Ekua avait évité de justesse une chasse en prétendant être malade. Elle aurait voulu l’être désormais, mais toujours aucune maladie lié de près ou de loin à une grossesse quelconque. La vipère brune soupira, malgré ses nombreux déboire avec le roi Sharkan elle était en parfaite santé et elle restait désespérément inhabité. Elle allait en devenir folle si cela continuait, folle d’inquiétude et paranoïaque, sans aucun doute. Les lionnes avaient soupiré, les plus âgés restait exaspéré face au comportement d’Ekua qui rechignait toute ses devoirs de lionnes de Freeland, mais finir par abandonné l’idée de la forcer à les suivre, après tous ses nombreux rapprochement avec le tyran faisait telle une lionne dangereuse. Qui sait, peut-être un mot de cette vipère et elles seraient accusé de traitrise devant tous les membres du clan. Cela paraissait exagéré, mais les lionnes qui connaissait un peu Ekua l’en savait parfaitement capable, mentir ne la gênait pas et elle savait faire passer le plus ignoble des mensonges pour la pure vérité.

Cependant, maintenant qu’Ekua était débarrassé des casse-pieds de service elle se retrouvait toute seule dans la grotte commune. Le silence était une affreuse torture pour la lionne qui, aux lieux de rester coucher en mimant la douleur insoutenable, décida de se lever et d’aller se promener sur le territoire. Parler toute seule n’était pas son genre et elle passerait pour une folle si on la surprenait à grogner contre le mur de la grotte. Et puis d’abord, Ekua n’était pas de celle qui parle de trop, au contraire elle était de ses lionnes qu’on eut dites détestables, celle qui réfléchisse bien plus qu’elles ne parle et qui utilise les mots à leurs avantages. On n’aimait pas Ekua, Ekua n’aimait qu’elle et Sharkan.

Ah Sharkan ! La seule évocation du nom de son roi la faisait frémir de bonheur. Dite « Shar’ » et la lionne voit le visage de son roi, dite « Kan » et toutes les lignes de son corps se voir parfumer du doux fumé du roi de Freeland. Elle l’aimait, surement plus que sa propre personne, mais d’un amour véritable et admiratif. Pour la vipère, personne d’autre ne mérite plus la couronne que Sharkan, Déjem avait un cœur d’artichaut et Haki était un lionceau incompétent. La brune poussa un long soupire en repensant aux anciens monarques, dire que Déjem n’avait pas succombé à ses charmes. Elle marcha la tête haute, traversant le clan avec cet air dédaigneux qu’on lui connaissait bien et se sourire charmeur totalement détestable pour les autres lionnes. Elle s’éloigna sans dire mot, cherchant quelque chose de plus divertissant qu’écouté les louanges d’un bon soldat ou les réprimandes malvenue d’une lionne qu’elle remettrait à sa place l’instant d’après, non elle cherchait un jouet plus divertissant que cela. Elle avait tout son temps pour faire des scandales, mais les jouets avant tendance à grandir trop vite à son gout.

Parcourant les hautes herbes diablement sèches de la prairie verdoyante, la garce tomba sur de nombreux rongeurs qui ne l’intéressait pas le moins du monde et, au hasard d’un chemin invisible, elle entendit le combat acharné d’un lion. Intrigué par ce bouquant monstrueux, Ekua décida de se diriger vers ce bruit insupportable avec la ferme intention de faire arrêter le responsable qui agressait ses oreilles si délicates.

Ce qu’elle découvrit la fis sourire, ce n’était qu’un jeune adolescent qui s’acharnait sur une branche morte, certes, de ce point de vue rien de très intéressant, mais Ekua savait tout et connaissait tout le monde, bien que l’inverse ne soit pas forcement vrai, et elle reconnut sans mal le petit Kulisha. Elle estima qu’il était temps de tester sa fidélité, qu’il le veuille ou non Ekua lui tirait les vers du nez. Elle s’allongea sur l’une des pierres qui entourait le lionceau et le regarda se battre contre ce bout de bois pourris jusqu’à ce qu’il n’en reste plus que des miettes. Après cela, le beige se dressa et semblait aux aguets, tien donc il ne la repérait que maintenant ? la garce ne faisait pas particulièrement d’effort pour se dissimuler pourtant.

- Félicitation, je suis certaines que cette branche ne se relèvera plus maintenant .– fit-elle, signalant ainsi sa présence.

Sa gêne et son empressement amusèrent la brune qui eut un petit rictus. Elle savait les Kulishas étaient assez spéciale quand on les regardait individuellement, mais elle ne pensait pas faire autant d’effet à ce cher petit Kutoa. Elle se réjouit de l’impressionner autant, de le voir se prosterné devant elle, de fuir ainsi son regard avec une timidité qu’il n’arrivait visiblement pas à lui dissimuler, la lionne ne se lasserai jamais de voir tous ses signes de respect. Elle en jouit intérieurement de le voir dans un tel état.

- Je l'espère aussi. Ce serrait vraiment effrayant autrement.

