Mmmm... Quelle douce bride passagère... Elle me rappelait celle qui soufflait dans ma crinière alors que nous étions encore à l'Oasis. Oui, c'est vrai, mon ancien territoire me manquait, comme à tout les autres Mositus. Mais j'allais de l'avant, tentant de voir le bon côté des choses. L'un de ses bons côtés était la présence de nouvelles personnes autours de moi. En plus, la plupart était des lionnes, que demander de plus ? Certes, nous avions tous perdu quelque chose et une blessure profonde nous liait tous mais ce n'était pas une raison pour renoncé au plaisir de la vie. Pas pour moi en tout cas. Je poussais un soupir. Cela faisait un moment que je mettais concentré sur les besoins de mon clan sans avoir l'occasion de m'amuser avec mon petit jeu de séduction. Mais soit, j'avais du temps libre en ce moment, autant en profiter. Avec une grande inspiration, je me mis à déambuler parmi les lions des différents clan. Voyons voir... Avec quelle belle lionne pourrais-je bien passé un peu de temps ? Alors même que cette question me traversa l'esprit, j'aperçus une magnifique lionne au pelage sable et au regard d'ambre. Un sourire apparut sur mes babines. J'avais trouvé avec qui j'allais jouer à ce jeu dangereux qu'est la séduction. Je fis disparaitre mon sourire carnassier de mon visage pour le remplacer par un un peu plus charmeur. D'un pas de velours je m'approchais de la lionne Pridelander. Arrivant dans son dos, je passais non loin d'elle avant de lui lancer sur un ton charmeur :

- Et bien, moi qui commençait a trouver la journée ennuyeuse, je ne m'attendais à ce qu'elle soit illuminée par une lionne d'une beauté aussi rayonnante.

D'un pas lent, je vins me placer en face de la lionne.

- Mais quel malpolis je fais, veuillez m'excuser mademoiselle. Mon nom est Siri, membre des Mositus. Et vous êtes ?

Je m'assis, calmement. La regardant avec curiosité. Lui demander son nom n'était qu'un premier palier et si elle le franchissait en lui répondant, elle entrait dans son jeu. Qu'elle en soit consciente ou non.

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La lionne sable afficha un grand sourire avant de se planter en face de moi.

« Je suis Nawapa, de Prideland. Que voulez-vous ? »

Nawapa ? Mmm... Un bien joli nom pour une bien jolie lionne et une lionne joueuse de surcroit. Elle ne tarda à prendre le même air charmeur que moi. J'haussai un sourcil et agrandis mon sourire. Non seulement cette lionne entrait dans mon petit jeu mais en plus de ça, elle semblait en connaitre les règles et les subtilités. Mon sourire ne fit que s’agrandir : c'est tellement plus amusant de jouer à un jeu lorsque son adversaire en connait toute les règles.

- Ce que je veux ? Mais absolument rien ma chère.

J'étirais calmement une de mes pattes antérieur avant de donner un coup de langue dessus.

- Je ne fais que trainer, flâner, discuter. Je fais partis de ceux qui, malgré les malheurs qui nous accablent, continus de profiter de la vie. Et lorsque je vois le magnifique spectacle qui m'offre à mes yeux, je me dis que les évènements me donnent raison.

Je fis une courte pause en la dévorant du regard avant de détourner les yeux vers le paysage qui s'offrait à nous.

- Vous avez dit venir de Prideland, pourriez-vous me parler un peu de cette terre chère Nawapa ? Voyez-vous, je ne connais de ce monde que la petite Oasis où j'ai grandis.

Je m’apprêtais à l'écouter attentivement. Peut être pensez vous que j'étais sortis de mon petit jeu ? Absolument pas. Je prenais simplement un chemin détourné, un peu plus long que la ligne droite. Je voulais simplement éviter de me montrer trop brusque et trop direct avec la Pridelander, ça n'aurait fait que stopper notre jeu plus tôt. Et puis j'aimais bien apprendre à connaitre les lionnes que je charmais, d'où elles venaient, ce qu'elle aimaient faire. Comme on dit, pour battre ton ennemi, il faut d'abord le connaitre.

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Mmm... Quel plaisir de jouer à ce petit jeu de séduction avec une lionne qui semblait en connaitre les petites subtilités et les règles. C'était tellement rare... Certaines lionnes tombaient si facilement dans mes filets que ça en devenait lassant... Heureusement, ça ne semblait pas être le cas de Nawapa et tant mieux ! La lionne sable soupira et commença alors à me parler de Prideland :

« Prideland est un vrai paradis. L'herbe y est verte et abondante, et les plaines y regorgent de gibier. Lorsque le soleil se lève et se couche sur la savane, les terres se parent de sublime couleurs chaudes et chatoyantes. Tout y est paisible, harmonieux. La paix réside, et on se sent en sécurité sous le Rocher de la Fierté. Il semble nous protéger, et lorsqu'on y dors, là haut, on se sent intouchable, hors d'atteinte. La chasse là-bas est la meilleure chose qu'il soit, et l'eau y est claire et pure. Bien sur, tout cela c'était avant que les Nyeusis n'arrivent. La jungle d'où vous venez... Elle représente ma définition du bonheur. Je ne suis pas née à Prideland, je viens d'un désert lointain. »

