il faudrait parler... Mais selon moi, ça vaudrait la peine d'essayer! Les Nordiques sont bons, s'ils voient notre détresse, ils ne nous laisseront sûrement pas tomber.

Ce n’était pas à nous de le faire si cela était possible, mais à Kumpa. Certes nous le soutenons, mais notre priorité se tourne pour le moment sur les Freelanders égarés et les héritiers. Le temps leur est compté, pas les nordiques. Cependant j’avais un petit grain sur la conscience en ce qui concerne l’enfants nordique que nous avions sauvé. Au final, a-t-il retrouvé son habitat ou non ? Peut-être pourrions-nous prendre du temps pour s’en assurer, un de ces jours ?

-Il ne faut pas s’en faire à leur sujet, Kumpa prendra sans doute les choses en main avec eux. S’ils ont été des alliés puissants durant la guerre au rocher, je doute qu’il se passe de leur aide pour récupérer son royaume.

Le seul nordique que j’avais aperçu était déjà bien grand pour son âge, les adultes eux seraient peut-être aussi grands que les Nyeusis. Il faut au moins une grande carrure pour vivre dans des montagnes aussi enneigés et donc aussi froides. Il est sûr qu’il ne faudra pas les négliger lors de la revanche.

- Mais… dis moi Itan, tu n’as pas eu toi non plus de nouvelles de l’enfant blanc que nous avions secouru ? Tu ne l’a pas aperçu toi aussi Mina après la fuite de tout le monde ? Je n’ai pas pu l’emmener avec moi après l’avoir sorti de la bataille, c’était trop risqué. J’ignore s’il a pu finalement rentrer chez lui.

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Sabaru semblait surpris de me voir arriver. J'espère que je ne venais pas de les déranger quand même. Mina expliquait un peu songeuse qu'eux, les Pridelanders avaient un accord de paix avec l'ancien souverain du Nord, Theluji. Mais en effet depuis sa mort, est ce que le nouveau souverain des montagnes respectera leur accord ? C'est à Kumpa de voir ça. Sabaru ne fils que confirmer mes pensées.

-Il ne faut pas s’en faire à leur sujet, Kumpa prendra sans doute les choses en main avec eux. S’ils ont été des alliés puissants durant la guerre au rocher, je doute qu’il se passe de leur aide pour récupérer son royaume.

Je regardais Sabaru tout en réfléchissant, perdu dans mes pensées. Oui en effet il n'avait pas tort. Je n'ai jamais vu de Nordique encore, sauf le jour où je me suis retourné contre les miens et les hyènes. Une petite boule de poils blancs tous poussiéreux et apeurer.

-Mais… dis-moi Itan, tu n’as pas eu toi non plus de nouvelles de l’enfant blanc que nous avions secouru ? Tu ne l’as pas aperçu toi aussi Mina après la fuite de tout le monde . Je n’ai pas pu l’emmener avec moi après l’avoir sorti de la bataille, c’était trop risqué. J’ignore s’il a pu finalement rentrer chez lui.

C'est comme s'il avait deviné. Je le regardais un air un peu déçu de moi-même.

-Non, quand l'es vu s'enfuir j'ai pensé qu'il était sortie d'affaire, j'ai donc fui à mon tour.

Pour le coup, j'avais été très égoïste mais si je serais resté un peu plus longtemps je me serais pas attrapé par les hyènes car leur nombre était supérieur au nôtre. J'avais pensé qu'a ma peau, je voulais la sauver. Je m'étais donc enfuie aussi vite que possible. Une idée me vient alors en tête.

-Sabaru, il serait peut-être intelligent d'aller voir s'il est retourné près des siens non ?

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Alors que j’attendais une réponse de mes deux compagnons, je vis d’abord celle de Mina. Un geste de la tête tout simplement, signifiant qu’elle n’avait aucune idée du sort du lionceau après que je l’ai quitté. Itan me regarda également avec un air de déception, pas vraiment bon signe pour la suite.

-Non, quand l'es vu s'enfuir j'ai pensé qu'il était sortie d'affaire, j'ai donc fui à mon tour.

Ils ont donc agi comme moi, malheureusement. Mais c’était compréhensible, dans un moment de panique on ne pense pas toujours à l’évident, même si c’est vraiment regretable par la suite. Le lionceau a très bien pu se faire rattraper par une hyène par la suite, et ça sur le moment personne n’y avait pensé. De toute manière, Mina avait agi comme je lui avait demandé, prendre ses pattes à son cou et laisser les lionceaux sous protection des autres lions. Itan posa par la suite une question qui me chatouillait moi-même au fond de la gorge.