Cette petite pointe d’humour élargie le sourire de la garce qui se prit à apprécier la présence du jeune Kulisha. Dire qu’elle avait pu le martyriser pendant son enfance, enfin … elle ne se souvenait pas vraiment de l’adorable minois de ses petites victimes, elle jeta cette pensé aux oubliettes. Bien que ce respect naturel et ce qui semblait être de la peur à son égards venait peut-être de là. Le jeune adolescent baissa les yeux et ne voulais plus la regarder dans les yeux comme il l’avait fait avant, Ekua eut un petit gloussement, amplement satisfaite de l’attitude que le jeune Kulisha avait et se disant qu’elle s’y habituerait très vite… Ça y est, elle y était habituer. Pas de doute, quand le petit prince se décidera à apparaitre au creux de son ventre, elle se complairait dans la vie de maitresse officielle du tyran, oh et peut-être même qu’il la nommera reine. Ekua se perdit quelques instants dans ses fantasmes avant que la voix de Kutoa ne la ramène sur terre.

- Je me nomme Kutoa, je m'excuse de ne pas m'être présenté plus tôt.

Ekua ne put retenir un petit rire. Elle daigna à se lever pour descendre de sa pierre pour se rapprocher du jeune Kulisha, lui caressa la tête de sa patte fine, où se trouvait une crinière naissance d’une couleur forte étrange que la vipère n’appréciait pas. Elle appuya doucement sur l’extrémité du crâne du jeune lion, pour le forcer à lever les yeux vers elle, des yeux d’un azur profond et rare. Elle lui fit un large sourire, ponctuer par une petit lueur de douceur dans le regard pour mettre en confiance ce petit lionceau apeuré devant celle qui allait porté son futur prince.

- Je sais comment tu t’appelles, Kutoa. Tu n’as pas à t’en excuser, tu ne devais pas le savoir.

Par contre, après une telle démonstration de respect, cela aurait froissé la brune que ce dernier ne connaisse pas son prénom. La vipère retira sa patte du crâne de l’adolescent et eut un petit mouvement de recul pour mieux le regarder. L’entrainement des Kulisha semblait avoir porté quelques bons fruits après tout. Kutoa deviendrai probablement un bon soldat, fier représentant de son roi sur les champs de bataille.

- Je suis heureuse de voir que notre Roi sera bien protéger avec toi à ses cotés. Ai-je raison ?

Ekua eut envie de rire en voyant la posture qu’adoptait le jeune lion, mais manipulatrice qu’elle était et profitant du calme de cette rencontre, elle n’en fit rien et se contenta de le regarder en souriant. Kutoa avait été bien formé, visiblement bien battis il devait déjà faire rêver plus d’une jeune lionne, les plongeants dans le doux monde de la rêverie et du fantasme. Si seulement les Kulishas avaient tous bien suivit les consignes de leur roi et c’était concentré sur leur entrainement et leur dévotion, alors le problème n’aurait pas été présent et Ekua aurait même pu profiter du jeune adolescent sans que personne ne la jalouse. Elle retint un haussement d’épaule, Kutoa pouvait plaire à toute les lionnes qu’il voulait, Ekua se serait vite lasser de lui de toute façon et puis, maintenant, elle avait bien plus important que ce jeune soldat. Elle avait le roi.

Cette relation privilégiée qu’elle partageait avec le Tyran mettait du piment dans sa triste existence et elle raffoler de ses moments intimes avec Sharkan. Par ailleurs, elle aurait bien voulu profité du tyran et de son beau corps musclé, ses muscles saillant la faisaient saliver d’envie et ses yeux rouges fondre comme de la neige au soleil, mais cela elle devait se garder de le dire. Quiconque saurait ses faiblesses n’hésiterai pas à les utiliser contre elle, la sorcière était persuadé que le clan lui en voulait, enfin à juste raison cela dit, mais elle avait tendance à voir le mal partout. En particulier depuis que cette chère Inaya avait essayé de prendre sa place avec sa gentillesse naturel et son innocence écœurante.

Le sourire profondément niais que fit Kutoa intrigua la lionne qui, dressant subtilement les oreilles, le suivit du regard pour le voir bondit et décapité une branche. Impressionnant dit-donc, le petit lion était donc spécialisé dans l’anéantissement de végétal, très utile pour protéger le roi ! Au moins, les brindilles du champ de bataille fuiraient en le voyant arriver de lui. La brune roula des yeux, profitant que le jeune lion était de dos, puis l’écouta attentivement une fois qu’il c’était retourné vers elle, le buste droit et le regard fier.

- Voilà ce qui arrivera à ceux qui s'opposeront à notre roi !

« Impressionnant, effectivement » pensa la vipère qui se força à faire un petit rictus, cela dit encore faudrait-il que le lion en face de Kutoa soit aussi fin qu’une branche d’arbre mort pour finir en un tel état. Enfin, l’intention était là et Ekua pouvait se réjouir de voir que l’adolescent était bel et bien fidèle à ce bon roi Sharkan.

- Bien que pense que notre Sharkan soit assez fort pour défaire Prideland à lui-seul ! – et voici le retour du sourire complètement niais, Kutoa se mit à bondit sur une pierre plate pour rugir toujours plus fort - Vive le roi ! Vive Sharkan ! Que les rebelles crèvent tous jusqu'au dernier !