J'haussais un sourcil. Donc... cette lionne ne venait pas de Prideland ? Intéressant. En tout cas, le portrait qu'elle peignait de Prideland en faisait un paradis. Pas assez beau et parfait pour égaler l'Oasis où j'avais grandis, mais suffisement pour que je comprenne les Pridelanders et leur désir de retrouver leur terre. Je poussais un soupir et répondis avec un air grave :

- Oui... L'Oasis est ce que je considérerai comme un paradis. Pourquoi ? C'est la question que tout le moment. Pourquoi a-t-il fallu qu'une troupe de lion fasse voler ses paradis en éclats ? Que ce soit des Nyeusis ou des Jangowas... Qu'ont ils à y gagner, je me le demande.

Coulant un regard vers la lionne, j'ajoutais :

- Peut être suis je un peu trop curieux mais puis je savoir comment un magnifique lionne du désert tel que vous se retrouve à vivre chez les Pridelanders ?

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La lionne répondit à ma question, mon "pourquoi ?". Je gardais le silence en l'écoutant. Jaloux ? Oui... Peut être l'étaient-ils. Ou peut être s'ennuyaient-ils et ne trouvaient que semer le chaos et la désolation comme solution pour fuir leur ennui. Je levais les yeux au ciel, regardant les nuages, légèrement rêveur. Après tout, l'un comme l'autre ça n'avait pas d'importance. Les choses étaient ce qu'elles étaient. Point final. Je poussais un léger soupir, reportant mon attention sur Nawapa. Alors qu'elle réfléchissait à comment répondre à ma seconde interrogation, elle se rapprochait de moi doucement. Je la suivais du regard. Je ne fis aucun geste pour la dissuader d'approcher, bien au contraire. La lionne sable lâcha alors dans un soupir :

« Les aléas de la vie... Mais si j'étais resté là-bas nous ne nous serions pas rencontrés. »

J'haussai un sourcil, voilà une réponse bien vague. Puis elle s'éloigna. Je pouvais presque discerné une lueur joueuse dans son regard ce qui me fit doucement sourire. D'un pas agile, ce fut à mon tour de me rapprocher de la lionne. Mais contrairement à elle, je ne me contentais pas de juste m'approcher. D'un pas agile, je vins me placé juste à côté d'elle, collant mon flanc contre le sien. Quelques secondes à peine, juste le temps de lui murmurer à l'oreille :

- Effectivement. Comme quoi, même les malheurs les plus accablants ont leur bon côté, lorsqu'on sait où regardé.

Puis je m'éloignais d'un bond. Mon but n'était pas de la mettre mal à l'aise après tout, juste de m'amuser un peu. Sans compter que plus d'une fois cette approche m'avait couter un avertissement plus ou moins violent : allant d'un simple grognement à un puissant coup de griffes. Même les meilleur peuvent perdre après tout... Mais je ne connaissais pas suffisamment la Pridelander pour connaitre sa réaction, alors autant ne pas prendre de risque. Malgré ces quelques réflexions sur mon action un peu brusque, je gardais le même sourire illuminant mon visage. Attendant calmement une réaction de la Pirdelander.

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La lionne ne semblait pas choqué de se rapprochement soudain. Tant mieux. Son frissonnement lorsque nos deux corps s'étaient ne m'avait pas échappé et cela me fit doucement sourire. La lionne semblait même amusée. Mais son comportement me fit comprendre que le jeu allait trop vite pour elle. Elle voulait s'amuser encore un peu, ce qui n'était pas pour me déplaire. Bien au contraire. Elle s’approcha, une lueur à la fois malicieuse et provocatrice dans son regard. Avec une démarche aussi gracieuse que féline, elle s'approcha de moi avant de faire volte-face d'un coup sec, me passant juste sous le nez. Alors que je pensais qu'elle allait s’éloigner sans un mot, elle se retourna lentement et murmura, un sourire sur le visage :

« Nous nous reverrons, cher Siri. Bientôt... »

Puis elle s'éloigna pour rejoindre son clan. Je la suivait du regard, un sourire mielleux sur le visage. Elle aimait bien jouer et elle jouait bien. Il n'en fallait pas plus pour me plaire. Je ne la quittais des yeux que lorsqu'elle disparut derrière le Baobab. C'est alors que je murmurais pour moi même :

- Il me tarde d'y être chère Nawapa, il me tarde d'y être...

Puis, a mon tour, je m'éloignais. Rejoignant les Mositus d'un pas lent, non sans jeter un dernier coup d’œil en arrière. Le jeu ne faisait que commencer et j'avais hâtes qu'il continue...

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