-Sabaru, il serait peut-être intelligent d'aller voir s'il est retourné près des siens non ?

C’est ce que je n’osais demander, sachant que nous avons d’autres priorités actuellement. Retrouver les héritiers, les Freelanders égarés. Même Kumpa nous a assuré qu’il s’agirait d’une priorité pour les Pridelanders aussi, qui se mettraient aux recherches. Pouvons-nous vraiment laisser de côté tout cela une journée pour aller aux frontières des Montagnes blanches ?

Je repensais alors à cette histoire d’alliance. Kumpa devra forcément aller voir ces nordiques à un moment ou un autre afin de régler ce sujet, avec le nouveau dirigeant depuis la mort de leur roi. A moins qu’il l’a déjà fait ? Je ne savais pas. Si ça n’est pas le cas, peut-être pourrions-nous nous rendre là-bas en même temps que lui. Il doit déjà être connu là-bas par leur escarpade au rocher de la fierté, cela se montrerait peut-être plus simple pour nous de l’avoir en notre compagnie, pour ne pas créer un quelconque quiproquo ou de la méfiance venant d’eux une fois là-bas.

-Ça le serait en effet. Peut-être pourrions-nous également proposer une place dans le voyage à Kumpa ? S’il a quelque chose à faire là-bas, autant y aller ensemble, il connait peut-être des nordiques là-bas.

Puis je regardais Mina. Elle n’avait pas l’air d’avoir tellement apprécié la proposition malgré son silence. Je voyais bien l’inquiétude qui la rongeait, je l’ai déjà vu dans son iris plus d’une fois malheureusement. Il était évident que je ne souhaitais pas l’emmener dans le froid glacial avec nous, et cette fois-ci elle semble l’avoir deviner d’elle-même. Ce n’est pas un sourire sur son visage qui va tout cacher. Quand quelque chose n’allait pas, il était tellement facile de le lire sur son visage.

Cette fois-ci en plus des mots, je luis fis relever la tête avec le bout de la patte. Je voulais être sûr qu’elle m’écoute et qu’elle ne reste pas dans ses pensées.

-Ecoute. Ça ne sera pas long, je te le promets. Comme toutes les fois où nous devrons sortir de la land.

Il va falloir qu’elle s’y habitue dès maintenant. Si elle doit faire cette tête à chaque fois que nous devons sortir, ça ne sera pas aisé tous les jours.

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-Ça le serait en effet. Peut-être pourrions-nous également proposer une place dans le voyage à Kumpa ? S’il a quelque chose à faire là-bas, autant y aller ensemble, il connait peut-être des nordiques là-bas.

La réponse de Sabaru se trouvait être en effet une bonne idée. De plus faire un voyage avec Kumpa peut nous assurer de ne pas être pris pour de vulgaire lions arriver à la frontière du nord. Nous n'allons pas y aller pour gouter la viande locale, non mais plutôt pour un sujet plus sérieux. Je serais rassuré qu'on retrouve le jeune lionceau. Le problème c'est qu'il a dû bien grandir mais ce n'est pas ce qui m'inquiète le plus. ce qui me préoccupe c'est plutôt si les Nordiques voudront bien nous aimer et si l'accord de paix entre Kumpa et le nouveau roi pourront se faire. C'est toujours bon de se faire de nombreux alliés. Je répondis alors à mon camarade rebelle.

-Oui c'est une bonne idée ça !

Je voyais Sabaru échanger un regard avec Mina. Celle-ci semblait inquiète. cela pouvait se comprendre, elle va devoir rester avec son clan, c'est une mission qui concerne Sabaru Kumpa et moi. De plus il faut toujours des lions pour continuer à chercher Déjem et Haki. Mais ce n'était pas à moi de la rassurer.

-Ecoute. Ça ne sera pas long, je te le promets. Comme toutes les fois où nous devrons sortir de la land.


Il venait de trouver les bons mots, ceux qu'il faut sortir quand on doit rassurer quelqu'un qui nous est important. je souris doucement. Il nous fallait donc en parler à Kumpa. Mais il serait préférable de lui en parler demain matin, il doit et surement en train de dormir. Je me tournais vers Sabaru.

-Tu voudra en parler à Kumpa ou tu veux que je le fasse ?

Le choix m'importer peut. Ça me ferais plaisir s'il veut que je m'en occupe, après s'il veut le faire, je le laisserais aller discuter avec Kumpa. Je ne suis vraiment pas difficile, tant que tout le monde est content. J'attendis alors patiemment la réponse du lion chocolat.