Ekua était la meilleure menteuse de tout Freeland, alors quand un lion lui mentait ou lui disait la pure vérité, elle savait le reconnaitre au premier coup d’œil. Fort est de constater que Kutoa mettait tout son cœur à montrer sa fidélité et sa loyauté au roi qu’elle chérissait plus que tout au monde. Ekua sourire, un sourire franc, comme elle en faisait rarement, et elle fut profondément rassurée de savoir que des Kulishas seraient fidèle à Sharkan malgré les aléas de l’éducation proposée par les nourrices.

La vipère aurait d’ailleurs apprécié de donner un coup de patte pour l’éducation de ses petits lionceaux turbulent, mais cela aurait grandement entaché sa réputation de lionne perfide qu’il faut craindre. D’ailleurs, elle doutait que le roi apprécie une nourrice aimante à ses côtés et préférait largement la place qu’elle avait acquise à la force de ses mesquineries auprès du roi.

- Vive le roi, vive Sharkan. – Répondit la brune en réponse au rugissement de l’adolescent, bien que sur un ton beaucoup plus calme. – Je suis heureuse et rassuré de savoir que le roi aura à ses côtés, sur le champ de bataille, des lions comme toi qui lui resteront à jamais fidèle. Les rumeurs vont bon train en ce moment et on dit que les kulishas ne serait pas aussi fidèle et loyale que nous l’avait promis les nourrices.

Bien sûr, tous les dires d’Ekua avait un but précis. Si Kutoa pouvait dénoncer quelqu’un de ses camarades qu’il ne jugeait pas assez loyale, Ekua se ferait un plaisir de leur rendre une petite visite avant d’aller faire son rapport à son lion favori.

Ekua espérait, quand Kutoa eut croisée son regard acéré, qu’il était plus intelligent qu’il ne le laisse paraitre. Les guerriers, en particulier quand ils étaient jeune et aussi téméraire, avait tendance à être profondément stupide. Ce manque de jugeotte avait le don d’agacer la garce, l’empressement des jeunes mâles mettaient à mal nombres d’actions regrettable, faisant le plus généralement avorté une chasse parce qu’un idiot c’était lancer entre les pattes d’un zèbre en pleine santé. Ekua avait assez longtemps observé ce genre d’apprentissage, du haut de son petit rocher chauffé par le soleil, pour le savoir.

La lionne brune fut cependant enchanté de voir un sourire vicieux ce dessiné sur le visage encore pur du jeune Kutoa. Elle fut ravis de le voir s’approcher, la démarche fier et de se planté devant elle avec une tenue droite digne d’un soldat à la solde d’un roi.

- J'avoue suspecter certains de mes camarades. – La lionne eut des frison et son sourire s’élargie de plus belle. - Je n'ai cependant aucune preuve de ce que j'avance, et je préférerai que l'on n'ébruite pas trop la chose si j'ai tord. Et puis, il vaudrait mieux que les rebelles ne sachent pas que nous connaissons leur identité.

C’était fort dommage, mais Ekua n’en demandait pas tant et fut enchanté de voir que le lion à la crinière naissante se montrait volontiers enclin à partager ses doutes avec elle. Le respect qu’il lui vouait flattait l’égo de la lionne qui lui rendit sa flatterie et sa loyauté en lui posant délicatement sa patte sur l’épaule. Son sourire, des plus faux, dénotait d’une profonde affection et d’une immense fierté envers le jeune kulisha près à effectuer n’importe quelle délation pour son roi et peut-être un jour… sa reine.

- Tu es un bon kulisha, Kutoa. Et tu feras un excellent soldat de Sharkan, je lui parlerais de toi en bien, peut-être pourrait-il te récompensé si tu découvres un traitre parmi-nous, mais prend garde … Il faut que ce traitre soit réel… tu n’imagines pas tuer un innocent ?

Le sourire de la lionne était imperturbable et, alors qu’elle retirait sa patte de l’épaule du jeune kulisha pour la lécher et retiré toute trace de son odeur, elle se dit que sa mission à ses côtés était achevé. Kutoa serait fidèle à Sharkan, il n’y avait pas de doute à ce sujet.

- En attendant, petit soldat, entraine-toi durement. Tu es sur la bonne voie et le roi serait fier de voir autant de ferveur et la loyauté en toi. – la lionne se leva avec souplesse et alors qu’elle allait faire volte-face, elle salua le jeune lion. – Je compte sur toi Kutoa, rend Sharkan fier des Kulishas !

Elle laissa un dernier retard fier, un dernier sourire tendre et détourna les yeux vers le repère où devait l’attendre le roi, enfin l’espérait-elle. Ses pensées abandonnèrent Kutoa là où il était, il n’était d’aucune utilité pour l’instant, bien qu’il fut fidèle, ce lion n’était encore qu’un gamin en court d’entrainement, mais bientôt il serait un guerrier, un assassin qui lui obéirait à la griffe et à l’œil … enfin, qui obéirait au roi bien entendu.