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Itan était on ne peut plus d’accord avec moi, il a dû déduire les mêmes avantages que moi à prendre le roi de Prideland avec nous.

-Tu voudras en parler à Kumpa ou tu veux que je le fasse ?

Peu importait lequel de nous deux lui demanderait, mais il se faisait tard et peut-être Itan voulait-il aller se coucher. Bien que nous pourrions attendre le lendemain, je me sentais prêt à aller lui demander maintenant si il ne dormait pas déjà.

Je retournais la tête vers Mina qui répondait à mes paroles précédentes envers elle :

-Je sais Sabaru, pardonnes-moi. C'est juste que depuis la mort de mon père, j'ai peur de perdre à nouveau quelqu'un... Je vois ma mère vieillir à chaque jour, bientôt elle ne sera plus. J'ai juste peur qu'il vous arrive malheur...

C’est vrai que sa mère est la dernière personne de sa famille, elle ne peut pas se permettre de la perdre aussi vite, pas si peu de temps après son père. De toute manière si ça devait arriver, elle ne sera jamais seule, j’en prendrais les mesures. Mais elle est tout de même déjà bien entourée dans son clan, Kumpa semblait déjà très bien s’entendre avec elle, ils sont sans doute amis proches. Il n’y a sans doute pas d’inquiétude à avoir là-dessus.

-Mais j'ai confiance en vous, et en ce qui concerne Kumpa, je suis à peu près certaine qu'il acceptera de vous accompagner. Elle nous sourit tendrement puis entendit son nom. Il s'agissait d'Uzazi, elle souhaitait l'aide de Mina. La jeune lionne se retourna vers ses amis. Bon, on a besoin de moi, bon voyage à vous, et surtout, faites attention.

Je lui fis un signe d’accord de la tête, puis elle partit rapidement. Si Kumpa n’avait pas encore traité du futur avec les nordiques, et d’autant plus avec leur nouveau leader, alors il était nécessaire qu’il y retourne, je ne vois pas non plus de raison qu’il refuse, à moins qu’il ne souhaite pas notre présence pour ces affaires mais j’en doute. Nous sommes alliés et nous sommes donc impliqués plus ou moins. Ce voyage ne sera pas long, c’est au moins l’avantage de vivre sur la land étant donné que les frontières se trouvent, je crois, juste à coté. De toute manière, on ne peut pas se permettre de s’absenter plus d’une journée de la land si ce n’est pas pour notre occupation principale, à savoir Dejem et le reste.

Je me retournais alors vers Itan :

- Je m’en occupe pour Kumpa, ce soir même, s’il n’a pas encore fermé l’œil. On a beaucoup marché pour arriver jusqu’ici, je pense que tu dois avoir envie d’aller toi aussi dormir.

J’étais moi aussi fatigué, mais je pouvais tenir sans problème au moins jusqu’à ce qu’il fasse complètement noir. Je tirais donc ma révérence auprès de lui :

-On se rejoindra au Baobab, où la plupart des lions dorment. Passe une bonne nuit.

Je me retirais alors, à la recherche du roi. Si je ne le trouve pas ce soir , je le trouverais demain.

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Sabaru émit alors le fait qu'il irait s'en occuper dans la fouler. Vaut mieux en effet car je ne serais pas employer les bon mots, Sabaru a surement plus de tact que moi. Il me proposa alors d'aller me coucher. J'avouais que maintenant qu'il venait de le dire, j'avais les yeux qui piquaient et les paupières lourdes. L'envie de dormir était tentante.

-On se rejoindra au Baobab, où la plupart des lions dorment. Passe une bonne nuit.

J'acquiesçais. je serais là, à l'heure, je suis toujours ponctuel. Je le suivis du regard alors qu'il se retirait pour aller chercher le roi. Je levais la tête vers les étoiles. Elles étaient timides ce soir, brillant légèrement. J'espère que nos actions sont bien celle qu'on doit mener, que nous faisions les bons choix. Bientôt nous le serons, Freeland seront bientôt de nouveau les terres libres que nos ancêtres ont connues.

Il restait surement quelque heure avant que le soleil ne se lève. Il faudrait donc que j'en profite pour me reposer demain, une longue marche nous attend et je ne pense pas que nous nous arrêtions avant d'avoir atteint les grandes montagnes blanche. Je partis me trouver un petit coin un peu à l'écart des autres et m’endormis aussi sec, partant dans des rêves qui refléter l'utopie de ce monde.

Voilaa finit

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